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43. Systématique phylogénétique de la sous-famille des Tryonicinae (Dictyoptera, Blattaria, Blattidae) PDF

34 Pages·1997·6.3 MB·French
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43 Systematique phylogenetique de la sous-famille des Tryonicinae (Dictyoptera, Blattaria, Blattidae) Philippe GRANDCOLAS Laboratoire d’EnlomoIogie et EP 90 du CNRS Museum national d'Histoire naturelle 45, rue Buffon, F-75005 Paris RESUME La monophylie de la sous-famille des Tryonicinae est definie. prenant en compte le genre-type Tryonicus Shaw, 1925, fancicnne tribu des Methanini sensu MacKerras, 1968 (issue de la sous-famille des Polyzosteriinae), et six nouveaux genres decrits de Nouvelle-Caledonie. Neuf autapomorphies de celte sous-famille des Tryonicinae n. def. ont ete trouvees dans les genitalia males et femelles. Cette nouvelle definition des Tryonicinae etait rendue necessaire par le fait que nombre de Polyzosteriinae etaient plus proches parentes de Tryonicus que des Polyzosteriinae restantes. Quinze nouvelles especes sont decrites et affectees aux genres Angustonicus n. gen. (3), Lauraesilpha n. gen. (3), Pallidionicus n. gen. (3), Pellucidonicus n. gen. (1), Punctulonicus n. gen. (1), Rothisi/pha n.gen (3) et Tryonicus (1). Par ailleurs. six especes sont redefinies et egalement placees dans ces genres: Angustonicus angustipennis (Chopard, 1924), n. comb., Lauraesilpha angusta (Chopard. 1924), n. comb., Pellucidonicus subpellucidus (Chopard, 1924), n. comb., Pallidionicus pallidipennis (Chopard, 1924), n. comb.. Pallidionicus sarasini (Chopard, 1924). n. comb., Punctulonicus punciulalus (Chopard. 1924), n. comb. ABSTRACT The monophyly of the subfamily Tryonicinae is assessed with nine autapomorphies in male and female genitalia. Many Australian Polyzosteriinae are closer to Tryonicus Shaw, 1925 than to other Polyzosteriinae and it is thus necessary to redefine the subfamily Tryonicinae. According to this new definition, this subfamily comprises the type genus Tryonicus Shaw, 1925 the former tribe Methanini of the subfamily Polyzosteriinae sensu MacKerras (1968), and six new genera from New Caledonia. Fifteen new species are described and distributed in Angustonicus n. gen. (3), Lauraesilpha n. gen. (3), Pallidionicus n. gen. (3), Pellucidonicus n. gen. (1), Punctulonicus n. gen. (1), Rothisi/pha n.gen (3) and Tryonicus (1). Six species are also redefined and placed in these genera : Angustonicus angustipennis (Chopard. 1924), n. comb., Lauraesilpha angusta (Chopard. 1924), n. comb., Pellucidonicus subpellucidus (Chopard. 1924), n. comb., Pallidionicus pallidipennis (Chopard, 1924), n. comb., Pallidionicus sarasini (Chopard. 1924), n. comb., and Punctulonicus punctulatus (Chopard, 1924), n. comb. Grandcolas, P., 1997. Systematique phylogenetique de la sous-famille des Tryonicinae (Dictyoptera, Blattaria, Blattidae). In : Najt, J. & Matile, L. (eds), Zoologia Neocaledonica, Volume 4. Mem. Mus. natn. Hist, nat., 171 : 91-124. Paris, ISBN 2-85653-505-4. Public le 20 juin 1997 Source MNHN. Paris 92 PHILIPPE GRANDCOLAS La sous-famille des Tryonicinae a ete etablie par McKittrick & MacKerras (1965) sur la base du seul genre Tryonicus, Shaw, 1925. Ce genre differait des autres Blattidae selon ces auteurs et d'apres Mackerras (1968) et Roth (1987), par nombre de caracteres. A P occasion de Petude des blattes de Nouvelle-Caledonie, il s’est avere qu’une grande part des especes de Blattidae de cette region pouvaient etre etroitement apparentees au genre Tryonicus. a partir de cette constatation, la plupart des autres genres existants de la famille des Blattidae ont ete examines. La validite des caracteres definissant la sous-famille des Tryonicinae a ete