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La violence dans l'imaginaire latino-americain PDF

424 Pages·2008·1.5 MB·French
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© 2009 – Presses de l’Université du Québec Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré de : La transmission des PME, Louise Cadieux, François Brouard, ISBN 978-2-7605-1594-9 • D1594N Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés La violence dans l’imaginaire latino-américain EuropE CANADA Les éditiOns kartHaLa Presses de L’Université dU QUébec 22-24, boulevard arago Le delta i, 2875, boulevard Laurier, bureau 450 75013 Paris Québec (Québec) G1v 2M2 téléphone : (33) 01 43 32 15 59 téléphone : 418-657-4399 courriel : [email protected] télécopieur : 418-657-2096 courriel : [email protected] • internet : www.puq.ca diffusion / distribution : Prologue inc. 1650, boulevard Lionel-bertrand boisbriand (Québec) J7H 1n7 téléphone : 450-434-0306 / 1 800 363-2864 La Loi sur le droit d’auteur interdit la reproduction des œuvres sans autorisation des titulaires de droits. Or, la photocopie non autorisée – le « photocopillage » – s’est généralisée, provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la rédaction et la production de nouveaux ouvrages par des professionnels. L’objet du logo apparaissant ci-contre est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit le développement massif du « photocopillage ». sOUs La directiOn de André Corten avec La cOLLabOratiOn de Anne-Élizabeth Côté La violence dans l’imaginaire latino-américain Préface de Sergio Adorno 2009 Éditions Karthala – presses de l’université du Québec Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada vedette principale au titre : La violence dans l’imaginaire latino-américain Publ. en collab. avec karthala. comprend des réf. bibliogr. isbn 978-2-7605-1573-4 (Presses de l’Université du Québec) isbn 978-2-8111-0079-7 (karthala) 1. violence – amérique latine. 2. représentations sociales – amérique latine. 3. imaginaire. 4. violence – aspect politique – amérique latine. i. corten, andré. ii. côté, anne-élizabeth. Hn110.5.Z9v5 2008 303.6098 c2008-942352-6 nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (Padie) pour nos activités d’édition. La publication de cet ouvrage a été rendue possible grâce à l’aide financière de la société de développement des entreprises culturelles (sOdec). cet ouvrage a été publié avec le concours du conseil de recherches en sciences humaines du canada. Mise en pages : François gauthier couverture – réalisation : Monique Danet – schuller-graPhic – illustration : Benoît gagnon, Organi-cité, 2008 1 2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2009 9 8 7 6 5 4 3 2 1 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés © 2009 éditions karthala – Presses de l’Université du Québec dépôt légal – 1er trimestre 2009 bibliothèque et archives nationales du Québec / bibliothèque et archives canada imprimé au canada Les auteurs BEAUCAGE Pierre, professeur émérite au Département d’anthropologie, Université de Montréal. CARRIER Michel, postdoctorant, chargé de cours sciences des religions, Université du Québec à Montréal. CORTEN André, professeur titulaire, Département de science politique, Université du Québec à Montréal. CÔTÉ Anne-Élizabeth, maîtrise, Département de science politique, Université du Québec à Montréal. DA COSTA FAUSTINO Tania, maîtrise, Département de science politique, Université du Québec à Montréal. DE LA FUENTE Manuel, professeur, Faculté des sciences économiques, Université Mayor de San Simón, Cochabamba, Bolivie. Coordonnateur régional NCCR-NS IP8 en Amérique du Sud. DORAN Marie-Christine, professeure adjointe, École d’études politiques, Université d’Ottawa. FRIDMAN Viviana, professeure associée, Département de science politique, Université du Québec à Montréal. GIMÉNEZ MICÓ José Antonio, Associate Professor, Classics, Modern Languages and Linguistics, Université Concordia. GIRARD-LEMAY Julie, doctorante, Département de philosophie, Université du Québec à Montréal. HÉBERT Martin, professeur agrégé, Département d’anthropologie, Université Laval. HUART Catherine, maîtrise, Département de science politique, Université du Québec à Montréal. 6 LA VIOLENCE DANS L’IMAGINAIRE LATINO-AMÉRICAIN MALPICA Eduardo, maîtrise, Département de sociologie, Université du Québec à Montréal. MIDY Franklyn, professeur honoraire, Département de sociologie, Université du Québec à Montréal. MOLINA Vanessa, doctorante, École d’études politiques, Université d’Ottawa. NADAL Marie-José, professeure associée, Département de sociologie, Université du Québec à Montréal. NANTEL Lyne, maîtrise, Département de sociologie, Université du Québec à Montréal. OEHMICHEN BAZÁN Cristina, chercheure, Instituto de Investigaciones Antro- pológicas de la Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM). PEÑAFIEL Ricardo, postdoctorant, Institut d’Étude du Développement Économique et Social (IEDES), Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Chargé de cours, Université du Québec à Montréal. Préface Sergio ADORNO* Contrairement à ce que l’on pourrait croire a priori, la violence n’est pas un phénomène récent