Algèbre 2 Semestred’été2013 UniversitéduLuxembourg GaborWieseetAgnèsDavid [email protected], [email protected] Versiondu31mai2013 1 TABLEDESMATIÈRES 2 Table des matières 1 Structuresfondamentales 4 2 Quotients 9 3 Complémentsdelathéoriedesgroupes 18 4 Polynômes 20 5 Anneauxeuclidiens 24 6 Anneauxfactoriels 30 7 Complémentsdelathéoriedesanneaux 34 TABLEDESMATIÈRES 3 Préface CecoursestlasuiteducoursAlgèbre1enseignéausemestred’hiver2012/2013.Ilconsisteendeux parties majeures : un traitement approfondi des anneaux; des compléments à l’algèbre linéaire d’un point de vue plus général (et plus abstrait). Ce cours sert également comme préparation au cours Algèbre 3 en semestre d’hiver 2013/2014 qui introduit la théorie de Galois qui nous permettra de démontrer la constructibilité ou inconstructibilité à la règle et au compas de certains problèmes de l’Antiquitéetl’impossibilitéderésoudrel’équationgénéralededegréaumoins5parradicaux. Littérature Voici quelques références : ces livres devraient être ou devenir disponibles dans la bibliothèque au Kirchbergpendantlesemestreencours. – Lelong-Ferrand, Arnaudiès. Cours de mathématiques, Tome 1, Algèbre. Dunod. Ce livre est très completettrèsdétaillé.Onpeutl’utilisercommeouvragederéférence. – SiegfriedBosch:Algebra(enallemand),Springer-Verlag.Celivreesttrèscompletetbienlisible. – Serge Lang : Algebra (en anglais), Springer-Verlag. C’est comme une encyclopédie de l’algèbre; onytrouvebeaucoupdesujetsrassemblés,écritsdefaçonconcise. – SiegfriedBosch.LineareAlgebra,Springer-Verlag. – JensCarstenJantzen,JoachimSchwermer.Algebra. – ChristianKarpfinger,KurtMeyberg.Algebra:Gruppen-Ringe-Körper,SpektrumAkademischer Verlag. – GerdFischer.LehrbuchderAlgebra:MitlebendigenBeispielen,ausführlichenErläuterungenund zahlreichenBildern,Vieweg+TeubnerVerlag. – GerdFischer.LineareAlgebra:EineEinführungfürStudienanfänger,Vieweg+TeubnerVerlag. – Gerd Fischer, Florian Quiring. Lernbuch Lineare Algebra und Analytische Geometrie : Das Wich- tigsteausführlichfürdasLehramts-undBachelorstudium,SpringerVieweg. – Perrin.Coursd’algèbre,Ellipses. – Guin,Hausberger.AlgèbreI.Groupes,corpsetthéoriedeGalois,EDPSciences. – Fresnel.Algèbredesmatrices,Hermann. – Tauvel.Algèbre. – Combes.Algèbreetgéométrie. 1 STRUCTURESFONDAMENTALES 4 1 Structures fondamentales Nous commençons le cours par un rappel des structures apprises au semestre précédent ainsi que l’introductiondequelquesnouvellesstructurescommeleshomomorphismesd’anneauxetlesidéaux. Groupes,anneaux,corps,modules,espacesvectoriels Définition1.1. UnensembleGavecunélémente Getmunid’uneapplication(loiinterne,loide ∈ groupe) : G G G ∗ × → estappeléungroupe(group,Gruppe)si Associativité: g ,g ,g G : (g g ) g = g (g g ), 1 2 3 1 2 3 1 2 3 ∀ ∈ ∗ ∗ ∗ ∗ Élémentneutre: g G : e g = g e = g et ∀ ∈ ∗ ∗ Existenced’inverse: g G h G : h g = g h = e. ∀ ∈ ∃ ∈ ∗ ∗ Données:(G, ,e). ∗ Ungroupe(G, ,e)estappelécommutatifouabéliensi ∗ Commutativité: g ,g G : g g = g g . 