MARS 2013 DIRECTEUR DE PUBLICATION : ABDELMOUNAIM DILAMI FORUM DE PARIS AArrggeenntt,, CHAOS : LES OPPORTUNITÉS DE LA CRISE Nizar BARAKA, Mohamed EL KETTANI, Dominique STRAUSS-KAHN... livrent leurs analyses. ll''aannttii--ccrriissee IINNNNOOVVAATTIIOONN,, DDÉÉVVEELLOOPPPPEEMMEENNTT...... LLeess ssttrraattééggiieess ggaaggnnaanntteess ddeess eennttrreepprriisseess CCRRIISSEE MMOONNDDIIAALLEE LES MEILLEURS LLAA GGEENNÈÈSSEE T N E M LLEESS AARRMMEESS É R A P AANNTTII--CCRRIISSEE DDEESS ÉÉTTAATTSS É S U D N E V PLACEMENTS 2013 E R T Ê T U E P E CCOOMMMMEENNTT LLEE LLUUXXEE N S, R A DDÉÉFFIIEE LLAA CCRRIISSEE M er1 U D T N E LLEESS SSEECCRREETTSS DDEESS GGRRAANNDDEESS M É L RRÉÉUUSSSSIITTEESS FFIINNAANNCCIIÈÈRREESS P P U S ANP Mercedes Class E - 21x27 - vec.ai 1 22/02/13 15:39 EDITO LA CRISE, UNE MALADIE CONTAGIEUSE INÉVITABLE ? a crise économique, cette maladie des pays industrialisés à contagion immédiate, aurait-elle de manière irrévocable atteint l’ensemble de la planète ? Pas sûr. Pas sûr du tout même. Car sommes-nous véritablement en crise ? Pour une moitié du monde, celle qui auparavant souffrait de tous les maux, au contraire la croissance explose. De nouvelles puissances émergent et un certain équilibre Nord-Sud semble se redessiner. Les "BRICS", l’Afrique... recèlent de niches de croissance et ont su développer des anti-virus puissants qui les maintiennent à l’abri de toute contamination. Des secteurs entiers de l’économie font preuve d’une insolente résilience, des entreprises déploient des stratégies gagnantes et créent de la richesse. Des hommes bâtissent des empires et des fortunes au plus fort de la tempête économique, mus par la volonté de se dépasser. Ne rendons pas à César ce qui appartient à Romulus. Ne nous approprions pas des maux qui ne sont pas les nôtres. Si les potentiels de croissance des pays industrialisés se restreignent, si les politiques politiciennes privilégient les intérêts particuliers aux intérêts collectifs en entraînant dans le sillage de leurs incohérences des nations entières, en ce qui nous concerne, toute notre histoire économique est encore à écrire. Le nouvel échiquier mondial qui se dessine nous offre d’immenses opportunités et avec juste beaucoup de sagesse, de volonté, de synergie, la croissance nous tend les bras. Encourageons les initiatives, cultivons l’économie du savoir, soutenons nos entreprises et ne fl agellons pas la richesse. Regardons le chemin parcouru en 10 ans et celui qui s’ouvre à nous, sinon nous devrons nous préparer à soigner la crise que nous nous sommes fabriquée. Ce sont les situations complexes qui créent les opportunités, car elles incitent au dépassement. Alors, dépassons-nous ! La rédaction Président Directeur Général & Directeur de Publication : Abdelmoumaïn DILAMI - Directeur Général : Khalid BELYAZID Directeur des Rédactions : Nadia SALAH - Directeur Stratégie & Développement : Muriel FLORIN Rédacteur en Chef : Mohamed BENABID - Secrétaire Générale de Rédaction : Meriem OUDGHIRI Journalistes : Abashi Shamanba / Bachir Thiam / Karim Dronet / Abdessamad Naimi / Laureline Savoye / Ilham Boumnade / Franck Fagnon Direction Commerciale & Marketing : Sandrine SALVAGNAC - Directeurs de Clientèle : Amal Cherkaoui / Thierry del Valle / Mouna El Ouattassi / Imane El Azdi / Khalid El Jaï / Adberraouff Jaafari / Fayçal Liraki / Benaïssa Benamar / Hfaiedh Zeramdini /Mohamed Hamdaoui Direction Artistique : Carine Birot - Photos : AFP / FOTOLIA / L'ECONOMISTE - Dépôt légal : 100/1991 - Impression : IDEALE - Diffusion : 27 000 exemplaires 70, Bd Massira Khadra, Casablanca Tél. : 05.22.95.36.00 (LG) - Fax Rédaction : 05.22.36.59.26 et 05.22.39.35.44 Commercial : 05.22.36.46.32 SOMMAIRE RAND ANGLE 14 FAILLITE DES ECONOMIE CCRRIISSEE MMOONNDDIIAALLEE Europe, États-Unis Les raison d’un échec LLAA GGEENNÈÈSSEE 20 LES ARMES ANTI-CRISES DES ETATS 8 VÉNEMENT QUAND CHAOS RIME AVEC 28 FFOORRUUMM DDEE PPAARRIISS PERSPECTIVES, LES OPPORTUNITÉS DE LA CRISE Nizar BARAKA, Mohamed EL KETTANI, 30 Dominique STRAUSS KAHN... 26 Les experts livrent leurs analyses ÉCRYPTAGE 38 COMMENT LE LUXE LLEE MMYYTTHHEE FFEERRRRAARRII DÉFIE LA CRISE AAUU MMAARROOCC 46 INNOVATION, DÉVELOPPEMENT... Les stratégies gagnantes des entreprises 54 MARCHÉ DE l’ART Entre passion & spéculation AAuuttoommoobbiillee ddee LLUUXXEE,, 42 llee nnoouuvveeaauu bboooosstteerr dduu sseecctteeuurr 58 ServicesPREMIUMpour Hauts Revenus Une nouvelle niche ? www.simmons.ma LITERIE I CHAMBRE À COUCHER I LINGE DE LIT I OREILLERS I AMEUBLEMENT I BANQUETTES collections Avec nos rêve chaque devient unique (cid:81) (cid:83) (cid:71) (cid:93)(cid:18) COMMANDE À DISTANCE (cid:71) (cid:82) (cid:73) CALL CENTER CONSOMMATEURS (cid:75) (cid:69) 08010 00 330 (cid:83) (cid:87) SHOWROOM A. BEN KADDOUR 50-52, Bd Abdellatif Ben Kaddour — Rond point des Sports — Casablanca. Tél. : 05 22 20 16 72. SHOWROOM AIN SEBAA 2, allée des Sauges — Ain Sebaa — Casablanca. Tél. : 05 22 35 69 38. THE SHOWROOM Marjane Square, Av. Abdlekrim Khattabi, Route de Casablanca — Marrakech. Tél. : 05 24 33 05 05. SOMMAIRE RGENT LLEESS MMEEIILLLLEEUURRSS FINANCES PUBLIQUES 64 ALERTE ROUGE PPLLAACCEEMMEENNTTSS 22001133 GGAAGGNNEERR DDEE ll’’AARRGGEENNTT EESSTT IMPÔTS, LA NOTE SERA 67 EENNCCOORREE PPOOSSSSIIBBLLEE SALÉE EN 2013 ENTRE MESURES QUI FÂCHENT ET CAROTTES FISCALES 60 UCCESS STORY GRANDS PATRONS 73 Abdeslam AHIZOUNE, Othman BENJELLOUN, Adil DOUIRI Ces Conquistad'OR que rien n'arrête LES SECRETS DES RÉUSSITES 77 FINANCIÈRES PLANÉTAIRES GRAND ANGLE CRISE MONDIALE LA GENÈSE Retour sur les dérives d'un système qui a vendu l'illusion de l'opulence. a crise ne commence pas en 2007, elle vient de bien plus loin. On peut même dire qu’elle est dans les accords de Bretton Woods, puisque ceux-ci ont créé une différence de nature entre le pays qui maîtrise la monnaie internationale et les autres, tous les autres... jusqu’à ce que l’euro ap- paraisse. Washington a-t-il voulu, sciem- ment, dominer le monde à travers le système monétaire ? En a-t-il été la vic- time comme la vulgate américaine le soutient mordicus ? Qui peut savoir ? En tout cas, nous avons aujourd’hui une économie qui ne peut se permettre de vivre sans cesse en double défi cit, car P F le reste de la planète