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15.10.5 Effets sur les animaux de laboratoire et dans les épreuves in vitro PDF

361 Pages·2017·6.56 MB·French
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15 PESTICIDES Comme la plupart des espèces, l'homme convertit une partie du DDT en DDE, qui s'accumule encore plus facilement que le DDT. On peut également trouver dans les tissus une petite quantité de DDD, qui est un intermédiaire dans la formation du principal produit d'excrétion, à savoir l'acide 2,2-bis( 4- chlorophényl)-éthanoïque (DDA). Quelques autres métabolites ont été détectés chez des animaux de laboratoire, mais pas chez l'homme. Le DDT technique est excrété plus rapidement et s'accumule moins facilement que le p,p'-DDT, car il contient 15 à 20% d'o,p'-DDT (4). 15.10.5 Effets sur les animaux de laboratoire et dans les épreuves in vitro Exposition aiguë La toxicité aiguë du DDT est élevée pour les insectes (DL de 14 mg/kg de poids 50 corporel) et plus faible pour les mammifères (DL par voie orale: 150-400 mg/ 50 kg de poids corporel). L'intoxication aiguë provoque des symptômes caractéristiques d'une atteinte du système nerveux central et la mort est généralement due à un arrêt respiratoire. De fortes doses de DDT provoquent une nécrose focale des cellules hépatiques chez différentes espèces (3). Exposition à long terme Des études à long terme sur la toxicité orale du DDT ont été effectuées chez le rat, la souris, le hamster, le chien et le singe. Le foie est l'un des principaux organes cibles et les effets hépatiques vont d'une augmentation du poids de cet organe à la nécrose cellulaire. La DSEIO concernant les effets hépatiques a été évaluée à 32 mg/kg de poids corporel par jour pendant 78 semaines chez le rat et à environ 10 mg/kg de poids corporel par jour chez le singe rhésus pour une administration s'étendant sur 3,5 à 7,5 années (3). L'exposition à long terme au DDT est également associée à des effets sur le système nerveux central, notamment des tremblements et une hyperactivité. Des symptômes nerveux sont apparus chez le rat à la dose de 20 mg/kg de poids corporel par jour, tandis que des hamsters n'ont présenté aucun signe clinique de neurotoxicité à des doses allant jusqu'à 40 mg/kg de poids corporel par jour pendant toute leur vie (3, 9). Toxicité pour la reproduction, embryotoxicité et tératogénicité Des doses de DDT allant jusqu'à 200mg/kg de nourriture, qui n'ont provoqué aucun signe d'intoxication chez le rat ou la souris, n'ont eu aucun effet défavorable sur la fécondité, la gestation, la viabilité et la lactation, ni sur la santé de la progéniture. Aucun effet sur la reproduction n'a été noté chez des chiens qui avaient reçu une dose de 10 mg/kg de poids corporel par jour, ce qui correspond approximativement à 500 mg/kg de nourriture pour cette espèce (4 ). 691 DIRECTIVES DE QUALITÉ POUR L'EAU DE BOISSON Le DDT a été considéré comme une cause possible d'avortement chez les vaches laitières en raison de ses propriétés œstrogènes, mais une telle relation n'a jamais été démontrée. Exception faite des propriétés faiblement œstrogènes de l'o,p'-DDT, les effets endocriniens du DDT et de ses analogues se limitent aux glandes surrénales; on considère même actuellement que ces effets résultent essentiellement d'une induction d'enzymes microsomales dans le foie (4). Aucun effet tératogène n'a été observé dans des études de reproduction qui ont porté sur plusieurs générations d'animaux de différentes espèces (4). Mutagénicité et effets apparentés Dans la plupart des études, le DDT n'a induit aucun effet génotoxique dans des systèmes cellulaires de rongeurs ou humains. Il n'a pas eu