ebook img

150 ans de sport à Montreux PDF

82 Pages·2017·1.52 MB·French
Save to my drive
Quick download
Download
Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.

Preview 150 ans de sport à Montreux

Exposition 2017 150 ans de sport à Montreux 1 Le sport à Montreux Au 15è siècle, le mot anglais sport a le sens de « divertissement ». Au 16è siècle, le pluriel sports s’applique à des « activités corporelles effectuées par plaisir, souvent dans un esprit de compétition ». Le terme sport est un concept relativement nouveau, datant du 19ème siècle. Jusque-là, seuls quelques riches oisifs ont du temps libre pour se distraire tandis que la majorité de la population s’échine au labeur. On parle plutôt de jeux ou de paris, sans règles formelles et se pratiquant au hasard des rencontres. Au tournant du 19ème siècle, la notion de loisir pointe le bout de son nez et génère l’apparition de certaines activités récréatives, d’abord au sein d’une classe aisée. Petit à petit, des groupes essentiellement masculins se rassemblent autour d’une activité commune et organisent des rencontres mieux définies. Le sport naît de cette mouvance. L’esprit de compétition qui anime ces rencontres va évoluer vers une quête de la performance : la mise en vedette de l’individu prendra peu à peu le pas sur le collectif. Le sport au féminin devra attendre l’entre-deux-guerres pour s’affirmer. Vers 1880, les activités sportives impliquent très peu les habitants de la région. En effet, l’exercice physique et sportif est encore le privilège d’une minorité nantie et il existe peu d’initiés en Suisse. Du temps et de l’argent sont nécessaires pour s’exercer au sport, activité réservée principalement aux classes aisées de la population ainsi qu’aux touristes. Plusieurs facteurs interdépendants contribuent à l’essor du sport à Montreux, dès la fin du 19ème siècle. En premier lieu, l’influence des étrangers – surtout des anglo-saxons – est indéniable. Les Britanniques sont parmi les premiers à s’adonner aux activités de loisirs. Ils recherchent donc ces mêmes passe-temps dans les stations de villégiature où ils importent leurs activités sportives (golf, tennis, aviron, tir, curling). Ils fondent parfois même des clubs, ou incitent certains hôteliers avisés à investir dans des installations sportives. Souvent, des résidents étrangers sont impliqués dans plusieurs clubs différents de la région (les frères White, le Comte Georges Dzierzbicki, Peter Hendrick van de Wall Repelaer). Outre les touristes, il y a également nombre d’étudiants étrangers qui fréquentent les instituts privés de la région. Ils initient leurs camarades à de nouveaux jeux, mettent sur pied des associations et organisent des compétitions. Face à cette demande étrangère toujours croissante, certains hôteliers grands entrepreneurs, à l’instar d’Ami Chessex, de la famille Dufour ou encore d’Alexandre Émery, relèvent le défi lancé par une clientèle exigeante et n’ont de cesse d’élargir l’offre récréative. Ils anticipent, cherchent la dernière innovation à la mode, mettent tout en œuvre pour capter et fidéliser leur public. Les Sociétés des Divertissements de Montreux et des environs de même que certaines sociétés immobilières, toutes gérées par des personnes influentes, jouent aussi un rôle financier important et promotionnel non négligeable. Ainsi, les villages des Avants et de Caux se positionnent parmi les stations d’hiver les plus réputées. Il faut maintenant compléter ce tableau avec l’engouement progressif des gens du cru, encouragés par les théories hygiénistes du 19ème siècle qui favorisent les pratiques sportives. Ainsi, même si la plupart des activités sportives sont importées ou initiées par des touristes étrangers, ce sont bel et bien les habitants de la région qui par la suite vont se les approprier, pour ensuite les développer selon leurs habitudes. C’est à ce moment que se fonderont beaucoup de clubs. Au début de son aventure sportive, Montreux se distingue plus particulièrement par la pratique des sports d’hiver, même si les sports d’été se sont largement développés au cours des 150 ans dernières années. Des hommes et des femmes ont porté haut les couleurs sportives de la région. Citons comme exemple Albert Roman Mayer (1890-1968), joaillier-horloger de la place très engagé dans les milieux sportifs : il est élu en 1946 comme représentant de la Suisse pour siéger au Comité International Olympique. 