Algèbre de Yang-Baxter dynamique et fonctions de corrélation du modèle SOS intégrable Damien Levy-Bencheton To cite this version: Damien Levy-Bencheton. Algèbre de Yang-Baxter dynamique et fonctions de corrélation du modèle SOS intégrable. Autre [cond-mat.other]. Ecole normale supérieure de lyon - ENS LYON, 2013. Français. NNT: 2013ENSL0844. tel-00956582 HAL Id: tel-00956582 https://theses.hal.science/tel-00956582 Submitted on 6 Mar 2014 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. THÈSE envuedel’obtentiondugradede DocteurdeL’UniversitédeLyon,délivréparl’ÉcoleNormaleSupérieuredeLyon Discipline:Physique LaboratoiredePhysiquedeL’ENSdeLyon ÉcoleDoctoraledePhysiqueetd’AstrophysiquedeLyon présentéeetsoutenuepubliquementle22Octobre2013 parMonsieurDamienLEVY-BENCHETON Algèbre de Yang-Baxter dynamique et fonctions de corrélation du modèle SOS intégrable Directeurdethèse:MmeVéroniqueTERRAS Aprèsl’avisde: M.NikolaïKITANINE M.EricRAGOUCY Devantlacommissiond’examenforméede: M.NikolaïKITANINE, IMB, Rapporteur M.Jean-MichelMAILLET, ENSdeLyon, Président M.VincentPASQUIER, IPhT, Membredujury M.EricRAGOUCY, LAPTh, Rapporteur M.VladimirROUBTSOV, LAREMA, Membredujury MmeVéroniqueTERRAS, ENSdeLyon, Directeur AlgèbredeYang-BaxterdynamiqueetfonctionsdecorrélationdumodèleSOSintégrable Résumé : Un défi toujours actuel dans le domaine des systèmes intégrables quantiques est le calcul exact et explicite des fonctions de corrélation. Dans le cas de modèles simples tels que la chaîne de Heisenberg XXZ de spins 1/2, des progrès significatifs ont été réalisés ces dernières années. Les méthodes développées utilisent les symétries des modèles en volume infini (algèbre quantique affine) ou fini (algèbre de Yang-Baxter). L’objet de cette thèse est d’étendrelechampd’applicationdecederniertyped’approchedanslecasoùl’algèbredeYang- Baxter sous-jacente est de type dynamique. C’est typiquement le cas du modèle de physique statistique solid-on-solid (SOS) qui décrit les interactions d’un paramètre de hauteur autour des faces d’un réseau bidimensionnel, avec des poids statistiques donnés par une matrice R elliptiquesolutiondel’équationdeYang-Baxterdynamique. L’étude des fonctions de corrélation du modèle SOS est abordée dans le cadre de l’ansatz deBethealgébriqueetdelaméthodedeséparationdesvariables.Desreprésentationsentermes de déterminants de fonctions usuelles sont obtenues par les deux méthodes pour les produits scalaires entre états et pour les facteurs de forme des opérateurs locaux en volume fini. Les formules obtenues dans le cadre de l’ansatz de Bethe algébrique sont ensuite utilisées pour représenter la fonction de corrélation à deux points sous la forme d’intégrales multiples, ainsi que pour le calcul de diverses quantités physiques à la limite thermodynamique, telles que les polarisationsspontanéesoulesprobabilitésdehauteurslocales.Cesdernièress’exprimentsous formed’intégralesmultiplestrèssimilairesàcellesdumodèleXXZ. Motsclés: systèmesintégrablesquantiques,algèbredeYang-Baxterdynamique,ansatzde Bethealgébrique,séparationdesvariables,fonctionsdecorrélation,modèlesolid-on-solid Abstract : A current challenge in the field of quantum integrable systems is the exact and explicit computation of correlation functions. In simple models such as the XXZ spin 1/2 Hei- senbergchain,somesignificantresultshavebeenobtainedduringthelastyears.Thedeveloped methods essentially use the symmetries of the models in infinite volume (quantum affine alge- bra) or finite volume (Yang-Baxter algebra). The aim of this thesis is to generalize the scope of the latter approaches to the case where the underlying Yang-Baxter algebra is of dynamical type. This is typically the case of the statistical mechanics solid-on-solid (SOS) model which describes the interactions of a height parameter around faces of a bidimensional lattice, and whose statistical weights are given by an elliptic R-matrix which is solution of the dynamical Yang-Baxterequation. The study of correlation functions of the SOS model is discussed in the framework of the algebraicBetheansatzandtheseparationofvariables.Representationsintermsofdeterminants of usual functions are obtained by these two methods for the scalar products of states and for form factors of local operators in finite volume. The obtained formula in the framework of the algebraic Bethe ansatz are then used to represent the two-point