ISSN 1157-4887 REVOLUTION lENTIFIOUES L'une des plus grandes révolutions du siècle 1 9 m m -^ , T2281-37-32,00F-RD lORS SÉRIE -N°37- FÉV.1997.32F 230PB-10,30FS-PORTUGALCONT850Esc 50Dh-3,800DT-$CAN5.95. éunion,Antilles,Guyane-38F d e s P h a r a o n s SCIENCE & VIE HORS SERIE vous invite à partir en croisière siu* le Nil avec les meilleiu*s spécialistes de l'ancienne Egypte. Revivez les périodes pharaoniques et la constmction des pyramides. Assistez aux cmes du Nil les plus impressionnantes. Retrouvez l'âme du temple de Louxor et du site de Kamak... Partez sur les traces de Ramsès, HOMMES, Toutânkhamon, Khéops et découvrez SCIENCES et les spleiMiqurs d'une civilisation raffinée. | yn TECHNIQUES \ ^ -1 temps HORS La fin des asiles Si l'on retient comme critère d'une révolu limites de ces traitements chimiques, c'est un tion scientifique lefait,qu'après-coup, un bouleversement. largeaccordsecrée pour désignerdece mot une Il vasous peu s'accompagner d'une exigence découverte antérieure, il nefaitpasde doute que nouvelle :celle d'apporter lapreuve objective, lamise au point des premiers médicaments du c'est-à-dire mesurable, de l'efficacité du médica cerveau en fut une. Qui nieraitaujourd'hui qu'ils ment. Lesmoyens d'y parvenir sont les batteries aienttransformé lapratiquepsychiatrique? d'essais contrôlés, introduits dès l'après-guerre Leur invention, au cours des années 1950-1960, dans le monde anglo-saxon. Testée sur un petit a suivi de curieuses trajectoires, casfréquent en nombre de patients, lachlorpromazine fut à la recherche pharmaceutique. Le premier neurolep charnière de deux époques :celle, ancienne, où tique, lachlorpromazine (Largactil), est issu de l'efficacité d'une moléculeétaitvalidée parlaseule « bricolages » chimiques autour de molécules pratique des médecinset celle,nouvelle, où ellele antihistaminiques. Quant au premier anti sera par l'épreuve obligatoire de lastatistique. Ce dépresseur, il est dérivé de médicaments anti passageobligé,quiselon Philippe Pignarre (p.58) tuberculeux... marque la naissance du médicament moderne, Ces molécules sont donc devenues médica entraîne une remiseà platde laclinique. L'applica ments dans un domaine de la médecine où on ne tion des différents tests et la mesure de l'action lesattendait pas, ce quia supposé unensemble réelledes moléculessupposenten effetunesélec d'acteurs opérant letransfert. Al'époque, l'intro tion finede maladesprésentant lesmêmes symp duction d'un nouveau remède n'impliquait pas tômes et l'analyse détaillée de leur évolutionsous encore lamiseen oeuvrede procédures codifiées traitement. Ilen résultera de nouvelles classifica comme aujourd'hui :dansces histoires, des per tions diagnostiques autour desquelles des débats sonnalités «isolées»ont ainsi pujouer des rôles théoriques entre soignants médecins et non décisifs. médecins verront le jour, en fait des enjeux de Unmot résume defaçonschématique l'état de pouvoir. lapsychiatrie avantl'arrivéede lachlorpromazine; Ces tests ne permettent de répondre qu'à des asile. Institués au XIX® siècle, ces établissements questions biendélimitées:parexemple, ces molé rassemblent des malades qui, en l'absence de cules sont-elles efficacesou non ?Dans quelles moyens thérapeutiques, ypassent souvent leur pathologies précises lesont-elles ?Ils ne disent vie. rien de leur action chimique. D'où un troisième Aux lendemains immédiats de laguerre, des effetde changement :l'apparition du laboratoire psychiatresont d'ores et déjàcommencé às'inter de neuropharmacologie. C'est làoù, pour tenter roger sur cet univers clos et plus