2 Gymnastique À l’origine de ce mot signifiant « qui concerne les exercices du corps », il y a gumnos, qui en grec veut dire « nu ». En effet, on avait coutume en Grèce de pratiquer nu l’exercice physique. 1867 Société Fédérale de gymnastique section Montreux (dès 1985, Fédération Suisse de gymnastique section Montreux) Depuis l’Antiquité, la gymnastique est intrinsèquement liée à l’éducation. C’est aussi une base fondamentale de la condition physique pour accomplir toute autre activité sportive. En Suisse, la gymnastique et le tir sont des occupations spécifiques qui relèvent depuis fort longtemps du domaine militaire. Les associations qui en découlent exacerbent l’élan patriotique de leurs membres et animent la vie locale. Très rapidement, la Confédération réalise que la préparation au service militaire passe par une bonne condition physique chez les jeunes garçons. C’est pourquoi, dans la Constitution fédérale de 1874, la gymnastique devient obligatoire pour les garçons dans les écoles primaires. Il faudra attendre les années 1920 pour qu’elle le devienne aussi pour les filles. Depuis le début du 19ème siècle, la gymnastique suscite un réel engouement populaire : les différentes fêtes de gymnastique – telle la Fête Fédérale – sont de véritables rassemblements nationaux. À ces aspects positifs va se conjuguer un véritable traumatisme national : aux Jeux Olympiques d’hiver d’Innsbruck en 1964, pour la première et unique fois, la Suisse ne remporte aucune médaille ! Dès lors, les autorités politiques helvétiques entament une refonte complète de l’organisation des sports de masse et d’élite, y compris dans le domaine scolaire, où la gymnastique devient systématiquement obligatoire et se dégage définitivement de l’emprise militaire (en 1984). Dès les premières décennies de son existence, la gymnastique se déroule en extérieur, où sont installés quelques engins, ce qui rend délicats les exercices en période hivernale. Les écoles tardent à intégrer des salles de gymnastique dans leurs locaux. La construction du Nouveau Collège de Montreux en 1897 inclut une salle de gymnastique à l’arrière du bâtiment. Elle est certes encore rudimentaire mais montre une prise de conscience en faveur de la culture physique. La plupart des sports développés à Montreux à l’époque – dont certains par des étrangers – ont pour but commun d’attirer et de divertir le touriste. Ce n’est pas le cas de la gymnastique qui, bien avant toutes les autres activités, se met en place pour et grâce aux habitants de la région. C’est dans cette mouvance que la Société Fédérale de gymnastique section Montreux est fondée en 1867 au Café Lamy, dans le village de Vernex-Dessous. Les exercices se donnent alors en plein air sur un terrain situé à l’actuelle avenue des Alpes, au niveau de l’entrée arrière du Palace (qui n’existe pas encore). Le club met à disposition une barre fixe, des perches et des barres parallèles. En 1891, les gymnastes suisses-allemands se retirent pour créer leur propre club, Montreux-Helvétia, tandis que les gymnastes restants évoluent sous le nom de Montreux-Ancienne. Ce clivage perdure 29 ans avant que l’on revienne à la situation initiale. À l’instar de presque tous les sports, ce club s’adresse au départ à la gent masculine. Il faut attendre 1941 pour qu’une division féminine voie le jour. D’autres sections de gymnastique se multiplient dans la région : la section Clarens (1919), la section Chailly (1933) et la section Chernex (1937)… En 1981, la ville de Montreux est choisie pour commémorer le centenaire de la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG). 3 Le Mémorial Arthur Gander est organisé à sept reprises à Montreux entre 1985 et 1997. C’est l’occasion d’admirer quelques-uns des meilleurs gymnastes du monde. Pour mémoire : Arthur Gander, ancien président de la FIG, est le concepteur du système actuel d’évaluation des points en gymnastique. La FSG Montreux a été championne suisse de gymnastique au sol par section en 1987, et plusieurs fois championne vaudoise ou romande aux barres parallèles. Ce club est un des rares, en terre vaudoise, à former encore des gymnastes artistiques féminins et masculins. La gymnastique La gymnastique est un terme générique regroupant différentes disciplines sportives : gymnastique