1 2 1 2 2 1 ∀ ∈ ∗ ∗ Exemple1.2. – (Z,+,0)estungroupeabélien. – Legroupesymétrique(S , ,(1))estungroupenon-abéliendèsquen 3(voirAlgèbre1). n ◦ ≥ 0 0 ··· 0 0 0 ··· 0 – OnnoteMatn(R)lesmatricesréellesd’ordren(pourn ∈ N).Alors,(Matn(R),+, ... ... ... ... ) ! 0 0 ··· 0 estungroupeabélien.Onécriraaussi0pourl’élémentneutredecegroupe. – Onnote GL (R) := M Mat (R) M estinversible = M Mat (R) det(M) = 0 , n n n { ∈ | } { ∈ | 6 } 1 0 ··· 0 0 1 ··· 0 appelélegroupegénérallinéaire.Alors,(GLn(R),◦, ... ... ... ... )estungroupeoù◦estlamulti- ! 0 0 ··· 1 plicationdesmatrices(voirlecoursd’algèbrelinéaire1).Onécriraaussi1pourl’élémentneutre de ce groupe. Ce groupe n’est pas abélien dès que n > 1. Trouvez vous-même un exemple de matricesquinecommutentpas! Définition 1.3. Un ensemble A avec deux éléments (pas nécessairement distincts) muni de deux ap- plications + : A A A, et : A A A A A × → · × → estappeléanneau(Ring)si Groupeadditif: (A,+ ,0 )estungroupeabélien, A A Associativité: a,b,c A : (a b) c = a (b c), ∀ ∈ · · · · Élémentneutre: a A : 1 a = a 1 = aet A A ∀ ∈ · · 1 STRUCTURESFONDAMENTALES 5 Distributivité: Pourtousa,b,c A: ∈ a (b+ c) = (a b)+ (a c) A A A A A · · · et (a+ b) c = (a c)+ (b c). A A A A A · · · Données:(A,+, ,0 ,1 )(nousécrirons0 = 0 et1 = 1 danslasuite). A A A A · Unanneau(A,+, ,0 ,1 )estappelécommutatifsi A A · Commutativité: a,b A : a b = b a. ∀ ∈ · · Dans la littérature ce que nous appelons anneau est souvent appelé anneau unitaire pour souligner l’existence d’un élément neutre pour la multiplication. La plupart des anneaux dans ce cours seront commutatifs. Exemple1.4. – (Z,+, ,0,1)estunanneaucommutatif. · 0 0 ··· 0 1 0 ··· 0 0 0 ··· 0 0 1 ··· 0 – (Matn(R),+,◦, ... ... ... ... , ... ... ... ... )estunanneau.Iln’estpascommutatifdèsquen ≥ 2. ! ! 0 0 ··· 0 0 0 ··· 1 Définition-Lemme1.5(Algèbre1,5.8). Soit(A,+, ,0,1)unanneau.Unélémentu Aestappelé · ∈ unités’ilexistev Atelqueuv = vu = 1.Uneunitéestdoncunélémentinversibledanslemonoïde ∈ (A, ,1). · L’ensembledesunitésdeAestnotéA×.(A×, ,1)estungroupe(abéliensil’anneauestcommutatif). · Ils’appellegroupedesunitésdeA. Définition1.6. Soit(A,+, ,0,1)unanneau(commutatif).Onl’appellecorps(commutatif)si · – tout0 = a Aestuneunitépourlamultiplication(c’est-à-dire,A× = A 0 )et 6 ∈ \{ } – 0 = 1. 