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Allégories de la souveraineté : politique et littérature, à partir de Maurice Blanchot PDF

523 Pages·2017·3.33 MB·French
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Ecole Normale Supérieure de Lyon Allégories de la souveraineté : politique et littérature, à partir de Maurice Blanchot par Peter Murvai thèse de doctorat de Lettres Modernes dirigée par Jean-Marie Gleize Présentée et soutenue publiquement le : 08 janvier 2011 Devant un jury composé de : Nathalie Barberger, Maître de conférences, Université Lille 3, Dominique Carlat, Professeur des universités, Université Lyon 2, Jean-Marie Gleize, Professeur des universités, ENS de Lyon, Vincent Vivès, Maître de conférences, l'Université d'Aix-Marseille I, Jean-Claude Zancarini, Professeur des universités, ENS de Lyon. 1 Table des matières: Remerciements : ............................................................................................................... 4 Table des abréviations : .................................................................................................... 5 Introduction ...................................................................................................................... 6 I. Politiques post-souveraines ........................................................................................ 17 I.1. Foucault : en finir avec la souveraineté ................................................................. 19 I.2. Agamben : pour un état d’exception effectif ......................................................... 32 II. La souveraineté de l’art.............................................................................................. 57 II.1. Hobbes : représenter le Léviathan ....................................................................... 60 II.2. Rousseau, Tocqueville : la Terreur et le sublime démocratique ........................... 75 II.3. L’Etat esthétique : de Schiller à Lukács ............................................................... 84 II.4. Foucault, Blanchot : le Dehors et la question de l’avant-garde........................... 107 III. La révolution-conservatrice .................................................................................... 130 III.1. Modernisme et fascisme ................................................................................... 136 III.2. Figures du discours « völkisch » ...................................................................... 153 III.3. De Maurras à Pétain ......................................................................................... 175 IV. La Révolution dans les années 1930 ....................................................................... 209 IV.1. Joseph de Maistre : la Contre-révolution .......................................................... 210 IV.2. Carl Schmitt : le souverain ............................................................................... 223 IV.3. La Jeune Droite révolutionnaire ...................................................................... 239 IV.4. Terrorisme ou dissidence ? .............................................................................. 249 V. La question du national-esthétisme .......................................................................... 265 V.1. Entre Maurras et Kafka ..................................................................................... 268 V.2. Collaboration et contestation ............................................................................. 284 VI. La communauté des souverains .............................................................................. 297 2 VI.1. Bataille : l’équivoque du « surfascisme » ......................................................... 306 VI.2. Kojève : L’Etat et la fin de l’histoire ................................................................ 322 VI.3. Bataille : le sacrifice ........................................................................................ 351 VII. La Terreur et l’Ecriture ......................................................................................... 368 VII.1. Ni Rhétorique, ni Terreur ............................................................................... 369 VII.2. De l’engagement au « droit à la mort » ........................................................... 381 VII.3. L’utopie de l’écriture : de Mallarmé à Heidegger ........................................... 398 VIII. L’imaginaire constituant ...................................................................................... 419 VIII.1. Sade, de Gaulle : les deux volets de la souveraineté ...................................... 420 VIII.2. Mai 1958: le droit à l’insoumission ............................................................... 435 VIII.3. Mai 1968 : l’interruption de l’histoire ........................................................... 446 IX. La fiction messianique............................................................................................ 452 IX.1. Le Messie, le temps, le récit ............................................................................. 455 IX.2. Terreur et totalité : « Le dernier mot », « L’Idylle » ......................................... 476 IX.3. L’Allégorie de la loi: Le Très-Haut .................................................................. 