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Le Roman de la rose et la scolastique courtoise PDF

222 Pages·1941·168.654 MB·French
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PUBLICATIONS DE L’INSTITUT D’ÉTUDES MÉDIÉVALES D’OTTAWA MÊME COLLECTION I. Études d’histoire littéraire et doctrinale du XIIP siècle. Première série. Un vol. gr. in-8°, aoo pp., 4 hors-texte.......... 25 fr. M.-D, Chenu, Maîtres et bacheliers de l’Université de Paris vers 1240. Description du manuscrit. Paris, Bibl. Nat. lat. i5652. Th. Charland, Les auteurs d’ « Artes praedicandi » au XIII^ siècle. L. Lachance, Saint Thomas dans l’histoire de la logique. G.-Ed. Demeirs, Les divers sens du mot « ratio » au moyen âge. Autour d’un texte de Maître Ferrier de Catalogne (1275). J.-M. Parent, La notion de dogme au Z//7® siècle. G. Albert, X.-M. Parent, A. Guillbmettb, La légende des trois mariages de sainte Anne. Un texte nouveau. G. et J. DE JocAS, Le livre d’heures de la famille de Joeas. II. Études d’histoire littéraire et doctrinale du XIIP siècle. Deuxième série. Un vol. gr. in-8°, aïo pp................................... 25 fr. E. Longpré, Gauthier de Bruges. R. Martineau, La « Summa de divinis officiis » de Guillaume d’.iuxerre. J. Peghaire, La notion dionysienne du Bien selon les commentaires de S. Albert le Grand. F. Drouin, Le libre arbitre dans l’organisme psychologique selon S. Albert le Grand. M. Bergeron, La structure du concept de personne : histoire de la définition de Boëce. M.-D. Chenu, La psychologie de la foi dans la théologie du .Y///® siècle. L. Taché, Chorévêques et Abbés. III. G. Paré, A. Brunet, P. Tremblay, La Renaissance du XII® siècle. Les écoles et l’enseignement. Un vol. gr. in-8°, 3a/i pp. 32 fr. IV. M.-M. Desmarais, S. Albert le Grand docteur de la médiation mariale. Un vol. gr. in-8°, 172 pp................................................ 18 fr. V. L.-M. Régis, L’opinion selon Aristote. Un vol. gr. in-8°, 284 pp.................................................................. 25 fr. VI. .1. Peghaire, ' « Intellectus » et « Ratio » selon S. Thomas d’Aquin. Un vol. gr. in-8°. 3i8 pp................................................ 32 fr. VII. Th.-M. Charland, Les « Artes praedicandi ». Contribution à l’histoire de la rhétorique au moyen âge. Un vol. gr. in-8°, /^21 pp.................................................................... 50 fr. VIII. J.-M. Parent, La doctrine de la création dans l’École de Chartres. Un vol. gr. in-8°, 22/j pp........................................... 25 fr. EN P R ÉP.A R ATI O N : R.-M. Martineau, La « Summa aurea » de Guillaume d’Auxerre. Les traités contemporains « De principiis naturae » de S. Thomas et de Jean de Sècheville, recteur de l’Université de Paris (1256). PUBLICATIONS DE L’INSTITUT D’ÉTUDES MÉDIÉVALES D’OTTAWA --------------------------------- X --------------------------------- LE ROMAN f)E LA ROSE ET LA SCOLASTIQUE COURTOISE PAR G. PARÉ, O. P. Diplômé de l’École pratique des Hautes Études , Paris, Sorbonne Docteur en théologie (Le Saulchoir) PARIS OTTAWA LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. VRIN INSTITUT d’études MEDIEVALES 6, PLACE DE LA SoRBONNE IL, AVENUE Empress '9-4' hh: INTRODUCTION SCOLASTIQUES ET LITTÉRAIRES AU Xlir SIÈCLE Il n’cst point de plus forte position pour déceler dans sa profondeur spirituelle le niouvenient d’une civilisation que les carrefours où se rencontrent effectivement, sous la diversité technique de leurs genres littéraires, philosophes et lettrés, humanistes et théologiens, Iiommes de science et hommes de lettres, et les artistes eux-mêmes. Trop souvent, bloqués par les exigences disparates de l’initiation à ces divers genres lit­ téraires, nous n’avons plus le loisir ni les moyens d’en con­ sidérer les interférences; les uns, s’attachant aux idées, aux spéculations, résolvent leur intérêt aux professionnels de la pensée, philosophes, théologiens, scientifiques, dont