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30 ans de service volontaire avec le sci PDF

185 Pages·2010·1.04 MB·French
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30 ANS DE SERVICE VOLONTAIRE AVEC LE SCI 2009 1 2 SOMMAIRE AVANT-PROPOS PREFACE 1. NAISSANCE D’UN MOUVEMENT INTERNATIONAL 1.1 Un visionnaire : Pierre Cérésole 1.2 Les précurseurs de la non-violence 1.3 Comment mettre en œuvre un service civil 2. DE LA RECONSTRUCTION DE L’EUROPE A L’OUVERTURE A L’EST 2.1 Le développement du SCI : 2.2 Pionniers et animateurs 2.3 Au-delà du rideau de fer 2.4 Avec les objecteurs de conscience et les immigrés 3. L’INDE A L’AVANT-GARDE DE L’ASIE 3.1 Le contexte 3.2 Les fondateurs et les animateurs 3.3 Les volontaires occidentaux en Asie 4. AU COEUR DU CONFLIT EN ALGERIE ET AU MAGHREB 4.1 Algériens et Français ensemble sur les chantiers avant l’Indépendance 4.1 Le SCI pionnier de la reconstruction de l’Algérie 4.2 Le Maghreb indépendant 5. AFRIQUE DE L’OUEST : NOUVELLES FORMES DE COOPERATION 6. BILAN DE L’ACTION ET DE L’IMPACT DU SCI 3 LISTE DES CONTRIBUTIONS Chapitre BERNIS Emile 2 BERTRAND Claire 2 CROOK Elizabeth 3 DAS CHOPRA Devinder 3 FELLENBERG Thedy von 2 FORGET Nelly 4 GILLETTE Arthur 2 GUIBORAT Dorothy 2 HILDESHEIM Max 5 JUDD Frank 2 KISHORE Bhupendra 3 KOBAYASHI Shigeo 3 KOBAYASHI Ann 3 LEHMANN Nicole 5 MEKKI Kader 4 PALMER David 4 PARAIRE Nicole 5 PEEL Cathy 3 PETIT Jean-Pierre 4 PETIT Marie-Catherine 3 PERNA Franco 2 PIERCE Juliet 3 PIERCE Martin 3 RL 4 SAHNOUN Mohamed 4 SATO Hiroatsu 3 SATO Phyllis 3 SESHAN Valli 3 WATTS Nigel 3 WHITAKER Linda 3 4 AVANT-PROPOS Le Service civil international (SCI) a été créé après la première Guerre mondiale par un objecteur de conscience suisse, Pierre Cérésole. Son objectif était de travailler pour la paix et la compréhension mutuelle et de créer un service civil volontaire appelé à remplacer le service militaire. Dans ce but, le SCI a été le premier organisateur de chantiers internationaux intervenant dans des situations d’urgence ou pour venir en aide à des populations défavorisées. Après la Deuxième Guerre, le SCI s’est développé au niveau mondial (43 branches dans cinq continents aujourd’hui) et beaucoup d’autres organismes ont suivi cet exemple et accueillent des jeunes en très grand nombre sur des chantiers. Nous nous sommes retrouvés récemment avec quelques anciens volontaires de différents pays. Nous avons évoqué nos souvenirs , ce que nous avions appris de cette expérience et son influence sur notre vie. Nous avons constaté qu’après quatre ou cinq décennies, nous avions toujours beaucoup en commun, en dépit de la variété de nos origines et de nos itinéraires. C’est ainsi qu’est née l’idée de réunir des souvenirs d’anciens volontaires de la période 1945 à 1975. Bien que mon implication dans ce mouvement ait été d’assez courte durée (en 1959-61), elle a été suffisamment riche pour me donner l’envie d’entreprendre ce travail, en collaboration avec Phyllis Sato. Ceux qui ont contribué à ce recueil avaient pour la plupart participé de manière durable à des chantiers à l’étranger, soit comme volontaires à long terme, soit pour une multiplicité de chantiers. Après la génération des fondateurs du mouvement au cours des années 20 et 30 et la parenthèse entraînée par la guerre, ils ont constitué la deuxième génération qui a contribué activement à l’expansion et à l’internationalisation du SCI. Ils étaient enthousiastes et sérieusement engagés, ils croyaient profondément aux idéaux de paix et de compréhension mutuelle et à la valeur d’un travail dur réalisé ensemble. Cette expérience a souvent eu un impact sur leur évolution ultérieure. Il nous a semblé que le recueil de ces souvenirs serait intéressant d’abord pour les participants et leurs familles, mais aussi pour regarder avec le recul les valeurs, les idéaux et les intérêts des jeunes de cette génération. Il doit être clair que ce travail ne prétend pas constituer une histoire du Service Civil International