480 Conclusion ................................................................................................................... 499 BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................... 504 I. Œuvres de Maurice Blanchot : ............................................................................... 504 I.1. Livres ............................................................................................................. 504 I .2. Textes parus en revues ................................................................................ 505 II. Études sur Maurice Blanchot ................................................................................ 506 II.1. Livres ............................................................................................................ 506 II.2. Articles.......................................................................................................... 508 III. Livres et articles généraux .................................................................................. 511 3 Remerciements : Que soient ici vivement remerciés, Jean-Marie Gleize, pour sa direction bienveillante, pour sa grande disponibilité, ainsi que pour son soutien actif. Mes amis de Lyon, de Paris, de Bucarest et d’ailleurs, qui m’ont accompagné durant cette expérience. Sabina, Peter et Cassandre, sans qui ce projet n’aurait jamais abouti. 4 Table des abréviations : -Œuvres de Maurice Blanchot : [FP] : Faux Pas, 1943 [TH] : Le Très-Haut, 1948 [AM] : L’arrêt de mort, 1948 [PF] : La part du feu, Gallimard, 1949 [LS] : Lautréamont et Sade, 1949 [AC] : Le ressassement éternel, Minuit, 1951 (rééd. in Après coup, Minuit, 1983) [EL] : L’espace littéraire, 1955 [DH] : Le dernier homme, 1957 [BL] : La bête de Lascaux, Gallimard, 1958 [LV] : Le livre à venir, 1959 [EI] : L’entretien infini, 1969 [A] : L’amitié, 1971 [FJ] : La folie du jour, 1973 [ED] : L’écriture du désastre, 1980 [AC] : Après Coup, précédé par Le ressassement éternel, 1983 [CI] : La communauté inavouable, 1983 [SR] : Sade et Restif de la Bretonne, 1986 [VVA] : Une voix venue d’ailleurs, 2002 -Autres : [HS] : G. Agamben, Homo sacer I, 1997 [OC, I-XII] : G. Bataille, Œuvres complètes, t. I-XII, 1970-1988 [IOG]: J. Derrida, Introduction à « l’Origine de la géométrie» de Husserl, 1962 [PhG] : G.W.F. Hegel, La phénoménologie de l’Esprit, trad. J. Hippolyte, 1947 [ILH] : A. Kojève: Introduction à la lecture de Hegel, 1962 5 Introduction Le point de départ de la présente recherche est le parcours intellectuel de Maurice Blanchot, écrivain et critique qui établit un rapport complexe entre la dimension politique et celle esthétique. L’hypothèse principale qui sous-tend mon propos est que les œuvres de Blanchot (recueils critiques, romans et récits) s’inscrivent dans un projet métapolitique dont le fil rouge est la problématique de la souveraineté. C’est celle-ci qui fournit le point d’articulation entre les interventions publiques et les textes littéraires de Blanchot. Le rôle central dévolu par cet auteur à la Révolution à la Loi, ainsi que l’encrage allégorique de ses textes dans les conditions historiques qui président à leur émergence sont des éléments qui permettent de les soustraire à l’idéologie néo-moderniste. Plus précisément, il s’agit de remettre en cause une certaine vulgate interprétative qui assimile l’œuvre blanchotienne à une posture éculée : celle de la défense de l’autonomisation du langage littéraire, qui doit conquérir son propre domaine, en s’émancipant de ses fins communicatives. En prenant le contre-pied de ce réflexe de réception, il s’agit de montrer que les textes de Blanchot exemplifient de manière paradigmatique la surdétermination politique du champ littéraire. La renarrativisation qui s’impose part de l’hypothèse que les choix esthétiques sont largement tributaires de l’évolution du champ idéologique. Se situant à l’interface de plusieurs disciplines, cette approche reconduit notamment certains postulats propres à la démarche bourdieusienne. En effet, celle-ci envisage non seulement une homologie entre l’espace des positions et celui des prises de position, mais elle formule aussi l’assomption selon laquelle il y aurait un lien entre les formes de la politisation et l’emplacement des écrivains sur l’axe de l’autonomie. Le principal écueil qu’il s’agit d’éviter est le substantialisme, qui consiste à postuler un lien univoque, déterminable a priori, entre les pratiques esthétiques et les modes d’intervention politique. D’autre part, l’approche sociologique doit être complétée par une cartographie conceptuelle du territoire commun au politique et au littéraire. Mais, comme le montre Pierre Bourdieu lui-même, si les stratégies des agents engagés dans le champ littéraire sont largement dépendantes des 6 formes de distribution du capital symbolique, elles découlent également « de l’état de la problématique légitime, c'est-à-dire de l’espace des possibilités héritées des luttes antérieures qui tend à définir l’espace des prises de position possibles et à orienter ainsi […] l’évolution de la production ».1 Or, dans le cas de Blanchot, l’espace de cette problématique légitime est arpenté par la question de la souveraineté ; en même temps, cette problématisation de la loi et