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Louis XIV et son siècle - Alexandre Dumas et compagnie PDF

1090 Pages·2010·4.15 MB·French
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LOUIS XIV ET SON SIÈCLE (1844-1845) ALEXANDRE DUMAS Louis XIV et son siècle LE JOYEUX ROGER 2009 Cette édition est établie à partir de celle qui a été publiée à Paris, chez MM. J.-B. Fellens et L.-P. Dufour, éditeurs, rue Saint- Thomas-du-Louvre, 50, en 1844 (2 tomes). Nous en avons respecté l’orthographe (carosse, trève, com- plétement, barette, baffoué, rebellion, etc.) et la ponctuation, sauf en cas d’incohérence ou d’erreur évidente. ISBN : 978-2-923523-60-6 Éditions Le Joyeux Roger Montréal [email protected] Préface Il y a eu quatre grands siècles au monde : celui de Périclès, celui d’Auguste, celui de Léon X et celui de Louis XIV. Le siècle de Périclès produisit Miltiade, Léonidas, Thémisto- cle, Aristide, Pausanias, Alcibiade, Sophocle, Euripide, Phidias, Aristophane, Xeuxis, Parrhasius, Socrate, Diogène, Hérodote et Xénophon. Celui d’Auguste : Sylla, Cicéron, César, Lucrèce, Catule, Vir- gile, Horace, Properce, Ovide, Tibule et Caton, Salluste, Corné- lius Népos, Diodore de Sicile, Tite-Live, Denis d’Halicarnasse, Scipion l’Africain et Vitruve. Celui de Léon X : Guichardin, Machiavel, Paul Jove, l’Arioste, Michel-Ange, Raphaël, Titien et Galilée. Celui de Louis XIV : Richelieu, Montmorency, Mazarin, Jean- Bart, Luxembourg, Condé, Turenne, Tourville, Catinat, Louvois, Villars, Corneille, Descartes, Mézeray, La Rochefoucauld, Bayle, Molière, La Fontaine, Lebrun, Perrault, Girardon, Bossuet, Mallebranche, Puget, Racine, Boileau, Lully, Mme de Sévigné, Fontenelle, Fénelon, Jean-Baptiste Rousseau, Rollin, Chaulieu, Mignard et Quinault. Nous avons, parmi ces quatre siècles, choisi, pour le mettre sous les yeux de nos lecteurs, nous n’osons pas dire, le plus noble, le plus beau, le plus grand, quoique nous le pensions, mais le plus rapproché de notre époque, et, par conséquent, celui qui nous semble avoir le plus d’intérêt pour nous. Une nouvelle manière d’écrire l’histoire a été créée ; les mémoires particuliers nous ont introduits dans l’intimité des dieux de notre monarchie ; et nous avons vu que ces dieux, com- me ceux de l’antiquité, à côté de suprêmes grandeurs, avaient bon nombre de petites faiblesses ; qu’éblouissants aux yeux, quand on les regardait de loin, ils perdaient une partie de leur éclat quand 6 LOUIS XIV ET SON SIÈCLE on parvenait à se glisser sous l’ombre qu’ils projetaient. Enfin, pareils à ces juges devant lesquels on conduisait les anciens Pha- raons morts, et qui, après les avoir couronnés de lierre, dépouillés de leur sceptre et de leur manteau royal, les jugeaient dignes ou indignes de la sépulture, nous avons, à notre tour, dans notre justice ou dans notre colère, ôté la couronne, le sceptre et le man- teau aux rois morts et quelquefois même aux rois vivants, et nous avons prononcé sur eux ce jugement irrévocable des trois juges antiques, qui n’était autre que le jugement de la postérité. Peut-être Louis XIV est-il le seul qui ait encore échappé à ce jugement. Élevé trop haut par les flatteurs monarchiques, rejeté trop bas par les détracteurs révolutionnaires, proclamé sans défauts par les uns, accusé de manquer de toutes les vertus par les autres, aucun roi n’a été, depuis sa mort, plus tiraillé en tous sens que le grand roi, et nul n’a dû, si le sépulcre a un écho, entendre bourdonner, dans le sommeil de la mort où il s’est endormi, après le plus long règne qu’ait jamais régné un roi, plus de