Description:Adolphe Franck (1810-1893) est une figure importante et jusqu'ici négligée de la philosophie spiritualiste, du libéralisme politique et du judaïsme français. Né en Lorraine, au village de Liocourt, il fut le premier israélite agrégé de philosophie, entra à l'Académie des sciences morales et politiques à trente-trois ans – par la volonté de Victor Cousin mais non sans titres personnels – enseigna le droit au Collège de France, fut membre du Conseil supérieur de l'Instruction publique, collabora au Journal des débats, appartint aux dirigeants du Consistoire israélite comme aux familiers de l'impératrice Eugénie. Dans une oeuvre bien diverse, il fut durablement à l'origine (non sans méprises) de l'étude scientifique de la Kabbale ; il devint le maître d'oeuvre du grand Dictionnaire des sciences philosophiques, monument du zèle des savants, des illusions généreuses de la pensée libérale et des présupposés philosophiques et méthodologiques de son temps ; il se singularisa par un intérêt pour la question spiritualiste poussé jusqu'à son terme logique, la prise au sérieux des écrits et des théories ésotériques du passé et du présent.Une introduction et onze contributions, procédant d'un colloque tenu à l'Institut de France en 2010, considèrent Adolphe Franck sous quatre aspects : en tant que juif, en tant que philosophe, dans son rapport au religieux et dans son rapport au politique. Jean-Pierre Rothschild, directeur de recherches au CNRS et directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, est spécialiste d'histoire des textes et des doctrines du moyen âge.Jérôme Grondeux, maître de conférences à l'université Paris IV et à l'Institut d'études politiques de Paris, est spécialiste d'histoire de la pensée politique et religieuse dans la France du XIXe siècle.