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Les Cahiers Luxembourgeois: Differdange, Ville Cinquantenaire (1957) PDF

230 Pages·1957·106.137 MB·French
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LES.G4HIER§ LES.G4HIERS DIFFERDANGE EDI TEUR R AYMON MEHLEN LUXEMBOURG I M P R I M E R I E B O U R G - B O U R G E R ■ L U X E M B O U R G Lecteurs, amis, Un livre jubilaire demande une preface et comme c’est d’une fite de ville qu’il s’agit, c’est le bourgmestre qui doit s’incliner devant l’habi- tude. II devrait, comme le veut une coutume dont il seraitfacile ä medire, chanter le louange de sa ville, charger d’honneurs les voisins et les environs. II s’agit d’un procede qui d’ailleurs n’est pas tout äfait altruiste puisque le signataire se decouvre un röle de premier plan, inattaquable: Qui pourrait lui garder rancune vu qu’il est d’accord ä ne trouver que qualites excellentes cheg tous et tout? Permetiez-moi donc de souligner le caractere superficiel d’un avant- propos. Vous ne saureg que mieux apprecier les accents honnetes, toute ma satisfaction de pouvoir vous saluer en amis lors de ces jours du Cinquantenaire. N’etant ni ecrivain averti ni orateur f adle je vais d’ailleurs abreger les citations elogieuses. Notre ville vous la connaisseg. Nous sommes fiers d’elle, nous l’aimons teile qu’elle est et nous essayons en mime temps de pousser une transformation qui depuis precisement cinquante ans a change sa Silhouette. Vous connaisseg l’histoire de ces cinquante ans: vous aveg ete lies etroitement ä ce changement grandiose et vous partageg mes espoirs de voir continuer l’oeuvre, lente et belle, qui a debute lorsque les hommes et les machines ont creuse nos collines, seme sur notre terre tours et usines ä perte vue. C’est avec quelque nostalgie que vous vous rappeleg maints coins tranquilles terrasses par l’acier qui coule, par le marteau qui assomme. C’est avec un orgueil explicable que vous regardeg l’accom- plissement et la continuite d’une tache qui reunit mains et moteurs. Cette connaissance et cette fierte je les partage et pourquoi alors mesuser des grands mots? Pourtant, si je parle de cette union des hommes et des machines, laisseg-moi rendre hommage surtout aux mains calleuses, aux souffles coupes de nos ouvriers qui nous ont tout donne, qui ont tout cree. 5 Nous connaissons la valeur du travail quotidien, des realisations industrielles. Mais Differdange n’est pas simplement une ville d’usines, et si vous ne voulez trouver dans les pages suivantes que statistiques economiques, demographiques ou rapports de societes, vous serez peut- etre desappointes. Mais ces notes seraient superflus: vous en savez plus que ne peuvent dire chijfres et commentaires, c’est vous-memes qui avez fait la ville et point n’est donc besoin de dorer la realite. J’espere que tous vous goüterez dans ce livre les articles consacres ä cette etrange beaute qui se degage par la synthese du paysage et de VIndustrie. Et, si j ’honore ici les mains meurtries au travail, les yeux aveugles par lesfeux,je regarde avec une melancholie bien excusable ce bon sol qui non seulement a donne lefer mais qui continue ä donner des fleurs. Et sije mesure les ombres des cheminees, je pense en meme temps ä ces forets qui restent asile pour l’homme. Fetons le progres materiel et social et respectons ceux qui les ont , rendus possibles, qui les ont paye's, avec leur sueur toujours avec leur vie trop souvent. Restons fiers de notre omvre mais rappelons-nous que la prosperite exterieure doit s’accompagner de cette satisfaction Interieure que nous avons häte d’etrangler au temps des robots. Nous pouvons trouver l’une et l’autre chez nous: Certaines villes peuvent nous egaler ou surpasser en statistiques de production, nulle n’egalera Differdange en harmonieuse et tranquille beaute. Que cette beaute nous reste! Que notre ville prospere en paix! GÄNSEN P ie r r e Bourgmestre 6 Les « Cahiers Luxembourgeois » m’ayant demande de presenter ä leurs lecteurs leur Numero Special sur Differdange, Ville Cin- quantenaire, j’ai accepte d’enthousiasme. Le mirage azure de la Mediterranee ne sau- rait me faire oublier la eite active oü j’ai regu le choc de la premiere formation, eite labo- rieuse dont chaque rue m’est un lieu de sou- venance. La, sont les miens, les vivants et les morts chaque jour plus vivants pour celui qui, passe la cinquantaine, sait mieux encore apprecier leur message de vie, modeste et prestigieux: « Travail! » Les visages familiers de ces cinquante der- nieres annees surgissent ä mon esprit qui les associe au souvenir de mes Maitres de Nancy, Paris et Marseille, et je m’efforce d’atteindre la puissance evocatrice de notre grand et eher concitoyen Marcel dans ces lignes N o ppen ey, du « Livre du Centenaire de VIndependance Luxem- ». bourgeoise «Je ferme les yeux sur mes Souvenirs, je les rouvre sur la realite. Rien ne s’est transforme, ni moi-meme. 7 « Ceux qui ne sont plus sont toujours lä par la magie de la memoire, ceux qui ont change, ceux qui ont vieilli, ceux qui ont oublie, ceux qui sont morts. « Tous sont restes semblables ä eux-memes, avec le decor immuable de mon enfance sous le ciel libre de mon Pays. » Investi, par la confiance de mes amis Luxembourgeois, de fonctions scientifiques ä la C.E.C.A., j’en ai profite, tout recemment, pour rendre visite, une fois de plus, ä ma ville. Dimanche de pluie, aux portes de l’HADIR, j’eus tout loisir de contempler le Geant, har- monieux et ordonne qui, chaque jour, devore des tonnes de notre terre, celle-lä meme que foulerent les Romains et qui devait, plus tard, graver son nom dans l’Histoire du Luxembourg et de l’Europe. Qui m’eüt dit, quand, en Lorraine, je com- mengai mes etudes de Medecine, qu’un jour je serais fascine, en ma qualite d’Universitaire, par l’angoissant probleme des relations entre l’Homme et la Machine? Mais, que dire des liens qui unissent DifFerdange au grandiose chantier de travail qui l’a fa^onnee et con- ditionne sa vie? 8

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