a une confi ance A h. quasi absolue dans la monnaie, le dollar. P Contrairement aux autres pays, quel que soit son niveau de défi cit, il y a toujours Harry Dexter White (à droite) et John Mayar Keynes, en mars 1946. Le premier, alors Secrétaire de l’argent pour le fi nancer. Beaucoup, adjoint au Trésor, a imposé les vues de Washington au deuxième, père de la célébrissime doctrine de même les communistes chinois, considè- politique économique, le keynésianisme. Un nouveau système monétaire mondial venait de naître. rent que la meilleure monnaie comme le Il a servi une immense expansion du commerce, des échanges de services et incontestablement la meilleur placement au monde sont les formation d’un niveau de vie inédit dans toute l’histoire de l’humanité. Ce système est connu sous Bons du Trésor américains, en dollars. le nom de Bretton Woods, le petit village américain où l’accord a été négocié, Il a aussi pas mal "bugué", sur l’étalon, sur les défi cits, sur les inégalités entre pays… Il ne faudrait pas fantasmer Sur ce point, les accidents des soixante sur les vertus Keynes, par opposition à White. Keynes est celui qui a inventé la drogue des défi cits dernières années, sont insignifi ants. Mais budgétaires, largement "dealée" par les politiciens qui veulent se faire réélire. ça, c’est une autre histoire. 8l l Argent, l'anti-crise l Mars 2013 (cid:36)(cid:71)(cid:85)(cid:72)(cid:86)(cid:86)(cid:72)(cid:3)(cid:29)(cid:3)(cid:37)(cid:71)(cid:3)(cid:37)(cid:85)(cid:68)(cid:75)(cid:76)(cid:80)(cid:3)(cid:53)(cid:82)(cid:88)(cid:71)(cid:68)(cid:81)(cid:76)(cid:3)(cid:38)(cid:72)(cid:81)(cid:87)(cid:85)(cid:72)(cid:3)(cid:38)(cid:82)(cid:80)(cid:80)(cid:72)(cid:85)(cid:70)(cid:76)(cid:68)(cid:79)(cid:3)(cid:169)(cid:3)(cid:49)(cid:36)(cid:39)(cid:44)(cid:36)(cid:3)(cid:170)(cid:3)(cid:3)(cid:44)(cid:80)(cid:80)(cid:72)(cid:88)(cid:69)(cid:79)(cid:72)(cid:3)(cid:44)(cid:44)(cid:3)(cid:49)(cid:131)(cid:28)(cid:3)(cid:178)(cid:3)(cid:38)(cid:68)(cid:86)(cid:68)(cid:69)(cid:79)(cid:68)(cid:81)(cid:70)(cid:68) (cid:3)(cid:3)(cid:3)(cid:55)(cid:72)(cid:79)(cid:3)(cid:29)(cid:3)(cid:19)(cid:24)(cid:21)(cid:21)(cid:3)(cid:28)(cid:28)(cid:3)(cid:22)(cid:20)(cid:3)(cid:21)(cid:20)(cid:3)(cid:3)(cid:41)(cid:68)(cid:91)(cid:3)(cid:29)(cid:3)(cid:19)(cid:24)(cid:21)(cid:21)(cid:3)(cid:28)(cid:27)(cid:3)(cid:22)(cid:28)(cid:3)(cid:24)(cid:28)(cid:3)(cid:3)(cid:54)(cid:76)(cid:87)(cid:72)(cid:3)(cid:29)(cid:3)(cid:90)(cid:90)(cid:90)(cid:17)(cid:80)(cid:82)(cid:81)(cid:71)(cid:76)(cid:68)(cid:79)(cid:86)(cid:72)(cid:85)(cid:89)(cid:76)(cid:70)(cid:72)(cid:17)(cid:80)(cid:68) GRAND ANGLE LES AMÉRICAINS, RESPON- chissement merveilleux. Au total, beau- si le système de Bretton Woods dont il SABLES DE LA PLANÈTE ! coup d’appelés, peu d’élus, comme pour est question plus haut. Ce système, pour Comment les Américains vivent-ils cette les emprunts russes ou l’or du Pérou. être effi cace et mondial, pose comme situation ? Pas du tout comme un pri- Mais de belles histoires à raconter. On une vertu absolue l’indépendance des vilège. Au contraire, ils considèrent que lira avec intérêt à la fi