basses louanges et plus d’infâmes calomnies. Eh bien ! c’est le Dieu qu’on avait placé sur un nuage, c’est le cadavre qu’on a traîné aux Gémonies, qu’il s’agit aujourd’hui de remettre à sa place. Ce n’est ni un panégyrique, ni un pamphlet que nous écrivons, c’est un portrait de l’homme à toutes les épo- ques de sa vie, depuis son enfance malheureuse jusqu’à sa vieil- lesse misérable, en passant pour toutes les phases de joie et de douleurs, d’amour et de haine, de faiblesse et de grandeur, qui ont composé cette vie unique dans son ombre comme dans son soleil. C’est Louis XIV, dieu pour le monde, roi pour l’Europe, héros pour la France, homme pour ses maîtresses, que nous allons montrer ; et, nous en sommes certains, il sortira de l’épreuve, plus vrai, plus réel, plus palpable, plus humain, plus moulé sur la nature, si nous pouvons nous exprimer ainsi, qu’il n’a jamais été, soit dans l’histoire, soit sur la toile, soit en bronze. Et peut-être paraîtra-t-il plus grand, en le laissant homme au milieu des hom- mes, qu’il ne le paraissait quand on l’avait placé comme un dieu LOUIS XIV ET SON SIÈCLE 7 parmi les dieux. D’ailleurs, quel plus beau cortége la plus exigeante divinité pourrait-elle demander que celui qui accompagne Louis XIV ? Où chercher des ministres égaux à Richelieu, à Mazarin, à Colbert et à Louvois ; des généraux dont la gloire fasse pâlir celle des Condé, des Turenne, des Luxembourg, des Catinat, des Berwick et des Villars ; des marins qui luttent à la fois contre l’Angleterre et contre l’Océan, comme l’ont fait les Dugay- Trouin, les Jean-Bart et les Tourville ; des poètes qui parlent la langue des Molière, des Corneille et des Racine ; des moralistes comme Pascal et La Fontaine ; des historiens comme Bossuet ; des maîtresses enfin comme La Vallière et comme Fontanges, comme Mme de Montespan et Mme de Maintenon ? Eh bien ! pauvreté de l’enfant, amours du jeune homme, gloire du héros, orgueil du roi, décadence du vieillard, faiblesses du père, mort du chrétien, tout ressortira de notre travail qui aura le Louvre, Saint-Germain et Versailles au premier plan, la France dans la demi-teinte, l’Europe à l’horizon ; car l’histoire de Louis XIV n’est pas de celles où l’on remonte du peuple au roi, mais où l’on descend du roi au peuple. N’oublions pas cette paro- le sacramentelle du vainqueur de la Hollande, au zénith de sa gloire : L’État, c’est moi ! Écrite ainsi dans tous ses détails, résumés de temps en temps par un large coup d’œil jeté sur l’ensemble, nous osons le dire, la vie de Louis XIV aura toute la gravité de l’histoire, tout le capri- ce du roman, tout l’intérêt des mémoires. Aussi n’hésitons-nous point, malgré nos travaux antérieurs et peut-être même à cause de ces travaux, à livrer hardiment notre livre au public, certains que nous sommes de sa sympathie et de son appui. Alexandre DUMAS. Chapitre premier Circonstances auxquelles Louis XIV doit la vie. – Anne d’Autriche se déclare enceinte. – Grâce qu’elle demande au roi à cette occasion. – Coup d’œil jeté en arrière. – Louis XIII. – Anne d’Autriche. – Marie de Médicis. – Le cardinal de Richelieu. – Gaston d’Orléans. – Madame de Chevreuse. – Première mésintelligence de Louis XIII et d’Anne d’Autriche. – Jalousie du roi contre son frère. – Le cardinal de Richelieu amoureux de la reine. – Anecdote au sujet de cet amour. Le cinq décembre 1637, le roi Louis XIII alla faire une visite à Mlle de La Fayette qui, pendant le mois de mars de la même année, s’était retirée au couvent de la Visitation de Sainte-Marie, situé rue Saint-Antoine, où elle avait pris le