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Alice dans l'ile au trésor PDF

139 Pages·1957·2.57 MB·French
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CAROLINE QUINE ALICE DANS L’ILE AU TRÉSOR TEXTE FRANÇAIS CLAUDE VOILIER ILLUSTRATIONS D’ALBERT CHAZELLE HACHETTE DU MÊME AUTEUR dans la Bibliothèque Verte : Série « Alice » : ALICE DÉTECTIVE ALICE ET L’OMBRE CHINOISE ALICE DANS L’ILE AU TRÉSOR ALICE AU BAL MASQUE ALICE ET LE VASE DE CHINE ALICE ET LES CHAUSSONS ROUGES ALICE ET LE CLAVECIN ALICE ET LE PIGEON VOYAGEUR ALICE ET LE TALISMAN D’IVOIRE ALICE ET LE TIROIR SECRET ALICE ET LE VISON ALICE ET LES FAUX- MONNAYEURS ALICE ET LES TROIS CLEFS ALICE ET LA MALLE MYSTERIEUSE MYSTERIEUSE ALICE ET LES DIAMANTS ALICE ET LA DILIGENCE ALICE ET LE PICKPOCKET ALICE ET LE DIADEME ALICE AU MANOIR HANTE ALICE EN ECOSSE ALICE ET LE DRAGON DE FEU ALICE ET LE FLIBUSTIER ALICE EN SAFARI ALICE ET LE CARNET VERT ALICE ET LA PANTOUFLE D’HERMINE Série « Une enquête des Sœurs Parker » : LES SŒURS PARKER TROUVENT UNE PISTE LES SŒURS PARKER ET LES RAVISSEURS LE GROS LOT LES DISPARUS DE FORT-CHEROKEE L’ORCHIDÉE NOIRE LE FANTOME DU TROISIEME BALCON LA VILLA DU SOMMEIL UN PORTRAIT DANS LE SABLE UN PORTRAIT DANS LE SABLE LE SECRET DE LA CHAMBRE CLOSE L’INCONNU DU CARREFOUR LE DAUPHIN D’ARGENT LA SORCIÈRE DU LAC PERDU dans L’Idéal-Bibliothèque : Série « Alice » ALICE ET LES PLUMES DE PAON ALICE ET LE MÉDAILLON D’OR QUAND ALICE RENCONTRE ALICE AU CANADA ALICE ALICE ET LE CORSAIRE ALICE ET LES CHATS PERSANS ALICE ÉCUYÈRE ALICE ET LA PIERRE D’ONYX ALICE ET LA STATUE QUI PARLE ALICE ET LE FANTÔME ALICE AU RANCH ALICE AU CAMP DES BICHES ALICE À PARIS dans les Grands Livres Hachette : 3 titres en 1 volume : ALICE DÉTECTIVE ALICE AU BAL MASQUÉ ALICE ET LE CHANDELIER L’ÉDITION ORIGINALE DE CE ROMAN À PARU EN LANGUE ANGLAISE CHEZ GROSSET & DUNLAP NEW YORK, SOUS LE TITRE : , THE QUEST OF THE MISSING MAP THE QUEST OF THE MISSING MAP © Grosset & Dunlap. Inc., 1942 © Librairie Hachette, 1966. Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. CHAPITRE PREMIER LE PAVILLON HANTÉ ALICE ROY, ses cheveux blonds flottant au vent, traversa le jardin en courant et entra dans la maison. Dès le seuil franchi, elle entendit Sarah, la fidèle gouvernante de la famille, qui parlait à quelqu’un. « Je vous conseille, disait-elle, de raconter votre mystérieuse histoire à Alice. Elle pourra sûrement vous aider. » Sa curiosité en éveil, Alice pénétra dans la salle commune. Elle y aperçut une jeune fille d’environ vingt ans, aux yeux bleus et aux cheveux noirs. « Ah ! te voilà, Alice ! s’écria Sarah en souriant affectueusement. Je te présente Ellen Smith, que tu connais de nom. — En effet, répondit Alice en serrant la main de la visiteuse. Effie, la sœur de Sarah, a travaillé jadis chez vos parents, je crois ? — Oui, soupira Ellen. Hélas ! ma famille a dû se priver de ses services à la suite de graves revers de fortune. Nos malheurs ne se sont pas arrêtés là, du reste. Il y a deux ans, papa a été blessé dans un accident de voiture et il est resté infirme. — J’en suis désolée pour vous, murmura Alice avec sympathie. — Ellen vient de m’apprendre, expliqua Sarah, qu’on lui offre un emploi ici même, à River City, pour l’été. Cela lui permettrait de payer ses cours à l’école de musique de Blackstone. — Vous étudiez le piano ? questionna Alice. — Je prends des leçons de chant, mais je joue aussi du piano. — Ellen a une très jolie voix, affirma Sarah. Elle a chanté récemment