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Les traitements du trouble obsessionnel compulsif PDF

94 Pages·2007·0.712 MB·French
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Les traitements du trouble obsessionnel-compulsif CHEZ LE MÊME ÉDITEUR Dans la collection: LE DIAGNOSTIC EN PSYCHIATRIE: QUESTIONS ÉTHIQUES, par A. DANION-GILLIAT, 2006. LES REPRÉSENTATIONS SOCIALES DE LA SCHIZOPHRÉNIE, par F.-S. KOHL, 2006. ADDICTIONS ET PSYCHIATRIE, par M. REYNAUD, 2005. PSYCHOTRAUMATISMES: PRISES EN CHARGE ET TRAITEMENTS, par G. VAIVA et al., 2005. MESURER LES ÉVÉNEMENTS DE VIE EN PSYCHIATRIE, par Ph. GORWOOD, 2004. Retrouvez tous les ouvrages du Congrès de psychiatrie et de neurologie de langue française sur www.masson.fr. CONGRÈS DE PSYCHIATRIE ET DE NEUROLOGIE DE LANGUE FRANÇAISE Les traitements du trouble obsessionnel-compulsif Bruno AOUIZERATE, Jean-Yves ROTGÉ DANGER Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit, tout particulièrement dans le domaine universitaire, le développement massif du «photocopillage». Cette pratique qui s’est généralisée, notamment dans les établissements d’enseignement, provoque une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée. Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans LE autorisation, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites. PHOTOCOPILLAGE Les demandes d’autorisation de photocopier doivent être adressées TUE LE LIVRE à l’éditeur ou au Centre français d’exploitation du droit de copie: 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. Tél.: 01 44 07 47 70. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefa- çon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle). © 2007, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. ISBN: 978-2-294-70195-5 ELSEVIER MASSON SAS, 62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex CONGRÈS DE PSYCHIATRIE ET DE NEUROLOGIE DE LANGUE FRANÇAISE Responsables d’édition Rédacteur en chef: Docteur J.-P CHABANNES, Secrétaire général Comité d'édition: Professeur J. TIGNOL Docteur F. CAROLI Docteur J.-P CHABANNES Professeur D. BAILLY Docteur C. SPADONE Professeur L. SCHMITT Docteur H. WEIBEL Professeur J. PALAZZOLO Docteur J. BURGONSE Docteur P. MARTIN Docteur D. SZEKELY Conseiller pour le Prix «Premières Communications»: Docteur V. AUBIN-BRUNET Comité scientifique: Président: Professeur L. SCHMITT Membres: Professeur D. BAILLY Professeur M. ANSSEAU Professeur C. MILLE Professeur M. DELAGE Auteurs Aouizerate B., psychiatre, praticien de recherche associé, docteur en neurosciences et pharmacologie, service de psychiatrie d’adultes du Pr Tignol, centre hospitalier Charles-Perrens, laboratoire «Mouvement, Adaptation et Cognition» (CNRS UMR 5227), université Victor-Segalen Bordeaux 2. Rotgé J.-Y., psychiatre, service de psychiatrie d’adultes du Pr Tignol, centre hospi- talier Charles-Perrens, laboratoire «Mouvement, Adaptation et Cognition» (CNRS UMR 5227), université Victor-Segalen Bordeaux 2. Abréviations BDI inventaire de dépression de Beck CCA cortex cingulaire antérieur CGI-I Clinical Global Impression-Improvement COF cortex orbitofrontal CPRS-OC Obsessive-Compulsive subscale of the Comprehensive Psycho- logical Rating Scale ECA Epidemiologic Catchment Area EEG électroencéphalogramme EPI inventaire de personnalité d’Eysenck EPR exposition à la situation anxiogène avec prévention de la réponse compulsive HAM-D échelle de dépression de Hamilton IRM imagerie par résonance magnétique nucléaire IRMf imagerie par résonance magnétique nucléaire fonctionnelle IRN inhibiteur de la recapture de la noradrénaline IRS inhibiteur de la recapture de la sérotonine ISRS inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine KSP Karolinska Scales of Personality NIMH National Institute of Mental Health SCP stimulation cérébrale profonde TCC thérapie cognitivocomportementale TDM tomodensitométrie TEMP tomographie d’émission monophotonique TEP tomographie par émission de positrons TOC trouble obsessionnel-compulsif Y-BOCS Yale-Brown Obsessive-Compulsive Scale 1 Présentation du trouble obsessionnel-compulsif De la phénoménologie à la neurobiologie B. AOUIZERATE Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) est une affection psychiatrique rela- tivement fréquente. En population générale, des études comme l’Epidemiologic Catchment Area (ECA), réalisées aux États-Unis sous l’égide de l’Institut national de la santé mentale (National Institute of Mental Health [NIMH]), indiquent une préva- lence du TOC de 1,9 à 3,3% sur la vie entière [246, 292] et de 0,7 à 2,1% sur 6 mois [25]. Il figure ainsi au