UniversitØ Claude Bernard LYON 1 FST - DØpartement de MathØmatiques Master MA MathØmatiques GØnØrales - M2 UE AlgŁbre et calcul formel ALGEBRE ET CALCUL FORMEL Michel CRETIN 2 Chapitre 1 Polyn(cid:244)mes univariØs. 1.1 GØnØralitØs On considŁre l’anneau A[X] des polyn(cid:244)mes (cid:224) coe(cid:30)cients dans un anneau A (commutatif et unitaire). Si l’anneau A est intŁgre, l’anneau A[X] est intŁgre et l’on a1 : deg(fg) = deg(f)+deg(g) pour tout f,g ∈ A[X] Toujours dans le cas A intŁgre, on dispose du corps des fractions K = Frac(A) de A et K(X) est le corps des fractions de A[X]. OndØsigneparA× legroupe(multiplicatif)desØlØmentsinversibles deA;deuxØlØmentsx,y ∈ A sont associØs2 s’il existe u ∈ A× tel que y = ux; on obtient une relation d’Øquivalence sur A. Un ØlØment p ∈ A est premier s’il vØri(cid:28)e le lemme d’Euclide3 : pour tout x,y ∈ A : p|xy =⇒ p|x ou p|y et un ØlØment p ∈ A est irrØductible si : pour tout a ∈ A : a|p =⇒ a ∈ A× ou a (cid:39) p Tout ØlØment p premier est alors irrØductible; la rØciproque est vØri(cid:28)Øe lorsque A est factoriel. Si l’anneau A est factoriel, l’anneau A[X] est factoriel). Dans ce cas, un polyn(cid:244)me f ∈ A[X] est primitif si ses coe(cid:30)cients sont premiers entre eux. Tout polyn(cid:244)me non nul f ∈ K[X] s’Øcrit de maniŁre unique, aux ØlØments associØs prŁs, f = cont(f)pp(f) avec cont(f) ∈ K∗ (contenu de f) et pp(f) ∈ A[X] polyn(cid:244)me primitif (partie primitive de f). Etant donnØ f ∈ K[X], on a f ∈ A[X] si et seulement si cont(f) ∈ A. On a de plus, pour f,g ∈ K[X]\{0} : 1. cont(fg) (cid:39) cont(f)cont(g) 2. pp(fg) (cid:39) pp(f)pp(g) Soit f ∈ A[X] un polyn(cid:244)me primitif; alors f est irrØductible dans A[X] si et seulement si f est irrØductible dans K[X] lemme de Gauss). de sorte que les ØlØments irrØductibles de A[X] sont, d’une part les ØlØments irrØductibles de A, d’autre part les polyn(cid:244)mes primitifs de A[X] irrØductibles dans K[X]. Un anneau A est principal s’il est intŁgre et si tout idØal de A est engendrØ par un ØlØment; alors A est factoriel et pour tout ØlØment irrØductible p ∈ A l’idØal (cid:104)p(cid:105) est maximal; en particulier 1. en gØnØral on a seulement deg(fg)≤deg(f)+deg(g) pour tout f,g∈A[X] 2. on notera y(cid:39)x la relation d’association 3. l’idØal (cid:104)p(cid:105) est premier ie. A/(cid:104)p(cid:105) est intŁgre 3 4 CHAPITRE 1. POLYN(cid:212)MES UNIVARI(cid:201)S. l’anneau A[X] est principal si et seulement si A est un corps. En(cid:28)n un anneau A est noethØrien si tout idØal de A possŁde un systŁme gØnØrateur (cid:28)ni4. Si l’anneau A est