à la radio, et son professeur l’encourage à persévérer. — J’aimerais devenir cantatrice, avoua Ellen en soupirant. Pour mes leçons, j’ai déjà dû emprunter et il me faudra rendre cet argent. C’est pourquoi la situation provisoire que l’on me propose me tente. Je serai bien payée. Malgré tout, l’endroit où je dois aller a quelque chose de mystérieux qui donne à réfléchir. Et puis, je crains aussi d’avoir du mal à m’imposer à Trixie. — Trixie ? répéta Alice. Qui est-ce ? — La petite fille de Mme Chatham. Elle a sept ans. Je ne l’ai pas encore rencontrée, mais je crois qu’elle est assez indisciplinée. — Vous seriez chargée de la prendre en main ? — Mme Chatham désire que j’aille vivre avec elles et que je donne des leçons de piano à Trixie. Cette dame est veuve et un peu bizarre, parait-il. Elle habite Rocky House, au bord de la rivière. Je dois la voir aujourd’hui, mais j’hésite encore à accepter sa proposition. Comme j’étais ennuyée d’aller seule là- bas, je me suis arrêtée en passant pour demander à Sarah si elle voulait bien m’accompagner. — Alice fera mieux votre affaire que moi ! s’écria Sarah. Elle possède un don tout particulier pour juger les gens. Si elle estime que vous pouvez accepter cette situation, alors, prenez-la sans hésiter davantage. — J’irai volontiers avec vous, Ellen », déclara Alice qui aimait rendre service et n’était pas fâchée non plus à la pensée de rencontrer la riche et excentrique Mme Chatham. « Je ne voudrais pas vous déranger, murmura timidement Ellen. C’est égal… je me sentirai plus à mon aise en vous ayant près de moi. — L’idée d’affronter Mme Chatham vous effraie ? — C’est ridicule, n’est-ce pas ? Au fond, je serais heureuse de servir de professeur à Trixie. Je m’entends généralement bien avec les enfants. Et puis, à Rocky House, je pourrais continuer à étudier mon piano. Il y a un pavillon de musique dans le parc. » Les deux jeunes filles s’apprêtaient à partir lorsque Sarah engagea Ellen à exposer à Alice la mystérieuse affaire dont elles avaient discuté précédemment. Alice se rappela les mots surpris à son arrivée. Un mystère ! Ses yeux se mirent à briller. « Il s’agit d’une histoire de carte et de trésor enfoui », se contenta de dire Ellen en prenant place dans la voiture d’Alice. Celle-ci se sentit désappointée. Sa curiosité était éveillée, mais sa discrétion naturelle l’empêchait de pousser Ellen à se confier plus avant. Ellen, d’ailleurs, avait déjà changé de sujet et, chemin faisant, les deux nouvelles amies eurent plaisir à parler de leurs arts respectifs : la musique pour Ellen, le dessin pour Alice. « Avez-vous une spécialité ? s’enquit Ellen Smith. — Je crayonne volontiers des silhouettes et des visages. Toute petite, déjà, je dessinais des yeux et une bouche aux « O » que je trouvais dans les journaux », expliqua Alice en riant. À l’extrême limite de la ville, la voiture tourna à droite et s’engagea dans un chemin ombragé. Alice savait où se trouvait Rocky House et n’eut aucune difficulté à repérer l’allée qui y conduisait. La villa était spacieuse, déjà ancienne, et se cachait à demi derrière un rempart d’arbres et de buissons. Après une ultime courbe de l’allée, la petite voiture s’arrêta devant un porche aux piliers moussus. « L’endroit n’est pas folichon, vous ne trouvez pas ? murmura Ellen en mettant pied à terre. — Bah ! répondit Alice avec désinvolture. C’est parce que le parc est mal entretenu qu’il donne cette impression. La demeure a du cachet. — Elle m’impressionne », avoua Ellen en appuyant le doigt sur le bouton de la sonnette. La porte s’ouvrit presque sur-le-champ. Une gamine au minois effronté dévisagea les visiteuses. « Maman ne reçoit pas les représentantes de commerce ! lança-t-elle d’une voix aiguë. Ce n’est pas la peine d’insister ! » Elle s’apprêtait à repousser le battant. Alice l’en empêcha. « Une minute, s’il vous plaît ! Nous désirons parler à votre mère. Voici Mlle Smith qui doit vous donner des leçons de musique. » Trixie regarda alternativement Alice et Ellen. Ses cheveux étaient nattés en deux longues tresses et sa robe très courte découvrait des jambes maigres. « Je ne veux pas d’autre professeur, grommela-t-elle. J’en ai déjà bien assez comme ça… » Elle fut interrompue par l’arrivée de Mme Chatham, une femme encore jeune, assez forte, qui l’écarta de son chemin. « Vous désirez, mesdemoiselles ? » Ellen présenta Alice. Mme Chatham introduisit les deux amies dans un élégant salon. Puis, elle entreprit d’énumérer toutes les faiblesses de sa fille, sans se soucier du fait que l’enfant était là, attentive à ses paroles. Alice saisit la première occasion pour se lever de sa chaise et prier Trixie de lui montrer le parc. Elle était intriguée par le comportement de Mme Chatham à l’égard de la petite fille. L’enfant était certainement capricieuse et peu polie. Mais cela devait venir de son éducation. Mme Chatham ne savait pas s’y prendre avec elle. Peut-être, tout en l’aimant beaucoup et en la gâtant, ne la comprenait- elle pas ? Peut-être était-elle tantôt trop faible et tantôt trop sévère ? Oui, ce devait être cela ! Alice décida d’étudier un peu Trixie. Tout en marchant à côté d’elle le long des allées, elle lui raconta des histoires et la fit rire. « Je préférerais que ce soit vous qui me donniez des leçons de piano, déclara soudain Trixie. Vous me plaisez. — Ellen te plaira aussi, tu verras. Et je viendrai te voir de temps en temps. — Hum !… J’espère que cette Ellen ne cherchera pas à me mater. Je suis dure, vous savez ! — Ta maman a dû le dire si souvent devant toi que tu as fini par le croire, avança Alice en riant. Ne pense plus à être méchante. Fais-moi plutôt visiter le parc. Commençons par ce pavillon, là-bas… » Trixie jeta un regard inquiet au petit bâtiment au toit de tuiles rouges que l’on distinguait entre les arbres. « Non ! Je ne veux pas y aller. Il est hanté, vous savez ! » Alice crut d’abord que l’enfant plaisantait. Mais non : Trixie semblait vraiment effrayée. « C’est le pavillon de musique, expliqua-t-elle. Je ne veux pas y entrer. Partons ! — Voyons, Trixie, protesta Alice avec douceur. Je suis sûre que tu te fais des idées. Prends ma main. Je vais te prouver que tu n’as aucune raison d’avoir peur. Et si tu ne veux pas m’accompagner, eh bien, j’irai seule… — Non, non ! N’y allez pas ! hurla la petite fille. — Mais que crains-tu donc ? » Sans répondre, Trixie pivota sur ses talons et détala comme un lapin. « Pauvre gosse ! » soupira Alice. Bien entendu, elle ne croyait pas le moins du monde que le pavillon fût hanté. Soupçonnant que l’enfant la guettait de loin et désireuse de lui redonner confiance, Alice se dirigea d’un pas ferme vers la petite maison blanche. La porte n’était fermée qu’au loquet et l’intérieur n’avait rien d’effrayant. Après avoir franchi le seuil, la visiteuse se trouva dans une pièce agréable bien que poussiéreuse. Des étagères de livres couraient le long des murs. Mais ce qui

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