ebook img

amarg chants et poesie amazighs PDF

20 Pages·2015·0.34 MB·French
by  
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview amarg chants et poesie amazighs

AMARG CHANTS ET POESIE AMAZIGHS (SUD-OUEST DU MAROC) - Tira Langues, littératures et civilisations berbères Collection dirigée par Kamal Naït-Zerrad Cette collection est consacrée aux études littéraires, linguistiques, didactiques et de civilisation berbères ainsi qu'à la littérature proprement dite (roman, théâtre...) qu'elle soit en berbère ou sous forme bilingue. Outre les publications originales, elle remettra à la disposition des chercheurs et du grand public des ouvrages de première importance, aujourd'hui épuisés, sur l'histoire, la langue et la culture berbères. La collection contribuera ainsi non seulement à enrichir les études scientifiques par la publication de travaux de recherche, mais également à la diffusion d'une meilleure connaissance d'un monde berbère éclaté. Déjà parus Kamal Naït-Zerrad (éd.), Articles de linguistique berbère, Mémorial Vycichl Djamel Benaouf, Timlilit n tyermiwin / la ville-rencontre, roman en kabyle Abdallah El Mountassir, Dictionnaire des verbes tachelhit-français (parler berbère du sud duMaroc) Kamal Naït-Zerrad, l'officiel des prénoms berbères (bilingue français - kabyle) Abdallah Boumalk, Manuel de conjugaison tachelhit (Langue berbère duMaroc) ABDALLAH EL MOUNTASSIR AMARG CHANTS ET POESIE AMAZIGHS (SUD-OUEST DU MAROC) L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia 5-7,ruedel'École-Polytechnique Hargitau.3 ViaBava,37 75005Paris 1026Budapest 10214Torino FRANCE HONGRIE ITALIE lOL' Harmattan, 2004 ISBN: 2-7475-6245-X EAN :9782747562454 Remerciements Je suis profondément reconnaissant à tous ceux qui m'ont apporté leur savoir, leur aide et qui m'ont offert leur hospitalité lors de mes recherches et de mes déplacements sur leterrain. Cetravail aurait été impossible sans leur assistance. Ils sont trop nombreux pour les citer tous ici. Qu'ils trouvent iciun témoignage de ma reconnaissance. Je remercie vivement Michel Aufray, Michel Perret et Hélène Odam pour leur collaboration à latraduction française. Ce livre est éminemment redevable à M1Ù}111mUad-£bdlwase, originaire d'Idaw MQnd. Ce grand connaisseur de la langue et la littérature tachelhit, décédé le 20 mai 2000, m'a communiqué plusieurs poèmes présentés dans ce volume. Que ce livre soit un hommage à sa mémoire. Préface Il ne s'agit pas pour moi de résumer ce livre d'Abdallah El Mountassir, ni d'en faire la recension, mais de reproduire l'agréable écho que l'énoncé de certains de ses poèmes n'a pas manqué de susciter au tréfonds de mon amazighité, endolorie etjamais endormie. D'emblée c'est le mot amarg du titre qui a chaleureusement retenu mon attention, mais il ne sera pas le seul à exercer un pouvoir évocateur invitant au rêve, et faisant surgir au creux de l'âme une douce nostalgie. Tournant les pages une à une, toute une matinée, je ne peux m'empêcher de me laisser bercer et le cœur et l'esprit par les souvenirs d'une enfance heureuse à souhait. Le miracle des mots me fait ainsi revivre, en quelques heures, les douze premières années de ma vie, celles-là où chaque matin mon regard est fasciné et ébloui par l'incomparable éclat duBou-Yeblane enneigé, celles-là aussi et surtout où ma langue maternelle a le quasi-monopole de me dire le monde et la vie. Voyons ensemble quelques arrêts sur image d'un film qu'avec letemps mon imagination a rendu fantasmagorique. J'ai quatre ou cinq ans. Nous sommes au début des années trente, en une fm d'après-midi d'une journée automnale. Les yeux avidement ouverts, j'admire la manière dont deux jeunes gaillards mettent en selle sur la jument, bellement harnachée et prête pour la marche nuptiale, une mienne tante maternelle âgée d'une quinzaine d'années, et installent en croupe laparanymphe. J'apprendrai plus tard que, cejour-là et à ce moment précis, lesparentes du marié ont pris de vitesse celles de la mariée dans le choix du distique de référence pour les chants devant rythmer la lente démarche du cortège nuptial: « Wasa nuwey as tt imays! Nujja as d amareg ! » 8 ont-elles lancé, d'une seule voix, au moment même où tante Touda a mis le pied à l'étrier. «À sa mère nous l'avons ravie 1 À sa mère nous laissons peine et chagrin 1» J'apprendrai aussi, mais plus tard encore, que la signification du mot amareg est d'une grande densité affective, et que celle de son pluriel, imurag, est saturée de mélancolie. «Nyan i imurag 1Je meurs de vague à l'âme » ... 