Alger, Oran, Constantine

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ALGER
ORAN
CONSTANTINE
Avril
( 15-26 1903)
ALGER
TYPOGRAPHIE ADOLPHE JOURDAN
IMPRIMEUR-LIBRAIRE-ÉDITEUR
4, PLACEDUGOUVERNEMEN4T,
1903
ALGER
L'histoire de commence avec la fonda-
l'Algérie
tion de les vers l'an 880
Carthage par Phéniciens,
av. J.-C. Pendant 600 ans cette ville
environ,
sur toute l'étendue du forme
régna pays qui
la la
aujourd'hui Tripolitaine, Tunisie, l'Algérie
et le établissant ses sur tous les
Maroc, comptoirs
où ses navires aborder. Lors de
points pouvaient
sa en 146 av. son
destruction, J.-C, empire passa,
aux mains des aux mains
partie Romains, partie
des rois de Numidie et de dont les
Mauritanie,
royaumes furent d'ailleurs, peu après, annexés
à romain.
l'Empire
les Romains nommaient
Alger, que Icosium,
ne semble avoir à cette un rôle
pas joué époque
et les historiens latins en fort
important, parlent
— —
6
Ruinée l'invasion vandale au siècle
peu. par IIIe
de notre ère, Icosium devint ensuite le centre de
la tribu berbère des Beni-Mezranna c'était alors
;
le centre de rendez-vous des tribus de la
Mitidja,
venaient avec les marchands
qui y trafiquer d'Hip-
de Césarée et de
pone, Carthage.
Avant la fin du viie la domination
siècle,
musulmane s'étendit sur du Nord. Trois
l'Afrique
siècles plus tard, Miliana, Médéa et El-Djezaïr-
<>
Beni-Mezrenna étaient fondées
par Bologguin,
fit du la domination des
qui disparaître Maghreb
Ommiades. Vassale du khalifat de
Cordoue, Alger
un
prit rapidement développement considérable,
fit la des ruines
qui disparaître plupart d'Icosium;
une en fut retrouvée lors des
partie cependant
fouilles faites les fondations de
pour l'Alger .fran-
çaise.
Après la chute de Grenade en 1492, les Espa-
la mer à la suite des Maures
gnols, passant rejetés
(1) « Les îles des Beni-Mezranna », à cause des îlots
qui existaient alors, et qui ont disparu depuis sous les
travaux des Turcs.
— —
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en successivement de Mers-
Afrique, s'emparèrent
el-Kébir (1505), d'Oran et de Bougie (1509).
et n'étant en état
Dellys, Mostaganem Alger, pas
de se devinrent tributaires de
défendre, l'Espagne.
l'émir à son secours contre
Appelés par d'Alger
les Espagnols, les deux frères Aroudj et Kheir-
turcs célèbres leurs
ed-Din, pirates déjà par
dans la Méditerranée orientale, s'instal-
exploits
lèrent à Alger à sa place après l'avoir tué, et,
—
la mort de dont les Fran-
après Baba-Aroudj
—
ont fait Barberousse Kheir-ed-Din se fit
çais
reconnaître le sultan Sélim Ier
pacha d'Alger par
était alors et devait rester
(1518). Alger pendant
trois un de infestèrent
siècles, repaire pirates qui
la Méditerranée les efforts des États chré-
malgré
tiens. Entrée dans l'alliance de François Ier, cette
ville vit sa navale subir une
puissance éclipse
momentanée la bataille de
après Lépante (1571),
mais elle reprit bientôt tout son éclat, et, malgré
les tentatives de l'amiral Blake, du duc
anglais
de de ne citer les
Beaufort, Duquesne, pour que
les corsaires continuèrent
principales, d'Alger
sur les côtes de
leurs déprédations jusque France,
et d'Italie.
d'Espagne
A de les devenus
partir 1672, pachas d'Alger,
aux leur
insupportables janissaires par tyrannie,
durent leur avec un autre chef
partager pouvoir
le titre de En de
qui prit dey. 1711, n'ayant plus
sur le Sultan lui
pouvoir l'hodjak d'Alger,
abandonna le droit de nommer ses chefs, qui
réunirent les deux fonctions de et de
pacha dey.
Plus souvent massacrés les
que déposés, deys
étaient élus les cantonnés
par janissaires, qui,
dans formaient autant de
plusieurs casernes,
En même la décadence de
partis. temps, générale
turc avait son en
l'empire contre-coup Afrique,
et au lieu des flottes de ne
Barberousse, Alger
mettait en mer des bateaux isolés
plus que qui
à la vue des navires de chrétiens.
fuyaient guerre
Au commencement du xixe
siècle, Alger traînait,
sous la suzeraineté nominale du une
Sultan,
misérable existence.
On sait comment du
l'imprudence dey Hussein,
M. consul de d'un
qui frappa Deval, France, coup
— —
9
d'éventail au amena l'intervention de la
visage,
France. Le de notre armée à Sidi-
débarquement
le 14 fut le acte
Ferruch, juin 1830, premier
de la
conquête.
