Vraisemblablement chacun des lecteurs de ce petit essai s’est forgé dès l’enfance une idée de la maison. Mais cette idée n’est pas identique d’un individu à l’autre. Quand un Louis XIV pense maison, il peut songer au Louvre, à Saint-Germain-en-Laye, à Fontainebleau, à Versailles et rêver de constructions plus intimes : Trianon, Marly ! Pour celui qui est né dans un bidonville, la maison est un assemblage précaire de tôles, de planches et de cartons. Et peut-être rêve-t-il à ces maisons locatives décomposées en appartements dont l’agglomération fait la ville.
Le même mot ne désigne pas la même chose pour chacun de nous, et, pour chacun de nous, il peut renvoyer non à une seule réalité mais à plusieurs. Pour le chercheur qui voudrait prendre en considération la durée et l’espace, la notion de maison en vient à recouvrir une variété d’objets presque infinie. Aussi n’est-ce pas par hasard si l’étude de la maison humaine intéresse une panoplie de disciplines parmi lesquelles on compte, sans épuiser les approches, la préhistoire, l’archéologie, l’histoire, la géographie, la technologie, l’ethnologie, la sociologie, la psychologie.