et ne rend que partiellement compte de la diversité des activités de cet organisme durant la période considérée. Il est centré sur des histoires individuelles, mais celles-ci sont replacées dans le contexte historique et dans l’évolution du mouvement. . Comme il fallait limiter le cadre de ce recueil, il ne présente qu’un petit nombre d’itinéraires de volontaires particulièrement engagés, qui se sont souvent croisés. La mémoire de quelques uns des pionniers décédés récemment est aussi évoquée. Au total, une trentaine de témoignages ont été recueillis, émanant de sept pays différents, en particulier la Grande-Bretagne, la France et l’Inde,.. Bien qu’ils se soient référés à une grille de questions commune, ils sont très hétérogènes, aussi bien du point de vue de la longueur que du contenu et du style, mais nous avons choisi de conserver leur forme originale. 5 Ces témoignages auraient pu être présentés en ordre chronologique, ce qui ne permettait pas de les situer dans leur contexte et de faire des rapprochements. A l’inverse, on pouvait découper les fragments des différents récits pour les regrouper par région et par période, mais on perdait l’unité des itinéraires individuels. La solution intermédiaire choisie a consisté à conserver les témoignages dans leur unité et à les regrouper dans des chapitres par région en privilégiant celle dans laquelle le volontaire avait eu son principal engagement. Suivant ce principe, le plan du recueil est le suivant : - Le chapitre 1 rappelle les origines du SCI et le rôle de son fondateur. Il pose la question des problèmes auxquels ont pu être confrontés les fondateurs pour la mise en œuvre d’un service civil.. - Le chapitre 2 est centré sur l’Europe, où le re-démarrage et le développement du mouvement se sont produits après la Deuxième Guerre et où l’institution a commencé à se structurer. - Le chapitre 3 porte sur l’Asie et particulièrement l’Inde, où sont allés les premiers volontaires dés 1934 et qui est devenue un centre international important à partir de 1957. - Le chapitre 4 concerne le Maghreb et plus particulièrement l’Algérie, avant et après l’Indépendance. - Le chapitre 5 comporte quelques souvenirs sur l’Afrique occidentale. - Le chapitre 6 reprend de manière transversale les idées et les observations des participants et constitue une sorte de conclusion. La conception et la réalisation de ce travail ont été assurés en étroite collaboration avec Phyllis Sato, qui s’est notamment chargée de retrouver d’anciens volontaires1, de regrouper et de revoir le chapitre sur l’Asie. Je suis reconnaissant à David Palmer et à RL pour leur contribution à la révision de la version anglaise des autres chapitres, et à Arthur Gillette pour sa préface. Je remercie ceux et celles qui ont bien voulu collaborer à ce recueil et attendre patiemment son achèvement. Olivier BERTRAND, décembre 2008 1 La version anglaise comporte quelques contributions supplémentaires, qui n’ont pas été traduites en français. 6 PREFACE ESCLAVES VOLONTAIRES Vous êtes-vous parfois demandé quelle était l’origine de l’expression : «service volontaire » ? Il y a probablement plusieurs réponses possibles. Suivant la plus vraisemblable, mais aussi la plus inattendue étant donné l’usage actuel, elle proviendrait des mots latins voluntas et servus. Si l’on rapproche ces deux mots, il faudrait les traduire par : « faire volontairement le travail d’un esclave » ! Et pour à peu près la même rémunération… Un service non rémunéré a longtemps semblé un comportement étrange (et c‘est parfois encore le cas de parents et de camarades des volontaires, mais aussi des communautés qui les accueillent). Pourtant, dans une perspective historique à long terme, ce n’est pas une aberration. Dans presque toutes les sociétés pré-industrielles, le travail en commun avec une aide mutuelle contribuait à la survie de ces sociétés et plus particulièrement des groupes et individus vulnérables. Jusqu’à un certain point, cette tradition