non plus d'effet mutagène sur des champignons ou des bactéries (3). Cancérogénicité Le DDT provoque une augmentation du nombre de tumeurs du foie chez la souris. Toutefois, la sensibilité de la souris à cet effet peut être la conséquence de différences importantes dans le métabolisme du DDT et dans l'activité des cancérogènes chimiques chez cette espèce. La souris forme davantage de DDE que l'homme et d'autres espèces; par contre, l'homme forme davantage de DDA, qui est un métabolite polaire. En fait, le DDE a été considéré comme le métabolite responsable de la cancérogénicité chez la souris (9). Des rats Parton Wistar des deux sexes ont été nourris pendant toute leur vie avec des aliments contenant 125, 250 ou 500 mg/kg de DDT. Aucun effet défavorable n'a été observé sur le gain pondéral, la croissance ou le taux de survie. L'étude a révélé une légère augmentation de l'incidence des hépatomes chez les femelles, mais seulement aux deux doses les plus élevées; la dose la plus faible n'a eu aucun effet et il n'y a eu aucune augmentation de l'incidence des cancers chez les mâles à quelque dose que ce soit. Aucune forme de métastase n'a été observée. La JMPR a conclu que la dose de 125 mg/kg, correspondant à 6,25 mg/kg de poids corporel par jour, constituait la DSEIO pour la tumorigénèse chez le rat (9). 15.10.6 Effets chez l'homme Les symptômes suivants ont été notés à la suite d'intoxications aiguës par le DDT: nausées, vomissements, parestésie, étourdissements, ataxie, confusion, tremblements et, dans les cas les plus graves, convulsions (3). Aucun effet défavorable n'a été constaté chez des travailleurs exposés de façon répétée pendant 25 ans à une dose moyenne de 0,25 mg/kg de poids corporel par jour; cette dose peut être considérée comme la dose sans effet chez l'homme (9). Les observations épidémiologiques chez l'homme n'ont pas apporté la preuve 692 15. PESTICIDES formelle que le DDT ait des effets sur la reproduction ou des propriétés tératogènes. Toutes les études épidémiologiques montrent que le DDT n'est pas cancérogène (9). 15. 10.7 Valeur guide Le CIRC a conclu que les preuves de cancérogénicité du DDT étaient insuffisantes chez l'homme et suffisantes chez l'animal de laboratoire, ce qui l'a conduit à classer cette substance dans le groupe 2B (3). Se fondant sur des DSEIO de 6,25 mg/kg de poids corporel par jour chez le rat, 10 mg/kg de poids corporel par jour chez le singe et 0,25 mg/kg de poids corporel par jour chez l'homme, la JMPR a recommandé une DJA de 0,02 mg/kg de poids corporel (9). Chez l'adulte, cette DJA offre un facteur de sécurité de 500 par rapport à la DSEIO de 10 mg/kg de poids de corporel établie chez le singe. Elle a été utilisée pour calculer la valeur guide. Etant donné que les nourrissons et les enfants peuvent être exposés à des quantités proportionnellement plus importantes de produits chimiques par kg de poids corporel et qu'il existe un risque de bioaccumulation du DDT, la valeur guide a été calculée pour un enfant de 10kg buvant 1 litre d'eau par jour. En outre, 1o /o de la DJA a été attribué à l'eau de boisson parce qu'en dehors de l'eau, il existe d'autres sources importantes d'exposition au DDT. On a ainsi obtenu une valeur guide de 2J..Lg!litre pour le DDT et ses métabolites dans l'eau de boisson. Cette valeur guide est supérieure à la solubilité du DDT dans l'eau, qui est de 1J..Lgllitre. Toutefois, les particules présentes en petites quantités dans l'eau de boisson peuvent adsorber une partie du DDT, de sorte que les 2J.lg/litre pourraient être atteints dans certaines circonstances. Il faut souligner que, comme pour tous les pesticides, la valeur guide recommandée pour le DDT dans l'eau de boisson est établie de façon à protéger la santé humaine; elle ne convient pas nécessairement pour protéger l'environnement ou la vie aquatique. Les avantages présentés par l'utilisation du DDT dans la lutte contre le paludisme et d'autres programmes de lutte ami vectorielle dépassent de loin les risques pour la santé qu'entraîne sa présence dans l'eau de boisson. Bibliographie 1. DDT and its derivatives-environmental aspects. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 1989 (Critères d'hygiène de l'environnement, N° 83). 2. Zoeteman BCJ. Sensory assessment of water qua!ity. Oxford, Pergamon Press, 1980. 3. Centre international de Recherche sur le Cancer. Occupational exposures in insecticide application, and some pesticides. Lyon, 1991:179-249 (Monographies du CIRC sur l'évaluation des risques de cancérogénicité pour l'homme, Volume 53). 693 DIRECTIVES DE QUALITÉ POUR L'EAU DE BOISSON 4. DDT et dérivés. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 1979 (Critères d'hygiène de l'environnement, N° 9). 5. Meybeck M, Chapman D, Helmer R, eds. Global ji·eshwater quality: WHO/UNEF Global Environrnent Monitoring System. Oxford, Alden Press, 1989. 6. Galal-Gorchev H. Dietary intake of pesticide residues, cadmium, mercury, and lead. Food additives and contaminants, 1991, 8:793-806. 7. Abdel-Gawaad AA, Shams El Dine A. Insecticide residues in total diet samples. journal of the Egyptian Society ofToxicology, 1989, 4:79-89. 8. Programme des Nations Unies pour l'environnement. Assessment ofchemica! colltami nants in food: Global Environment Monitoring System. Nairobi, 1988. 9. Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture. Pesticide resi dues in food- 1984 el'aluations. Rome, 1985 (Réunion conjointe PAO/OMS sur les résidus de pesticides: PAO Plant Production and Protection Paper 67). 15.11 1 ,2-Dibromo-3-chloropropane 15.11.1 Description générale Identité No CAS: 96-12-8 Formule moléculaire: C H Br Cl 5 5 2 Propriétés physicochimiques (1 )1 Etat physique liquide Point d'ébullition 196°C Tension de vapeur 0,1 kPa à 21 °C Solubilité dans l'eau 1230mg/litre Log du coefficient de partage octanol-eau 2,43 Propriétés organoleptiques Le seuil de détection olfactive et gustative du 1,2-dibromo-3-chloropropane (DBCP) dans l'eau est de 0,01 mg/litre (1). Principales utilisations Le DBCP est utilisé comme fumigant nématocide (1). 1 Facteur de conversion dans l'air: 1 ppm = 9,67 mg/m3. 694 15 PESTICIDES Destinée dans l'environnement Le DBCP présent dans les eaux de surface devrait se volatiliser rapidement. Il peut persister dans le sol pendant plus de 2 ans. Il est mobile dans le sol et peut migrer vers les eaux souterraines (1). 15.11.2 Méthodes d'analyse Le DBCP peut être dosé par la méthode de chromatographie en phase gazeuse avec purge et piégeage utilisée pour le dosage des organohalogénures volatils dans l'eau de boisson (2). Cette méthode est applicable à des concentrations de DBCP comprises entre 0,03 et 1500 J..lg!litre. L'identification du DBCP peut être confirmée par spectrométrie de masse (limite de détection: 0,2J..lg/litre). Si l'on utilise un détecteur à capture d'électrons, la limite de détection de la méthode de chromatographie en phase gazeuse peut descendre à 0,02J..lg/litre (3). 15.11.3 Concentration dans l'environnement et exposition humaine Air Le DBCP est un contaminant mineur de l'air (1). Eau De faibles concentrations de DBCP (quelques J..lg/litre) ont été trouvées dans des puits de forage à proximité d'endroits où il avait été utilisé au cours des deux années précédentes. Des concentrations allant jusqu'à 20 J..lg/litre ont été mesurées dans des puits dont l'eau n'était pas utilisée pour la consommation humaine (1). Aliments Le DBCP a été identifié dans des légumes cultivés sur des sols traités avec ce composé (1). 