qu'inquiétant. de comprendre comment agissent ces médica Souvent engagésdans laRésistance,ils ont dure ments pour humains,on traque leur piste dans la ment ressenti le sort réservé aux malades men matière cérébrale des animaux. Deux articles en taux sous l'Occupation- lafamine organisée- et traitent. L'un (p.80) expose lestechniques utili ont analysé lerôle de l'organisation asilaire elle- sées et lesrésultats obtenus. L'autre(p.86)sou même dans cette tragédie. De ces interrogations lève laquestionde lapertinenceet de lalégitimité viendra l'introduction de lapsychothérapie en de l'expérimentation animaledansce domaine. milieu hospitalier, lapremière grande brèche dans Toutescesmolécules et celles quilesont suivies l'ordre institué. La chlorpromazine, ensupprimant ne traitent que lessymptômes des maladiesmen lesétats d'agitation et en restituant au malade la tales. Pour en soigner lescauses, il faudrad'abord possibilité d'une parole avec les autres, consti les connaître. Pour cela, bien d'autres portes tuera ladeuxième. Avecelle,lesportes des asiles devront être ouvertes. Restequequandcellesdes vont s'ouvrir. En dixans lapopulation internée va asiles lefurent, un petit vent de liberté se mità diminuerde moitié et la notion même d'asile tom soufflersur cessombres exils. Al'époque, c'était ber dans les oubliettes. Quelles que soient les une révolution. J-P I 1 9 5 0 - 1 9 LES MÉDICAMEMTS ÉDITO ETAVAMT Le temps de l'asile PARJean Garrabé Président de la fédération française de psychiatrie, Secrétaire général de l'évolution psychiatrique Découvertsdans lesannées 1950, lestranquillisants constituent une révolution LES ACTEURS dans l'univers psychiatrique : grâce à eux, le traitementde chocfera place au dialogue LES RÉSEAUX DE LA DÉCOUVERTE 16 entre patientset médecins. PAR Patricia Chairopoulos et Patrick Jean-Baptiste 1 L'AIR DU TEMPS 23 PAR Françoise Godoc L'HISTOIRE L'ÉTRANGE DÉCOUVERTE DU PREMIER TRANQUILLISANT 34 PAR Patrick Jean-Baptiste ANTIDÉPRESSEURS : LES FIRMES N'Y CROYAIENT PAS 44 PAR LAURE SCHALCHLI LA FIOLE OUBLIÉE DE LA SERENITE 52 PAR LAURE SCHALCHLI Photosdecouverture:explorerarchives-alfredpasieka/spl/cosmos PRIXNORMALD'ABONNEMENT AUXCAHIERSDESCIENCE&VIE PANORAMA(1 AN):12NUMEROS+ 6CAHIERSS&VIE; 413FF MAXIPANORAMA(1 AN):12NUMEROS+ 4 HORSSERIE+6 CAHIERSS&VIE:488FF CANADAetU.S.A, PERIODICAINC.CP4440UTRE- DU CERVEAU MONT,Québec,CANADAH2V4R6;SUISSE, NAVILLECasePostale12H,GENEVE I-SUISSE; ENBELGIQUE,PRESS-ABONNEMENTS Avenuedes Volontaires103-BTE 11/12 H60BRUXELLES TARIFSETAUTRESPAYSNOUSCONSULTER. PUBLIEPAREXCELSIORPUBLICATIONSS.A. 1,RUEDUCOLONELPIERREAVIA75503PARIS. FOMDATIOM CEDEX15-TEL:01.46.48.48.48 EXCELSIORPUBLICATIONSS.A.CAPITAL L'INVENTION DU MÉDICAMENT MODERNE 58 SOCIAL:11100000F-DUREE99ANS PRINCIPAUXASSOCIES:YVELINEDUPUY, PAULDUPUY. PAR Philippe Pignarre Président de l'Institut Synthélabo pour le progrès DIRECTIONETADMINISTRATION: PRESIDENT-DIRECTEURGENERAL:PAULDUPUY, DE LA CONNAISSANCE, CHARGÉ D'ENSEIGNEMENT À DIRECTEURGENERAL:JEAN-PIERREBEAUVALET, DIRECTEURGENERALADJOINT:FRANÇOISFAHYS, L'UNIVERSITÉ PARIS VIII DIRECTEURFINANCIER:JACQUESBEHAR,DIRECTEUR COMMERCIALPUBLICITE:GILLESBECDELIEVRE, DIRECTEURMARKETINGETCOMMERCIAL: La controverse des essais cliniques 66 MARIE-HELENEARBUS,DIRECTEURSMARKETINGET COMMERCIALADJOINTS:JEAN-CHARLESGUERAULTET PAR Pierre Pichot PATRICK-ALEXANDRESARRADEIL,DIRECTEURDESETUDES: ROGERGOLDBERGER,DIRECTEURDELA Professeur honoraire de psychiatrie, Université FABRICATION:PASCALREMY, Paris V et membre de l'académie nationale de médecine COMITEDEREDACTION:PHILIPPECOUSIN, BRUNOLATOUR,ANTOINEPICON,MICHELSERRES, EFFET