verifiee, puis de nouveaux caracteres ont ete envisages. Une nouvelle definition de la sous-famille des Tryonicinae est done proposee, qui tient compte des suggestions des auteurs anterieurs mais qui respecte le principe de monophylie. Sont ensuite decrits les genres et especes nouvelles qui composent cette sous-famille en Nouvelle-Caledonie. La faune des Blattes de cette region n'etait connue que par le travail de Chopard (1924) auquel il faut ajouter les articles de Princis (1974) et Roth (1987). La nouvelle definition de la sous-famille des Tryonicinae est done egalement une contribution a la connaissance de la faune neo-caledonienne. Materiel et Methodes Les etats derives des caracteres cites dans Panalyse sont obtenus en reference a Pexamen d’extra-groupes appartenant a la majeure partie des genres de Blattidae et aux autres families de Blattes ainsi qu'a des Mantes et Termites, deja pris en compte lors de travaux precedents de phylogenie (Grandcolas & Deleporte, 1992; Grandcolas, 1994; Grandcolas, 1996). Dans ces travaux, des homologies ont ete etablies entre les sclerites des genitalia males des Blattidae, des Polyphagidae et des autres families de Blattes et de nouvelles denominations de sclerites ont ete proposees qui tiennent compte autant que possible des denominations precedentes de McKittrick (1964). En consequence, les sclerites seront nommes ici de cette maniere, avec pour memoire et comparison les denominations de McKittrick (1964) entre guillemets et parentheses. Les genres de Blattidae pris en compte sont cites dans Pannexe 1. Les dessins de genitalia ont ete realises en accord avec les conventions suivantes : aires membraneuses pointillees, aires sclerifiees non pointillees sauf lorsqu’elles sont recouvertes par une membrane, superposition d'aires sclerifiees signalee par des traits de contour tiretes. Par convention, les genitalia males sont toujours figures en vue dorsale et les genitalia femelles en vue caudale. Dans les genitalia femelles, les valves anales n'ont pas ete dessinees pour toute les especes d'un meme genre, lorsqu'elles sont similaires. De plus, il faut rappeler que la plaque de la spermatheque est plus ou moins visible independamment de sa taille, selon retirement des membranes afferentes. Les caracteres de McKittrick & MacKerras (1965) Ces auteurs citent en maniere de comparaison entre les sous-familles des Lamproblattinae, des Blattinae et des Polyzosteriinae, quelques dizaines de caracteres dont huit definissent les Tryonicinae. Cinq concernent les genitalia femelles tandis que trois concernent les genitalia males. Un caractere supplemental defini sur le gesier peut etre retrouve dans leur texte ainsi que dans MacKerras (1968). Fig. 1-13. 1-9 : Lauraesilpha mearetoi n. sp. 1 : vue frontale de la tete ; 2 : face anterieure du femur anterieur; 3 : plaque sous-genitale male ; 4 : plaque supra-anale male; 5 : plaque supra-anale femelle ; 6 : genitalia males ; 7 : vue ventrale du sclerite R3d ; 8 : spermatheque ; 9 : genitalia femelles. 10-13 : L. chazeaui n. sp. 10 : genitalia femelles; 11 : plaque sous-genitale femelle; 12 : spermatheque; 13 : plaque supra-anale femelle. Echelle correspondant a 1 mm, respectivement pour les figures nommees ou pour toutes les autres figures. Legendes des genitalia : males : sclerites L3d, L3v, L2d, L2v, R3d, R3v, R2 et PV : phallomere ventral; femelles : BSV : basivalvulae, PS : plaque de la spermatheque, L. IX : laterosternile IX, V. I : valvifere I, PT : paratergite, VA : valve anale. Source: MNHN. Paris Source: MNHN, Paris 94 PHILIPPE GRANDCOLAS Gesiers (ou proventricules) La dent opposee a la dent la plus volumineuse a sa partie anterieure amincie. Elle ne presente done pas de constriction a la limite avec sa partie