noethØrien, l’anneau A[X] est noethØrien (thØorŁme de la base (cid:28)nie de Hilbert). Par ailleurs on dira qu’une structure algØbrique est e(cid:27)ective si l’on dispose : 1. d’une structure de donnØes pour reprØsenter les ØlØments 2. d’algorithmes pour e(cid:27)ectuer les opØrations et pour tester l’ØgalitØ 1.2 Algorithme d’Euclide Soit K un corps commutatif; on suppose que K est e(cid:27)ectif ; alors l’anneau K[X] est e(cid:27)ectif et est euclidien (de maniŁre e(cid:27)ective aussi). Algorithme 1 Division euclidienne 1. entrØe : des polyn(cid:244)mes non nuls f,g ∈ K[X] 2. initialisations : q := 0, r := f 3. tant que r (cid:54)= 0 et deg(r) ≥ deg(g) boucle : { lc(r) (a) M := Xdeg(r)−deg(g) lc(g) (b) q := q+M (c) r := r−Mg } 4. sortie : les polyn(cid:244)mes q,r ∈ K[X] que f = gq+r avec r = 0 ou deg(r) < deg(g) (cid:79) Posons m = deg(f) et n = deg(g); l’algorithme de la division euclidienne comporte au plus m−n+1 itØrations (terminaison). Notons q et r les quotients et restes partiels calculØs (cid:224) l’Øtape i; on a alors : i i lc(r ) M = i Xdeg(ri)−deg(g) i lc(g) q = q +M i+1 i i r = r −M g i+1 i i Il en rØsulte que l’ØgalitØ f = gq +r est un invariant de boucle (correction). i i Pour tout polyn(cid:244)me non nul h ∈ K[X], on pose : trn(h) = h−lc(h)Xdeg(h) de sorte que trn(h) = 0 ou deg(trn(h)) < deg(h) et l’on a : r trn(r )−M trn(g) i+1 i i Ainsi une itØration reprØsente au plus 2n opØrations dans le corps K et la division euclidienne comporte au plus 2n(m−n+1) opØrations dans le corps K est est donc d’une complexitØ de l’ordre de O(n(m−n)). (cid:77) 4. si A principal, A est Øvidemment noethØrien 1.2. ALGORITHME D’EUCLIDE 5 Pour tout entier d ≥ 0, on dØsigne par K[X] le K-espace vectoriel de dimension d formØ ≤d−1 du polyn(cid:244)me nul et des polyn(cid:244)mes de K[X] de degrØ ≤ d − 1. L’espace vectoriel K[X] ≤d−1 possŁde la base canonique (Xd−1,··· ,X,1). m n Soient f = (cid:80)a Xi ∈ K[X] et g = (cid:80)b Xj ∈ K[X] des polyn(cid:244)mes (cid:224) coe(cid:30)cients dans un i j i=0 j=0 corps commutatif K et (cid:224) une indØterminØe X, de degrØs respectifs m et n; l’application de Bezout-Sylvester est l’application K-linØaire : ∂m,n : K[X] ⊕K[X] −→ K[X] f,g ≤n−1 ≤m−1 ≤m+n−1 (u,v) −→ uf +vg Lemme 1 L’application de Bezout-Sylvester ∂m,n est bijective si et seulement si f et g sont f,g premiers entre eux. (cid:79) Soit (u,v) ∈ Ker(∂m,n); on a uf +vg = 0 de sorte que f|vg donc f|v. Si on avait v (cid:54)= 0 on f,g aurait deg(v) ≥ m de sorte que v = 0 = 0. Ainsi ∂m,n est injective, donc un isomorphisme par f,g ØgalitØ des dimensions. RØciproquement