15.11.4 Cinétique et métabolisme chez les animaux de laboratoire et chez l'homme Les études d'excrétion montrent que le DBCP doit être facilement absorbé par voie orale. Il se retrouve principalement dans le foie et les reins (4). Il semble qu'il puisse également traverser la barrière placentaire (5). Les voies métaboliques du DBCP font probablement intervenir l'épihalohydrine, d'autres époxydes réactifs ou la 2-bromoacroléine comme intermédiaires. Les principaux métabolites urinaires chez le rat sont des conjugués 695 DIRECTIVES DE QUALITÉ POUR L'EAU DE BOISSON de l'acide mercapturique, l'acide P-chlorolactique, l'acide P-bromolactique et l'acide 2-bromoacrylique (1). La plus grande partie du DBCP est excrétée dans l'urine et les fèces; des quantités plus faibles sont excrétées dans l'air expiré. L'urine est la principale voie d'élimination des métabolites (6). 15.11.5 Effets sur les animaux de laboratoire et dans les épreuves in vitro Exposition aiguë On a signalé des DL de 170, 410 et 440 mg/kg de poids corporel 50 respectivement chez le rat, la souris et le lapin, à la suite d'une exposition aiguë par voie orale (1). Exposition à court terme Chez des rats nourris pendant 90 jours avec des aliments contenant du DBCP, on a constaté une augmentation du poids des reins à la dose de 2 mg/kg de poids corporel par jour, une réduction du gain pondéral à 15 mg/kg, une augmentation du poids du foie à 45 mg/kg et une faiblesse musculaire accompagnée d'une augmentation de la mortalité à 135 mg/kg. La DSEIO a été évaluée à 0,5 mg/kg de poids corporel par jour (7). Des rats Sprague-Dawley ont reçu pendant 64 jours de l'eau de boisson contenant 0, 5, 50, 100 ou 200 mg/litre de DBCP (soit approximativement 0, 0,4, 3,2, 5,2 ou 9,4mg/kg de poids corporel). Aux deux doses les plus élevées, on a noté des lésions rénales, une augmentation des taux de protéines et de glucose et une augmentation de la densité de l'urine (8). Exposition à long terme Dans une étude de toxicité chronique au cours de laquelle des rats et des souris ont été gavés avec du DBCP, une augmentation de la mortalité liée à la dose et une incidence élevée de cas de néphropathie tubulaire toxique ont été signalées pour des doses moyennes pondérées en fonction du temps de 78,6-149,3 mg/kg de poids corporel par jour chez la souris et de 10,7 et 20,7 mg/kg de poids corporel par jour chez le rat (9). Des rats Charles River CD ont été nourris pendant toute leur vie avec des aliments contenant l'équivalent de 0, 0,2, 0,7 ou 2 mg de DBCP par kg de poids corporel par jour. On a noté des lésions rénales chez les femelles et une réduction du poids corporel et des modifications du poids des organes chez les mâles à la dose la plus élevée (1 0). Toxicité pour la reproduction, embryotoxicité et tératogénicité Dans une étude au cours de laquelle des lapins mâles de Hollande (6 par groupe) ont reçu, 5 jours par semaine pendant 10 semaines, de l'eau de boisson contenant 696 15. PESTICIDES du DBCP à la dose de 0, 0,9, 1,9, 3,7, 7,5 ou 15mg/kg de poids corporel, on a observé une diminution du poids des testicules et de la production de spermatozoïdes ainsi qu'une augmentation de la production d'hormone folliculo stimulante à 15 mg/kg, une diminution du diamètre moyen des tubules séminifères à 7,5 mg/kg et des anomalies de la morphologie des spermatozoïdes à 1,9mg/kg. La DSEIO a été évaluée à 0,9mg/kg de poids corporel (11, 12). Des doses de DBCP de 0,02, 0,2, 2 ou 20 mg/kg de poids corporel par jour ont été ajoutées à l'eau de