du pouvoir anticipe une évolution théorique dans laquelle, à travers les interventions de Carl Schmitt, de Georges Bataille et, plus récemment, de Michel Foucault et de Giorgio Agamben, le thème de la souveraineté a acquis une place centrale dans les débats contemporains. Passée au crible de ces interventions théoriques, la formule littéraire développée par Blanchot apparaît comme une tentative de résolution allégorique de la contradiction propre à l’économie moderne du pouvoir : celle entre le thématisme discursif de la souveraineté et les dispositifs de la gouvernementalité. D’autre part, son parcours intellectuel, qui coïncide avec l’intervalle entre le début des années 1930 et la moitié des années 1990, est contemporain de la transformation qui survient dans le système-monde à cette époque. Cette mutation a affecté en égale mesure les rapports sociaux, les structures économiques, les relations entre centre et périphérie, ainsi que les règles de légitimation du pouvoir. Aussi, l’altération du dispositif souverain finit par contaminer les conditions de la production et de la réception de l’art, transformation qui met fin à l’hégémonie culturelle du modernisme.2 Le symptôme le plus évident de ce changement est, selon Immanuel Wallerstein,3 le déclin, inédit dans l’histoire du système-monde moderne, de la souveraineté des états- nations. Dans cette dernière étape la forme de reproduction des relations du pouvoir circule à travers un appareil gouvernemental décentralisé et déterritorialisé qui déplace l’ancien concept de la souveraineté étatique et nationale. La pensée contemporaine n’a pas 1 Pierre Bourdieu : Raisons pratiques, Sur la théorie de l’action, Seuil, 1994, p. 71 2 Neil Larsen: Modernism and Hegemony: A Materialist Critique of Aesthetic Agencies, University of Minnesota Press, 1990. 3 Immanuel Wallerstein: The Modern World-System: Capitalist Agriculture and the Origins of the European World-Economy in the Sixteenth Century, Academic Press, 1976 et Utopistics: Or, Historical Choices of the Twenty-First Century, The New Press, 1998 7 tardé à mettre en évidence la désuétude des catégories transcendantales de l’étatisme moderne : ainsi, Michel Foucault a montré que la figure idéologique de la souveraineté monocéphale se montre de plus en plus inadéquate lorsqu’il s’agit de décrire la dynamique des forces qui caractérise les nouvelles technologies du gouvernement. D’après Foucault, la nouvelle configuration du pouvoir, qui ne se spécifie plus qu’en creux, en tant que multiplicité de forces immanentes et instables, rend caduque son ancienne représentation juridico-discursive en termes de répression et de loi. Mais l’exigence foucaldienne de « couper la tête du roi » dans la théorie politique se voit, sinon radicalement mise en question, au moins compliquée dans les analyses de Giorgio Agamben. Le philosophe italien soutient que le dépassement de l’horizon de la souveraineté devient problématique dans la mesure où celle-ci ne saurait être pensée exclusivement en rapport avec la question légitimité et de la constitution de l’Etat moderne. Au contraire, pense Agamben, la souveraineté doit être conçue comme relation originaire d’exception, noyau à travers lequel la vie est introduite et maintenue dans la sphère politique. Selon l’auteur de Homo sacer, la constitution du bios présuppose celle de la « vie nue » qui se produit à travers la relation de ban, terme qui désigne à la fois la bannière du souverain et la décision réglant les rapports de l’homo sacer avec la communauté. Plus précisément, l’exception est une structure originaire dans laquelle le droit se réfère à la vie et l’inclut à travers sa propre suspension. De cette façon, Agamben construit un réseau conceptuel qui agence, dans une même la matrice, la distinction entre phonè et langage articulé, entre pouvoir constitué et pouvoir constituant, ainsi que celle entre zoé et bios. Selon Agamben, la possibilité d’un « exode » de la souveraineté et la constitution d’une «forme-de-vie» (c'est-à-dire d’une vie qui ne peut pas être séparée de sa forme, et qui n’est pas suspendue à son fondement sacrificiel), n’est pensable que dans l’horizon messianique qui opère la déposition de la sphère juridico-étatique. L’approche d’Agamben offre de frappantes similitudes avec celle de Blanchot lui- même. Elles concernent notamment l’enchâssement des pratiques disciplinaires et biopolitiques dans la matrice générale de la souveraineté. Mais, en même temps, la pratique critique et littéraire de Blanchot reste liée à la question de l’articulation entre le politique et l’esthétique. En effet, l’«institution imaginaire» de la modernité, pour reprendre cette formule de Castoriadis, est indissociable d’une interrogation des conditions de la représentation. Dans la constitution du système politique moderne, le rôle 8 de l’art a été mis en rapport avec celui des concepts fondamentaux comme : contrat social, souveraineté et communauté. Mais cette corrélation s’est déclinée historiquement de deux manières contradictoires. D’une part, en se manifestant comme «poétique de la Terreur», elle met en épingle le caractère non-représentable de la souveraineté (le texte fondateur de cette tradition étant la « Lettre à d’Alembert » de Jean-Jacques Rousseau). D’autre part, le lien entre l’art et le politique prend