Description:Le gros Airbus A 320 reliant Lyon-Satolas à Strasbourg-Entzheim était bondé. À quatre jours de Noël, nombreux, parmi les passagers, étaient ceux qui allaient passer les fêtes en famille et la carlingue résonnait de piaillements et de cris d'enfants surexcités.
— Regarde, maman, on dirait des chevaliers dans le ciel !
Amusé par la réflexion du gamin assis contre le hublot Gérard David sourit et regarda sa montre. Il était 19 h 25. La fin du voyage approchait. Homme d'affaires, lui, il n'était pas fâché de quitter bientôt cette ambiance de cour de récréation. A trois mille pieds au-dessus du ballon d'Alsace, l'appareil devait survoler le mont Sainte-Odile à présent. Machinalement, il jeta un coup d'œil par-dessus les cheveux de l'enfant et sursauta : une troupe de cavaliers, créatures fantomatiques et presque diaphanes, galopaient dans les airs à quelques mètres du fuselage. À leur tête caracolait une silhouette spectrale auréolée d'une luminescence blanchâtre : un chapeau à larges bords lui couvrait le chef et, sur ses épaules, un long manteau flottait dans l'azur de la nuit...
19 h 28, le vol AF54679 disparut de tous les écrans de contrôle.