se perpétue ici et là. Dans certaines sociétés africaines par exemple, les adolescents sont responsables de l’entretien des huttes des veuves. Leur récompense ? Savoir qu’ils sont utiles à des voisins qui en ont besoin et la reconnaissance de la communauté acquise pendant cette période de leur vie. On pourrait trouver d’autres exemples en Asie et en Amérique latine et même dans certaines sociétés industrielles On pourrait aussi observer les vendanges dans les exploitations familiales, par exemple en Toscane. On pourrait se demander comment de modestes fermiers ont les moyens de rémunérer la nombreuse main d’œuvre nécessaire pour finir les vendanges à temps ? En fait, il n’y a pas d’échange monétaire : tous partagent le bon repas offert par l’hôte, sachant que chacun a eu ou aura son tour. Suivant cette interprétation, c’est l’industrialisation qui joue le rôle du vilain, avec son système de valeurs de plus en plus fondé sur la monétarisation : « Combien coûte ce vêtement » ? « Comment peut-il se payer cette voiture » ? Avoir plutôt qu’être. Sans parler de l’isolement et de l’anonymat qui résultent fréquemment de l’urbanisation, corrélée avec l’industrialisation. Je ne voudrais pas donner une image excessivement rose des sociétés pré-industrielles dans lesquelles la vie était (est toujours) généralement courte et dure, mais où elle est aussi partagée Comme il apparaît clairement à la lecture des témoignages figurant dans ce recueil, le partage est au coeur de l’expérience collective et individuelle des volontaires du Service Civil International. Depuis le début cette expérience a été originale. Le tout premier chantier du SCI, organisé en 1920 dans le village d’Esnes, près de Verdun, ravagé par la guerre regroupait des volontaires d’origines très variées, y compris deux anciens soldats de l’armée allemande. Les villageois ont trouvé cette équipe étrange, mais, incités par Madame X, ils n’ont pas aimé voir des « ennemis » réparer leurs maisons et leurs routes. Après cinq mois, les volontaires ont reçu un ultimatum : ils pouvaient continuer, à condition de renvoyer les « ennemis ». C’était remettre en cause le premier principe qui avait inspiré cette expérience, de sorte que le chantier s’est terminé prématurément. 7 Pendant très longtemps, le SCI s’est retrouvé sur la frontière qui sépare les principes et la réalité et, comme certaines autres organisations de chantiers, ses volontaires ont souvent suscité plus de surprise que d’indifférence. Comme étudiant près de Boston, à une époque ou le racisme était encore vivant dans différentes régions des Etats-Unis, j’ai souvent participé à des chantiers de week-end dans les quartiers misérables noirs et hispaniques de la banlieue de Roxbury. Je n’oublierai jamais le regard d’incompréhension que j’ai vu dans les yeux d’une mère célibataire portoricaine, quand elle s’est rendu compte que des étudiants blancs de Harvard allaient repeindre son triste logement. Notre récompense? Un premier contact direct avec le ghetto. Ce type d’enrichissement réciproque constitue un progrès par rapport à la philanthropie traditionnelle, selon laquelle les membres bien intégrés de la société tendent une main secourable aux « défavorisés » pour les aider à les rejoindre, sans rien changer. Le SCI n’est pas apparu brusquement comme une innovation totale. Si je ne me trompe, la cuisine aux chantiers de 1920 était assurée par une femme. Mais les stéréotypes sur la répartition des rôles selon le sexe ont été, non sans mal, peu à peu remis en cause. Dans un chantier international, qui construisait les fondations d’une école dans un kolkhoze ukrainien en 1960, beaucoup de volontaires masculins (moi-même compris) ont été impressionnés par la force et l’énergie d’une volontaire de Léningrad qui creusait des tranchées et préparait du mortier. C’était une danseuse professionnelle qui ne mesurait pas plus d’1 mètre 40. Lorsque son tour est venu de faire la cuisine, elle a ri en disant qu’elle