6 Remarque1.7. Traductions: – Anglais:fieldveutdire«corpscommutatif». – Anglais:skewfieldveutdire«corpsnon-commutatif». – Allemand:Körperveutdire«corpscommutatif». – Allemand:Schiefkörperveutdire«corpsnon-commutatif». – Néerlandais:lichaamveutdire«corpscommutatif». – Flamand:veldveutdire«corpscommutatif». Donc,dansleslanguesdifférentesdufrançaisilsemblequetoutcorpsestautomatiquementcommu- tatif. Dans ce cours nous supposons aussi que tout corps est commutatif. Donc nous utilisons le mot «corps»poursignifier«corpscommutatif». Exemple1.8. – (Q,+, ,0,1)estuncorps. · – (R,+, ,0,1)estuncorps. · – (Z,+, ,0,1)n’estpasuncorps. · – Soit p un nombre premier. F := (Z/pZ,+, ,0,1) est un corps fini à p éléments (voir Algèbre 1, p · 5.32). 1 STRUCTURESFONDAMENTALES 6 Définition 1.9. Soit K = (K,+, ,0,1) un corps (commutatif!). Un groupe abélien (V,+,0) muni · d’uneapplication(«multiplicationscalaire») . : K V V × → estappeléK-espacevectoriel(K-vectorspace,K-Vektorraum)si – v V : 1.v = v, ∀ ∈ – a K, v,w V : a.(v+w) = a.v+a.w, ∀ ∈ ∀ ∈ – a,b K, v V : (a+b).v = a.v+b.v et ∀ ∈ ∀ ∈ – a,b K, v V : (a b).v = a.(b.v). ∀ ∈ ∀ ∈ · Données:(V,+,.,0). Remarque 1.10. On peut faire la même définition avec un anneau commutatif au lieu d’un corps. Danscecasonparled’unA-moduleouplusprécisémentd’unA-moduleàgauche.Onnelestraitera pasdanscecours,maisilsjouerontunrôleimportantdanslecours«CommutativeAlgebra»dansle MasterofMathematics. 0 0 Exemple1.11. – (Rn,+,., . ) est un R-espace vectoriel. Nous écrivons aussi 0 pour le vecteur . . ! 0 zéro. 0 0 – (Qn,+,., . )estunQ-espacevectoriel. . . ! 0 0 0 ··· 0 0 0 ··· 0 – (Matn(R),+,., ... ... ... ... )estunR-espacevectoriel. ! 0 0 ··· 0 Homomorphismes Les homomorphismes sont des applications qui préservent toutes les structures. On connaît déjà les homomorphismes de groupes : ils préservent la loi de groupe et l’élément neutre. On introduira les homomorphismesd’anneaux(quipréserventlesdeuxopérations+, ,ainsiquelesélémentsneutres) · et les homomorphismes d’espaces vectoriels (qui préservent l’addition, la multiplication scalaire et l’élémentneutre). Définition1.12. Soient(G,⋆,e)et(H, ,ǫ)deuxgroupes.Uneapplication ◦ ϕ : G H → estappelée(homo)morphismedegroupessipourtoutg ,g Gona 1 2 ∈ ϕ(g ⋆g ) = ϕ(g ) ϕ(g ). 1 2 1 2 ◦ Exemple1.13. – ϕ : Z Z, n 2n, définit un homomorphisme de groupes de (Z,+,0) dans → 7→ lui-même. – Le déterminant det : GL (R) R× définit un homomorphisme de groupes de GL (R) dans le n n → groupedesunitésdeR(quiestégalàR 0 carRestuncorps). \{ } Si la loi de groupe ainsi que l’élément neutre sont clairs, on les supprime (comme fait dans cet exemple). 