Alg`ebre L3A Le grand combat Gr´egory Berhuy Table des mati`eres partie I. Groupes : il faut agir!! 5 Chapitre I. Rappels de th´eorie des ensembles 7 I.1. Applications 7 I.2. Relations d’´equivalence 9 Chapitre II. Propri´et´es ´el´ementaires des groupes 13 II.1. G´en´eralit´es. 13 II.2. Sous-groupes. 19 II.3. Sous-groupes engendr´es par une partie. 22 II.4. Th´eor`eme de Lagrange, ordre d’un ´el´ement. 33 II.5. Actions de groupes. 38 Chapitre III. Groupe sym´etrique, groupe altern´e 43 III.1. Pr´eliminaires 43 III.2. D´ecomposition en produit de cycles. 45 III.3. Syst`emes de g´en´erateurs. 52 III.4. Signature, groupe altern´e. 53 III.5. Structure des groupes sym´etrique et altern´e. 56 Chapitre IV. Coloriages 61 IV.1. Formule de Burnside. 61 IV.2. Coloriages. 62 IV.3. Applications 68 IV.3.1. Le probl`eme de la roulette. 68 IV.3.2. Le probl`eme du collier. 69 Chapitre V. Groupes quotients 73 V.1. D´efinition 73 V.2. Th´eor`eme de factorisation. 76 Chapitre VI. Produits directs et semi-directs 79 VI.1. Pr´eliminaires 79 VI.2. Produits directs 80 VI.3. Produits semi-directs 83 Chapitre VII. Applications des groupes op´erants a` la structure des groupes finis 89 VII.1. Premi`eres applications. 89 VII.2. Th´eor`eme de Sylow 94 3 4 TABLE DES MATIE`RES partie II. Anneaux : la loi des irr´eductibles 99 Chapitre VIII. Propri´et´es ´el´ementaires des anneaux et des corps 101 VIII.1. G´en´eralit´es. 101 VIII.2. Diviseurs de z´ero, anneaux int`egres. 105 VIII.3. Unit´es, corps. 106 VIII.4. Exemple de l’anneau Z/nZ 108 VIII.5. Id´eaux. 109 VIII.6. Anneaux de polynˆomes. 111 VIII.7. Anneaux principaux et euclidiens. 119 Chapitre IX. Anneaux quotients. Th´eor`eme chinois 123 IX.1. Anneaux quotients, th´eor`eme de factorisation. 123 IX.2. Id´eaux premiers, maximaux. 126 IX.3. Th´eor`eme chinois. 128 Chapitre X. Factorisation dans les anneaux principaux 131 X.1. Divisibilit´e. 131 X.2. pgcd,ppcm 134 X.3. Factorisation dans les anneaux principaux. 135 partie III. Alg`ebre lin´eaire : r´eduisons en miettes! 143 Chapitre XI. Rappels et compl´ements d’alg`ebre lin´eaire 145 XI.1. G´en´eralit´es. 145 XI.2. Familles libres, g´en´eratrices, bases. 146 XI.3. Matrices repr´esentatives, changement de base. 149 XI.4. Somme d’espaces vectoriels. 150 XI.5. Espaces vectoriels quotients. 151 Chapitre XII. D´eterminant 155 XII.1. Formes multilin´eaires altern´ees, d´eterminant par rapport a` une base. 155 XII.2. D´eterminant d’un endomorphisme. 158 XII.3. D´eterminant d’une matrice. 160 Chapitre XIII. R´eduction des endomorphismes 167 XIII.1. Polynˆomes d’endomorphismes. 167 XIII.2. R´eduction des endomorphismes. 174 XIII.3. D´ecomposition de Dunford. 180 XIII.4. D´ecomposition de Jordan. 187 XIII.5. R´eduction des endomorphismes normaux d’un espace euclidien. 197 Premi`ere partie Groupes : il faut agir ! ! CHAPITRE I Rappels de th´eorie des ensembles I.1. Applications Dans ce paragraphe, E et F d´esigneront deux ensembles non vides et f : E → F sera une application. D´efinition I.1.1. On dit que f est injective si pour tout x,x(cid:48) ∈ E, on a f(x) = f(x(cid:48)) ⇒ x = x(cid:48). Autrement dit, f est injective si pour tout y ∈ F, l’´equation f(x) = y, x ∈ E a au plus une solution. On dit que f est surjective si pour tout y ∈ F, l’´equation f(x) = y, x ∈ E a au