les œuvres facilement prennent figure intemporelle, tandis que les autres, soucieux des formes littéraires et esthétiques, de­ viennent peu à peu inattentifs à la ti arne idéologique qui sou­ tient, qui même suscita ces expressions et ces formes. La spé­ cialisation aboutit à une disjonction meurtrière dans des œuvres où l’unité de l’art et de la pensée était le plus sûr cri­ tère de la vie et d’une riche humanité. Entre toutes, l’histoire littéraiie de la Fiance illustre cette unité profonde et rend témoignage à cette cohérence spiri­ tuelle des éléments d’une civilisation. Non seulement ses maî­ tres de pensée furent souvent de grands écrivains, mais, à ses différentes périodes, on peut aisément percevoir, dans les di­ verses productions de l’esprit, la lumière d’un unique climat. (Corneille et Descartes ne sont pas que par l’age contempo­ rains, et Bossuet fait grand siècle dans sa philosophie comme dans sa prose. La Queste del saint Graal ne se peut interpréter sans contre-sens hors la mystique de Cîteaux. Notre-Dame ne se fût pas bâtie sous Louis XllI, non plus que Ronsard n’eût habité le collège de Robert de Sorhon. Les physiocrates ne se conçoivent guère hors l’optimisme naturaliste des philosophes du XVllU siècle. Les théologiens, dans leur tour d’ivoire, 6 LE ROMAN DE EA ROSE ET LA SCOT.ASTIQUE COURTOISE sont, plus qu’ils le pensent, soumis à la même loi : saint Ber­ nard n’aurait pu vivre au temps de Louis XI, ni saint François de Sales dans l’Université médiévale de Paris. Qui les veut pénétrer ne doit pas seulement les comprendre selon les lois privées de leur science, mais respirer avec eux l’air de leur société. Sans doute les philosophes trouveront que leurs ar­ matui es ideolog’iques sont hien dissoutes chez les lettrés, et les artistes seront dépaysés chez les savants; mais ce sont là divergences dans les olyjets, que de secrètes implications re­ tiennent dans la meme trame humaine. Les historiens de la philosophie auraient tort de ne pas garder le contact avec les aspirations qu’expriment les romanciers et les spirituels; et les philologues ne feraient que ronger l’écorce verbale s’ils ne consentaient à goûter la sève (|ui circule sous les mots. Jean Clopinel, de Meung, l’auteur du second Bojnan de la Bose, aux alentours de 1270, haliitait la rue Saint-Jacques, déjà l’une des artères de l’Université de Paris, et coudovait dans le quartier frère Tliomas d’Aquin, maître en théologie dans ce couvent des Prêcheurs où Jean devait, dit-on, deman­ der sépulture. C’est un clerc nourri des théories qui, depuis vingt ans, faisaient fureur à la faculté des arts, où les œuvres d’Aristote s’inscrivaient peu à peu au programme officiel des cours malgré d’opiniâtres résistances; la condamnation mas­ sive de 1277, qui l)arrait la route à la renaissance païenne — d’Aristote à André le Chapelain — , dut le rendre circonspect, lui qui, dans son roman, renforçait de thèmes aristotéliciens Ces propos immoraux d’André le Chapelain sur l’amour. Son goût pour les choses de la nature, sa cosmologie où les corps célestes déterminent le comportement de la terre et de ses habitants, en font un contemporain d’Albert le Grand; son appel à la raison, maîtresse de pensée et de vie, fait écho aux aspirations des plus purs averroïstes parisiens; ses intermina­ bles dissertations courtoises sont imprégnées de la plus natu­ raliste des philosophies de l’homme, du bonheur, des pas­ sions. Nous croyons que de telles rencontres sont précieuses pour l’intelligence du fameux Boman, tant dans ses références techniques que pour son atmosphère culturelle; notre dessein est de les mettre en œuvre, plus que par des notations frag­ mentaires, dans le discernement des éléments de pensée que Jean reçut de la scolastique parisienne du XIIU siècle. Pour ce faire, nous avons un admirable instrument de tra-

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