function as multiple integrals, and also to compute various physical quantities at the thermodynamic limit, such as the spon- taneous polarizations or the local height probabilities. The latter can be expressed in terms of multipleintegralsofcontour,whicharereallysimilartotheonesobtainedintheXXZmodel. Keywords : quantum integrable systems, dynamical Yang-Baxter algebra, algebraic Bethe ansatz,separationofvariables,correlationfunctions,solid-on-solidmodel Remerciements Jetiensbienévidemmentàexprimertoutemareconnaissanceenversmondirecteurdethèse, Véronique Terras, pour la disponibilité dont elle a su faire preuve durant ces trois ans de thèse, ses conseils toujours clairs et pertinents tant sur la forme que sur le fond, mais aussi pour sa gentillesse et ses multiples allers-retours Paris-Lyon qui ne lui ont certainement pas été de tout repos. Je remercie également Giuliano Niccoli, avec qui j’ai eu l’opportunité de collaborer, pour sonenthousiasmecommunicatif. JeremercieJean-MichelMailletpouravoiracceptédeprésiderlejurydecettethèse,etpour m’avoir fait découvrir le domaine des systèmes intégrables lors d’un cours de deuxième année demasterayantsuscitétoutmonintéret. J’aimerais également remercier Messieurs Nikolaï Kitanine et Eric Ragoucy pour avoir ac- cepté la lourde tâche de rapporteur et pour leur lecture minutieuse de ce manuscrit, mais aussi Messieurs Vincent Pasquier et Vladimir Roubtsov pour avoir accepté de faire partie du jury de cettethèse. Je remercie bien sûr l’Ecole Normale Supérieure de Lyon dans son ensemble et plus par- ticulièrement le Laboratoire de Physique, pour m’avoir donné l’opportunité de préparer cette thèsedanslesmeilleuresconditionspossibles,pourl’ambiancecordialequiyrègne,etpourles différentesdiscussionsparfoislégèrementaniméeslorsdudéjeuner. Je suis également reconnaissant du financement dont j’ai pu bénéficier dans le cadre du programmeDIADEMS10BLAN012004del’AgenceNationaledelaRecherche. Je n’oublie évidemment pas de remercier ma famille et ceux qui se reconnaîtront pour leur soutienconstant. Table des matières Introduction 13 1 FonctionsdecorrélationdelachaîneXXZ 15 1.1 Cadrealgébriquedesmodèlesintégrablesquantiques . . . . . . . . . . . . . . 17 1.1.1 MatricedeLaxetAlgèbredeYang-Baxter . . . . . . . . . . . . . . . 17 1.1.2 Structurealgébriquedelachaînedespins1/2XXZ . . . . . . . . . . . 19 1.2 Constructiondesétatspropres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 1.2.1 AnsatzdeBethealgébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 1.2.2 Séparationdesvariables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 1.3 Calculdesfacteursdeforme:pointsessentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 1.3.1 Problèmedediffusioninversequantiqueetactiondesopérateurslocaux surunétatpropre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 1.3.2 Produitsscalairesetreprésentationsimplepourlesfacteursdeforme . 31 1.4 Quelquesapplicationsàl’étudedesfonctionsdecorrélation . . . . . . . . . . . 36 1.4.1 Problématiqueducalculdesfonctionsàdeuxpoints . . . . . . . . . . 36 1.4.2 Étudedelalimitethermodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 1.4.3 Comportement asymptotique à longue distance des fonctions à deux pointsenvolumeinfini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 2 Modèleàhuit-vertexetmodèleSOS 43 2.1 Présentationdesmodèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 2.1.1 ChaînedespinsXYZetmodèleàhuit-vertex . . . . . . . . . . . . . . 44 2.1.2 TransformationVertex-IRF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 2.1.3 Modèlesolid-on-solid(SOS) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 2.2 AlgèbredeYang-BaxterdynamiquedumodèleSOS . . . . . . . . . . . . . . 51 2.3 Diagonalisationdesmatricesdetransfertpériodiques . . . . . . . . . . . . . . 55 2.3.1 AnsatzdeBethealgébriquepourlemodèleSOSpériodique . . . . . . 55 2.3.2 ComplétudedesétatspropresdeBethe . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 2.4 Diagonalisationdesmatricesdetransfertanti-périodiques . . . . . . . . . . . . 60 3 FacteursdeformedumodèleSOSenvolumefini 67 3.1 Résolutionduproblèmeinversequantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 3.2 Produitscalairedumodèlepériodique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 3.2.1 BaseF del’algèbredeYang-BaxterdumodèleSOS . . . . . . . . . . 72 3.2.2 CalculdesproduitsscalairespartielsenbaseF . . . . . . . . . . . . . 