1 STRUCTURESFONDAMENTALES 7 – PourdespropriétésimportantesvoirAlgèbre1,7.20. Définition1.14. Soient(A,+, ,0,1)et(A′,+′, ′,0′,1′)deuxanneaux.Uneapplication · · ϕ : A A′ → estappelée(homo)morphismed’anneauxsi – ϕestunhomomorphismedegroupesde(A,+,0)dans(A′,+′,0′),c’est-à-dire a,b A : ϕ(a+b) = ϕ(a)+′ϕ(b), ∀ ∈ – a,b A : ϕ(a b) = ϕ(a) ′ϕ(b)et ∀ ∈ · · – ϕ(1) = 1′. SiAetA′ sontdescorps,onparleaussid’unhomomorphismedecorps. Remarque1.15. Pourunhomomorphismedegroupesc’estuneconséquencedeladéfinition(comme onl’avu)quel’élémentneutreestenvoyésurl’élémentneutre.Parcontre,pourunhomomorphisme d’anneaux, ϕ(1) = 1′ n’est en général pas une conséquence des deux premières propriétés (par exemple,l’homomorphismequienvoietoutélémentsur0vérifielesdeuxpremièrespropriétés). Exemple1.16. – L’inclusionϕ : Z Q,n n estunhomomorphismed’anneaux. → 7→ 1 a 0 ··· 0 0 a ··· 0 – L’inclusionϕ : R → Matn(R),a 7→ ... ... ... ... estunhomomorphismed’anneaux(Exercicesur ! 0 0 ··· a lafeuille2). – Soit n N . L’application Z Z/nZ, a a = a+nZ, est un homomorphisme d’anneaux >0 ∈ → 7→ (Exercicesurlafeuille1). Définition 1.17. Soient A et B des anneaux et ϕ : A B un homomorphisme d’anneaux. On → supposeAcommutatif.Alors,onappelle(B,ϕ)uneA-algèbresipourtouta Aettoutb B ona ∈ ∈ ϕ(a) b = b ϕ(a). · · Cequenousappelons«algèbre»s’appellesouventplusprécisement«algèbreassociative(unitaire)». Exemple 1.18. Soient n N , (K,+, ,0,1) un corps (commutatif!) et ϕ : K Mat (K), >0 n ∈ · → a 0 ··· 0 0 a ··· 0 a 7→ ... ... ... ... .Alors,(Matn(K),ϕ)estuneK-algèbre(Exercicesurlafeuille2). ! 0 0 ··· a Définition1.19. SoientK uncorpsetV,W deuxK-espacesvectoriels.Uneapplicationϕ : V W → estappeléehomomorphismedeK-espacesvectorielsouapplicationK-linéairesi – ϕestunhomomorphismedegroupesdeV dansW,c’est-à-dire v ,v V : ϕ(v +v ) = ϕ(v )+ϕ(v )et 1 2 1 2 1 2 ∀ ∈ – a K, v V : ϕ(a.v) = a.ϕ(v). ∀ ∈ ∀ ∈ Exemple 1.20. Soient K un corps et V = Kn, W = Km avec n,m N . Alors, toute matrice >0 ∈ d1,1 d1,2 ··· d1,n d2,1 d2,2 ··· d2,n D = ... ... ... ... ∈ Matm×n(K)définituneapplicationK-linéaire dm,1 dm,2 ··· dm,n x1 d1,1 d1,2 ··· d1,n x1 x2 d2,1 d2,2 ··· d2,n x2 V → W, ... ! 7→ ... ... ... ... ... !, xn dm,1 dm,2 ··· dm,n xn 1 STRUCTURESFONDAMENTALES 8 donnéeparlamultiplicationdelamatriceetduvecteur. Un théorème important d’algèbre linéaire (que nous allons (re)démontrer dans la deuxième partie du cours) dit que – après choix de bases – toute application linéaire est uniquement donnée par une matrice. Définition 1.21. Si un homomorphisme (de groupes, d’anneaux ou d’espaces vectoriels) est bijectif, onparled’unisomorphisme. Dans la littérature on trouve aussi les mots monomorphisme pour un homomorphisme injectif, et épimorphismepourunhomomorphismesurjectif. Sous-objets Définition 1.22. Soient (G,⋆,e) un groupe et H G un sous-ensemble. H est appelé sous-groupe ⊆ deG(notationH G)si ≤ – e