si ∂m,n est bijective, on a uf +vg = 1 donc f et g sont premiers entre eux. (cid:77) f,g DØ(cid:28)nition 1 Le dØterminant R (f,g) = det(∂m,n) ∈ K de l’application ∂m,n (oø m = deg(f) et n = deg(g)) X f,g f,g est le rØsultant des polyn(cid:244)mes f,g ∈ K[X]. En particulier on a R (f,g) (cid:54)= 0 si et seulement si f et g son premiers entre eux. X Soient f,g ∈ K[X] de degrØs respectifs m et n; on pose ∆ = pgcd(f,g), d = deg(∆); l’application linØaire : ∂ : K[X] ×K[X] −→ K[X] f,g ≤n−d−1 ≤m−d−1 ≤m+n−2d−1 f g (U,V) −→ U +V δ δ estbijective.Enparticulierilexistedespolyn(cid:244)mesuniques u ∈ K[X] etv ∈ K[X] ≤n−d−1 ≤m−d−1 tels que uf +vg = ∆ (formule de Bezout). L’algorithme d’Euclide permet de calculer pgcd ∆ : Pourf,g ∈ K[X],ondØ(cid:28)nitdessuites(cid:28)niesdepolyn(cid:244)mesnon nuls :f ,··· ,f (suite des restes) 0 t et q ,··· ,q (suite des quotients) en posant f = f et f = g et pour chaque k, 1 ≤ k ≤ t on 1 t 0 1 e(cid:27)ectue la division euclidienne de f par f ;on a donc : k−1 k f = f q +r avec r = 0 ou deg(r ) < deg(f ) pour 0 ≤ k ≤ t−1 k−1 k k k+1 k+1 k+1 k 1 Si r = 0 on pose t = k et on s’arrŒte sinon on choisit µ ∈ K(cid:63); et on pose f := r . k+1 k k+1 k+1 µ k Les coe(cid:30)cients non nuls α, β et µ (1 ≤ k ≤ t − 1) permettent d’introduire di(cid:27)Ørentes k variantes de l’algorithme : Exemples : 1. L’algorithme d’Euclide classique s’obtient en prenant α = 1, β = 1, λ = µ = 1 et en k k utilisant la division euclidienne. 2. En prenant α = 1/lc(f), β = 1/lc(g), λk = 1, µk = lc(f(cid:101)k+1) et en utilisant la division euclidienne on obtient le pgcd unitaire. 3. Si f,g ∈ A[X], en utilisant la division euclidienne et en prenant pour α (resp. β) le ppcm des dØnominateurs des coe(cid:30)cients de f (resp. g), λk = lc(f(cid:103)k+1)deg(fk−1)−deg(fk)+1, µk = 1 (ou,cequirevientaumŒme,enutilisantlapseudo-division etenprenantλ = 1etµ = 1) k k on e(cid:27)ectue les calculs dans A[X]. 6 CHAPITRE 1. POLYN(cid:212)MES UNIVARI(cid:201)S. 4. Sif,g ∈ A[X],enutilisantladivisioneuclidienneetenprenantenprenantpourα(resp.β) le ppcm des dØnominateurs des coe(cid:30)cients de f (resp. g), λk = lc(f(cid:103)k+1)deg(fk−1)−deg(fk)+1, µk = cont(f(cid:101)k+1)(ou,cequirevientaumŒme,enprenantlapartieprimitivedupseudo-reste avec λ = 1 et µ = 1) on e(cid:27)ectue les calculs dans A[X] tout en modØrant la croissance k k des donnØes intermØdiaires. Algorithme 2 (Algorithme d’Euclide ) 1. entrØe : des polyn(cid:244)mes f,g ∈ K[X] 2. initialisations : f0 := αf, f1 := βg 3. boucle : { (a) f0 := qf1+r avec r = 0 ou deg(r) < deg(f1) (b) sortir quand r = 0 1 (c) f0,f1 := f1, r avec µ ∈ K(cid:63) µ } 4. sortie : le pgcd ∆ = f1 de f et g (cid:79) Si l’on avait f (cid:54)= 0 pour tout i ≥ 1, La suite (deg(f )) serait strictement dØcroissante ce i k k>geq1 qui n’est pas possible puisque N est un ensemble bien-ordonnØ (terminaison). Si f = qg + µr avec µ ∈ K∗, on a pgcd(f,g) = pgcd(g,r) de sorte que l’on a pgcd(f,g) = pgcd(f ,f ) pour 1 ≤ k ≤ t−1 et (cid:28)nalement pgcd(f,g) = pgcd(f ,f ) = f . Ainsi f est un k k+1 t−1 t t t pgcd de f et de g (correction). L’Øtape k comporte 2deg(f )(deg(f )−deg(f )+1 k k−1 k opØrations dans le corps K de sorte que le nombre d’opØration est bornØ par : t (cid:88) (2deg(f )(deg(f )−deg(f )+1) ≤ 2n(deg(f )−deg(f ))+2nt = 2n(m−d+t) ≤ 2n(m+t) ≤ 4mn k k−1 k 0 t k=1 de sorte que la complexitØ de l’algorithme d’Euclide est d’ordre O(mn). (cid:77) L’algorithme d’Euclide Øtendu permet d’obtenir en plus les coe(cid:30)cients de Bezout u et v en dØ(cid:28)nissant par rØcurrence les suites u ,··· ,u et v ,··· ,v par u = α, u = 0, v = 0, v = β 0 t 1 t 0 1 0 1 1 1 et les relations : u = (u −q u ) et v = (v −q v ). k+1 k−1 k k k+1 k−1 k k µ µ k k Proposition 1 On a : 1. f = u f +v g (k ≥ 0) k k k (−1)k 2. u v −u v = (k ≥ 0) En particulier, u et v sont premiers entre eux. k k+1 k+1 k k k µ ···µ 1 k 3. deg(u ) = deg(g)−deg(f ) (k ≥ 2) k k−1 4. deg(v ) = deg(f)−deg(f ) (k ≥ 2) k k−1 1.3. LE R(cid:201)SULTANT 7 (cid:79) Les ØgalitØs s’obtiennent par rØcurrence sur k en remarquant, pour les deux derniŁres, que deg(q ) = deg(f )−deg(f ). k k−1 k On a ∆ = f , u = u et v = v . On a par ailleurs : t t t deg(f ) < ··· < deg(f ) < deg(f < ··· < deg(f ) t k k−1 1 de sorte que : deg(u ) = deg(g)−deg(f ) < deg(g)−deg(f ) k k−1 t deg(v ) = deg(g)−deg(f ) < deg(g)−deg(f ) k k−1 t (cid:77) Algorithme 3 (Algorithme d’Euclide Øtendu) 1. entrØe : des polyn(cid:244)mes f,g ∈ K[X] 2. initialisations : f0 := f, f1 := g, u0 := α, u1 := 0, v0 := 0, v1 := β 3. boucle : { (a) f0 := qf1+r avec r = 0 ou deg(r) < deg(f1) (b) sortir quand r = 0 1 (c) f0,f1 := f1, r avec µ ∈ K(cid:63) µ 1 (d) u0,u1 := u , (u0−qu1) 1 µ 1 (e) v0,v1 := v , (v0−qv1) 1 µ } 4. sortie : le pgcd ∆ = f1 de f et g et les coe(cid:30)cients de Bezout u = u1 et v = v1 tels que g f fu+gv = ∆ avec u = 0 ou deg(u) < deg( ) et v = 0 ou deg(v) < deg( ). ∆ ∆ 1.3 Le rØsultant 1.3.1 La matrice de Sylvester DØ(cid:28)nition 2 Soient f,g ∈ K[X] des polyn(cid:244)mes non nuls de degrØs respectifs m et n; la matrice de Sylvester Sm,n(f,g) est la matrice5 de l’application linØaire : X ∂m,n : K[X] ⊕K[X] −→ K[X] f,g ≤n−1 ≤m−1 ≤m+n−1 (u,v) −→ uf +vg dans les bases