73 v vi TABLEDESMATIÈRES 3.2.3 ProduitscalairedumodèleSOSpériodiquecyclique . . . . . . . . . . 76 3.3 Applicationaucalculdesfacteursdeforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 3.3.1 FacteursdeformedumodèleSOSpériodiquecyclique . . . . . . . . . 79 3.3.2 Fonctionnellegénératricedelafonctionàdeuxpoints . . . . . . . . . 82 3.3.3 Verslecalculdesprobabilitésdehauteurslocales . . . . . . . . . . . . 83 3.4 Produitscalairedumodèleanti-périodiqueetapplication . . . . . . . . . . . . 85 3.4.1 ProduitscalairedumodèleSOSanti-périodique . . . . . . . . . . . . . 85 3.4.2 FacteursdeformedumodèleSOSanti-périodique . . . . . . . . . . . 88 4 FonctionsdecorrélationdumodèleSOScyclique 93 4.1 Limitethermodynamiqueetétatsfondamentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 4.2 Polarisationsspontanéesetprobabilitédehauteurlocale . . . . . . . . . . . . . 98 4.2.1 Polarisationsspontanées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 4.2.2 Calculdesprobabilitésdehauteurslocales . . . . . . . . . . . . . . . 104 4.3 Calculdesprobabilitésdehauteurslocalesmulti-points . . . . . . . . . . . . . 109 4.3.1 Calculdesélémentsdematricemulti-pointsenvolumefini . . . . . . . 109 4.3.2 Verslalimitethermodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 4.3.3 Probabilitésdehauteurslocalesmulti-points . . . . . . . . . . . . . . 115 Conclusion 119 Appendices 125 A Définitionetpropriétésdesfonctionselliptiques 125 A.1 Définitiondesfonctionsθ etpropriétésfondamentales . . . . . . . . . . . . . . 125 A.2 Quelquespropriétésutilesdelafonctionu → [u] . . . . . . . . . . . . . . . . 126 A.3 TransformationdeJacobi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127 Introduction DepuisGalilée,laphysiqueal’ambitiond’expliquerlemondequinousentoureenélaborant des cadres théoriques reposant sur des principes simples, réductionnistes, et certainement non absent de motivations philosophiques. D’un ensemble de principes cohérents émerge ce qu’on appelle généralement une théorie, c’est-à-dire un cadre d’interprétation implicite donnant du sensauxphénomènesnaturels,dontleprincipalobjectifestnonpasdeprédirelecomportement decesderniersmaisavanttoutdelesexpliquer.Citonsenexemplelestroisgrandesthéoriesde la physique moderne que sont la mécanique statistique, la relativité générale, et la mécanique quantique pour laquelle l’interprétation, et donc la compréhension, est encore aujourd’hui su- jetteàdenombreuxdébats. On ne saurait toutefois se convaincre de la pertinence de ces théories sans leur nécessaire confrontation avec les objets qu’elles prétendent décrire. Cette confrontation passe avant tout par l’élaboration de modèles décrivant des phénomènes explicites et mesurables expérimenta- lement, et pour lesquels découlent des prédictions quantifiables, rendant ainsi vérifiable (pour ne pas dire falsifiable) le cadre théorique dans lequel ils s’insèrent. Insistons toutefois sur le fait que ce n’est pas tant la présence de modèles “faux”, au sens de ne décrivant effectivement aucun phénomène physique, qui récusent les théories ainsi construites, mais bien l’absence de modèlesnaturellement“vrais”etpertinents1. C’estparcedialogueentrethéories,élaborationdemodèles,etvérificationsexpérimentales que toute la physique moderne s’est construite au cours de ces quatre derniers siècles. L’étude desmodèlesainsidéfinis,quimènentàdesprédictionssusceptiblesd’êtrevérifiéesexpérimen- talement, est par conséquent une étape cruciale et décisive dans ce processus de construction. Or,ilapparaîtqu’ilexistetouteuneclassedemodèlespourlesquelsuncertainnombredequan- tités physiques importantes est calculable explicitement et exactement. Ces modèles sont dit intégrables ou exactement solubles. On sait pourtant depuis Poincaré, que de tels modèles sont enréalitéuneexception:leproblèmedeKepleràtroiscorps,aussisimplesoit-il,n’estdéjàpas génériquementintégrable.Cetteparticularitéd’êtreintégrableestd’ailleursunedesmotivations quipousseàlesétudierplusenprofondeur.Cesonteneffetdesmodèlescertessimplesetidéa- lisés,biensouventdebassedimension,maisdontlacompréhensionmathématiqueesttelleque laphysiquedontilsrendentcompteenestconsidérablementéclaircie.Deplus,laconnaissance d’une solution exacte et explicite, en plus de constituer un moyen d’accès privilégié à certains phénomènesnon-perturbatifs,peuttoujoursservirdepointdedépartàladescriptiondemodèles plusréalistesdirectementconstruitsàpartirdecesmodèlesintégrables. 