DE CHAMGEMEMT ISABELLESTENGERS. REDACTION:JEAN-PIERREICIKOVICS(REDACTEUR Paroles ou molécules : un faux débat 74 ENCHEF),ANNELEFEVRE(REDACTRICEENCHEF ADJOINTE],PATRICIACHAIROPOULOS,ALICEROLLAND, CLAUDEREYRAUD(RÉDACTEURS), PAR Philippe Pignarre NAJATNEHME(SECRETAIREDEREDACTION), ALINEHOUILLON(SECRETAIRE), STEPHANIEDEMAREUIL(ICONOGRAPHE), La naissance du laboratoire DENISMAIARTRE(H'MAQUETTISTE), JEAN-LOUISBOUSSANGE(H'MAQUETTISTE), DE NEUROBIOLOGIE 80 MONIQUEVOGT(SERVICEDESLECTEURS), PAR Dominique Chouchan SERVICESCOMMERCIAUX;RELATIONSEXTERIEURES: MICHELEHILLINGASSISTEEDEBLANDINEDEVRIENDT, ABONNEMENTS:PATRICKSARRADEIL,COMMANDES La cruauté de la preuve 86 DANCIENSNUMEROSETRELIURES:CHANTALPOIRIER TEL:46.48.47.18,RELATIONSCLIENTELESABONNES: PAR ISABELLE STENGERS PARTELEPHONE(1)46.48.47.08OU47.11, Professeur en philosophie des sciences, PARCOURRIER:SERVICEDESABONNEMENTS: 1RUEDUCOLONELPIERREAVIA75503PARISCEDEX15, Université libre de Bruxelles CHEFDEPRODUITMARKETING:CAPUCINEJAHAN TEL.:01.46.48.47.30;VENTEAUNUMERO:JEAN- CHARLESGUERAULT,ASSISTÉDECATHERINELOUISTÉL: EMQUETES ETACTUAEITE 01.46.48.47.40;REASSORTSETMODIFICATIONS:TER MINALE91 TELVERT:0800.43.42.08(RESERVEAUXDEPOSITAIRES LES VOIES DU FUTUR 90 DEPRESSE).PUBLICITE:VERONIQUEMOULINEXCELSIOR- PUBLICITE,INTERDECO27,23,RUEDEBAUDIN-92300 PAR Alain Noël LEVALLOIS-PERRETTEL:01.41.34.80.00 DJRECTEURDELAPUBLICATION;PAULDUPUY-DEPOT Actualité de l'histoire des sciences LEGAL; N°84007- N° DECOMMISSION PARITAIRE: S7284DU 15DECEMBRE 1975PHOTOGRAVURE;FLASH IMAGE-IMPRESSION:IMPRIMERIESEREGNI, MILAN- ET DES TECHNIQUES 94 PRINTEDIN ITALY Un tirage LIMITE pour une réédition originale d'une valeur ILLIMITÉE... 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Le temps d e l ' a s i l e Nul ne peut être détenu si ce n'est dans les formes prescrites par la loi. En 1838, la France vote sa pre mière loi d'assistance aux malades. Et déjà, on se soucie des dépenses qu'engendrera la création d'établis sements spécialisés dans le traitement des maladies mentales. Par Jean Garrabé . - On nepeutdécrirel'étatde frontemententredeuxcourantsdepen l'assistanceauxmalades sée :les«organicistes»et les«psycho- mentauxenFranceavant dynamistes ». Lespremiers visent àre la guerre, centrée avant lier directementlessymptômes obser toutsur l'institutionasilaire,sansrap vés parlacliniquedes maladies men pelerlecontextehistoriquedel'époque talesàdeslésionsdel'organecérébral. et, en particulier, l'état des connais Les seconds sont partisans de l'ap V (cid:127) sances scientifiquessurlapathologie proche qui privilégiel'étude de ces mentale. signes du point de vuedu sens qu'ils Unfait marquel'histoire de la psy prennent par rapport aux altérations chiatrie française de l'entre-deux- dufonctionnement psychique. guerres:larupturedudialogueavecles Pourles psychodynamistes,surtout écoles de langueallemande.L'intense enFrance,lapsychopathologie- analy échange d'idées qui, au tournant du se des perturbationsdes fonctions psy siècle, apermisl'édificationde lapsy chiquesobservéesdans les différentes chopathologiemoderne, ne se retrou entitéscliniques- permetàlafoisde veraplus. définircelles-cicommeautantdemala Departet d'autre du Rhin, lascène diesmentales,sansqu'ilsoitnécessaire psychiatriqueestd'ailleursunlieud'af deles rattacheràunelésioncérébrale. Lesasilesontconnudespensionnaires célèbres.AntoninArtaudfutinternéà Ville-Évrard(Neuilly-sur-Marne),puisà Rodezsousl'Occupation.