boisson de rats Sprague-Dawley des deux sexes pendant 60 jours avant l'accouplement, puis pendant la période d'accouplement, la gesta tion et les 5 premiers jours de la lactation. La dose la plus élevée a provoqué une réduction du poids des fœtus, du poids des petits et de la consommation d'eau et de nourriture (13). L'administration de DBCP à la dose de 0, 25, 50 ou 100 mg/kg de poids corporel à des souris CD-1 des deux sexes par gavage avec de l'huile de maïs pendant 7 jours avant l'accouplement, puis pendant une période de cohabitation de 98 jours et une période de ségrégation de 21 jours, a été sans effet sur la reproduction à la génération F0; toutefois, une dose de 100 mg/kg de poids corporel administrée à la progéniture de la génération F a provoqué une 1 réduction du poids des organes (14). Des rats Sprague-Dawley mâles ont été gavés avec de l'huile de maïs contenant du DBCP à la dose de 0, 0,9, 1,9, 3,7, 7,5 ou 15mg/kg de poids corporel pendant 77 jours et ont été accouplés du 65e au 71 e jour avec des femelles non traitées; une réduction du poids corporel et du poids des testicules a été observée à la dose de 3,7 mg/kg, mais pas à 7,5 mg/kg. La production journalière de spermatozoïdes a été nettement plus faible chez les témoins gavés avec de l'huile de maïs ne contenant pas de DBCP que chez les témoins non gavés (15). Aucun effet tératogène n'a été constaté sur les fœtus de rattes Wistar gavées avec du DBCP à la dose de 12,5, 25 ou 50 mg/kg de poids corporel par jour du 6e au 15< jour de la gestation (5). La dose de 50 mg/kg a été fatale aux embryons et les doses de 25 et 50 mg/kg ont provoqué une perte de poids chez les mères. Mutagénicité et effets apparentés Le DBCP de qualité technique s'est révélé mutagène sur les souches TA1535, TA1530, TAlOO et TA98 de Salmonella typhimurium ainsi que sur Escherichia coli, avec et sans activation métabolique (16-21). Les résultats ont été négatifs avecles souches A-98, TA1537 et TA1538 de S. typhimurium (16, 19, 20). Le test de mutation létale récessive, un test de recombinaison génétique et un test de rupture des chromosomes chez Drosophila melanogaster ont donné des résultats positifs (22-24). Les résultats du test de létalité dominante ont été positifs chez le rat (25), mais négatifs chez la souris (26). Des résultats positifs ont été obtenus dans un test d'échange entre chromatides sœurs dans des cultures de cellules de hamster chinois, dans une étude in vivo des aberrations chromosomiques chez le 697 DIRECTIVES DE QUALITÉ POUR L'EAU DE BOISSON rat et dans un essai de synthèse non programmé de l'ADN effectué sur des cellules germinales de souris prépubères traitées in vivo (26-28). Le test de locus spécifique chez la souris a donné des résultats négatifs (29). Cancérogénicité Dans une étude de cancérogénicité chronique au cours de laquelle des rats Osborne-Mendel ont été gavés avec des doses moyennes pondérées en fonction du temps de 10,7 et 20,7 mg/kg de poids corporel par jour, on a observé une augmentation hautement significative et liée à la dose de l'incidence des carcinomes spinocellulaires de l'estomac antérieur chez les deux sexes et des adénocarcinomes mammaires chez les femelles. Une augmentation significative et liée à la dose de l'incidence des carcinomes spinocellulaires de l'estomac antérieur a également été observée chez des souris B6C3F des deux sexes pour des doses 1 moyennes pondérées en fonction du temps de 78,6-149,3mg/kg de poids corporel par jour (9). Dans une étude de cancérogénicité chronique menée sur des rats Charles River, la dose la plus élevée (2,0 mg/kg de poids corporel par jour, incorporés aux aliments) a provoqué une augmentation