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Scepticisme et religion: constantes et évolutions, de la philosophie hellénistique à la philosophie médiévale PDF

301 Pages·2016·1.367 MB·French, Italian, Spanish
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S cepticiSme et religion c , onStanteS et évolutionS de la philoSophie helléniStique à la philoSophie médiévale monothéismes et philosophie Collection créée par Carlos Lévy et dirigée par Gretchen Reydams-Schils S cepticiSme et religion c , onStanteS et évolutionS de la philoSophie helléniStique à la philoSophie médiévale Études réunies et éditées sous la direction de Anne-Isabelle Bouton-touBoulic et Carlos lévy H F Actes du Colloque international organisé par « Ausonius », UMR 5067, Université Bordeaux Montaigne et « Rome et ses Renaissances », E.A. 4081, Université Paris- Sorbonne, à Bordeaux, du 20 au 22 juin 2013, publiés avec le concours de l’Institut Universitaire de France. © 2016, Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise, without the prior permission of the publisher. D/2016/0095/124 ISBN 978-2-503-56545-3 Printed on acid-free paper. SOMMAIRE Remerciements vii Préface Anne-Isabelle Bouton-Touboulic et Carlos Lévy 9 La critique de Carnéade sur la divination Anna Maria Ioppolo 41 De l’epochè sceptique à l’epochè transcendantale : Philon d’Alexandrie fondateur du fidéisme Carlos Lévy 57 Le platonisme de Plutarque de Chéronée entre scepticisme, théologie et métaphysique Mauro Bonazzi 75 « Le dieu est la cause la plus active » : Sextus Empiricus contre la théologie dogmatique Emidio Spinelli 89 Religion et piété sceptiques selon Sextus Empiricus Stéphane Marchand 103 Ne pas dire le principe : usage sceptique et usage théologique de la négation Brigitte Pérez-Jean 119 L’appropriation des arguments néoacadémiciens par Lactance Gábor Kendeffy 137 SOMMAIRE Más allá del pensamiento. El escepticismo epistemológico de Gregorio de Nisa Jesús Hernández Lobato 157 Scepticisme et religion dans le Contra Academicos d’Augustin Anne-Isabelle Bouton-Touboulic 171 Le scepticisme de la Nouvelle Académie et la réflexion d’Augustin sur la légitimité du croire : le De utilitate credendi Isabelle Bochet 193 Errore, assenso e fede. La critica dello scetticismo accademico nell’Enchiridion di Agostino Giovanni Catapano 219 Scepticisme et prescience divine, de saint Augustin à Jean de Salisbury Christophe Grellard 235 L’amour consciencieux de la créature pour Dieu. Héritages anciens et postérité doctrinale du scepticisme de Jean Gerson Alice Lamy 253 Bibliographie 269 Index locorum 287 Présentation des contributeurs 297  REMERCIEMENTS Ce volume a bénéficié du soutien de l’Institut Universitaire de France, ainsi que de l’aide du Conseil Régional d’Aquitaine. Nos remerciements vont également à Xavier Gheerbrant pour sa relecture attentive et à Min- Jun Huh, qui a bien voulu établir l’index locorum après avoir relu les in- dications bibliographiques. PRÉFACE Anne-Isabelle Bouton-Touboulic et Carlos Lévy De Pyrrhon à Philon « Le problème de la religion des philosophes est un des plus ardus de ceux qui se posent aux historiens de la religion grecque. Quels sont ses rapports avec la religion populaire ? Et d’abord est-il légitime de parler d’une “religion des philosophes” ? Dans l’affirmative, quelle importance faut-il lui accorder ? Doit-on admettre que “le destin d’une religion est le fait d’une foule” et que par conséquent “les conceptions religieuses de la littérature […] n’agirent guère sur la vie de la religion grecque” ? Ou au contraire, faut-il penser que les historiens des religions ont eu trop sou- vent tendance à sous-estimer l’apport des philosophes dans