quatrième rang derrière la dépression majeure, les phobies et l’abus/dépendance des substances psychoactives [236]. Si le TOC semble affecter de façon égale hommes et femmes [238], des différences sont malgré tout observées pour ce qui est de l’âge de début de la maladie, plus précoce chez les hommes (17- 18 ans) que chez les femmes (21-23 ans) [235, 32]. Le TOC est rarement une pathologie isolée, mais est le plus souvent associé à d’autres affections psychiatriques parmi lesquelles les troubles de l’humeur, avec la dépression majeure (67%) ou le trouble bipolaire (13%), et les troubles anxieux, qu’il s’agisse des phobies spécifiques (22%), de la phobie sociale (18%) ou du trouble panique (12%). Une forte comorbidité vie entière est également retrouvée avec les troubles des conduites alimentaires (17%) ou ceux liés à l’utilisation de Ce chapitre de présentation doit également faire l’objet d’une publication dans le journal L’Encéphale (n° 2, avril 2007). 2 Les traitements du trouble obsessionnel-compulsif substances psychoactives comme l’alcool (14%), sans oublier un lien privilégié avec la maladie de Gilles de la Tourette dans 7% des cas [225, 236]. En dépit de l’hétérogénéité clinique de la maladie, les symptômes obsessionnels- compulsifs répondent à une classification en quatre facteurs. Le premier regroupe les obsessions à thèmes agressif, sexuel, religieux ou somatique et compulsions de vérifi- cation. Le second correspond aux obsessions de symétrie, d’ordre et d’exactitude ou encore à celles dites «à pensées magiques», faisant intervenir la notion d’un malheur qui pourrait frapper les proches du sujet, ainsi qu’aux conduites compulsives d’ordre, de rangement et de comptage. Le troisième comprend les obsessions de contami- nation, saleté et souillure, et les compulsions de lavage et de nettoyage. Le quatrième enfin est constitué des obsessions/compulsions centrées sur l’accumulation/collection [164]. En termes de fréquence et par ordre décroissant, sont retrouvées les obsessions de contamination (45%), les obsessions somatiques (36%), les obsessions d’ordre et de symétrie (31%), puis les obsessions à thématique agressive (28%) et sexuelle (26%). Les compulsions de vérification sont les plus fréquentes (63%). Viennent ensuite les rituels de lavage/nettoyage (50%), puis ceux ayant pour objet le fait de compter (36%), d’aligner/ranger (28%) et d’accumuler/collectionner (18%) [236]. Les obsessions/compulsions appartenant aux premier et deuxième facteurs sont asso- ciées à un âge de début assez précoce de la maladie, avant 16 ans [104, 198]. Les obsessions/compulsions correspondant au premier facteur se caractérisent aussi par une comorbidité plus importante, notamment avec la dépression, alors que les obses- sions/compulsions liées aux second et troisième facteurs entretiennent des relations plus étroites avec, respectivement, les troubles bipolaires et le trouble panique avec agoraphobie d’une part, et les troubles des conduites alimentaires de l’autre [104]. Si le TOC, après un début le plus souvent insidieux, s’exprime initialement par inter- mittence avec des phases d’exacerbation symptomatique entrecoupées de périodes de rémission, son évolution tend davantage vers la chronicité après plusieurs années. Ceci n’exclut pas la possibilité d’une aggravation des manifestations au fil du temps [238, 264]. Le retentissement sur le fonctionnement socioprofessionnel et familial est alors important, d’où une fréquence plus marquée des sujets séparés, divorcés ou sans emploi [138], et une détérioration majeure de la qualité de vie [151]. Mais le développement récent de la psychopharmacologie, avec l’avènement des antidépresseurs de la classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS), et l’essor des thérapies cognitivo- comportementales (TCC), ont permis de transformer le pronostic péjoratif de la maladie dans un nombre non négligeable de cas (70-80%) [75, 230]. Dans ce contexte, on comprend mieux l’engouement croissant des neurosciences cliniques et expérimentales, ces deux dernières décennies, pour une meilleure compréhension de l’étiopathogénie du TOC. La recherche, et notamment l’enrichis- sement permanent de nos connaissances sur les relations structure-fonction, ainsi que l’apport récent de la neuro-imagerie permettent actuellement de mieux appréhender la physiopathologie de ce trouble et de proposer une hypothèse basée essentiellement sur l’approche anatomofonctionnelle. Cette démarche vise, dans un premier temps, à essayer de définir les processus cognitifs et/ou émotionnels occupant une place centrale dans la