artistique, gymnastique aux agrès, gymnastique rythmique, gymnastique acrobatique, gymnastique aérobique, trampoline, fitness… Gymnastique artistique C’est une discipline athlétique consistant à enchaîner des mouvements acrobatiques sur des agrès. Les exigences demandées pour sa pratique sont très élevées. Les dames (GAF) travaillent quatre agrès : saut avec table de saut, barres asymétriques, sol et poutre. Les hommes (GAM) travaillent six agrès : saut avec table de saut, barre fixe, sol, anneaux fixes, barres parallèles et cheval d’arçon. La gymnastique artistique est une discipline olympique. Gymnastique aux agrès En Suisse, la gymnastique aux agrès se distingue de la gymnastique artistique. Elle est née en réaction aux exigences toujours plus élevées de la gymnastique artistique, exigences auxquelles un grand nombre de gymnastes ne voulaient plus s’astreindre. C’est donc une version populaire de la gymnastique artistique. Elle est actuellement une des disciplines les plus pratiquées en Suisse, car accessible à un plus grand nombre de gymnastes et non réservée à une élite sportive. Les dames travaillent quatre agrès : le saut mini trampoline, la barre fixe, les anneaux balançants et le sol. Les hommes travaillent cinq agrès : les barres parallèles, le saut mini trampoline, la barre fixe, les anneaux balançants et le sol. Lors des fêtes, des Championnats… de gymnastique régionaux et cantonaux ainsi que de la Fête fédérale de gymnastique, les gymnastes concourent en individuel, à deux (Elle et Lui) ou dans le cadre du concours de sociétés. La gymnastique aux agrès de sociétés est une spécificité helvétique : une société ou un groupe composé d’au moins six gymnastes présente une production en musique. Sont jugés : l’exécution individuelle, la synchronisation et la mise en forme du programme. Gymnastique rythmique Principalement féminine, cette discipline sportive utilise, sur fond musical et au sol, des engins tels que : la corde, le ruban, le cerceau, le ballon et les massues. La gymnastique rythmique est une discipline olympique. 4 Tir Ce mot apparaît dès le 17ème siècle pour désigner l’action de lancer une arme de trait, un projectile. 1850 la Société des Carabiniers La Nouvelle Société de tir au fusil 1870 Armes de guerre de Montreux Les sociétés de tir apparaissent déjà en Suisse au Moyen Âge. D’une part elles permettent d’entretenir l’habileté des tireurs en vue d’un éventuel conflit et d’autre part elles aident à fédérer les cantons en développant un sentiment national. Fondée en 1627 à Montreux, La Noble Abbaye des Écharpes Blanches est une communauté de tir à caractère plutôt élitiste, avec une tradition sociétaire bien marquée et spécifique. Durant la première moitié du 19ème siècle, des générations s’exercent au tir sur la Place de la Rouvenaz actuelle. En 1813, on y plante la fameuse allée de peupliers et on sécurise l’emplacement. Les futurs aménagements des quais obligent le stand de tir à déménager, d’abord à la Ballallaz en 1891, puis à Chailly vers 1914. La Société des Carabiniers et la Nouvelle Société de tir au fusil apparaissent vers 1850, puis en 1870, le tir aux armes de guerre regroupe des passionnés d’armes qui se rechargent par la culasse. D’autres sociétés identiques se multiplieront dans la région : à Glion-Veytaux (1921), à Chailly, à Tavel, à Clarens… Les fêtes fédérales de tir apparaissent en 1824, avec celles des Tirs cantonaux et régionaux : elles permettent aux amateurs de se mesurer entre eux. Les épreuves de tir se divisent en 3 catégories : tir au fusil, à la carabine et au pistolet. En position couchée, à genoux et debout. Tennis Ce mot provient de l’ancien impératif du verbe tenir, « Tenetz », que criait celui qui envoyait la balle lors du jeu de paume. À l’origine, on se servait de la main, d’où le nom de « jeu de paume » (palma = creux de la main). Par la suite, on s’est mis à utiliser une batte ou une raquette pour renvoyer la balle. 