significative de l'incidence des carcinomes des tubules rénaux et des carcinomes spinocellulaires de l'estomac chez les deux sexes. Une exposition de 104 semaines au DBCP a également provoqué une augmentation des tumeurs hépatiques chez des rats mâles (JO). Dans une étude d'inhalation chronique, des doses de DBCP de 5,8 ou 29 mg/m3, administrées 6 heures par jour, 5 jours par semaine, ont provoqué une augmentation liée à la dose de l'incidence des tumeurs des cavités nasales chez des rats F344 et des souris B6C3F des deux sexes. Chez les souris, il y a eu 1 également augmentation liée au traitement de l'incidence des tumeurs pulmonaires (30). Dans un essai sur des souris Han/1 CR Swiss, le D BCP s'est comporté comme un initiateur de tumeurs cutanées, mais non comme un cancérogène proprement dit (31). 15.11.6 Effets chez l'homme Une réduction réversible de la spermatogenèse a été signalée chez des ouvriers de l'industrie chimique et des travailleurs agricoles exposés au DBCP (1). Une étude de suivi menée sur des travailleurs exposés a fait état d'une possibilité de destruc tion permanente de l'épithélium germinal (32). Chez des hommes présentant un arrêt de la spermatogenèse à la suite d'une exposition professionnelle au DBCP, on n'a constaté aucune aberration chromosomique et il n'y a pas eu augmentation du nombre d'avortements ni de malformations dans leur descendance (33). Une étude épidémiologique sur la relation entre la contamination de l'eau de boisson par le DBCP et les effets sur la reproduction (taux de natalité, poids à la naissance, défauts congénitaux) a donné des résultats négatifs (34). Environ 98% des 45 914 698 15 PESTICIDES mères sur lesquelles a porté l'étude avaient été exposés à moins de 3jlgllitre de DBCP. Aucune association n'a été constatée entre la contamination de l'eau de boisson par le DBCP (concentration moyenne: 0,004-5,8jlgllitre) et l'incidence des cancers gastriques et des leucémies (35); dans 14% des localités concernées, la contamination était supérieure à ljlgllitre. Ces résultats diffèrent de ceux d'une étude antérieure analogue qui faisait état d'une association possible entre la contamination de l'eau de boisson par le DBCP et l'incidence des cancers gastriques et des leucémies (36). Aucune association n'a été mise en évidence entre l'incidence des cancers et l'exposition au DBCP dans une cohorte de 550 ouvriers de l'industrie chimique qui auraient pu être exposés à cette substance lors de sa production de 1957 à 1975 (31). Les niveaux d'exposition n'ont pas été estimés. 15.11.7 Valeur guide Des études effectuées sur des rats et des souris des deux sexes ont montré que le DBCP était cancérogène, que ce soit par voie orale, par inhalation ou par contact cutané. On a également déterminé qu'il avait des effets néfastes sur la reproduc tion chez l'homme et chez plusieurs espèces d'animaux de laboratoire. Le CIRC l'a classé dans le groupe 2B (peut-être cancérogène pour l'homme), compte tenu des preuves suffisantes de cancérogénicité recueillies chez l'animal (39). Selon des données épidémiologiques récentes, la mortalité par cancer serait plus élevée chez les individus exposés à de fortes doses de DBCP. Il s'est révélé génotoxique dans la majorité des épreuves in vitro et in vivo. Le modèle linéaire à étapes a été appliqué aux données relatives à l'incidence des tumeurs de l'estomac, des reins et du foie observées dans une étude d'alimentation de 104 semaines chez des rats mâles (JO). Les concentrations dans l'eau de boisson correspondant à un risque additionnel de cancer sur la vie entière de w-4, w-s et 10-6 sont respectivement de 10, 1 et 0, 1jlgllitre. Les valeurs guides