(Autoportrait) et de mettre en évidence les méca nismesdelapsychologienormale. Lesorganicistes parurentl'emporter après qu'Antoine-LaurentBayle(1799- 1858)aitétabli, en 1822,que certaines démences avec paralysieprogressive étaientdues à unearachnoïditechro nique. Lanaturesyphilitiquede cette atteinte, elle, ne fut définitivementad mise qu'en 1913.Après 25ans de re cherches, NoguchiHideyo(1876-1928) démontraeneffetlaprésencedu trepo- nemapallidum dans lecerveaude ces « paralytiques généraux ». Qu'un troublementalcaractéristique,ledélire mégalomaniaque, aitpuêtre provoqué parunprocessus infectieux,celuidela neurosyphilistertiaire,aprofondément m marquélesaliénistesdel'époque. D'au tant que Julius Wagner von Jauregg (1857-1940)allait àson tour prouver que cetteméningo-encéphalitepouvait être traitéepar malariathérapie. Cette dernièreconsistaità inoculerauxma lades atteintsdeparalysiegénéraleune formebénignedepaludisme. Cettedé K couverteluivalut leprixNobelde mé decineen1927.Unesourceatténuéede plasmodiumvivaxfutconservéeàParis jusque dans lesannées 50.L'emploide lapénicilline ayantquasimentfaitdis paraîtrelesformestertiaires desyphi lis,ce premiertraitement biologique d'une maladie mentalefut alors aban donné tandis que disparaissaient les derniers «paralytiques généraux»qui peuplaientjusque-làengrandnombre lesasiles. Autredomaineoù lecourantorgani- £lkât}U cistes'estaussidistingué;celuidesdé mences dites préséniles. Dès 1906, AloïsAlzheimer (1864-1915)adécrit l'anatomopathologie, cettefoismicro scopique, de lamaladieà laquelleon donnerason nom,en 1910.Unpeu plus tard, dans les années 20,Hans Gerhard Creutzfeld(1885-1964) etAllonsMaria Jakob(1884^1931)décrivaientl'histolo giedecellequiunitleursdeuxnoms.El len'atteindralanotoriété médiatique a-t que trois quarts de siècle plus tard, // X" lorsquese poseral'énigme de latrans- 7 Le temps de l'asile missionà l'hommedela«maladiedela ment restreint. L'état de ceuxqui ont ce n'est qu'en 1926qu'aétéfondée la vachefolle»etque legrand public en survécu,auprixdeséquelles neuropsy Société psychanalytiquede Paris. Ses tendraparler,pour lapremièrefois,des chiquesimportanteslescondamnantà premiers membres étaient des prati mystérieuxprions. unevieasilaire,afrappé nombre decli ciensrelativement marginauxpar rap Enfin,en Allemagnecette Gehirnpa- niciensdel'époque.Cesséquelles pré portàlapsychiatrieacadémique.Dans thologie,établissantunliendirectentre sentaient des similitudes avec des notrepays, les milieuxartistiques- en des états psychopathologiques et des symptômes,en particulierpsychomo particulierles surréalistes- accueilli lésions cérébrales précises, fut aussi teurs, observésetdécrits pendantlase rent favorablement la psychanalyse. développéeaprès laGrandeGuerrepar conde moitiéduXDC^sièclepardesmé Notons toutefois que plusieurs écri KarlKleist(1879-1967),àpartirdel'étu decins français - Bénédict-Augustin vains de cettemouvance étaientdes de des troubles mentauxdont souf Morel(1809-1873), parlait dedémence médecins, initiésàla psychiatriemili fraientlesancienscombattantsblessés précoce- ou prussiens- LudwigKahl- taire lorsde la GrandeGuerre, André au cerveauet qui pouvaientêtreratta baum (1828-1899)et Edward Hecker Breton (1896-1966) et Louis Aragon chés à ladestruction d'aires exacte (1843-1900),parlaient,eux,d'hébéphré- (1897-1982)parexemple. mentlocaliséesducortexcérébral. nie et de catatonie. Emil Kraepelin C'est peut-êtreen fréquentant ces (1856-1926)rassemblaces étatsenune cerclesartistiques que Jacques Lacan ÉPIDÉMIES seule entité- ladementiapraecox. 11 (1901-1981) connut les théories de MEURTRIÈRES considéraitqu'ils'agissaitlàd'uneseu Freud. 