1. C’est là toute la différence entre théorie et modèle : l’existence d’une propriété universelle, dès lors vraie danstoutmodèles’insèrantdanslecadrethéoriquequilaproduit,etquiseraitamenéeàêtrevioléeparuneunique expériencesuffitàfalsifiertoutelathéorie,tandisqu’unevérificationparticulièred’unemêmepropriétéuniverselle nesauraitnousconvaincredesavéracité. 1 2 INTRODUCTION Comme nous venons de le mentionner, un même cadre théorique contient naturellement différents types de modèles non équivalents. Il est remarquable que la réciproque à la phrase précédente soit justement donnée par l’existence de modèles intégrables : différentes théories contiennent des modèles intégrables équivalents comme nous le verrons dans la suite de cette introduction.Biensûr,ilnousfaudraitdéfinirunpeuplusendétailcequ’onentendparmodèle intégrablepourdonnerdusensàcetteréciproque. Danslecadredelamécaniqueclassique,suiteauxtravauxdeLagrange,JacobietHamilton [94, 103, 137], une telle définition a été proposée par Liouville [146, 147]. Un modèle est dit intégrable au sens de Liouville lorsqu’il existe autant de quantités conservées, indépendantes et commutant deux à deux sous le crochet de Poisson, que le nombre de degrés de liberté du système(lamoitiédeladimensiondel’espacedesphases).Cettedéfinition,encoreéquivalente à l’existence de couples de variables action-angle pour lesquelles les équations du mouvement sont triviales, relie invariablement l’intégrabilité aux symétries sous-jacentes du modèle [10]. Cen’estpourtantqu’àpartirdesannées60dusiècledernier,àlasuitedestravauxdeGel’fand, Levitan et Marchenko dans l’élaboration de la méthode de diffusion inverse classique pour des modèles continus [85, 156], puis à son application par Gardner, Greene, Kruskal et Miura pour des systèmes décrits par des équations d’évolution non-linéaires (comme l’équation de Korter- weg - De Vries) et l’obtention de leurs solutions solitoniques [81], que le lien systématique entresymétrieetintégrabilitéacommencéàs’éclaircir.Eneffet,lareformulationalgébriquede laméthodeprécédenteparLax[140],quienintroduisantleconceptclédepairedeLax(L,M) satisfaisantuneéquationmatriciellelinéaireencoreéquivalenteauxéquationsdumouvement,et finalementadaptéeaucascontinuparZakharovetShabat[221,222],rendexplicitel’existence dequantitésconservéescontenues,parconstruction,danslestracesdespuissancedelamatrice deLaxL.C’estcequiapermisàFaddeevetZakharov[219],eninterprétantlaméthodededif- fusion inverse classique comme une transformation canonique vers les variables action-angle, deconfirmerlelienétroitentrelessymétriesd’unmodèleetsafacultéd’êtreintégrableausens deLiouville.Notonsparailleursquelaméthodedediffusioninverseaétéappliquéeàtouteune classe d’équations non-linéaires comme l’équation de Schrödinger non-linéaire, l’équation de Sine-Gordon[1,71,183,220],ouencorelachaînedeHeisenbergclassique[205]. Dans la continuité des méthodes algébriques introduites par Lax, signalons l’équivalence entrel’existenced’unepairedeLaxdécrivantunmodèleintégrable,avecl’existenced’unema- triceradmettantla“propriétéd’involution”(cequiassurel’involutiondesquantitésconservées décrites par la matrice L) et satisfaisant à l’équation de Yang-Baxter classique, ramenant ainsi laclassificationdesmodèlesintégrablesausensdeLiouvilleàlarecherchedessolutionsàcette équation [14, 184]. Ces dernières sont, comme l’ont montré Belavin et Drinfel’d [27, 28, 29], reliéesàlathéoriedesreprésentationsdecertainesalgèbresdeLie,dontl’interprétationgéomé- triquesefaitentermesdesgroupesdeLie-Poisson[62,185,186],faisantlelienaveclathéorie des variétés de Poisson [37, 102, 129, 211]. Cette reformulation, très frustrueuse, conduisit à de nombreux travaux dont en particulier ceux de Adler [2, 3], Kostant [130], Symes [201], ReymannetSemenov-Tian-Shansky[175,176,177,178]. Parallèlement à cette lignée de travaux, l’étude de modèles exactement solubles de méca- niquestatistiquesurréseausedéveloppeàpartirdesannées20,dansunevolontédecomprendre l’apparition d’une aimantation spontanée à basse température pour les matériaux ferromagné- tiques. Lenz propose pour ce faire un modèle sur réseau relativement simple [141], le modèle d’Ising, pour lequel l’interaction entre atomes met en jeu leur moment magnétique discret et
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