1890 Montreux Lawn Tennis Club (MLTC) Au 19ème siècle, le major anglais Walter Clopton Wingfield s’inspire d’une des variantes du jeu de paume pour breveter un nouveau jeu sous le nom de lawn-tennis, c’est-à-dire tennis sur gazon. Le premier championnat de lawn-tennis est organisé à Wimbledon, en banlieue de Londres en 1877. À Montreux, les frères irlandais White séjournent régulièrement au Grand-Hôtel et Hôtel des Alpes de Territet. Ami Chessex, son propriétaire, fait construire le premier court en 1886, les deux autres suivent en 1888 et 1899. Il les loue par la suite au club. Ainsi, pour se divertir, les frères White font comme chez eux et jouent au lawn-tennis. D’où l’idée de fonder, avec quelques compagnons anglais vivant dans la région, le Montreux Lawn Tennis Club, en 1890. Les femmes peuvent y jouer dès la création du club, suscitant la curiosité avec leurs longues robes blanches balayant la terre. Au départ, ce club très élitiste, réservé à la gentry anglaise, est inaccessible aux habitants de la région : il faut même payer 50 centimes pour regarder les joueurs ! Il faudra attendre 1920 pour que tout le monde puisse y pratiquer ce sport. 5 Les terrains étant situés au bord du lac et protégés des vents, le club bénéficie de conditions idéales. Entre 1923 et 1955, le MLTC y organise 11 rencontres de Coupe Davis. Les joueurs sont nourris, logés au Grand- Hôtel et reçoivent un cachet de 30.- par jour. Très actif depuis sa fondation, le Montreux Lawn Tennis Club œuvre actuellement beaucoup pour la formation des jeunes. 1902 Lawn Tennis Club des Avants Louis Dufour, propriétaire du Grand Hôtel aux Avants, fonde en 1902 le Lawn Tennis Club des Avants afin de divertir sa clientèle étrangère durant la saison estivale. Un magnifique terrain, converti en patinoire en hiver, est à disposition. Les Avants deviennent alors la Mecque du tennis en été. Des tournois sont régulièrement organisés attirant des joueurs du monde entier. Le club intègre la Fédération suisse de tennis – la Swiss Lawn Tennis Association – qui le choisit l’année suivante en 1904 pour organiser le championnat suisse. Ce club a depuis bien longtemps disparu. Ajoutons que le Caux Lawn Tennis Club (1907) et le Montreux-Palace Lawn Tennis Club (1909) complètent l’offre de cette pratique sportive au même moment pour une clientèle toujours plus nombreuse. D’innombrables tournois internationaux y sont organisés durant la saison d’été. La Suisse est un des membres fondateurs de la Fédération Internationale de Tennis à Paris, en 1913. C’est donc une belle et longue histoire d’amour entre elle et ce sport. Escrime Emprunt à l’ancien italien scrima : art de manier l’épée. 1895 Club d’escrime de Montreux Depuis l’Antiquité, les hommes s’affrontent au moyen de multiples armes blanches, qui évoluent au fil des siècles : glaive, cimeterre, rapière, sabre, épée, fleuret… Des règles de tournois sont édictées et des figures de pas se développent. On constate un glissement progressif de l’activité guerrière vers une pratique sportive, où le beau geste et l’élégance l’emportent. À la fin du 19ème siècle, un premier club d’escrime informel se constitue à Montreux. Son local d’entraînement est au restaurant de Vernex, puis déménage au sous-sol du Casino-Kursaal. En 1906, la Société d’escrime de Montreux est officiellement fondée. Une salle d’armes dans la maison Chevalley à l’avenue des Alpes accueille alors les escrimeurs, plus tard un local au premier étage du bâtiment des Eaux-Alcalines (près de la gare) devient leur lieu d’entraînement. À la même époque se développent conjointement des cours d’escrime proposés dans certains hôtels, sous l’égide de maîtres d’armes souvent étrangers tels que le français Jean Christin. Engagé au Grand Hôtel et Hôtel des Alpes à Territet par son propriétaire Ami Chessex, il donne avec son fils Georges des leçons d’escrime aux différentes armes blanches. C’est une période faste pour ce sport. La Deuxième Guerre mondiale ralentit drastiquement l’activité de la plupart des clubs à Montreux : la Société d’escrime de Montreux n’échappe pas à ce marasme international. En 1991, la Société d’escrime de Montreux fusionne avec la Société d’escrime de Vevey et prend le nom de Société d’escrime Vevey-Montreux. 6 Football D’abord « ballon de pied », puis « jeu avec ce ballon », ce mot désignait également le rugby jusque vers 1900. 