la forme d’une réaction totalisante à la poétique terroriste. Ce contrecoup se présente comme utopie de la subsomption harmonique des sujets et de leurs pulsions contraires dans un Etat rationnel bâti sur le modèle de l’œuvre d’art organique (la référence primordiale en est la doctrine de Schiller). Se fondant sur l’analogie entre le pouvoir de l’Etat sur les masses et celui de la forme sur la matière, cette utopie voudrait remédier à la scission moderne des sphères d’activité, par l’intermédiaire du libre jeu esthétique. Et c’est à ce dernier de fournir la matrice d’une communauté nouvelle. D’une certaine manière, ces deux directions correspondent aux deux volets de l’institution de la souveraineté. Le premier, qui est lié à l’imaginaire de la révolution et à l’émergence d’un pouvoir constituant à partir d’un vide originaire, prône une absolue transparence du peuple à lui-même. Son cadre de manifestation est la fête, dans laquelle la multitude s’autocontemple sous les espèces de la volonté générale. Le second volet, qui répond à la crise de la communauté moderne inaugurée par la Révolution française, est se résout dans la création d’un Etat esthétique. C’est dans ce dernier que les pulsions antagoniques sont censées s’harmoniser par l’intermédiaire d’un processus de Bildung dont le modèle ultime est l’indifférence souveraine de l’œuvre d’art. Dans les Lettres sur l’éducation esthétique, la référence paradigmatique du projet schillérien est la Junon Ludovisi, car la statue représente un sensorium d’exception où se produit la confusion entre le particulier et l’universel, la sensibilité et l’entendement. Cette poétique de la vie réunifiée nourrira la doctrine romantique de l’Absolu littéraire et sera un des piliers (l’autre étant le thématisme nationaliste) sur lesquels s’est construit le projet fasciste de la production du politique comme œuvre d’art. Or, dans les différentes étapes du parcours de Blanchot, ces deux volets se trouvent confrontés de manière systématique sous la forme de la contradiction, déjà pointée par Paulhan, entre la Rhétorique et la Terreur. Subséquemment, la complexité de son parcours est due à la fois à son spectaculaire volte-face idéologique (engagé à l’extrême-droite jusqu’en 1938, il deviendra, vingt ans plus tard, un des pourfendeurs du gaullisme et, 9 ensuite, une figure tutélaire de Mai 1968), mais aussi à l’enchevêtrement de ces niveaux d’énonciation. Pourtant, l’hétérogénéité de l’œuvre de Blanchot est bien plus apparente que réelle : les études de Jeffrey Mehlman,4 Steven Ungar, 5 Philippe Mesnard,6 Leslie Hill7 et Deborah Hess8 ont montré qu’on ne saurait prendre pour acquise la séparation radicale entre un discours politique et un autre, purement littéraire. Le portrait de Blanchot en écrivain désengagé, retiré après 1940 dans un culte exclusif de la littérature, relève d’une erreur d’indexation. Dans les années 1930, Blanchot occupe dans le champ idéologique une position paradoxale qu’il partage avec nombre de critiques néoconservateurs qui forment le groupe de la Jeune Droite, constitué majoritairement par des dissidents de l’Action française. La virulence prophétique (dans le sens wébérien) de ces intellectuels engagés dans une « guerre de positions » contre la démocratie représentative est alimentée par une contradiction propre à la mouvance révolutionnaire-conservatrice. Avant 1940, la critique culturelle et l’activisme idéologique de Blanchot s’inscrivent presque sans reste dans cette vulgate. Ses textes trahissent une claire communion de langage avec ceux de Robert Brasillach et Thierry Maulnier, c'est-à-dire avec un certain « proto-fascisme » littéraire qui se propose de raviver la communauté organique de la nation. La note spécifique de cette mouvance est donnée par la tentative d’unifier - sinon la droite et la gauche - au moins, comme l’affirme Maulnier, les « deux violences », celle issue du syndicalisme sorélien et celle conservatrice, fomentée par les cercles réactionnaires. Chez Blanchot, cette tentative est définie par l’exigence de dépasser les clivages entre le capitalisme et le socialisme dans un acte révolutionnaire absolu, mais dont la visée ne devance pas le cadre de l’Etat-nation. Autrement dit, la présence de Blanchot dans les rangs de la Jeune Droite 4 Jeffrey Mehlman: Legacies of anti-Semitism in France, University of. Minnesota Press, 1983; et Genealogies of the Text: Literature, Psychoanalysis and Politics in Modern France, Cambridge U.P., 1995 5 Steven Ungar: Scandal and Aftereffect, Blanchot and France since 1930, University of Minnesota Press, 1995 6 Phlippe Mesnard: Maurice Blanchot, le sujet de l’engagement, L’Harmattan, 1996. 7 Leslie Hill: Maurice Blanchot, Extreme contemporary, Routledge, 1997 et « ‘Not In Our Name’: Blanchot, Politics, the Neuter», in Paragraph, n° 30/3, 2007, p.141–159 8 Deborah Hess: Maurice Blanchot, Politics and Literature, P. Lang éd., 1999 10

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265. V.1. Entre Maurras et Kafka . The Sense of a Beginning under Mussolini and Hitler, Palgrave,. 2007: «The late 19th-century modernists' rebellion against 378 M. Weyembergh : Charles Maurras et la Révolution française, Vrin, 1992, soutient que la réponse de l'idéologue principal de l'Acti
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