H, ∈ – pourtousa,b H onaa⋆b H (donc,⋆serestreintenuneapplicationH H H),et ∈ ∈ × → – pourtouta H,l’inversea−1 H. ∈ ∈ Unsous-groupeH Gestappelénormal(notation:H E G)si ≤ h H, g G : g−1hg H. ∀ ∈ ∀ ∈ ∈ Exemple1.23. – SiGestabélien,toutsous-groupeH Gestnormal(Algèbre1,8.8). ≤ – Soitϕ : G G unhomomorphismedegroupes.Alors,lenoyaudeϕ 1 2 → ker(ϕ) := g G ϕ(g) = 1 E G { ∈ 1 | G2} 1 (où1 estl’élémentneutredeG )estunsous-groupenormaldeG etl’imagedeϕ G2 2 1 im(ϕ) := g G g G : ϕ(g ) = g G 2 1 1 1 2 { ∈ | ∃ ∈ } ≤ estunsous-groupe(pasnécéssairementnormal)deG (Algèbre1,7.20,8.10). 2 Définition 1.24. Soit A un anneau commutatif. Un sous-ensemble B A est appelé sous-anneau ⊆ deAsi – (B,+,0)estunsous-groupede(A,+,0)(alors,pourtoutb ,b B,onab b B), 1 2 1 2 ∈ − ∈ – pourtoutb ,b B onab b B et 1 2 1 2 ∈ · ∈ – 1 B. ∈ Unsous-ensembleI AestappeléidéaldeA(notation:I E A)si ⊆ – (I,+,0)estunsous-groupede(A,+,0)(alors,pourtouti ,i I,onai i I)et 1 2 1 2 ∈ − ∈ – pourtouti I ettouta Aonaa i I. ∈ ∈ · ∈ Remarque1.25. SiAn’estpascommutatif,ladéfinitionquenousavonsdonnéeestcelled’unidéal à gauche. Il est évident comment définir les idéaux à droite (remplacer a i A par i a A · ∈ · ∈ dansladernièrecondition);onaaussilanotiond’idéalbilatère.Danscecoursnousallonsutiliser uniquementlesidéauxpourlesanneauxcommutatifs,commedansladéfinitionprécédente. 2 QUOTIENTS 9 Exemple1.26. Soitϕ : A A unhomomorphismed’anneaux.Alors,lenoyaudeϕ 1 2 → ker(ϕ) := a A ϕ(a) = 0 E A 1 1 { ∈ | } estunidéaldeA etl’imagedeϕ 1 im(ϕ) := a A a A : ϕ(a ) = a A 2 1 1 1 2 { ∈ | ∃ ∈ } ⊆ estunsous-anneau(pasnécéssairementunidéal)deA (Exercicesurlafeuille1). 2 Définition1.27. SoientK uncorpsetV unK-espacevectoriel.Unsous-ensembleW V estappelé ⊆ sous-K-espace(vectoriel)deV (notation:W V)si ≤ – (W,+,0)estunsous-groupede(V,+,0)(alors,pourtoutw ,w W,onaw w W), 1 2 1 2 ∈ − ∈ – pourtouta K ettoutw W onaa.w W. ∈ ∈ ∈ Exemple1.28. – V = Q2.Alors,W := (a) a Q estunsous-Q-espacedeQ2. a { | ∈ } – Soient K un corps et ϕ : V V un homomorphisme de K-espaces vectoriels. Alors, le noyau 1 2 → deϕ ker(ϕ) := v V ϕ(v) = 0 V 1 1 { ∈ | } ≤ estunsous-K-espacedeV etl’imagedeϕ 1 im(ϕ) := v V v V : ϕ(v ) = v V 2 1 1 1 2 { ∈ | ∃ ∈ } ⊆ estunsous-K-espacedeV (Exercicesurlafeuille1). 2 2 Quotients Danscettesectionnoustraitonslesquotientspourlesdifférentesstructuresintroduites/rappeléesdans lasectionprécédente.C’est-à-direquenouscommençonsparrappelerlaconstructiondanslecasdes groupes,puisonpasseraauxanneauxetfinalementontraiteralesespacesvectoriels. Quotientsdegroupes Onrappelled’abordlesconventionssurlesgroupesintroduitesauderniersemestre: – Nous ne devons jamais oublier qu’un groupe est un triplet (G, ,e) où G est l’ensemble des