moins une solution. On dit que f est bijective si elle est injective et surjective. Autrement, f est bijective si pour tout y ∈ F, l’´equation f(x) = y, x ∈ E a exactement une solution. Dans ce cas, il existe une unique application g : F → E v´erifiant f ◦g = Id et g ◦f = Id . On la note f−1. F E D´efinition I.1.2. Si E(cid:48) ⊂ E, l’image (directe) de E(cid:48) par f est l’ensemble f(E(cid:48)) = {f(x(cid:48)) | x(cid:48) ∈ E} = {y ∈ F | il existe x(cid:48) ∈ E(cid:48) tel que y = f(x(cid:48))}. L’image de f est l’ensemble f(E). On le note aussi Im(f). Si F(cid:48) ⊂ F, l’image r´eciproque de F(cid:48) par f est l’ensemble f−1(F(cid:48)) = {x ∈ E | f(x) ∈ F}. Attention! La notation est trompeuse, car f n’est pas n´ecessairement bijective. On trouve parfois la notation f(cid:104)−1(cid:105)(F(cid:48)) pour ´eviter la confu- sion. Remarques I.1.3. On a Im(f) = F si et seulement si f est surjective. L’application E → Im(f),x (cid:55)→ f(x) est surjective. En particulier, si f est injective, elle induit une bijection de E sur son image. Exercice : Soit f : E → F une application. Montrer les propri´et´es suivantes : 7 8 I. RAPPELS DE THE´ORIE DES ENSEMBLES (1)Pour toutes parties F(cid:48),F(cid:48) de F, on a 1 2 f−1(F(cid:48) ∪F(cid:48)) = f−1(F(cid:48))∪f−1(F(cid:48)) 1 2 1 2 f−1(F(cid:48) ∩F(cid:48)) = f−1(F(cid:48))∩f−1(F(cid:48)). 1 2 1 2 (2)Pour toute partie F(cid:48) de F, f(f−1(F(cid:48))) ⊂ F(cid:48) et on a f(f−1(F(cid:48))) = F(cid:48) pour tout F(cid:48) ⊂ F ⇐⇒ f est surjective (3)Pour toute partie E(cid:48) de E, f(f−1(E(cid:48))) ⊂ E(cid:48) et on a f−1(f(E(cid:48))) = E(cid:48) pour tout E(cid:48) ⊂ E ⇐⇒ f est injective (4)Pour toutes parties F(cid:48) et F(cid:48) de F, on a 1 2 f−1(F(cid:48)\F(cid:48)) = f−1(F(cid:48))\f−1(F(cid:48)) 1 2 1 2 (5)Pour toute famille (F ) de parties de F, on a i i∈I (cid:32) (cid:33) (cid:92) (cid:92) f−1 F = f−1(F ) i i i∈I i∈I (cid:32) (cid:33) (cid:91) (cid:91) f−1 F = f−1(F ). i i i∈I i∈I (6)Si l’on consid`ere de plus une application g : F → G, alors pour toute partie G(cid:48) de G, on a (gof)−1(G(cid:48)) = f−1(g−1(G(cid:48))). (7)Pour toute famille (E ) de parties de E, montrer que i i∈I (cid:91) (cid:91) f( A ) ⊂ f(A ) i i i∈I i∈I et (cid:92) (cid:92) f( A ) ⊂ f(A ). i i i∈I i∈I Les inclusions sont-elle des ´egalit´es? I.2. RELATIONS D’E´QUIVALENCE 9 I.2. Relations d’´equivalence La notion de relation d’´equivalence sur un ensemble permet de mettre en relation des ´el´ements qui sont similaires par une certaine propri´et´e. On pourra ainsi regrouper ces ´el´ements par “paquets ” d’´el´ements qui se ressemblent, d´efinissant ainsi la notion de classe d’´equivalence, pour enfin construire de nouveaux ensembles en “assimilant” les ´el´ements similaires `a un seul et mˆeme ´el´ement. On aboutit alors a` la notion d’ensemble quotient. D´efinition I.2.1. Soit E un ensemble non vide. Une relation sur E est une partie non vide R de E ×E. On note x ∼ y si (x,y) ∈ R. R Une relation d’´equivalence sur E est une relation R satisfaisant les propri´et´es suivantes : (1) R´eflexivit´e : pour tout x ∈ E, x ∼ x. R (2) Sym´etrie : pour tout x,y ∈ E, si x ∼ y, alors y ∼ x. R R (3) Transitivit´e : pour tout x,y,z ∈ E, si x ∼ y et y ∼ z, alors R R x ∼ z. R On confondra souvent R et ∼ , et on parlera plutˆot de la relation R d’´equivalence ∼ ou ∼. R Si x ∈ E, la classe d’´equivalence de x est l’ensemble x = {y ∈ E | y ∼ x}. R C’est le sous-ensemble des ´el´ements ´equivalents a` x. En particulier, x ∈ x pour tout x ∈ E. Exemples I.2.2. (1)La relation “=” est une relation d’´equivalence surtoutensembleE nonvide,associ´eea`lapartieR = {(x,x) | x ∈ E.