voile sous le nom de sœur Angélique. Une des prérogatives attachées au titre de roi, de reine ou d’enfants de France étant d’entrer dans tous les couvents et de converser librement avec les religieuses, les visites du roi à son ancienne maîtresse ne souffraient aucune difficulté. D’ailleurs on sait que les maîtresses du roi Louis XIII n’étaient que ses amies, et jamais les assiduités du chaste fils d’Henri IV et du chaste père de Louis XIV, monarques fort peu chastes tous deux, ne portèrent en aucune façon atteinte à la réputation de celles auxquelles elles s’adressaient. Louise Mortier de La Fayette, issue d’une ancienne famille d’Auvergne, était entrée, dès l’âge de dix-sept ans, dans la mai- son de la reine Anne d’Autriche, en qualité de fille d’honneur. Dès 1630, le roi l’avait remarquée, et les charmes de son esprit et de sa personne l’avaient tirée, sinon de sa chasteté, du moins de sa froideur habituelle ; Bassompierre raconte qu’en passant à cette époque à Lyon, où Louis XIII séjournait, il y trouva le roi parmi les dames et amoureux et galant contre sa coutume. Cette faveur de Mlle de la Fayette dura sans nuage aucun tant qu’elle prit sur elle de rester étrangère aux affaires politiques. 10 LOUIS XIV ET SON SIÈCLE Mais le père Joseph qui était son parent du côté de Marie Motier de Saint-Romain, sa mère, ayant obtenu d’elle qu’elle entrât dans une cabale contre le cardinal, que l’ambitieux capucin voulait supplanter dans l’esprit du roi, dès lors toute tranquillité et tout bonheur furent perdus pour elle et pour son royal amant. Selon ses habitudes, ce ne fut pas de front que Richelieu attaqua l’amour de Louis XIII pour Mlle de La Fayette ; ce fut par une de ces mines souterraines, si familières à ce grand ministre, lequel fut forcé d’user la moitié de sa vie à des ruses qui réussis- saient d’autant plus sûrement qu’étant indignes d’un génie si supérieur, on ne les attendait point de sa part : il décida par mena- ce Boizenval, que Louis XIII avait tiré de sa garde-robe pour en faire son premier valet de chambre, à trahir son maître dont il était le plus intime confident, d’abord en faussant les messages verbaux que les deux amants s’envoyaient l’un à l’autre, puis en remettant au cardinal les lettres qu’ils s’écrivaient, et qui, dans son cabinet et sous la main d’habiles secrétaires que le cardinal payait à cet effet, subissaient des altérations telles, que les épîtres des deux amants, sorties de leurs mains pleines d’expressions de tendresse, arrivaient chargées de récriminations si amères qu’une rupture allait éclater entre eux lorsqu’une explication éclaircit tout. On fit venir Boizenval, qui fut forcé de faire l’aveu de sa trahi- son et de raconter les manœuvres du ministre, et ce fut seulement alors que Louis XIII et Mlle de La Fayette apprirent qu’ils étaient déjà depuis longtemps, sans s’en douter, sous le poids de la haine du cardinal. Or, on le savait, c’était une chose terrible, même pour le roi, que cette haine. Buckingham, Chalais, Montmorency en étaient morts, et, selon toute probabilité, en ce moment-là le père Joseph en mourait. Mlle de La Fayette s’enfuit tout éperdue au couvent de la Visitation ; quelques instances que lui fit Louis XIII, elle ne voulut plus en sortir, et, sous le nom de sœur Angélique, y prit le voile, les uns disent le 19, les autres le 24 du mois de mai de

Description:
Celui d'Auguste : Sylla, Cicéron, César, Lucrèce, Catule, Vir- gile, Horace .. 1. « Sire, j'ai vu avec plaisir M. Luynes qui m'a donné de bonnes nouvelles.
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