pathogénie du TOC, au vu de ce que l’on sait de sa clinique. Elle tente ensuite d’identifier les régions ou structures cérébrales sous-tendant ces divers processus et dont le fonctionnement serait a priori altéré dans le TOC, en confrontant les données de la neurophysiologie expérimentale chez l’animal à celles de la neuro- imagerie fonctionnelle chez l’homme. En perspective, certains déterminants de ces perturbations sont abordés avec un bref regard porté sur les aspects neurochimiques comme trait d’union entre processus dysfonctionnels et régions cérébrales d’intérêt. Présentation du trouble obsessionnel-compulsif 3 C’est cette réflexion physiopathologique, faisant référence de façon incessante à la clinique, que nous tentons de développer dans les chapitres qui suivent. BASES PHÉNOMÉNOLOGIQUES Les obsessions sont définies par l’irruption intrusive et incessante dans la pensée d’une idée, d’une impulsion ou d’une représentation apparaissant le plus souvent au sujet comme un phénomène pathologique, émanant de sa propre activité psychique et persistant malgré tous ses efforts pour s’en débarrasser. Elles sont ainsi le plus souvent de caractère «égodystonique» en ce sens que le sujet interprète le contenu des pensées obsédantes comme étranger à lui-même, en désaccord avec ses propres croyances et valeurs. Les compulsions sont des comportements répétitifs auxquels le sujet ne peut résister, se sentant dans l’obligation de les accomplir. Elles traduisent, en général, la lutte contre les obsessions, leur seul but étant de réduire et/ou neutra- liser la charge anxieuse résultant de l’émergence des pensées obsédantes. Ces définitions amènent à considérer que les obsessions sont plus précisément liées à une surestimation des conséquences négatives auxquelles une action peut exposer dans certaines situations [225, 236]. Le doute obsessionnel, qui est à distinguer du contenu même des pensées obsédantes, peut être conçu comme la perception perma- nente ou récurrente par le sujet d’être en situation d’erreur («something is wrong» des Anglo-Saxons) [256]. En d’autres termes, le doute naît de l’erreur que le sujet aurait commise en surévaluant le risque de survenue d’un événement défavorable et préjudi- ciable suite à l’exécution d’un comportement donné. À titre d’exemple, dans le cas d’obsessions à thème d’exactitude, dont le contenu est parfois mental, le sujet peut être assiégé par la peur de ne pas comprendre précisément ce qu’il lit ou ce que l’interlocu- teur peut dire lors d’un échange verbal. Il perçoit alors des signaux d’erreur qui viennent alimenter le doute obsessionnel le conduisant à s’interroger sur ses capacités même de compréhension. Dans le cadre d’obsessions portant sur des thèmes agressifs, le sujet émet la crainte, par exemple, de provoquer en conduisant, par négligence, un accident de la voie publique. La question que le sujet se pose alors, sans pouvoir y apporter de réponse, porte sur la qualité de l’évaluation qu’il a pu faire de la probabilité de survenue du supposé accident. Il est clair que ce cheminement de la pensée, de forme purement interrogative et probabiliste, s’applique parfaitement aux autres types d’obsession précédemment évoqués. C’est précisément sur cette absence de réponse précise à la question posée que repose le doute obsessionnel générant l’anxiété. Les compulsions apparaissent alors comme des réponses comportementales desti- nées à soulager l’anxiété provoquée par la mise en situation en tentant de mettre fin aux signaux d’erreur que le sujet repère. Elles visent soit à prévenir, comme c’est le cas des compulsions de collection et d’accumulation, soit à réduire, par la réalisation de rituels de lavage et de nettoyage, les conséquences prédites comme négatives de certaines actions. Il s’agit aussi de s’assurer, par la vérification, que le risque de survenue d’un événement grave dans une situation donnée est réellement surestimé. Le sujet porte toute son attention sur l’acte compulsif qu’il est en train d’accomplir afin de s’affran- chir de la moindre erreur dans son exécution, de pouvoir en extraire toutes les informations indispensables à la levée du doute obsessionnel et en conserver une trace mnésique. En ce qui concerne les exemples choisis, le sujet se doit de lire et relire de façon inlassable ce qui lui semble échapper à sa propre compréhension, de la même façon qu’il va demander à l’interlocuteur de répéter à plusieurs reprises ce qu’il a pu dire, afin d’avoir plus de certitude sur sa capacité à comprendre. Il en sera de même

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