Universit(cid:19)e Paris IX Dauphine UFR Math(cid:19)ematiques de la d(cid:19)ecision Notes de cours ALGEBRE 2 Guillaume CARLIER L1, ann(cid:19)ee 2006-2007 2 Ce support de cours est bas(cid:19)e sur le poly de Tristan Tomala des ann(cid:19)ees pr(cid:19)ec(cid:19)edentes. 3 4 Table des mati(cid:18)eres 1 Espaces vectoriels 7 1.1 Espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1.2 Sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.3 Bases d’un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.4 Somme directe de sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . 11 1.5 Somme directe de k sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . 13 2 Applications lin(cid:19)eaires 14 2.1 D(cid:19)e(cid:12)nitions et vocabulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 2.2 Propri(cid:19)et(cid:19)es (cid:19)el(cid:19)ementaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 2.3 Image et noyau d’une application lin(cid:19)eaire . . . . . . . . . . . . 16 2.4 Cas de la dimension (cid:12)nie : le th(cid:19)eor(cid:18)eme du rang . . . . . . . . 17 2.4.1 Le th(cid:19)eor(cid:18)eme du rang et ses applications . . . . . . . . . 17 2.4.2 Le th(cid:19)eor(cid:18)eme du rang si dim(E) = dim(F) . . . . . . . 18 2.5 Projections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 3 Repr(cid:19)esentation matricielle 20 3.1 Caract(cid:19)erisation d’une application lin(cid:19)eaire par l’image d’une base 20 3.2 Matrices et applications lin(cid:19)eaires . . . . . . . . . . . . . . . . 20 3.2.1 Liens avec le calcul matriciel . . . . . . . . . . . . . . 22 3.2.2 Produit de matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 3.2.3 Ecriture matricielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 3.3 Rang d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 3.4 Changement de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 3.4.1 Action d’un changement de base sur les composantes d’un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 3.4.2 Actiond’unchangementdebasesurlamatricerepr(cid:19)esentant une application lin(cid:19)eaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 3.4.3 Matrices semblables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 3.5 Retour aux syst(cid:18)emes lin(cid:19)eaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 5 4 D(cid:19)eterminants 27 4.1 Formes m-lin(cid:19)eaires altern(cid:19)ees . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 4.2 D(cid:19)eterminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 4.2.1 D(cid:19)e(cid:12)nition et propri(cid:19)et(cid:19)es admises . . . . . . . . . . . . . 28 4.3 Le th(cid:19)eor(cid:18)eme fondamental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 4.4 Calcul pratique du d(cid:19)eterminant . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 5 Diagonalisation des matrices et des endomorphismes 31 5.1 Valeurs propres et vecteurs propres d’un endomorphisme . . . 31 5.2 Valeurs propres et vecteurs propres d’une matrice . . . . . . . 32 5.3 Endomorphismes et matrices diagonalisables . . . . . . . . . . 33 5.3.1 Endomorphismes diagonalisables . . . . . . . . . . . . 33 5.3.2 Matrices diagonalisables . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 5.4 Polyno^me caract(cid:19)eristique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 5.4.1 Le polyno^me caract(cid:19)eristique . . . . . . . . . . . . . . . 