posterieure. Cette difference est effectivement bien visible lorsque Ton compare par exemple les dents de Tryonicus et de Lauraesilpha, a celles d'Angustonicus. II s’agit done bien d'un caractere commun aux Lauraesilpha et Tryonicus, probablement derive car non observe chez les autres Blattes. Genitalia males Absence d’epine mediane sur R3 (« R1 »): Tryonicus n a pas de dent sur ce sclerite, au contraire des autres Blattidae. Cette opinion etait basee sur l'examen d'une seule espece (T. montanus = T. parvus). L'examen d’autres especes (Tryonicus planitarius. Fig. 21) et du genre apparente Lauraesilpha (Fig. 6. 14, 20) permet de constater que Ton peut etablir un morphocline tres progressif allant d’un R3 (« R1 ») comportant une epine a un R3 (« R1 ») inerme. Partie anterieure de R2 (« R2 ») reduite : Tryonicus et Lauraesilpha ont effectivement un sclerite R2 inhabituellement petit. Proximite de L2d (« L2d ») et L2v (« L2v ») : la encore, l'observation reste valable. Genitalia femelles Basivalvulae fusionnees ensemble et avec la plaque de la spermatheque : le caractere etait base sur la seule observation de Tryonicus parvus. L'examen d’autres especes (Fig. 22) ainsi que du genre Lauraesilpha (Fig. 9, 10, 15, 22) permet de constater l’existence de tous les intermediate's entre Tryonicus parvus et d’autres Blattidae. Laterosternites IX separant les premiers valviferes de la base des valves I : ce caractere repose sur une confusion dans l’identification des sclerites en question. Chez Tryonicus, le premier valvifere est en fait fusionne avec le laterosternite IX (Fig. 22); des etapes intermediates sont visibles chez les genres apparentes (Fig. 9, 10, 15). De ce fait, McKittrick & MacKerras (1965) ne l’identifient pas correctement et nomment premier valvifere le paratergite qui est, lui, toujours separe de la base des valves I. En realite, ce caractere pourrait etre reformule de la maniere suivante : premier valvifere fusionne avec le laterosternite IX. Defini ainsi, il s’observe non seulement chez Tryonicus, mais aussi chez d’autres genres. Replis intersternaux, avec une deuxieme paire de pieces sclerifiees partiellement developpee : cette deuxieme paire de pieces sclerifiees est presente chez les Blattidae hormis Lamprohlatta. Une scarification partielle de ces pieces n’enleve rien a leur presence. Leur absence en revanche peut etre consideree comme une autapomorphie du genre Lamprohlatta. Spermatheques a conduit commun tres long : on trouve en fait I'intermediaire entre la spermatheque de Tryonicus et celle des Blattidae chez Lauraesilpha. En premier lieu, elles sont toutes dissvmetriques, tout au moins lorsqu'elles sont bifides : fun des diverticules est generalement plus long et plus developpe. De maniere generate (Fig. 48, 53,68,76,96,97,105), la longueur des diverticules est bien superieure a la longueur du conduit commun. Chez Lauraesilpha, la longueur des diverticules est a peu pres egale a la longueur du conduit commun (Fig. 8, 12, 16). Enfin, chez Tryonicus, la longueur des diverticules est inferieure a la longueur du conduit commun (voir Roth, 1987). Au demeurant, l’utilisation des caracteres, tels qu’ils sont definis par McKittrick & MacKerras (1965), ne permettrait pas d'obtenir par la methode cladistique l’arbre qu'elles ont represente. Lamprohlatta et Tryonicus seraient en fait groupes-freres au lieu d'etre en position paraphyletique. Monophylie de la sous-famille des Tryonicinae L'enumeration des caracteres definis par McKittrick & MacKerras (1965) montre qu’ils consistent en deux types. Trois seulement caracterisent le groupe [Tryonicus + Lauraesilpha] et sont Source; MNHN. Paris SYSTEMATIQUE PHYLOGENETIQUF. DES TRYONICINAE 95 done reminiscents de la definition traditionnelle des Tryonicinae. Tous les autres caracteres sont egalement presents dans des taxa autres que Tryonicus et Lauraesilpha ou montrent des intermediaires avec Tryonicus et Lauraesilpha. 