canoniques6 des espaces K[X] ⊕K[X] et K[X] . ≤n−1 ≤m−1 ≤m+n−1 5. ou sa transposØe 6. ((Xn−1,0),··· ,(X,0),(1,0),(0,Xm−1)··· ,(0,X),(0,1))estlabasecanoniquedeK[X]≤n−1⊕K[X]≤m−1 et (Xm+n−1,··· ,X,1) est la base canonique de K[X]≤m+n−1 8 CHAPITRE 1. POLYN(cid:212)MES UNIVARI(cid:201)S. Pour 1 ≤ j ≤ n (resp. 1 ≤ i ≤ m), la matrice de Sylvester Sm,n(f,g) a pour colonne C X j (resp. C ) les coe(cid:30)cients du polyn(cid:244)me Xn−jf(X) (resp. Xm−ig(X)) dans la base canonique n+i (Xm+n−k) duK-espacevectorieldedimensionm+ndespolyn(cid:244)mesdedegrØ≤ m+n−1; 1≤k≤m+n on a donc : a 0 0 ··· 0 b 0 ··· 0 m n . . a a .. b b .. m−1 m n−1 n . .. a a b 0 m−1 m n−1 . . .. a 0 .. b m−1 n SXm,n(f,g) = a0 ... am ... bn−1 0 a ... a b ... 0 m−1 0 . . . . . . . 0 a . 0 b . 0 0 .. 0 . 0 0 a 0 b 0 0 de sorte qu’en posant Sm,n(f,g) = (S ) on obtient : X i,j 1≤i,j≤m+n (cid:63) pour 1 ≤ j ≤ n : (cid:26) S = a pour 0 ≤ i ≤ m j+i,j m−i S = 0 pour k (cid:54)∈ [j,m+j] k,j (cid:63) pour 1 ≤ i ≤ m : (cid:26) S = b pour 0 ≤ j ≤ n i+j,n+i n−j S = 0 pour k (cid:54)∈ [i,n+i] k,n+i Le rØsultant R (f,g) = det(Sm,n(f,g)) X X des polyn(cid:244)mes f et g est le dØterminant de la matrice de Sylvester Sm,n(f,g) : X Corollaire 1 Soit A un anneau intŁgre de corps de fractions K = Frac(A); si on a f ∈ A et g ∈ A on a R (f,g) ∈ A. X (cid:79) La matrice Sm,n(f,g) est (cid:224) coe(cid:30)cients dans A et la formule de Leibniz montre que R (f,g) = X X det(Sm,n(f,g)) ∈ A. (cid:77) X Corollaire 2 m n Etant donnØs des polyn(cid:244)mes f = (cid:80)a Xi et g = (cid:80)b Xj de degrØs m et n on a : i j i=0 j=0 1. R (f,g) = an si m = 0 (ie. f constant) X m 2. R (λf,µg) = λnµmR (f,g) λ,µ ∈ K X X 3. R (g,f) = (−1)mnR (f,g) X X 4. R (X −x,g) = g(x) X (cid:79) Pour 1. la matrice de Sylvester est de la forme : a 0 0 ··· 0 m . 0 a .. m . . S0,n(f,g) = .. 0 a .. X m ... 0 ... 0 . . 0 . a m 1.3. LE R(cid:201)SULTANT 9 Pour 2. et 3. cela rØsulte de ce que le dØterminant d’une matrice est une forme multilinØaire alternØe par rapport aux colonnes de cette matrice. Pour 4. R (X −x,g) est le dØterminant de X la matrice : 1 0 ··· 0 b n −x 1 ··· 0 bn−1 ... −x ... ... ... 0 ... ... 1 b1 0 ··· ··· −x b 0 n En dØveloppant par rapport (cid:224) la derniŁre colonne on obtient (cid:80)(−1)2n+2−ib (−x)i = g(x) i i=0 (cid:77) m Soit f = (cid:80)a Xi ∈ K[X] un polyn(cid:244)me de degrØ m; on lui associe la K-algŁbre i i=1 A = K[X]/(cid:104)f(cid:105) de rang m. Pour tout g ∈ K[X] on considŁre : m : A −→ A g h −→ gh l’endomorphisme du K-espace vectoriel A induit par la multiplication par g. Proposition 2 (formule de Poisson) R (f,g) = andet(m ) X m g (cid:79) voir l’exercice 2. de la (cid:28)che de TD 1 (cid:77) Corollaire 3 (multiplicativitØ) Soient f,g,h ∈ K[X] des polyn(cid:244)mes non nuls de degrØs res- pectifs m,n,p; on a : R (f,gh) = R f,g)R (f,h) X ( X (cid:79) D’aprŁs la formule de Poisson on a : R (f,g) = andet(m ) R (f,h) = ap det(m ) R (f,hg) = an+pdet(m ) X m g X m h X m gh or det(m ) = det(m )det(m ) gh g h (cid:77) Corollaire 4 m On considŁre une K-extension Ω contenant les racines x1,··· ,xm les racines de f = (cid:80)aiXi et les racines i=0 n y1,··· ,yn de g= (cid:80)bjXj . On a alors : j=0 m n R (f,g)=anbm (cid:89) (x −y )=an(cid:89)g(x )=(−1)mnbm(cid:89)f(y ) X m n i j m i n j 1≤i≤m i=1 j=1 1≤j≤n 10 CHAPITRE 1. POLYN(cid:212)MES UNIVARI(cid:201)S. (cid:79) Les trois relations se dØduisent l’une de l’autre puisque l’on a : m n (cid:89) (cid:89) f =a (X−x ) g=b (X−y ) m i n j i=1 j=1 Le lemme de multiplicativitØ montre que : m m m R (f,g)=R (a (cid:89)(X−x ),g)=an(cid:89)R ((X−x ,g)=an(cid:89)g(x ) X X m i m X i m i i=1 i=1 i=1 (cid:77) Corollaire 5 ConsidØrons des polyn(cid:244)mes non nuls f,g ∈ K[X] de degrØs respectifs m et n avec m ≤ n; soit h le reste de la division euclidienne de g par f ; on a : (cid:40) an−rR (f,h) si h (cid:54)= 0 et r = deg(h) R (f,g) = m X X 0 si h = 0 (cid:79) On a g = fq +h avec h ∈ K[X] de sorte que m = m . Si h = 0 on a R (f,g) = 0 ≤m−1 g h X Supposons maintenant h (cid:54)= 0; on a alors : R (f,g) = andet(m ) X m g = andet(m ) m h = an−rar det(m ) m m h = an−rR (f,h) m X (cid:77) 1.3.2 RØsultant et formule de Bezout Proposition 3 Soit A un anneau factoriel de corps de fractions K = Frac(A); on considŁre f,g ∈ A[X] des polyn(cid:244)mes premiers entre eux (cid:224) coe(cid:30)cients dans A de degrØ respectifs m et n et u ∈ K[X] ≤n−1 et v ∈ K[X] uniques tels que uf +vg = R (f,g); on a alors u,v ∈ A[X]. ≤m−1 X En particulier on a R (f,g) ∈ (cid:104)f,g(cid:105)∩A. X (cid:79) Soit Sm(cid:94),n(f,g) la matrice transposØe des cofacteurs (comatrice) de la matrice de Sylvester X Sm,n(f,g) de f et g . On a les formules de Cramer : X Sm,n(f,g)Sm(cid:94),n(f,g) = Sm(cid:94),n(f,g)Sm,n(f,g) = R (f,g)I X X X X X Puisque Sm,n(f,g) est (cid:224) coe(cid:30)cients dans A la comatrice Sm(cid:94),n(f,g) est (cid:224) coe(cid:30)cients dans A. X X Puisque f et g sont premiers entre eux dans A[X] donc dans K[X], l’application K-linØaire ∂m,n : K[X] ⊕K[X] −→ K[X] f,g ≤n−1 ≤m−1 ≤m+n−1 est bijective de sorte qu’il existe u ∈ K[X] et v ∈ K[X] uniques tels que : ≤n−1 ≤m−1 uf +vg = R (f,g) X
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