dans l’histoire des sociétés latino-américaines. Elle appartient à l’héritage colonial, des narrations mises à jour dans la mémoire collective font référence à des « temps immémoriaux », ce qui suggère que la violence a été enracinée dans les relations quotidiennes du passé, devenant une ressource fréquente dans les conflits politiques. Cruauté et brutalité semblaient même propres au monde colonial. Les analyses de Taussig1 et de Todorov2 sur les relations entre la terreur et la violence suggèrent des pistes pour confirmer cette interprétation. Taussig a étudié l’exploitation du caoutchouc à Putumayo, en Colombie. Todorov, à son tour, a étudié le processus de conquête du Mexique. Ces deux études révèlent l’enracinement de la violence dans la formation des peuples colonisés. Dans l’étude de Todorov, elle résulte du manque de communi- cation entre autochtones et colonisateurs, ce qui a stimulé l’usage de la terreur comme technique de domination. Dans l’étude de Taussig, la violence ne résulte pas du manque de communication, mais relève de processus narratifs – histoires quotidiennes, transmises de génération en génération –, qui contribuaient à la pratique récurrente de la torture. Un texte classique de la sociologie politique brésilienne3 indique combien, dans la société rurale traditionnelle du XIXe siècle, même après l’accès à * Département de Sociologie et Núcleo de Estudos da Violência da USP - NEV- CEPID/USP (Centre d’Études de la Violence de l’Université de São Paulo, au Brésil). Traduction du portugais par Tania Faustino da Costa. 1. Taussig Michel, Shamanism, colonialism and the wild man, Chicago, University Press, 1987. 2. Todorov Tzvetan, Conquete de l´Amérique, Paris, Seuil, 1982. 3. Franco Maria Sylvia de Carvalho, Homens livres na ordem escravocrata, São Paulo, Ática, 1984. 8 LA VIOLENCE DANS L’IMAGINAIRE LATINO-AMÉRICAIN l’indépendance nationale, les ajustements violents n’étaient pas spora- diques, ni extraordinaires ou exceptionnels. Ils étaient associés à des événements banals, propres à la vie commune, aux relations familiales, de voisinage ou de coopération. On les retrouve dans les activités ludiques et les complexes opérations de l’imaginaire collectif capables de produire la codification des valeurs fondamentales de la culture. La violence se présentait donc comme habituelle, institutionnalisée – c'est-à-dire liée à des comportements socialement attendus devant la confrontation entre forts et faibles – et, dans cette mesure, elle apparaissait moralement nécessaire, soit comme forme de vengeance personnelle, soit comme restitution des sens et significations attribués à l’ordre social. Dans différentes sociétés latino-américaines, les histoires se répètent. Dans la sphère politique et publique, jamais les élites politiques ou économiques n’ont lésiné sur l’usage d’une force abusive pour refréner des rébellions populaires, des protestations collectives, des luttes sociales qui opposaient des travailleurs et des citoyens ordinaires à leurs adversaires. Il suffit de répertorier la violence et ses victimes dans les grèves, les manifestations de rue et pendant les campagnes électorales pour s’en convaincre. La violence contre des candidats à des postes électifs, qui bien souvent a connu de fatals dénouements, a été fréquente dans ces sociétés et n’a pas disparu malgré l’émergence de la démocratie en Argentine, au Chili, au Brésil, en Colombie, au Pérou, en Bolivie, au Venezuela, en Amérique du Sud et dans presque toutes les sociétés de l’Amérique Centrale. Dans les périodes où les dictatures militaires étaient en vigueur, la torture, les persécutions, les menaces, les assassinats, la clandestinité et l’exil forcé ont contribué à la liquidation implacable de la dissidence politique. Les récits des persécutés et la mémoire collective, mis à jour à travers des publications, l’iconographie (en particulier la filmographie contemporaine), des débats publics, des reportages dans les médias électroniques et dans la presse, et surtout à travers un espace privilégié – Les « Comissões de Verdade » (Comissions de Vérité) – dévoilent ce côté récurrent des relations politiques dans ces sociétés. Dans la sphère des relations privées, il n’en va pas différemment. La violence reste transversale à différentes dimensions, réglementées ou pas, de l’existence collective. Depuis l’ère coloniale, la famille, qui se présente dans l’imaginaire collectif comme un espace de protection, de confort émotionnel et d’éducation à la vie adulte, a été un espace dangereux pour les femmes, les enfants et les adolescents. Auparavant, il n’était pas rare que des tribunaux familiaux soient constitués selon les us et coutumes du patriarcat pour juger des membres mal-aimés, et surtout des femmes sur lesquelles pesaient des soupçons d’infidélité conjugale. Sans droit à une

Description:
Même au-delà de ces manifestations spectaculaires, la violence est une intrusion fracassante qui déchire le cours des choses. La violence n'est-elle pas précisément ce geste, cette situation, cet événement qu'on ne comprend pas et qui produit une suspension de sens ? N'est-elle
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