11 se pose done le probleme de la definition de la sous-famille des Tryonicinae. Celle-ci a ete en fait definie a l'origine avec un genre possedant des autapomorphies assez remarquables (aujourd’hui divise en Tryonicus et Lauraesilpha). De nombreux taxa traditionnellement places dans la sous-famille des Polyzosteriinae montrent des caracteres en commun avec [Tryonicus + Lauraesilpha] plutot qu avec d'autres Polyzosteriinae. Le genre Tryonicus se revele done aujourd'hui proche parent de certains genres places dans les Polyzosteriinae. Cette situation est vraisemblablement indicatrice de la paraphylie des Tryonicinae. Elle peut etre amendee par le transfert des genres proches parents de [Tryonicus + Lauraesilpha] dans les Tryonicinae. A la suite de ces transferts, la sous-famille doit etre redefinie avec la prise en consideration des apomorphies qui la caracterisent. Dans les genitalia males : (1) le sclerite R2 a sa grande dimension (eventuellement concave) orientee en direction postero-externe (Fig. 6, 14, 20-21, 31, 44, 54, 59. 69, 74, 78, 88, 94, 98). Dans les genitalia femelles : (2) les basivalvulae sont arquees et munies de cretes longitudinals soulignant cette forme (Fig 9-10, 15, 22, 35, 39, 45, 47, 51, 55, 70, 75, 81, 89, 95, 99, 104); (3) la base des valves II est tres elargie, en forme de plaque (Fig. 9-10, 15, 22, 35, 39, 45, 47, 51, 55, 70, 75, 81, 89, 95, 99, 104); (4) les valves I sont extremement ecartees basalement (Fig. 9-10, 15, 22, 35, 39, 45, 47, 51 55 70, 75, 81, 89, 95, 99, 104); (5) le premier valvifere est fusionne avec le laterosternite IX (Fig. 9-10, 15, 22, 45, 47, 51, 55, 70, 75, 81, 89, 95, 99, 104); (9) les paraproctes femelles montrent une desclerification particuliere (Fig. 45, 95): il existe un espace membraneux interne sur la face ventrale, tandis que sur la face dorsale, l'espace membraneux s’etend a toute la surface hormis un lisere apical. Les genres presentant ces apomorphies sont les suivants : Angustonicus n. gen., Drymaplaneta Tepper, 1893, Lauraesilpha n. gen., Methana Stal, 1877, Pallidionicus n. gen., Pellucidonicus n. gen., Punclulonicus n. gen., Rothisilpha n. gen., Scabina Shelford, 1909, Temnelytra Tepper. 1893 et Tryonicus Shaw, 1925. Tous les autres genres examines dans la famille des Blattidae sont mentionnes dans l'annexe 1. Parmi ces autres genres, se trouvent notamment des membres restants de la sous-famille des Polyzosteriinae, qui est vraisemblablement encore paraphyletique (Grandcolas, in prep.). Un groupe monophyletique semble pourvoir etre forme sur la base des genres australiens restants de cette sous-famille, d'apres les apomorphies suivantes : sclerite R3d des genitalia males en forme de plaque transversale dentee sur le cote interne, sclerite R2 de grande dimension et a concavite interne a orientation externe, basivalvulae des genitalia femelles quadrangulaires avec un processus pointu au milieu de chacune. Redefinition de la sous-famille des Tryonicinae Groupe comptant des especes de taille moyenne mais egalement des especes des plus petites tailles connues chez les Blattidae. Tete legerement bombee a assez aplatie. Yeux plutot faiblement developpes et non saillants, laissant un large espace inter-oculaire. Ocelles reduits, proches du bord de l’ceil sans y etre accoles, et visibles uniquement par des differences de coloration ou de transparence. 