1897 Football Club de Montreux 1903 Narcisse Football Club Montreux Le football trouve ses origines déjà dans l’Antiquité. Moins violent que la « soule » médiévale – qui provoquait parfois mort d’homme ! – il est joué en France et en Grande Bretagne sous différentes variantes, qui tiennent encore partiellement du rugby. Au début du 19ème siècle, le football est intégré au cursus de formation des écoles anglaises car il développe chez les élèves la gestion du comportement en équipe. Entre- temps, ce jeu connaît une progression constante et sa pratique se répand un peu partout. À la fin du 19ème siècle, le football s’implante dans notre région par le biais des Britanniques de passage. Dès lors, l’émulation pour ce sport se communique à ceux qui viennent étudier dans les nombreux internats privés sis au bord du Léman. C’est le cas pour le jeune Walter Bensemann (1873-1934) – futur pionnier du football allemand – qui participe à la fondation du Football Club Montreux en 1897. Ce jeu se pratique alors souvent sous le Marché couvert ou sur des terrains vagues. Peu à peu, le football se dégage de son empreinte originelle anglaise pour prendre une couleur de plus en plus locale. En 1903, le Narcisse Football Club est créé. Ses joueurs s’entraînent alors à Villeneuve, au lieu-dit « Pré du Bruit ». Malgré des débuts difficiles, ce club prospère grâce aux compétences et à l’enthousiasme d’un certain Renkewitz. En 1920, la fusion de plusieurs clubs donne naissance au Montreux Sports, où football et athlétisme coexistent durant cinq ans avant une scission définitive. Le Montreux Sports est désormais uniquement dévolu au football. Les saisons se succèdent et voient le club monter et redescendre d’une ligue à l’autre. Le stade de Chailly est inauguré en 1932. C’est la première fois que le football à Montreux peut évoluer sur un terrain spécifique. Il est rénové en 2009 et rebaptisé Stade Eugène Parlier, en hommage au Montreusien très populaire Eugène Parlier (né en 1929) – affectueusement surnommé Zézenne à Montreux ou Gégène à Genève – gardien talentueux qui a évolué en équipe nationale. Le stade de la Saussaz complète aujourd’hui les installations sportives de Montreux. Il offre pour la pratique du football soit un terrain à revêtement en gazon naturel, soit un terrain à revêtement en gazon synthétique. Aviron En langage marin, le terme « aviron » désigne la rame. Par métonymie, il désignera ensuite le sport lui-même. 1900 Club nautique de Montreux Durant l’Antiquité, les courses de galères font fureur et, au temps des Romains, les joutes nautiques divertissent les populations. Au 18è siècle, l’Angleterre crée le rowing, ancêtre de l’aviron. C’est en 1829 qu’a lieu la première compétition d’aviron, entre les étudiants d’Oxford et de Cambridge. Dès lors, le reste de l’Europe et les U.S.A imitent cette pratique qui s’adresse, au début, à un milieu plutôt élitiste. 7 Dès 1884, certains résidents étrangers, principalement britanniques séjournant au Grand Hôtel et Hôtel des Alpes de Territet, organisent les premières courses d’aviron dans le golf de Bon Port. En 1900, le Club nautique de Montreux est fondé à l’hôtel des Palmiers. Une tenue obligatoire était de rigueur : chapeau blanc, maillot rayé bleu clair bleu foncé, pantalon jusqu’aux genoux et chaussettes noires. En 1911, le club organise les championnats suisses à Montreux. Ces régates se déroulent entre le Lido (ancienne fabrique de chocolat Zurcher) et le Montreux Palace. En 1952, son local actuel est construit à Clarens, au port du Basset. Dans les années 1980, le club ouvre ses portes à la gent féminine. L’aviron se pratique dans des embarcations spécialement conçues pour un nombre précis de rameurs. En compétition, les équipes se mesurent sur une distance d’environ 2 km. Caux , 1100 m d’altitude Anciennement graphié « Cau », ce nom désignerait une arête peu escarpée, une croupe ; il est probablement issu du latin cauda signifiant « queue ». Ancien alpage de la Commune de Montreux, Caux bénéficie dans les années 1890 de la construction simultanée d’une route carrossable, du chemin de fer Glion-Naye et du Grand Hôtel. C’est la mutation d’un simple hameau en une station climatérique tournée vers les bienfaits de l’air et du soleil, selon les théories hygiénistes en vogue à l’époque. Petit à petit, les curistes cèderont la place aux sportifs. Cette transformation trouve son origine dans l’esprit visionnaire d’un homme, l’hôtelier Montreusien Ami Chessex, qui fonde avec d’autres entrepreneurs la Société Immobilière de Caux, promoteur et futur propriétaire de la presque totalité du site. Cette société cherche inlassablement à innover, modifier et développer des activités toujours plus attractives pour une clientèle aussi bien hivernale