n de ce numéro banques centrales. Il faut reconnaître leur destinée est de soutenir la planète, les parcours des hommes les plus riches que des guerres sont nées parce que des de partager avec les moins lotis la ri- du monde dont la plupart on fait leur gouvernements comme celui d’Hitler, chesse qu’ils ont su créer. Donc, pour fortune eux-mêmes, mais bien peu fi na- ont mis leur banque centrale à leur ser- ce faire, ils doivent consommer, même lement l’ont fait dans les nouvelles tech- vice. Mais en toute chose il faut savoir si c’est au-delà de ce qu’ils peuvent se nologies. Une analyse facile après coup. garder la mesure. Or voilà qu’à Washing- payer tous seuls. Bizarre ? Oui, mais Sur le moment en 2000, c’est plus com- ton, le dogme est si puissant qu’Al- c’est comme ça. Dans le fond, ce n’est pliqué et moins compréhensible : on a lan Greenspan, président de la banque pas faux, puisque la santé économique bel et bien une énorme bulle spéculative, centrale, la Federal Reserve, mène sa de la planète dépend largement, encore qu’il faut sagement faire atterrir avant politique en toute indépendance, pour aujourd’hui, du taux de croissance de qu’elle n’éclabousse tout le monde. le meilleur et pour le pire. Faire atter- l’Amérique. Ce sentiment de respon- Dans l’arrière-boutique, nous avons aus- rir une bulle spéculative, quand, en plus, sabilité mondiale justifi e beaucoup de des terroristes viennent de faire tomber choses. Y compris donc le "devoir d’être les Tours Jumelles de New York, c’est in- en croissance". La santé économique jecter de l’argent et encore de l’argent. Aux alentours de l’an 2000, se forme C’est de l’argent en abondance puisque de la planète dépend une énorme bulle spéculative sur les tout le monde prête volontiers aux nouvelles technologies. Que n’a-t-on Américains. Le comble du délice est que largement, encore entendu sur ce sujet : des milliardaires quelques années auparavant, le démo- qui pousseraient comme des champi- crate Bill Clinton avait rendu aux fi nan- aujourd’hui, du gnons dans les garages, une manne mon- ciers leur liberté d’imagination... diale pour le nouveau millénaire, des taux de croissance de Le décor est planté : des banquiers avec centaines de millions de dollars tom- la bride sur le cou et une banque cen- beraient comme la pluie sur de simples l’Amérique trale qui, au lieu de les surveiller, leur idées... L’éternel rêve humain de l’enri- jette de l’argent pas cher. Alan Greenspan arrive à la tête de la Federal Reserve en 1987. Un mois plus tard, il gère remarquablement sa première crise fi nancière. Les médias, prompts à fabriquer des scenarii de fi lm d’aventure, en font un gourou omniscient de la fi nance. Se moquait-il de lui-même, du public ou du pouvoir que ce public lui avait donné, lorsqu’il disait : "Si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé"? Quand il quitte la Fed, en 2006, le système fi nancier américain émet déjà des craquements inquiétants. Quelques mois plus tard, effectivement, il s'effondre. Ph. AFP 10l l Argent, l'anti-crise l Mars 2013
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