96 PHILIPPE GRANDCOLAS Bord anterieur du pronotum regulierement arrondi, parfois legerement recourbe vers le bas de part et d’autre de la tete. Bord posterieur transverse. Disque plan. Ailes toutes parfaitement developpees (Methana), ou seules les anterieures tres courtes et lobiformes, ou totalement absentes (Lauraesilpha). Metanotum a peu pres d'egale longueur avec le mesonotum, les deux ayant des bords posterieurs a peine concaves. Pattes bien armees. Carene antero-ventrale des femurs anterieurs le plus souvent avec une rangee d'eperons de taille decroissante puis avec deux grands eperons apicaux. Tarses moderement longs, assez epineux, avec des pulvilles et arolia petits ou absents. Gesier avec une dent opposee a la dent la plus longue presentant ou non une constriction. Plaque supra-anale medianement concave a des degres divers. Plaque sous-genitale male assez regulierement arrondie quoique de faible rayon de courbure, comportant deux styles courts et robustes. Plaque sous-genitale femelle le plus souvent assez courte avec des valvulae representant la moitie de sa longueur. Paraproctes desclerifies, presentant done une aire membraneuse interne sur la face ventrale, tandis que sur la face dorsale, respace membraneux s'etend a toute la surface hormis un lisere apical. Cerques assez courts, oblongs, plats dorsalement, bombes ventralement, munis d’assez nombreuses sensilles. Genitalia males presentant un sclerite L3d brusquement effile, un sclerite L2v tres complexe comportant une partie dorsale avec deux appendices souvent digitiformes, une partie ventrale enveloppante, un phallomere ventral de forme tres variee, un sclerite R2 plus ou moins concave posterieurement, un sclerite R3d avec deux parties generalement dentees et allongees (la partie apicale manquante chez Tryonicus et Lauraesilpha). Genitalia femelles presentant comme toutes les Blattidae et Polyphagidae des valves I bien ecartees basalement, des valviferes de petite taille, des basivalvulae bien developpees. De maniere caracteristique, les valves I sont extremement ecartees basalement, la base des valves II est tres elargie (en forme de plaque), les basivalvulae sont renflees et munies de cretes longitudinales arquees, le premier valvifere fusionne avec le laterosternite IX. Spermatheque avec deux diverticules tres differents, Fun generalement plus long avec une ampoule non spherique entouree d'une gangue muqueuse, l’autre plus court (quelquefois absent) avec une ampoule de forme variee. Conduit commun de la spermatheque de longueur extremement variable, plus court ou plusieurs fois plus long que les diverticules. Ootheques portees verticalement, de formes variees : large et peu haute, etroite et haute, avec des cretes peu ornementees, elevees ou non. Coloration variable quoique generalement assez terne : brun ou brun roux, ou encore noir. Repartition : le groupe est connu d'Australie (MacKerras, 1968; Roth, 1987) et de Nouvelle-Caledonie. II occupe en Nouvelle-Caledonie toutes les forets sempervirentes a toutes altitudes et sur tous types de sol. On trouve egalement quelques Tryonicinae dans les forets ruderales a Araucaria et Nothqfagus (Lauraesilpha), dans les fourres a Gymnostoma sur sols ultrabasiques (Angustonicus), dans les forets d’altitude a Agathis (Pallidionicus). Aucune Tryonicinae n’est connue de Nouvelle-Guinee, mais la faune locale de blattes n'a ete que tres peu etudiee. Mode de vie : les Tryonicinae sont surtout observees a terre dans le sous-bois forestier, quoiqu'une espece (Angustonicus arhoricolus) ait ete trouvee dans le terreau de fougeres epiphytes. A Texception de Tryonicus et Lauraesilpha, lies en presque permanence au bois mort a terre, la majeure partie des especes fourragent la nuit dans la litiere au sol et se refugient souvent le jour dans les branches mortes. Les ootheques, lorsqu'elles ont ete trouvees (Angustonicus et Lauraesilpha), etaient Fig. 14-26. 