Malek Hachache Amour sublime d’enfance, haine du Printemps arabe et génocides contemporains 2 Je dédie ce livre à : tous les humains épris d’amour de justice et de liberté à toutes mes amours, mes enfants, toute ma famille, BACHTA dit Bouhou mon ami d’enfance Mesbah Mustapha écrivain Khoudri Zakaria jeune innovateur Benhamadi Amir le jeune symbole de réussite économique 3 4 Préface IL est, de ces événements, d’un moment, d’un laps de temps, d’un éclair à tout âge, d’un coup de foudre, d’une image, d’une clarté, d’un mirage qui laissent des marques, aux sensations indélébiles qui se gravent à jamais dans la mémoire de ce vécu de tout individu qui, touché par cette grâce, ô combien éphémère, imperceptible, telle une étoile filante qui nous laissent ébahis au printemps, hébétés en plein été, abasourdis en automne et impassibles tout l’hivers… Qui des mortels n’a pas connu un fait marquant qui lui a laissé des souvenirs lointains tout comme MALEK, ce citadin louveteau, qui, venu passer ses vacances de printemps dans son petit village natal où ses ancêtres et d’imminents intellectuels reposent en paix. Ce petit village de Kabylie est perché sur des collines qui, face aux monts du Djurdjura, dominent la vallée de la Soummam où coule ruisselante l’eau limpide de la rivière appelée ASSIF. Ce village s’appelle IGHIL-ALI, il a tant donné en 5 intellectuels, poètes, écrivains, romanciers, journalistes, politiciens etc… (Jean AMROUCHE, Margueritte Taoues AMROUCHE, Malek OUARY) écrivains (Sid Ahmed AGOUMI, Hassiba AMROUCHE) Artistes Abdelkrim DJAAD imminent journaliste démocrate, MALEK HACHACHE premier fondateur du Parti Algérien pour l’Homme – Capital en 1989. L’enseignant, l’ami Hassane BOUZA assassiné par les intégristes à Meftah. C’est dans ce village de Kabylie où un ordre ancestral règne de Benyenni à Beni Ouartilene en passant par tous les coins et recoins de notre chère Kabylie dans les années 1965 quand les gens de cette époque peu émancipés et peu civilisés mais qui n’avaient encore jamais ransgressé l’ordre moral ou cette ligne rouge que nos ancêtres ont rarement franchie. A cette époque MALEK n’a pas compris qu’il transgressait avec LILA l’ordre établi quand ce matin de printemps des années 1965 alors âgés respectivement de 16 et 15 ans, Lila une jeune fille citadine en vacance à la fleur de l’âge va sans façon, dissuader un inconnu timide appelé MALEK de l’accompagner à la fontaine du village pour y chercher un seau d’eau car à cette époque il n’existait pas encore d’eau potable dans les maisons mais dans des fontaines publiques. Le jeune homme hésite mais Lila lui prend la main et l’invite à le suivre avec cette douceur qui dissipe la peur et envahit de joie nos cœurs. C’est ainsi que la main dans la main souriants et complices ils vont chemin faisant faire les présentations tout le long du chemin qui les mènent à la fontaine située à la sortie du village où les femmes et les enfants font cette pénible besogne. 6 Introduction Ces poèmes sont puisés de mon propre vécu et dans des circonstances très particulières. Etant né en 1949, période où le pays était encore sous domination française, les conditions de vie ou plutôt de survie, étaient à leur plus bas niveau. Socialement parlant, dans un tel climat de peur et de misère, il n’était permis à personne de rêver ou d’exprimer un quelconque sentiment envers une personne de l’autre sexe. Les coutumes étaient très rigides et malheur à celui ou celle qui oserait les enfreindre ! A l’école, la mixité n’était pas de mise et les relations garçons-filles, inenvisageables car, impossibles, à moins de s’attirer les foudres du ciel. A Ighil-Ali, mon village natal, seules, deux écoles qui avaient déjà accueilli nos parents et grands-parents étaient en activité. Elles étaient administrées par des missionnaires, sœurs et pères blancs, ce qui compliquait encore les relations garçons-filles, pour ma génération, au regard de la rigidité de ces missionnaires. Sur le plan affectif, ma propre génération, fut victime, à son tour d’un sevrage multiforme et de tant de frustrations. Nous dirons que nous faisons partie des générations qui n’avaient eu droit qu’à une vie végétative tant les moyens de subsistance et les coutumes furent rudes et très sévères. C’est dans ce climat de peur de la société, aux mœurs sociales très compliquées que nous avions évolué, bon an, mal an. Nous en avons d’ailleurs gardé de nombreuses séquelles. C’est de cette période que sont nés ces poèmes que j’ai amassés et que je mets à la disposition de lecteurs bienveillants. A vous d’en juger, chers lecteurs et merci. 7 Adonis ! Un matin de printemps Alors qu’il n’avait que seize ans Adonis, un jeune homme aimant ; Sans mépris ni passion Est sorti rêveur de sa maison Pour vivre matinal Les joies de la saison. Cet innocent aux grands yeux noirs Et aux longs cheveux blonds Dont la beauté sauvage Est en harmonie avec la nature Inspire la vertu et la sérénité. Il musarde gaiement au voisinage de sa demeure Sur une piste bordée d’amandiers en fleurs. Dans cet univers printanier où se chante la berceuse des nouveau-nés, Passe le zéphyr comme une symphonie Et sous un ciel azuré Qui répand sa douceur, Notre admirateur émerveillé S’avance attiré vers la forêt Qui resplendit l’horizon Et où les champs verdis Redonnent à l’homme sa raison. 8 L’ouïe absorbée par le ramage Et le regard caressant les jolies fleurs Au désir ardent de s’épanouir Sous le soleil fascinant ; Il sent se dissiper en lui les nuages du cœur ; Puis, emporté par une sorte d’extase, Il respire à pleins poumons L’odeur suave exhalée en cette saison ; Quand soudain, Il s’arrête sidéré Sous les yeux hagards de l’adolescent, La plante épineuse Majestueusement, se courbe En montrant sa cime Où un bourgeon verdâtre éclot Jusqu’à donner naissance À une rose rutilante Dont la corolle vibre Pour que dans l’air résonnent ces paroles : Je suis une petite rose Qui, éclose le matin Va mourir le soir. Je m’ouvre à la vie Avec le vif espoir De rencontrer celui Qui ne craint point l’épine Qui lui écorcherait la peau En allant dans l’abîme Cueillir cet amour sublime Qui, quoique ensanglanté Resterait pour toujours Le fier trésor de l’humanité 9 Le jeune homme affable Attiré par une force magnétique, Tend instinctivement la main Pour cueillir cette rose magnifique Mais en vain, La fleur ensorcelante Aux éclats aveuglants Et à l’odeur enivrante Aussitôt se fane et flétrit Pour se réduire en cendre Une cendre qu’un vent bruyant Emporte vers le lointain. Le cœur serré L’âme meurtrie Et l’esprit confus, Il sombre dans la stupeur. Puis dans la détresse D’un événement aussi sordide ; Il se pose mille questions ! C’est alors en voltigeant Qu’apparaît Un papillon qui, Déployant ses ailes chinées, Fait vibrer les airs Où se forment ces paroles : Je suis ce papillon Qui, dès l’aube naissante Enchante la saison Du printemps des amants Et toi, rosier sans fleurs ! Qu’il fait nuit dans ton cœur ! 10
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