11s'yestentoutcas référé dans EnFrance,MauriceDide(1873-1944) leet même maladiesans doute due à sathèsedemédecine.Delapsychosepa et PaulGuiraud (1882-1974)- dont la une auto-intoxication par un produit ranoïaquedanssesrapportsaveclaper Psychiatriedumédecinpraticien, (1922) d'originesexuelle.Maisen1911,lepsy sonnalité, soutenueen 1932,et consa constitueunvéritable bréviairede la chiatresuisse-allemandEugenBleuler crée àl'étude del'unedesgrandes psy médecine mentalede cette époque- (1857-1939) et ses élèves, notamment chosesisoléesparKraepelin®. ontconsacréune large place àce cha Carl-GustavJung(1875-1961), utilisant Lapsychanalyse avait cependant pitredelapathologie,celuidestroubles lapsychanalysenaissantedeSigmund déjàreçu lacautionacadémiqued'Hen mentauxdusà desatteintescérébrales Freud (1856-1939), proposèrent une ri Claude (1869-1945), titulaire de la histologiquement identifiées. L'un et conceptionradicalementdifférentede prestigieusechairede «cliniquedes l'autreontd'ailleurscontribuéà l'enri- ce qui constituait,poureux, un groupe MaladiesMentalesetdel'Encéphale»à cbir.Commelaplupartdesaliénistesde de psychoses, laschizophrénie. Parmi Sainte-Anne. Dès 1923,ilavaiten effet leurtemps,DideetGuiraudontétémar lessymptômescommunsàce groupe, confiécertaines fonctions auxfuturs qués par lesséquellesobservées chez deuxétaientconsidéréscommefonda fondateurs de laSociétépsychanaly lessurvivants de l'encéphaliteléthar mentaux;ladissociationoulascission tiquede Paris. Maisiln'y avaitavant- giquedevonEconomo. Cette maladie delaviepsychique,quiexpliquelenéo guerreen Francequ'un faible nombre mystérieuse,sans douted'origine vira logismechoisipourdésignercettenou de psychanalystes formés. C'est pour le,afrappél'Europede1917à1920. On velle maladie,et l'autisme, c'est-à-dire quoi,peu de maladesont pu bénéficier aalors maldifférencié cetteépidémie le repliementsursoi-même de lavie d'unecure analytiquepresqueexclusi decelledela«grippeespagnole »quia psychiqueavecpertedecontactavecla vement endehors du systèmed'assis sévi presquesimultanément.Ellesont, réalitéextérieure.Ensebasantsurcet tance publique. EtJacques Lacan, qui à elles deux, fait plus de morts en tenotion,LéoKanner(1894-1981)adé futpourtantlechefdeclinique d'Henri FrancequelaGrandeGuerre.Curieuse crit,en1943,l'autismeinfantile,syndro Claude, ne se reconnut qu'un seul ment,cettemaladiefut ensuiteoubliée me ou maladie encore ignorée de la maîtreenpsychiatrie,GaétanGatiande - l'esprithumain répugneàsesouvenir communautéscientifiqueinternationa Clérambault(1872-1934). qu'il yades maladies mortelles, des ledansl'entre-deux-guerres. Lacarrièredecetaliénistes'estentiè épidémies qui déciment l'humanité. Ces deuxnouveautés«allemandes », rement déroulée, de 1905jusqu'àson C'estleneurologueOlivierSacksquien lapsychanalysede Freud et laschizo suicideen 1934,àl'Infirmerie spéciale arappelélesouvenir.Dansunrécit,inti phréniedeBleuleront eu bien du malà de la préfecturede Police. Installée tuléAwakening, iladécritleréveil, grâ pénétrer en France entre les deux dans l'une des tours de laConciergerie ce au traitement par L-dopa, de ma guerres. 1-Cerécitad'ailleursinspirélefilmduréalisateurPerv ladessouffrantde lointainesséquelles Bienquel'ouvraged'Emmanuel Régis nyMarshall,L'éveil. neuropsychiques de cetteencéphalite (1855-1918) et AngeloHesnard (1886- 2-CettethèsepsychiatriqueinspireraletextedeSalva dorDali(1904-1989), Interprétationparanoïa-critique léthargiqueG). 1969),LapsychoanalysedesNévroseset del'imageabsédantedel'Angelusde"Millet",publié Le nombredesurvivantsfut relative desPsychoses,aitétéprésentédès 1914, danslen°1delarevueMinotaureen1933. 8