14-18 : Lauraesilpha heteroclita n. sp. 14 : genitalia males ; 15 : genitalia femelles ; 16 : spermatheque ; 17 : plaque supra-anale male ; 18 : plaque supra-anale femelle. 19-20 : L. angusia n. sp. 19 : plaque supra-anale male ; 20 : genitalia males. 21-26 : Tryonicus planitarius n. sp. 21 : genitalia males ; 22 : genitalia femelles ; 23 : plaque sous-genitale male ; 24 : plaque sous-genitale femelle; 25 : plaque supra-anale male ; 26 : spermatheque. Echelle correspondant a 1 mm respectivement pour les figures nominees ou pour toutes les autres figures. Legendes de la figure 22 : BSV : basivalvulae, PS : plaque de la spermatheque. Source: MNHN. Paris Source: MNHN. Paris 98 PHILIPPE GRANDCOLAS posees contre du bois mort, semblant simplement collees contre l'aubier, ce qui represente un mode de pose nettement different de ceux decrits chez d’autres especes de Blattidae (McKitttrick, 1964). Deux faits concernant la biologie de la reproduction sont egalement dignes d attention et peuvent etre rapproches. En premier lieu, les femelles des especes appartenant aux genres Rothisilpha, Angustonicus et Lauraesilpha ont souvent ete trouvees (lors de la dissection) avec un spermatophore encore fixe a la plaque de la spermatheque (fait rarissime chez les Blattes, obs. pers.). Ces spermatophores etaient oblongs et volumineux, occupant presque toute la cavite des genitalia. En second lieu, les spermatheques ont souvent un conduit remarquablement long. Ces deux faits suggerent I’existence possible du phenomene de deplacement spermatique par le male (Thornhill & Alcock, 1983), contre lequel les spermatophores inamovibles et les conduits longs de spermatheques pourraient constituer une protection. Ceci est egalement a mettre en relation avec le developpement souvent important du sclerite L2d, en forme d’appendice digitiforme epineux, qui pourrait convenir a la realisation du deplacement suppose. Cette hypothese devra evidemment etre etayee par des etudes de biologie de la reproduction. Cle de determination des genres de Tryonicinae de Nouvelle-Caledonie (adultes uniquement) 1. Coloration noire au moins sur le dos du corps; corps etroit, fusele et long; yeux reduits et largement ecartes sur le vertex (Fig. 27, 108).... 2 — Coloration de diverses nuances de brun ou de brun-rouge melees de jaunatre. i 2. Presence d’ailes anterieures sous forme de petits lobes. Tryonicus Shaw — Absence totale d'ailes anterieures; pronotum avec un sillon median bien marque (Fig. 27). Lauraesilpha n. gen. 3. Coloration variee de taches sur 1'abdomen et aussi parfois sur le thorax (Fig. 82, 110). 4 — Coloration brun rouge unie, hormis des liseres plus clairs sur la face dorsale du thorax. 5 4. Coloration tres conlrastee, faite d’un fond clair marque de taches noires (Fig. 82, 85) . Punctuhnicus n. gen. — Coloration moins contrastee, mais variee sur 1'abdomen de taches plus ou moins claires que le fond (Fig. 110). Pellucidonicus n. gen. 5. Yeux saillants dans leur partie inferieure, par rapport a la joue (Fig. 40); corps assez aplati; pattes tres claires, infusees de noir a l'insertion des eperons (Fig. 109). Pallidionicus n. gen. — yeux peu saillants dans leur partie inferieure (Fig. 62, 90); corps plus epais. 6 6. Liseres jaunatres sur le pronotum toujours continus de chaque cote, tou- chant toujours le bord du pronotum (Fig. 91, 100, 103). Angustonicus n. gen. — Liseres jaunatres sur le pronotum pas toujours continus, s'eloignant au moins partiellement du bord du pronotum (Fig. 63, 71, 77). ... Rothisilpha n. gen. Source: MNHN, Paris SYSTEMATIQUE PHYLOGENETIQUE DES TRYONICINAE 99 Description des taxa nouveaux Genre Lauraesilpha, n. gen. Espece-type : L. mearetoi n. sp. Description : taille plutot petite et forme cylindrique allongee. Tete (Fig. 1) globuleuse, de forme generate arrondie ; yeux de taille