1 Me voici maintenant dans ma huitième ou neuvième année, et j'ai le privilège d'avoir été initié à saisir le sens de l'humour que peuvent receler des formules apparemment anodines glissées dans tel vers improvisé et gaiement déclamé, ou furtivement chantonné, à l'occasion d'un baptême ou d'un mariage. La phratrie des Ayt Ichekchawn passe pour être complaisante à l'égard de ses loubards, grands chapardeurs de volailles devant l'Eternel. Et voilà que l'une des familles du clan donne une réception pour célébrer une naissance. On mange, on boit (du thé I), et on rit beaucoup. À l'issue du festin, Mohouch, le chansonnier du canton, l'animateur de toute joute oratoire, est chaudement sollicité pour annoncer la couleur quant au choix du distique de référence devant ouvrir le bal. Connu pour la causticité de ses traits d'esprit, Mohouch se fait prier, comme pour mettre chacun devant ses responsabilités pour lecas où l'effet du choix se révélerait ravageur. L'on insiste, et Mouhouch se décide. Quelques trilles sur l'allun qu'il a littéralement arraché à sonvoisin, puis il lance, le sourire aux lèvres « Waaa barch, aRebbi, ayerrim ay d iluln ! Waaa ad imyor, ad ittaker tiyatten imidden! » «Bénis, Seigneur, le vaillant garçon qui vient de naître! Il grandira! Et, aux autres, ilvolera leurs chèvres! » 9 Tollé général de l'assistance, et cri de colère de la mère à l'adresse du chansonnier: «Je savais, fils du péché, que tu allais nous insulter! ....» . Imperturbable, Mohouch, prend un air de belle innocence, et dit qu'il voit dans les vols de chèvres une promotion rêvée pour des chapardeurs de poulets, et une étape nécessaire vers les vols nocturnes de bovins. Tout le monde de rire à gorge déployée, la maman la première, sevoyant sans doute déjà traire une belle vache ramenée par son mioche à la maison, au petit matin d'unjour deprintemps. Tante Fadhma, pour sa part, n'est pas peu fière d'être la sœur aînée, et donc la conseillère et la protectrice de ses quatre mâles de frères. Mais elle commence à se faire du souci pour Omar, le benjamin, dont l'âge file droit sur la trentaine, sans qu'il ait jamais pensé sérieusement à se marier. Trop exigeant ce sacré Omar, laisse croire tante Fadhma à qui veut l'entendre. Elle prend donc sur elle d'aller chercher loin, très loin s'il le faut, la perle d'épouse dont rêve depuis trop longtemps, et secrètement, lefrérot. «Oh !je sais qu'il est difficile, maisje trouverai! »répète-t-elle à satiété, pour quetoutes les gonzesses du district sachent à quoi s'en tenir. Son bâton de pèlerin la mène un jour à une demi-douzaine de lieues de chez elle. Frappant à toutes les portes des familles ayant fille à marier, elle fmit par trouver un accueil chaleureux, et comprend qu'elle est au bout de ses peines. Pas de temps à perdre: fiançailles immédiates, et épousailles dans trois jours! «Khi(bun ! ... Niklzun !» comme disaient les Arabes d'avant l'Islam... Et hop! Techfa, l'élue par procuration, est en selle sur la jument. À la seconde même, Yezza, sa tante, lance d'une voix forte et enjouée: «Aawa, axi t-tamettott lia tuwyem tt ! « Ô quelle épouse de choix vous emmenez J» Ripostant du tac au tac, tante Fadhma improvise et lance sans attendre ledeuxième élément du distique: «Aawa, awaa, mer tannayem yad argaz ! « Ô, Ô,si seulement vous aviez déjà vu l'époux! » 10 Vous avez deviné, cher lecteur, que tante Fadhma et tante Yezza se savent pertinemment complices et non dupes l'une de l'autre. Se donnant joyeusement la réplique, elles viennent simplement d'éclairer tout un chacun parmi les leurs: sauf accident, Techfa et Omar s'amuseront, une vie decouple durant, àrivaliser dejobardise. Mais je n'en [mirais pas, cher ami, d'évoquer les souvenirs, les doux souvenirs, des douze années de mon enfance, au risque de vous ennuyer, si ce n'est déjà fait. Passez donc votre chemin, et suivez Abdallah El Mountassir, à l'autre bout des Atlas. Rabat, le 08 mars 2002 Mohammed Chafik

Description:
(parler berbère du sud du Maroc) . «Aawa, axi t-tamettott lia tuwyem tt ! « Ô quelle Le tachelhit est l'un des parlers de l'amazigh marocain. Parlé.
See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.