était incapable de cuire quoi que ce soit. Je crois qu’elle a fini par faire la vaisselle. Les questions politiques apparaissent souvent dans les pages qui suivent et restent délicates pour le SCI comme pour d’autres organisations de volontaires. Il n’y pas de réponse facile à cette question sensible. L’écrasement du soulèvement de Budapest par les Soviétiques en 1956 (au moment même où commençaient les chantiers de volontaires Est-Ouest début symbolique mais hautement significatif de la volonté de remettre en cause le rideau de fer), et plus tard le printemps de Prague ont posé un dilemme : « Si nous continuons les échanges avec le bloc de l’Est, est-ce que nous donnons un accord tacite ou nous fermons les yeux de façon inadmissible sur la politique de force soviétique. Mais si nous ne continuons pas, ne contribuons nous pas à couper l’un des rares canaux de communication et de coopération entre les sociétés civiles des deux blocs ? Pour la branche française du SCI, un grave cas de conscience s’est posé dans les années 50, avec la brutalité et le racisme non déguisé de la guerre d’Algérie et avec sa propagande insensée. Je me souviens du texte d’une affiche posée sur certains bureaux de poste près de Paris : « L’Armée française, artisan de la fraternité franco-musulmane » ! Le dilemme auquel certains d’entre nous étaient confrontés peut (avec quelque recul) être énoncé schématiquement comme suit : Faut-il préférer une église pleine de pêcheurs ou un monastère presque vide ? Cette question est liée à une autre, qui est évoquée dans les prochains chapitres : dans quelle mesure le SCI pouvait-il chercher une généralisation du volontariat ? Au milieu des années 60, U Thant, Secrétaire général des Nations Unies, déclarait : « J’aimerais voir le jour où tous les jeunes - ainsi que leurs parents et leurs employeurs - considéreront qu’une ou deux années de travail pour la cause du développement dans un pays lointain ou dans une partie défavorisée de leur pays constitueront un 8 élément normal de l’éducation ». Quelle est la frontière à ne pas franchir se demandaient certains d’entre nous ? Autrement dit, jusqu’où le SCI peut il mettre de l’eau dans son vin ? Une fois de plus, il n’y a pas de réponse simple. Mais cela ne m’a jamais préoccupé. Suivant mon expérience l’une des vertus et l’un des bénéfices du travail avec le SCI résultaient du fait d’être régulièrement confronté avec des problèmes ardus, aussi bien sur un plan philosophique que pratique. Cette remise en cause perpétuelle de soi-même et de ses camarades m’a aidé me semble-t-il à rester vigilant. Et c’est sans doute une raison pour laquelle à l’âge de 69 ans, je suis encore un « esclave volontaire ». Autre aspect de la question de la généralisation : récemment, un nouveau type de tourisme international est apparu, parallèlement aux vacances soleil et plage dans le Tiers monde pour les citoyens du Premier monde : le tourisme solidaire. Par exemple à Bali, jusqu’aux récents attentats terroristes sur les lieux fréquentés par les touristes, il n’y avait guère de Balinais autres que les serveurs et les chauffeurs de taxi dans les enclaves touristiques. De manière surprenante, le choc des bombes a suscité une réaction positive : les familles de touristes peuvent passer un week-end à l’intérieur des terres dans de merveilleux paysages, pour participer aux travaux des champs et goûter les spécialités locales qu’ils ont contribué (et appris) à préparer. Pour autant que je sache, je ne pense pas que le SCI ait eu un rôle direct dans cette évolution. Mais plus de 80 ans d’expérience des chantiers de travail volontaire ont pu contribuer à créer une atmosphère favorable à ce genre d’innovation. Arthur GILLETTE (Ses souvenirs figurent au chapitre 2) 9 10

Description:
un charpentier danois volontaire, pendant lequel j'ai eu le temps de lire la Bhagavad Gita et d'étudier l'hindi, nous avons été accueillis à Bombay
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