Pendant qu’Anna Svärd, la colporteuse illettrée et nouvelle fiancée du jeune pasteur Karl Artur Ekenstedt, retourne dans son village du nord en Dalécarlie et annonce son prochain mariage avec un « Monsieur », celui-ci, sur les conseils de son mauvais ange, Thea Sundler, va créer une scène dans la famille de ses parents, scène au cours de laquelle sa mère fait une attaque. À cette occasion, Karl Artur révèle sa fragilité psychique, fragilité qui ira en s’accentuant. Déshérité, il se marie et vient vivre avec Anna à Korskyrka, où il exerce son ministère de « suffragant ». Thea s’immisce dans la vie du ménage et Anna, handicapée par son manque d’éducation et le sentiment de son infériorité, la contient à grand peine. Alors qu’Anna s’habitue peu à peu à sa nouvelle vie et gagne le respect des villageois, Karl Artur supporte de moins en moins la pauvreté qu’il recherchait et la charge des dix orphelins que le couple a recueillis. Une crise survient après que Thea ait aidé Karl Artur à se débarrasser des enfants qu’Anna avait pris en affection. Anna, enceinte, décide de retourner dans sa famille et Karl Artur résilie sa charge de pasteur pour s’en aller, avec Thea, vivre l’évangile sur les chemins et prêcher dans les foires. Karl Artur et Thea sombrent peu à peu et finissent par être responsables de la mort du baron Adrian Löwensköld et de la fille d’adoption de Charlotte Löwensköld. La malédiction qui exigeait que trois Löwensköld meurent dans la violence s’est accomplie. Recueilli par Charlotte, Karl Artur trouve une rédemption fragile dans les missions d’Afrique. Anna qui a retrouvé les orphelins, revient à Korskyrka et démarre l’exploitation d’une ferme avec les enfants, financée, de mauvais gré, par les Ekenstedt. La vision sociale subtilement critique de Selma Lagerlöf trace un portrait vivant des mœurs du 19ème siècle au Värmland.