associées à ces risques sont donc de 10, 1 et 0, 1jlg/litre. Elles offrent une marge de sécurité suffisante contre le risque de toxicité du DBCP pour le système reproducteur. Si l'eau est contaminée, un traitement complexe (par exemple, une aération suivie d'une adsorption sur charbon actif granulé) sera nécessaire pour réduire la concentration de DBCP à la valeur guide. Bibliographie 1. Office of Drinking Water. Drinking water criteria document for 1,2-dibromo-3- chloropropane (DBCP). Washington, DC. US Environmemal Protection Agency, 1988 (ECAO-CIN-410). 2. Environmental Monitoring and Support Laboratory. Method 502.1. Volatile haloge nated organic compounds in water by purge-and-trap gas chromatography. Cincinnati, OH, US Environmental Protection Agency, 1985. 699 DIRECTIVES DE QUALITÉ POUR L'EAU DE BOISSON 3. Environmental Monitoring and Support Laboratory. Method 524.1. Volatile organic compounds in water by purge-and-trap gas chromatographylmass spectrometry. Cincin nati, OH, US Environmental Protection Agency, 1985. 4. Kato Y et al. Metabolic fate ofDBCP in rats. III. Correlation between macromolecu lar binding of DBCP-metabolite and pathogenicity of necrosis. journal ofp esticide science, 1980, 5(1):81-88. 5. Ruddick JA, Newsome WH. A teratogemCJty and tissue distribution study on dibromochloropropane in the rat. Bulletin of environmental contamination and toxicology, 1979, 21:483-487. 6. Kato Y et al. Metabolic fate of 1,2-dibromo-3-chloropropane (DBCP) m rats. journal ofp esticide science, 1979, 4:195-203. 7. Torkelson TR, Sadek SE, Rowe VK. Toxicologie investigations of 1,2-dibromo-3- chloropropane. Toxicology and applied pharmacology, 1961, 3:545-559. 8. Heindel JJ, Bruckner JV, Stein berger E. A protocol for the determination oft he no-ejfect leve! of1 ,2-dibromo-3-chloropropane (DBCP) on the qualitative morphological integrity oft he testicular seminifèrous epithelium. Washington, DC, US Environmental Protec tion Agency, Office of Drinking Warer, 1983. 9. National Cancer Institute. Bioassay ofd ibromochloropropane for possible carcinogenic ity. Bethesda, MD, 1977 (NCI Carcinogenesis Technical Report Seriai No. 28; NTIS PB 277--472). 10. Hazleton Laboratories America, Inc. 104-week dietary study in rats: 1,2-dibromo-3- chloropropane (DBCP). Final report. Midland, MI, Dow Chemical Co., 1977 (rapport non publié, projet N° 174-122). 11. Foote RH, Schermerhorn EC, Simkin ME. Measurement of semen quality, fertiliry, and reproductive hormones to assess dibromochloropropane (DBCP) effects in live rabbits. Fundamental and applied toxicology, 1986, 6:628-637. 12. Foote RH, Berndtson WE, Rounsaville TR. Use of quantitative testicular histology to assess the effect of dibromochloropropane (DBCP) on reproduction in rabbits. Fundamental and applied toxicology, 1986, 6:638-647. 13. Johnston RV et al. Single-generation drinking water reproduction study of 1,2- dibromo-3-chloropropane in Sprague-Dawley rats. Bulletin of enviromnental con tamination and toxicology, 1986, 37(4):531-537. 14. Reel JR et al. Dibromochloropropane: reproduction andf ertility assessment in CD-1 mice when administered by gavage. Research Triangle Park, NC, US Department ofHealth and Human Services, National Toxicology Program, 1984 (NTP-84-263). 700

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10.7 Valeur guide. Le CIRC a conclu que les preuves de cancérogénicité du DDT étaient insuffisantes chez l'homme et suffisantes chez l'animal de Aulicino F et al. Mutational studies with sorne pesticides in Aspergillw nidulans. Mutation researc!J, 1976, 38:138. 71. Party JM. The induction of g
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