qu’estivale. À partir de 1897, les sports d’hiver s’y développent rapidement et intensément. Trois patinoires permettent la pratique du curling, du hockey ainsi que du patinage de détente, activité phare de la station pendant longtemps. Une très longue piste de luge est aménagée ainsi qu’une piste de bobsleigh entre Crêt-d’y-Bau et Caux. Le train à crémaillère fait office de remonte-pente (train des lugeurs). À l’instar de sa voisine ‘Les Avants’ – avec qui d’ailleurs une certaine rivalité s’installe pendant quelques années – Caux devient l’une des premières stations touristiques d’altitude des Préalpes vaudoises et concurrence ainsi les stations les plus réputées du moment. Et lorsque vient la belle saison, les possibilités d’activités sportives se multiplient encore : une piste pour bicyclettes, des terrains de tennis, du tir aux pigeons et au pistolet, du tir de chasse, des cours de gymnastique et d’escrime, du billard ou du bowling, de l’équitation, sans oublier de nombreux sentiers pour la marche. Le Caux Palace, véritable paquebot de luxe à la montagne, vient parachever cette offre touristique. Les deux Guerres mondiales, les conditions atmosphériques changeantes, les nouvelles habitudes de voyage ainsi que le manque de modernité de plus en plus flagrant des établissements d’accueil entraînent peu à peu le déclin de cette station. 8 Les Avants , 985 m d’altitude Ce nom pourrait être issu du bas latin avan, « osier », ou remonter au gaulois avantia : « rivière, source ». Niché dans une vallée au pied de la Dent de Jaman, le village des Avants est un passage obligé depuis le Moyen Âge, pour se rendre au Pays d’Enhaut via le col de Jaman. Dès la construction d’une route carrossable en 1852, le bourg gagne en accessibilité. Grande dynastie hôtelière, la famille Dufour – en particulier Louis et Ami, les frères de la 2ème génération – marque de son empreinte indélébile toute la région. Les Dufour achètent une auberge qu’ils transforment d’abord en pension, puis en hôtel : le Grand Hôtel, plusieurs fois agrandi. Ils construisent également deux chapelles ainsi que d’autres hôtels. Ils sont par ailleurs les instigateurs de deux projets ferroviaires : la création du chemin de fer Montreux-Oberland Bernois, qui atteint les Avants en 1901, et la construction en 1910 du funiculaire Les Avants-Sonloup, conçu principalement comme remonte-pente pour les amateurs de sports d’hiver, les luges et les bobsleighs. Louis et Ami Dufour, visionnaires, rivalisent d’ingéniosité et d’idées. Ils font figure de pionniers en Suisse romande. Louis étant féru de sport, les frères Dufour exploitent la saison hivernale pour attirer et fidéliser une nouvelle clientèle : les sportmen de la Belle-Époque. Le village des Avants se distingue alors comme station d’hiver avant-gardiste. Dès 1880, les deux frères mettent à disposition de leur clientèle une immense patinoire ainsi que des pistes de luge. Ces activités naissantes ne sont au début que des attractions pour divertir et faire passer le temps à des touristes oisifs, mais ensuite survient la notion de performance. C’est ainsi qu’apparaissent vers 1895, toujours sous l’impulsion des Dufour, les premières compétitions. Elles sont encore réservées principalement aux étrangers. Chemins de fer, hôtels, commodités, attractions sportives, tout est en place pour que Les Avants rivalise désormais avec les stations grisonnes les plus réputées : Davos et St-Moritz. On vient aux Avants en hiver pour pratiquer la luge, le skeleton, le bobsleigh, le patinage, le curling, le hockey sur glace, le ski et le saut à ski. On y vient en été pour faire du tennis, jouer au croquet ou pratiquer la marche. Et l’on peut en toutes saisons profiter de la salle de gymnastique, jouer aux quilles américaines, ou pratiquer l’escrime. Les nouvelles habitudes des touristes, et surtout les conditions d’enneigement aléatoires, ont aujourd’hui transformé le visage de cette station. Même si la fameuse piste de luge enchante encore petits et grands lorsque l’enneigement est suffisant, les rollers sur bitume des temps modernes ont remplacé les bobeurs d’antan ! Ils pratiquent le skullboard, le freebord, le streetluge, le longskate, et le gravity bike, notamment lors de la manifestation annuelle appelée Bukolik freeride. Luge, Skeleton, Le sens courant de luge « petit traîneau pour glisser sur la neige » s’est répandu avec la vogue des sports d’hiver (fin 19ème siècle). 