reduile, de contour non arrondi mais tronque dorsalement ; fossettes antennaires ovales, plus larges quc hautes, situees assez has sur la face; antennes courtes et massives; pieces buccales de taille moyenne. Pronotum (Fig. 27, 108) lisse, a bord anterieur reguliere- ment arrondi, a bord posterieur transverse, s'abaissant lateralement sans envelopper la tete, et possedant un sillon longitudinal median assez nettement marque. Metanotum et mesonotum (Fig. 27, 108) sans aucune trace d'ailes ou d’indenlation Iaterale. Pattes courtes et assez massives; femurs anterieurs a la carene antero-ventrale garnie de quelques soies, puis d'une rangee tres serree de petits eperons et enfin d'un eperon apical ou deux ; tous les femurs avec au moins un eperon apical antero-ventral et femurs medians et posterieurs avec deux eperons apicaux. Pun antero-ventral et I'autre antero-dorsal. Tarses moyennement longs avec un premier article grand et epincux, de petits pulvilles et de grandes griffes fines sans arolia. Plaque supra-anale (Fig. 4-5, 13, 17-19) a bord posterieur arrondi et proeminent, legerement tronque a son apex. Plaque sous-genitale male (Fig. 3) peu asymetrique, avec deux styles courts et relativement rapproches fun de I’autre. Plaque sous-genitale femelle (Fig. II) moyennement large et bombee, avec de petites valves peu proeminentes. Cerques courts et dilates, la face dorsalc plate. Fig. 27. Habitus de Lauraesilpha mearetoi n. sp. male. Couleur noire sur le dos et sur la tete, brun-rouge tres fonce ventralement ainsi que sur les pattes; anteclypeus (a lous les stades) et pattes (aux stades larvaires uniquement) beige clair transparent. Genitalia femelles avec une grande plaque de la sperma¬ Genitalia males (Fig. 6, 14, 20) avec des sclerites en general theque incompletement soudee aux basivalvulae, des lateros- courts et massifs; sclerite R3d (Fig. 7) dilate basalement et ternites fusionnes avec les premiers valviferes (Fig. 9, 10, 15). apicalement presque depourvu de processus en crochet ou en Spermatheque (Fig. 8, 12, 16) courte, bifide avec un diverti- dent ; sclerite L2v dont les deux parties sont coaptees et cule court et un autre plus court, possedant tous deux une partiellement soudees et forment un processus digiliforme; ampoule ovale peu dilutee par rapport au canal, debouchant sclerite L3d court et a l’apex peu arrondi, phallomere ventral sur la plaque de la spermatheque par un canal deferent arrondi-quadrangulaire ; sclerite R2 plutot petit et en deux relativement long. parties relativement independantes. Monophylie : trois apomorphies ont pu etre definies : le sclerite L2v est digiliforme, le sclerite R3d est particulierement court et dilate, le plus petit diverticule de la spermatheque est enroule sur lui-meme. Repartition et mode de vie : les especes du genre ont ete capturees dans la foret tropicale sempervirente a des altitudes variees, quoique jamais au dessus de I 000 m. Les especes sont solitaires et xylophages et se trouvent dans des branches mortes au sol dont l’aubier est deja pourri et mou ; on les trouve etroitement enserrees dans des galeries qu'elles creusent en plein milieu des branches. Elies sont xylophages et consomment en grande quantite le bois pourri et possedent d’ailleurs des endocommensaux Cilies dans leur tube digestif (obs. pers., a l'instar des Panesthiinae, Roth & Willis, 1960). Deux ootheques ont ete trouvees collees contre I'aubier, dans Fespace menage par l'ecorce a moitie decollee. Les differentes especes ont ete trouvees dans des branches de feuillus, mais aussi d'Araucaria, et egalement dans des stipes de palmiers. Derivatio nominis : genre dedie a Laure Desutter-Grandcolas. 28 29 30 Source: MNHN. Paris

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