35 5.4.2 Multiplicit(cid:19)e g(cid:19)eom(cid:19)etrique et multiplicit(cid:19)e alg(cid:19)ebrique des valeurs propres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 5.5 Calcul des puissances d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . 36 6 Chapitre 1 Espaces vectoriels On traite dans ce qui suit le cas r(cid:19)eel, le cas complexe se traitant de mani(cid:18)ere similaire. 1.1 Espaces vectoriels D(cid:19)e(cid:12)nition 1.1 Un espace vectoriel sur R est un triplet (E;+;:) ou(cid:18) { E est un ensemble, { \+" une loi de composition interne : E (cid:2)E ! E telle que ((cid:19)el(cid:19)ement neutre) 90 2 E avec 8x 2 E; x+0 = 0 +x = x E E E (oppos(cid:19)e) 8x 2 E; 9((cid:0)x) 2 E avec x+((cid:0)x) = ((cid:0)x)+x = 0 E (associativit(cid:19)e) 8(x;y;z) 2 E3; x+(y+z) = (x+y)+z (commutativit(cid:19)e) 8(x;y) 2 E2; x+y = y+x { \." est une loi externe : R(cid:2)E ! E telle que : 8((cid:21);(cid:22)) 2 R2; 8(x;y) 2 E2, i) 1:x = x ii) (cid:21):(x+y) = (cid:21):x+(cid:21):y iii) (cid:21):((cid:22):x) = ((cid:21)(cid:22)):x iv) ((cid:21)+(cid:22)):x = (cid:21):x+(cid:22):x Les espaces vectoriels complexes, ou C-espaces vectoriels, sont d(cid:19)e(cid:12)nis de fac(cid:24)on analogue, en remplac(cid:24)ant R par C. Il faut conna^(cid:16)tre les exemples suivants 1. R2, R3 et plus g(cid:19)en(cid:19)eralement Rn sont des espaces vectoriels r(cid:19)eels. 2. Soit A un ensemble et (E;+;:) un R-espace vectoriel; l’ensemble des applications de A dans E est un espace vectoriel sur R. 3. Si E et E sont deux R- espaces vectoriels, E (cid:2) E muni des lois 1 2 1 2 \produit" est encore un espace vectoriel. 7 4. (R[X];+;:) est un espace vectoriel r(cid:19)eel et (C[X];+;:) est un C-espace vectoriel. 1.2 Sous-espaces vectoriels D(cid:19)e(cid:12)nition 1.2 Sous-espace Vectoriel S.E.V. 0 2 F F est un S.E.V de E , (cid:26) 8(x;y) 2 F2; 8((cid:21);(cid:22)) 2 R2; (cid:21)x+(cid:22)y 2 F Remarque : - pour la seconde propri(cid:19)et(cid:19)e, on peut se contenter de v(cid:19)eri(cid:12)er que 8(x;y) 2 F2; 8(cid:21) 2 R; (cid:21)x+y 2 F ou encore que 8(x;y) 2 F2; 8(cid:22) 2 R; x+(cid:22)y 2 F : Remarquonsqu’uneintersectiondes.e.v.estencoreuns.e.v.((cid:19)evidemment une telle intersection est non vide puisqu’elle contient le vecteur nul). D(cid:19)e(cid:12)nition 1.3 On appelle sous-espace vectoriel engendr(cid:19)e par une partie A non vide de E le plus petit S.E.V. de E contenant A. On le note Vect(A). On montre que k Vect(A) = fx 2 E j x = (cid:21) a ; (cid:21) 2 R; a 2 Ag i i i i Xi=1 Tout sous-espace vectoriel de E contenant A contient (cid:19)egalement Vect(A). 1.3 Bases d’un espace vectoriel D(cid:19)e(cid:12)nition 1.4 OnditqueG,famillenonvidedeE,estunefamille g(cid:19)en(cid:19)eratrice de E si et seulement si E = Vect(G), c’est-a(cid:18)-dire si tout (cid:19)el(cid:19)ement de E est combinaison lin(cid:19)eaire ((cid:12)nie) d’(cid:19)el(cid:19)ements de G. 8x 2 E; 9((cid:21) ;:::;(cid:21) ) 2 Rp; 9(g ;:::;g ) 2 Gp 1 p 1 p p G famille g(cid:19)en(cid:19)eratrice de E , 8 > avec x = (cid:21) g : < i i Xi=1 > : 8 D(cid:19)e(cid:12)nition 1.5 { On dit que L, famille non vide de E, est une famille libre de E si et seulement si 8p 2 N(cid:3); 8(x ;:::;x ) 2 Lp, 2 a(cid:18) 2 distincts 8((cid:21) ;:::;(cid:21) ) 2 Rp; 1 p 1 p si p (cid:21) x = 0; alors (cid:21) = (cid:1)(cid:1)(cid:1) = (cid:21) = 0 : i=1 i i 1 p P { Si L, famille non vide de E, n’est pas libre, on dit que L est li(cid:19)ee. { On dit que B, famille non vide de E, est une base de E si et seulement si B est libre et g(cid:19)en(cid:19)eratrice. Propri(cid:19)et(cid:19)e 1.1 1. Toute partie contenant une partie g(cid:19)en(cid:19)eratrice de E est encore une partie g(cid:19)en(cid:19)eratrice. 