1895 Montreux-Les Avants Tobogganing Club Bob Club Les Avants en 1924 Club de Bob et Luge Les Avants-Montreux en 1985 1904 Caux Lugging Club Caux Luge Bobsleigh Club en 1928 Bob Club Caux en 1933 9 Tous ces clubs ont disparu depuis. Dans les Alpes, la luge est un des plus anciens moyens de transport pour le foin et le bois. En 1872, des touristes anglais aménagent une première piste de luge à St-Moritz. Ils fondent même en 1883, à Davos, la première société de luge en Suisse : le Davos Toboggan Club. Au fil des années, les luges en bois se perfectionnent, avec une armature et des patins en métal mobiles pour un meilleur guidage, ou s’adaptent avec une structure entièrement métallique qui donne naissance au skeleton, plus rapide. La luge se pratique assis ou couché sur le dos tandis que le skeleton se pratique couché en avant. Si nécessaire, on freine grâce à des chaussures à crampons ou en pratiquant une pression sur l’engin lui-même. Des luges à foin, plus encombrantes et plus difficiles à manier, étaient aussi utilisées lors de concours de glisse. Dès lors, on assiste à un réel engouement aussi bien de la part des hommes que des femmes et des enfants pour cette activité. D’un sport individuel, on passe à un sport collectif grâce à l’utilisation de plusieurs luges assemblées. Le corps médical approuve et prescrit même cette pratique hygiénique pour une meilleure santé. Dans le village de Caux, en 1897 une première piste de luge est créée autour du Grand Hôtel. En 1903, une nouvelle piste voit le jour à Crêt-d’y-Bau : elle sera raccordée à l’ancienne en 1907. Ainsi, les lugeurs peuvent désormais s’adonner à la glisse depuis les Hauts de Caux jusqu’à Glion – voire même Montreux lorsque l’enneigement le permet – et remonter au point de départ grâce au train à crémaillère, surnommé de ce fait le train des lugeurs. Dans le village des Avants, plusieurs pistes sont construites en hiver depuis Orgevaux et Sonloup, soit directement dans la pente soit par la route transformée en surface glissante. À partir de 1901, les amoureux de la glisse peuvent descendre en luge depuis Orgevaux jusqu’à Chamby et récupérer le chemin de fer Montreux Oberland Bernois jusqu’aux Avants. Dès l’hiver 1910, le funiculaire joue le rôle de remonte-pente des Avants à Sonloup. Jusqu’en 1956, la luge fait partie de la même fédération que le bobsleigh. Bobsleigh Bobsleigh unit les mots to bob (se balancer, danser) et sleigh (traîneau). En mettant bout à bout deux skeletons reliés par une planche, le bobsleigh voit le jour vers la fin du 19ème siècle. Il se perfectionne de plus en plus en engin caréné aérodynamique et devient très vite populaire. À l’époque, soit la piste de bob reprend le tracé d’une route enneigée (comme aux Avants), soit la piste est créée pour la circonstance en glace naturelle (comme à Caux). Dès 1960, des pistes sur glace artificielle sont construites. La préparation d’une piste en glace naturelle était une affaire de longue haleine. Il fallait arroser régulièrement la neige tassée afin qu’une bonne couche de glace se forme. Les hivers doux étaient donc très redoutés. Avant la construction du funiculaire des Avants, une fois la piste dévalée par les bobeurs, les engins attachés par huit sont remontés à Sonloup, tractés par des chevaux. En ce temps-là, la piste de bob des Avants est très réputée et accueille de nombreuses compétitions : le Championnat du Canton de Vaud en 1911, quelques Championnats Suisses dès 1918, des courses internationales et le Championnat d’Europe de bob sur neige en 1985, dernière compétition de bob organisée sur la piste des Avants. C’est d’ailleurs au Grand Hôtel des Avants que le comte Renaud de la Frégeolière (1886-1981), passionné de bobsleigh, réunit en 1923 des intervenants de plusieurs nations pour élaborer les bases de la future Fédération Internationale de Bobsleigh et de Tobogganing qui voit le jour la même année à Paris. Il en sera le premier président durant 37 ans. 10

Description:
anglaise, est inaccessible aux habitants de la région : il faut même payer 50 das heute bei Turnwettbewerben angewandte Bewertungssystem.
See more

The list of books you might like

Most books are stored in the elastic cloud where traffic is expensive. For this reason, we have a limit on daily download.