la religion de leur peuple, et qu’en ce qui concerne les Grecs, en particulier, il se pour- rait que l’évolution de leurs croyances religieuses fût plus largement tri- butaire de l’influence des philosophes qu’on ne l’a longtemps cru ? »1. C’est par ces lignes que Daniel Babut commençait son précieux petit livre consacré à La religion des philosophes grecs. De Thalès aux Stoïciens, un ouvrage qui n’a pas eu la réception qu’il méritait et qui pourtant eut le mérite rare de proposer une synthèse allant des Présocratiques aux Stoïciens. Il n’est pas question ici de refaire ce que Daniel Babut a déjà fait, et bien fait. Nous souscrivons en particulier à sa lumineuse conclu- sion, soulignant chez tous les philosophes grecs « l’impossibilité de rompre tout lien avec la religion populaire, comme aussi de se confondre avec celle-ci »2. Bien plus modestement, nous allons tenter de définir la place du doute dans cette tension entre le désir de ne pas se couper 1 Babut 1974, 5. 2 Babut 1974, 207. ANNE-ISABELLE BOUTON-TOUBOULIC & CARLOS LÉVY de la tradition et la volonté de ne pas se fondre dans le conservatisme religieux du peuple, incapable aux yeux des philosophes de se livrer à une réflexion critique sur ses pratiques. Remarquons tout d’abord, après tant d’autres, que la certitude négative, autrement dit l’athéisme, eut une cer- taine fortune en tant qu’accusation polémique, et Socrate en fut la plus illustre victime, mais que très rares furent ceux qui s’assumèrent comme athées. Diagoras de Mélos, dont la tête fut mise à prix par les Athéniens vers 415 av. J.-C. pour avoir critiqué les mystères d’Éleusis et ainsi dé- tourné beaucoup de gens de l’initiation, reste une figure bien imprécise3. Plusieurs témoignages l’accusent d’avoir nié l’existence des dieux et de s’être livré à des actes sacrilèges, mais la base théorique sur laquelle il agis- sait ainsi reste pour le moins incertaine. En effet, à en croire Philodème, citant Aristoxène, il avait exprimé son profond respect pour le divin dans des poèmes écrits en l’honneur d’Arianthe d’Argos et de Nicodore de Mantinée4. Peut-être s’agissait-il d’œuvres de circonstance ou peut-être y eut-il dans une vie très longue un épisode qui détermina son incroyance, en tout cas, il demeura comme le symbole même de l’athéisme, condamné pour des raisons et à des niveaux très divers par l’immense majorité des philosophes. Dans le De natura deorum5, Cicéron donne, au sujet du thème qu’il va traiter, une doxographie tripartite distinguant la majori- té des philosophes, qui affirment l’existence des dieux, de ceux, comme Protagoras, qui en doutent, ou des athées déclarés représentés par Dia- goras et par Théodore de Cyrène. Dans les faits, la cité avait tendance à considérer que douter c’était déjà nier, comme le montre l’exemple de Protagoras, qui fut exilé, nous est-il dit, pour avoir écrit ceci au début de son livre sur les dieux6 : « Touchant les dieux, je ne suis pas en mesure de savoir ni s’ils existent, ni s’ils n’existent pas, pas plus que ce qu’ils sont quant à leur aspect. Trop de choses nous empêchent de le savoir : leur invisibilité et la brièveté de la vie humaine ». Cicéron qui reproduit le début de cette citation ajoute que l’exil de Protagoras dut avoir un effet fortement dissuasif, « puisque l’expression d’un simple doute n’avait pu échapper au châtiment »7. 3 Sur Diagoras de Mélos, voir l’article qui lui est consacré par Luc Brisson et Ma- roun Aouad, 1994. 4 Voir sur cette question Aouad-Brisson 1994, 754-755. 5 Nat. deor. I, 2. 6 Diog. L. IX, 51. Traduction Goulet-Cazé 1999. 7 Nat. deor. I, 63, trad. Auvray-Assayas 2002. 

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