} De plus, pour tout x ∈ E, on a x = {x}. (2)La relation “avoir la mˆeme parit´e” est une relation d’´equivalence sur Z. Il y a deux classes d’´equivalence : l’ensemble P des entiers pairs, et l’ensemble I des entiers impairs. (3)Soit n ≥ 1 un entier. On dit que x,y ∈ Z sont congrus modulon si x − y est un multiple de n. On le note x ≡ y mod n. C’est une relation d’´equivalence sur Z. D´efinition I.2.3. L’ensemble E/ dont les ´el´ements sont les diverses ∼ classes d’´equivalence de E pour la relation ∼ est appel´e ensemble quotient de E par ∼. Attention! Les ´el´ements de E/ sont des sous-ensembles de E. ∼ 10 I. RAPPELS DE THE´ORIE DES ENSEMBLES Exemple I.2.4. SiZestmunidelarelationd’´equivalence“avoirmˆeme parit´e”, alors l’ensemble quotient a deux ´el´ements, qui sont P et I. Proposition I.2.5. Soit E un ensemble non vide, que l’on suppose muni d’une relation d’´equivalence ∼. Alors (1)Pour tout x,y ∈ E, on a y ∼ x ⇐⇒ y = x. (2)Deux classes d’´equivalence sont soit disjointes, soit ´egales. (3)Les classes d’´equivalence forment une partition de E. D´emonstration. Si y = x, alors y ∈ y = x, et donc y ∼ x. Inversement, supposons que y ∼ x. Soit z ∈ y. Alors z ∼ y, et puisque y ∼ x, on a z ∼ x. Ainsi z ∈ x, et donc y ⊂ x. Mais puisque y ∼ x, on a x ∼ y et donc x ∈ y. Le mˆeme raisonnement montre que x ⊂ y, et donc y = x. Montrons maintenant le second point. Soient x et y deux classes d’´equivalence. Supposons qu’elles ne soient pas disjointes. Autrement dit, il existe z ∈ E tel que z ∈ x et z ∈ y. Alors, par d´efinition, on a x ∼ z et y ∼ z. On a alors y ∼ z et z ∼ x, et par suite y ∼ x. Le premier point implique alors que y = x. Enfin, pour montrer le dernier point, il reste a` montrer que E est la r´euniondel’ensembledesesclassesd’´equivalence,lepoint(2)montrant que cette union est disjointe. Mais c’est clair puisque x ∈ x pour tout x ∈ E. Exercice : Etantdonn´eunepartition(E ) d’unensembleE,montrer i i∈I qu’il existe une unique relation d’´equivalence sur E dont les classes d’´equivalence sont les E ,i ∈ I. i Corollaire I.2.6. Soit ω ∈ E/ une classe d’´equivalence pour la rela- ∼ tion ∼. Alors pour tout x ∈ ω, on a ω = x. D´emonstration. Par d´efinition d’une classe d’´equivalence, on peut ´ecrire ω = y pour y ∈ E. Si x ∈ ω = y, alors y ∼ x, et donc ω = y = x par la Proposition I.2.5 (1). D´efinition I.2.7. Soit ω ∈ E/ une classe d’´equivalence pour la rela- ∼ tion ∼. Un ´el´ement x ∈ E tel que ω = x est appel´e un repr´esentant de ω. Par le corollaire pr´ec´edent, x ∈ E est un repr´esentant de ω si et seulement si x ∈ ω. Exemple I.2.8. Si E = Z est muni de la relation d’´equivalence ”avoir mˆeme parit´e”, un repr´esentant de l’ensemble P des entiers pairs est 4. D´efinition I.2.9. Soit E un ensemble non vide muni d’une relation d’´equivalence ∼. L’application surjective π : E → E/ ,x (cid:55)→ x ∼ est appel´ee la projection canonique.
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