Université de Pau et des Pays de l’Adour UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines Master Identités et Patrimoine dans les espaces méridionaux Spécialité recherche : Sociétés et Représentations Les Justes parmi les Nations dans le Sud-Ouest : départements des Landes, Basses-Pyrénées et Hautes-Pyrénées Travail d’étude et de recherche en histoire contemporaine Présenté par Estelle PIRES Sous la direction de Madame Sylvaine GUINLE-LORINET Année universitaire 2005-2006 ère Master 1 année Les Justes parmi les Nations dans le Sud-Ouest : départements des Landes, Basses-Pyrénées et Hautes-Pyrénées SOMMAIRE REMERCIEMENTS 4 AVANT-PROPOS 6 INTRODUCTION 7 PREMIÈRE PARTIE : LES JUSTES PARMI LES NATIONS, DES HOMMES ET DES FEMMES HONORÉS PAR ISRAËL 38 DEUXIÈME PARTIE : LES JUSTES PARMI LES NATIONS DES LANDES, BASSES- PYRÉNÉES ET HAUTES-PYRÉNÉES, ARTISANS ENTRE AIDE ET SAUVETAGE116 TROISIÈME PARTIE : LES JUSTES PARMI LES NATIONS DES LANDES, BASSES-PYRÉNÉES ET HAUTES-PYRÉNÉES : ENTRE MOTIVATIONS ET CONVICTIONS 161 CONCLUSION 191 BIBLIOGRAPHIE 195 SOURCES 199 ANNEXES 203 INDEX DES NOMS DE LIEUX 245 TABLE DES ANNEXES 250 TABLE DES MATIERES 251 3 REMERCIEMENTS Je tiens avant tout à remercier mon directeur de recherche, madame le professeur Sylvaine Guinle-Lorinet, pour avoir accepté de s’engager, à mes côtés, dans ce travail de recherche et pour m’avoir guidée et soutenue tout au long de cette année. Plus qu’un simple directeur de recherche, elle a été de nombreuses fois la femme qui a su me rassurer, me redonner confiance et m’écouter, dans les hauts comme dans les bas. Elle m’a toujours encouragé et ce, dans tous les domaines. Merci. Je tiens également à remercier le Comité français pour Yad Vashem, à Paris, qui a accepté de m’ouvrir ses portes pour me permettre la consultation de dossiers ; dossiers sans lesquels je n’aurais pu mener à bien ce travail de recherche et où j’ai été très bien accueillie. Je souhaite remercier, en particulier, Corinne Melloul, chargée de communication pour le Comité français pour Yad Vashem pour les nombreuses informations qu’elle m’a données et sa patience. Je souhaite remercier, à nouveau, monsieur Claude Laharie pour m’avoir reçue et donné de nombreuses pistes pour mon étude qui m’ont permis, par la suite, de charpenter au mieux ce travail de recherche. Merci à Annie et Sydney qui m’ont beaucoup aidée et orientée dans de nombreuses démarches pour ce mémoire. Merci aussi à Stéphane Périlhou, pas toujours tendre mais le meilleur des kiné- osthéopathes qui existent au monde !! Merci à mes parents qui font que je continue le chemin des études, qui me soutiennent et me suivent jusqu’au bout. Merci à mon frérot d’amour, ma Gigi et mes Loulous qui n’ont cessé de m’encourager dans ces moments où je n’avais guère la foi. Un grand merci à tous mes amis qui ont fait et qui font de moi l’être que je suis aujourd’hui. Qu’ils soient avec moi au quotidien ou à des centaines de kilomètres, ils m’ont donné, me donnent l’envie et la force de me battre, de m’accrocher à la vie comme jamais. Merci à mes piliers, Camille, Magali et Sandrine sans oublier ma Fouine, Kristell, et mon Hélios qui brille, trop loin de moi, en Écosse. Merci pour leur patience, leurs encouragements, leur foi en moi ainsi que leurs relectures et corrections… À toi mon Émilie qui rend ma vie plus belle, merci. Merci d’être entrée dans ma vie, merci d’être là au quotidien et merci pour tout ce que tu as fait pour que ce mémoire soit ce qu’il est. Tu es quelqu’un de bien, ne l’oublie pas !! En tous cas, ce mémoire est aussi le votre. 