2. Toute partie contenue dans une partie libre est libre. 3. Toute partie de E contenant le vecteur nul de E est li(cid:19)ee. 4. Toute partie r(cid:19)eduite a(cid:18) un vecteur non nul est une partie libre. On a la caract(cid:19)erisation suivante des bases : Proposition 1.1 Soit E un espace vectoriel et L une famille non vide de E, on a les (cid:19)equivalences : { L est une base de E, { L est une famille libre maximale, { L est une famille g(cid:19)en(cid:19)eratrice minimale. D(cid:19)e(cid:12)nition 1.6 On dit que E est un espace vectoriel de dimension (cid:12)nie si et seulement si E admet une partie g(cid:19)en(cid:19)eratricede cardinal (cid:12)ni (c’est-a(cid:18)-dire contenant un nombre (cid:12)ni d’(cid:19)el(cid:19)ements). L’important r(cid:19)esultat suivant implique en particulier l’existence de bases (en dimension quelconque). Th(cid:19)eor(cid:18)eme 1.1 Th(cid:19)eor(cid:18)eme de la base incompl(cid:18)ete : Tout espace vectoriel E admet une base. Plus pr(cid:19)ecis(cid:19)ement, si G est une partie g(cid:19)en(cid:19)eratrice de E et L une partie libre de E (ou si L = ;), il existe alors une base B de E telle que L (cid:26) B (cid:26) L[G. Soit E un espace vectoriel sur R de dimension (cid:12)nie et B une base de E de cardinal n. 9 Propri(cid:19)et(cid:19)e 1.2 1. Toute autre base de E contient exactement n (cid:19)el(cid:19)ements. On dit que E est de dimension n et on note : dimE = n. Par conven- tion, on pose dim(f0g) = 0. 2. Toute partie libre contient au plus n (cid:19)el(cid:19)ements. 3. Toute partie g(cid:19)en(cid:19)eratrice contient au moins n (cid:19)el(cid:19)ements. 4. Toute partie libre (respectivement g(cid:19)en(cid:19)eratrice) de n (cid:19)el(cid:19)ements est une base. Bien noter que le point 4) donne une caract(cid:19)erisation utile en pratique des bases en dimension (cid:12)nie. Propri(cid:19)et(cid:19)e 1.3 Propri(cid:19)et(cid:19)e fondamentale : Soit B = fe ;:::;e g une 1 n base de E. Tout (cid:19)el(cid:19)ement x de E s’(cid:19)ecrit de fac(cid:24)on unique comme combinaison lin(cid:19)eaire des e : i n x = (cid:21) e : i i Xi=1 Les scalaires (cid:21) s’appellent coordonn(cid:19)ees de x dans la base B. i Proposition 1.2 Si E est un espace vectoriel de dimension (cid:12)nie n sur R et F un S.E.V. de E , alors F est de dimension (cid:12)nie et dim(F) (cid:20) dim(E). Si de plus dim(F) = dim(E), alors F = E. D(cid:19)e(cid:12)nition 1.7 Soit S = fu ;:::;u g un syst(cid:18)eme de p vecteurs de E espace 1 p vectoriel sur R. On appelle rang de S la dimension du sous-espace vectoriel engendr(cid:19)e par S : rang(S) = dimVect(S) Propri(cid:19)et(cid:19)e 1.4 1. rang(S) (cid:20) p. 2. rang(S) = p si et seulement si S est libre. 3. LerangdeS estlenombremaximumdevecteurslin(cid:19)eairementind(cid:19)ependants que l’on peut extraire de S. 4. si E est de dimension (cid:12)nie n, alors rang(S) (cid:20) n. 5. si E est de dimension (cid:12)nie n, alors rang(S) = n , S est une famille g(cid:19)en(cid:19)eratrice. 10
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