élé- ◦ mentsdeG, désignelaloidegroupe(loiinterne)eteestl’élémentneutre.Onpeutévidemment ◦ choisir n’importe quel symbole. Des symboles souvent utilisés pour la loi de groupe sont , +, , · × , ,maisonpourraitaussichoisirBelleMultiplication. ∗ ◦ – Souvent on n’a pas envie d’écrire le triplet et on n’écrit que (G, ) ou bien «G pour la loi ». ◦ ◦ Dans ce cas, on écrit souvent e ou juste e pour l’élément neutre. Normalement, une confusion G est impossible car il n’y a qu’un seul élément neutre dans le groupe (comme on l’a démontré en Algèbre1). – Si la loi de groupe est un symbole qui rappelle la multiplication comme , , , , , on écrit · × ∗ ◦ ⊗ souvent 1 pour l’élément neutre; dans ce cas on note g−1 l’inverse d’un élément g du groupe. Par contre, si le symbole rappelle l’addition comme +, , l’élément neutre s’écrit 0 (au lieu de 1, car ⊕ l’égalité1+1 = 1seraittropbizarre)et g estl’inversedeg.Lanotationadditiveestengénéral − réservéeauxgroupescommutatifs. 2 QUOTIENTS 10 – Si nous écrivons «Soit G un groupe» sans spécifier ni la loi de groupe ni l’élément neutre, on utilise un symbole multiplicatif comme , (selon votre et notre goût) pour la loi de groupe et 1 · × pourl’élémentneutre. Soitn N .OnconsidèrelegroupeG = (Z,+,0)etsonsous-groupeH = nZ = nm m Z ≥1 ∈ { | ∈ } (quiestnormal,cequivaêtreimplicitementutiliséplusbas).Parladivisioneuclidiennetoutm Z ∈ s’écritdefaçonuniquecomme m = qn+r avecq Zetun«reste»0 r n 1.Poura,b Zlesassertionssuivantessontéquivalentes: ∈ ≤ ≤ − ∈ (i) aetbontlemêmerestedansladivisioneuclidienneparn; (ii) a b+nZ = b+nm m Z ; ∈ { | ∈ } (iii) a b nZ; − ∈ (iv) n (a b); | − (v) a b mod n. ≡ La dernière équivalence est une définition (voir Algèbre 1). Si 0 r n 1, l’ensemble r +nZ ≤ ≤ − est l’ensemble de tous les entiers relatifs qui ont r comme reste dans la division euclidienne par n. Commetoutentiermaunentierentre0etn 1commereste,nousavonslaréuniondisjointe − n−1 Z = (r+nZ). r=0 G Danslecontexted’ungroupegénéral,lagénéralisationabstraitedecequiprécèdeestcontenuedans ladéfinition-lemmesuivante,déjàtraitéeenAlgèbre1. Définition-Lemme2.1. SoitGungroupeetH Gunsous-groupe.Larelationdéfiniepar ≤ g g : g−1 g H 1 ∼H 2 ⇔ 1 · 2 ∈ estunerelationd’équivalence. Lesclassesd’équivalencesontdelaforme gH = g h h H { · | ∈ } etelless’appellentclassesàgauchedeGsuivantH.L’ensembledecesclassesestnotéG/H. Donc,ona – G = gH, gH∈G/H – g H Fg H = ∅ sig1−1g2 6∈ H, 1 2 ∩ (g1H = g2H sig1−1g2 ∈ H. Unélémentg g H estappeléunreprésentantdelaclasseg H.Onaalorsg H = g H. 2 1 1 1 2 ∈ Démonstration. La vérification que c’est une relation d’équivalence était un exercice en Algèbre 1. Leresteestuneconséquencevalablepourtouteslesrelationsd’équivalence.