Description:MESDAMES, MESSIEURS, Je dois remercier d’abord mon éminent confrère et ami, M. Eugène Ledrain, qui m’a appelé à l’honneur de rassembler devant vous mes souvenirs littéraires et de vous parler de Sainte-Beuve. Il savait que sur ce sujet j’étais une sorte de livre vivant, qu’on pouvait consulter à n’importe quelle page, sûr d’y trouver toujours le même nom. Huit ans de secrétariat auprès de l’un des plus vifs et des plus actifs esprits du siècle ont, en effet, transformé leur homme et fait de moi l’écho qui répétera sans cesse ce que Sainte-Beuve a écrit lui-même d’Eckermann, l’auteur des Entretiens de Goethe : « Quand on a vécu dix ans auprès d’un vrai grand homme, on doit trouver le reste un peu terne et décoloré.