5 AVANT-PROPOS Tout au long de notre étude nous allons être amenée à utiliser, à multiples reprises, le terme « Juif » et user de la majuscule pour parler des Juifs n’est pas dénué de signification idéologique. En utilisant la majuscule, on leur confère le rang de peuple par le jeu d’une règle grammaticale qui prescrit la minuscule aux religions et réserve la majuscule aux nations. En ce qui concerne cette étude, j’ai opté pour l’usage de la minuscule considérant les juifs comme membres d’une confession religieuse, en l’occurrence le judaïsme, et non comme un peuple en tant que tel. INTRODUCTION De nombreuses études ont été réalisées sur les Justes parmi les Nations surtout depuis les années 1980-1990 ; depuis que les historiens se sont intéressés au sort des juifs dans la France de Vichy et ont cherché à établir un bilan du génocide en France ; mais aussi depuis que les nouvelles générations ont demandé à leurs aïeux de leur raconter ce qu’était la Shoah, ce qu’ils avaient vécu et comment ils avaient survécu à celle-ci. Ceci a mis en lumière cette question : comment ont-ils survécu ? Par quel miracle sont-ils parvenus à éviter l’arrestation, l’internement et la déportation? Car si 76 000 juifs ont été déportés de France, 250 000 environ ont échappé à ce destin macabre. En effet, la France est l’un des pays où la « communauté » juive a le mieux survécu à l’extermination. Néanmoins, avec toutes les mesures mises en place par Vichy afin de faciliter la politique d’extermination menée par les nazis, les juifs ne pouvaient s’en sortir seuls, sans une aide extérieure. Dans la plupart des cas, leur salut, ils le doivent à l’aide, sous formes diverses et variées, que la population française, des hommes et des femmes ont daigné leur offrir. Il a fallu du temps pour que peu à peu les langues se délient et que des travaux sur les Justes parmi les Nations voient le jour. Il a fallu, non seulement que les survivants qui ont eu, pour la plupart, leur famille ou une partie de leur famille décimée, acceptent de rouvrir leurs blessures, souvent mal cicatrisées, et de raconter ce qu’ils avaient vécu ; mais aussi que les « sauveurs » veuillent bien raconter ce qu’ils avaient fait. Après des débuts difficiles, dus au mutisme de la part des deux parties, les études se sont amorcées. En effet, il faut attendre le début des années 1980, pour que l’on sache réellement ce que le gouvernement de Vichy avait prévu à l’encontre des juifs, ses spécificités, son autonomie décisionnaire vis-à-vis des Allemands et ses responsabilités. Parmi celles-ci et non des moins sérieuses, on trouve notamment la première synthèse sur Vichy et les Juifs, par les historiens 8 nord-américains Michaël R. Marrus et Robert O. Paxton1. Ils ont attiré l’attention d’une large fraction de l’opinion publique sur le sort des juifs en France et éveillé la curiosité d’autres chercheurs. On peut citer, entre autres, les travaux d’André Kaspi2, de Renée Poznanski3, qui offrent des études relativement complètes sur la question du sort des juifs en France durant l’Occupation. De nombreux et intéressants ouvrages ont été motivés par cette question, amorçant à leur tour d’autres interrogations notamment celle de l’opinion française face à la politique d’exclusion et à l’antisémitisme d’État. En effet, quelle aide les juifs ont- ils reçue de la population non-juive ? À ce titre apparaissent, dans la continuité des précédentes, les premières études sur les sauvetages des juifs et sur les Justes parmi les Nations, comme celle de Philippe Joutard4, auteur de l’un des premiers livres consacrés à l’attitude d’une partie de la population française face à la persécution des juifs ; celle d’Asher Cohen5 ou encore celle de Lucien Lazare6, portant sur les Justes parmi les nations proprement dit. Signalons également qu’en 1996, axé sur les relations entre juifs et non-juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, paraît, sous