Actuellement ville de de 100.000 habi-
près
— —
tants 135.000 avec Mustapha, Alger possède
un des les de la Méditer-
ports plus importants
surtout l'ouverture du canal de
ranée, depuis que
Suez en a fait une des escales des navires qui, de
se rendent en Extrême-Orient. Le
l'Atlantique,
de ce années
développement port, depuis quelques
a été et il a
surtout, considérable, complètement pris
la de Gibraltar comme charbonnier.
place port
Capitale de l'Algérie, Alger est, en outre, au
de vue commercial, le débouché naturel de
point
la riche de la La douceur de son
région Mitidja.
climat, la beauté de ses environs tendent déplus
en à en faire une station d'hiver, rivale de
plus
Nice et de la côte d'Azur. Il semble que tout soit
réuni assurer à cette heureuse cité le plus
pour
brillant avenir.
ENVIRONS D'ALGER
—
Jardin d'Essai. Birmandreïs
Le Jardin du Hamma ou Jardin d'Essai a été
créé en sous la direction de M. Son
1832, Hardy.
étendue de 5 hectares est
primitive aujourd'hui
de 80. Aux termes du décret de concession il
devait avoir la destination de
triple promenade
de la et la
publique, pépinière pour production
diffusion des enfin de
végétaux indigènes, jardin
et d'acclimatation les
scientifique pour végétaux
exotiques.
Le offre deux sections bien distinctes :
jardin
la est entourée un boule-
l'une, partie plane, par
vard et les roules à Aumale et à
d'Alger d'Alger
— —
11
Constantine la
; l'autre, partie montagneuse,
est de la la route
séparée première par d'Alger
à Aumale.
La est divisée en carrés
partie plane parallèles,
où sont cultivées les de et en
plantes pépinières,
de 3 à 4 réunissant
plates-bandes, larges mètres,
de familles toutes les d'un
par groupes plantes
intérêt horticole reconnu elle est de
; plus coupée
trois allées d'une
par grandes longitudinales
beauté merveilleuse : l'allée des vis-à-vis
platanes,
de l'entrée l'allée des
principale ; palmiers, plantée
en terminée une oasis de
1847, par palmiers,
bordée le chemin de fer et la mer enfin l'allée
par ;
des et des Ces trois
magnolias ficus Roxburghii.
allées sont elles mêmes
grandes coupées par
d'autres allées
transversales, parmi lesquelles
celle des celle des à
bambous, palmiers chanvre,
et celle des lataniers.
Dans un au est dessiné un
angle, Sud, jardin
au milieu est un d'assez
anglais duquel lac, grandes
où des
dimensions, prospèrent plantes aquatiques.
La haute du est couverte de
partie jardin végé-
— —
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taux du intérêt forestier des allées
plus grand ;
s'entrecroisant d'arriver au sommet.
permettent
Les essences de acclimatées sont
végétaux presque
toutes de la Nouvelle Hollande et du
Cap.
C'est au Hamma, sur l'emplacement du Jardin
fit commencer le
d'Essai, que Charles-Quint
débarquement de ses troupes, 24.000 hommes, le
23 octobre 1541 huit il
; jours après, rembarquait
les débris de son armée sur les vaisseaux
échappés
à la du et ralliés à
tempête 26, grand'peine par
Doria à Matifou.
Du Jardin d'Essai à la route suit
Birmandreïs,
le ravin boisé de la Femme
Sauvage, sobriquet
donné à une débitante
par antiphrase jeune
tenait un établissement en cet
d'absinthe, qui
vers l'année 1844.
endroit,
ou mieux Bir-Mourad-Raïs
Birmandreïs, (le
de Mourad le célèbre
puits capitaine, corsaire,
est situé au fond d'un fort
renégat flamand), joli
vallon. Une route conduit de là au Boulevard
Bru,
d'où l'on d'une vue merveilleuse sur la rade
jouit
d'Alger.
— —
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De à Bab-el-Oued
Mustapha-Supérieur
et
par El-Biar, Ghéragas, Guyotville Saint-Eugène
Au-delà du Palais d'été du la route
Gouverneur,
de continue à monter entre des villas
Mustapha
et de hôtels. En face de l'hôtel
grands St-Georges
se trouve une fontaine en marbre et faïen-
pierre,
élevée en à la mémoire de M. un
ces, 1888, Bell,
bienfaiteur de la commune de
Anglais, Mustapha.
Un haut le chemin conduisant au
peu plus que
se trouve la Villa du bois de
Splendid Hôtel,
où a été interné ministre
Boulogne, l'ex-premier
de et où vit actuel-
Madagascar, Raïnilaïarivony,
lement l'ex-reine Ranavalo.
Au culminant de la entre et
point route, Alger
Birmandreïs la colonne Voirol
(212m d'altitude),
le souvenir du de ce
rappelle général nom,
intérimaire de en 1833 et
gouverneur l'Algérie
mois. Nommé à ces fonc-
1834, pendant dix-sept
tions l'absence du duc de rentré
pendant Rovigo,
en France pour rétablir sa santé, le général Voirol
resta intérimaire même la mort du
après duc;