la direction de l’historien Jean Estèbe, Les Juifs à Toulouse et en Midi toulousain au temps de Vichy qui représente la synthèse des travaux menés sur la résistance juive, les moyens de survie quotidiens et les gestes de solidarité des catholiques envers les juifs. D’autres études régionales, comme celle de Philippe Joutard, 1 Michaël R. Marrus et Robert O. Paxton, Vichy et les Juifs, Paris, coll. Le Livre de Poche, Calmann-Lévy, 1981, 672 p. 2 André Kaspi, Les Juifs pendant l’Occupation, Paris, Éditions du Seuil, 1991, 421 p. 3 Renée Poznanski, Les Juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, coll. Pluriel Histoire, Hachette Littératures, 1997, 712 p. 4 Philippe Joutard, Jacques Poujol et Patrick Cabanel, Cévennes, terre de refuge, 1940- 1944, Montpellier, Presses du Languedoc, 1987. 5 Asher Cohen, Persécutions et sauvetages. Juifs et Français sous l’Occupation et sous Vichy, Paris, Les Éditions du Cerf, 1993. 6 Lucien Lazare, Le Livre des Justes : le sauvetage des juifs par des non-juifs en France, 1940-1944, Paris, J.-C. Lattès, 1993, 262 p. Lucien Lazare, Israël Gutman (dir.) avec Sarah Bender (adj. Dir.) Dictionnaire des Justes de France, Paris, Arthème Fayard/ Yad Vashem Jérusalem, 2003, 596 p. 9 Jacques Poujol et Patrice Cabanel, ont été menées plaçant les Justes et leurs actes sur le devant de la scène. À juste titre, on peut citer l’ouvrage réalisé sous la direction de Jacques Fijalkow7, résultat du colloque tenu à Lacaune, dans le Tarn, en 2001 mettant en lumière les spécificités du département du Tarn en matière de sauvetage et l’hétérogénéité de leurs auteurs ; mais aussi celui réalisé sous la direction de François Drouin et Philippe Joutard8, né du colloque des 10 et 11 octobre 2002, tenu à Montauban, « Monseigneur Théas, les Juifs, les Justes » qui s’interroge, à travers la personne de Monseigneur Théas, lui-même Juste parmi les Nations, sur les motivations qui ont poussé des « gens ordinaires » à porter secours à des juifs. Un autre ouvrage, particulièrement récent, celui de Limore Yagil9, mérite d’être évoqué pour la qualité de son analyse historique concernant la diversité des actions de sauvetage, en zone libre comme en zone occupée, et la propension des laïcs et des religieux à désobéir à l’ordre établi et à ne pas rester passifs devant la souffrance des juifs ; tout ceci au travers d’études à l’échelon régional. Les historiens se sont également penchés sur le rôle joué par l’Église protestante, dont bons nombres des fidèles se sont illustrés dans le sauvetage des juifs. Citons l’ouvrage de Jacques Poujol10 ou encore celui de Philippe Bœgner11, fils du pasteur Marc Bœgner qui fut particulièrement actif dans cette entreprise durant cette période ; pour ne citer que les principaux. Néanmoins, on trouve également des ouvrages, comme celui de Martin Gilbert12, qui veulent 7 Jacques Fijalkow (dir.), Vichy, les Juifs et les Justes : l’exemple du Tarn, Toulouse, Éditions Privat, 2003, 303 p 8 François Drouin et Philippe Joutard (dir.), Monseigneur Théas, évêque de Montauban, les Juifs, les Justes, Toulouse, Éditions Privat, 2004, 199 p. 9 Limore Yagil, Chrétiens et Juifs sous Vichy (1940-1944), sauvetage et désobéissance civile, Paris, Les Éditions du Cerf, 2005, 765 p. 10 Jacques Poujol, Les Protestants français pendant la Seconde Guerre mondiale, Actes du colloque de Paris, Palais du Luxembourg, 19-21 novembre 1992, Paris, Société d’Histoire du protestantisme français, 1994, 737 p. 11 Philippe Bœgner, Ici, on a aimé les Juifs, récit, Paris, Lattès, 1982, 214 p. 12 Martin Gilbert, Les Justes : les héros méconnus de la Shoah, Paris, Calmann Lévy, 2004, 530 p. 10
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