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La phonologie du schwa français PDF

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LA PHONOLOGIE DU SCHWA FRANÇAIS par HANS BASB0LL YVES-CHARLES MORIN ROLAND NOSKE BERNARD TRANEL édité par S. PAUL VERLUYTEN Universiteit Antwerpen JOHN BENJAMINS PUBLISHING COMPANY AMSTERDAM/PHILADELPHIA 1988 Library of Congress Cataloging-in-Publication Data La Phonologie du schwa français / édité par S. Paul Verluyten. p. cm. - (Lingvisticæ investigationes. Supplementa, ISSN 0165-7569; v. 16) Bibliography; p. Contents: Sur l’identité phonologique du schwa français et son rôle dans l'accentuation et dans la syllabation / par Hans Basbpll - La syllabification et les règles de changement de syllabe en français / par Roland Noske - A propos de l'ajustement de E en français / par Bernard Tranel - De l’adjustement du schwa en .syllabe fermée dans la phonologie du français / par 'Yves-Charles Morin. 1. French language - Vowels. 2. French language - Phonology. 3. French language - Syl­ labication. I. Verluyten, S. Paul. II. Series. PC2155.P48 1988 441’.5-dcl9 88-36811 ISBN 90 272 3125 7 (alk. paper) CIP ® Copyright 1988 - John Benjamins B.V. No part of this book may be reproduced in any form, by print, photoprint, microfilm, or any other means, without written permission from the publisher. TABLE INTRODUCTION, pjir S. Paul VERLUYTEN................ 1 1. L'IDENTITE DU SCHWA ...................... 1 2. L'EFFACEMENT DE SCHWA .................... 4 3. L'AJUSTEMENT DE SCHWA ET DE / e / ..........11 SUR L'IDENTITE PHONOLOGIQUE DU SCHWA FRANÇAIS ET SON ROLE DANS L'ACCENTUATION ET DANS LA SYLLABATION, par Hans BASB0LL................................15 0. INTRODUCTION............................15 1. L'IDENTITE PHONOLOGIQUE DU SCHWA .......... 15 2. LE SCHWA ET LES FRONTIERES DANS LES FORMES SOUS-JACENTES..........................24 2.1. Le schwa dans les formes sous-jacentes 24 2.2. Le schwa et les frontières....... 26 3. LE SCHWA ET LA PROSODIE................27 3.1. Le schwa et l'accentuation....... 27 3.2. Le schwa et la syllabation........31 3.2.1. La syllabation phonologique en général..............31 3.2.2. La syllabation phonologique en français..............34 4. CONCLUSION..............................38 LA SYLLABIFICATION ET LES REGLES DE CHANGEMENT DE SYLLABE EN FRANÇAIS, par Roland NOSKE.................. 43 0. INTRODUCTION ...............................43 1. L'ASSIGNATION DE LA STRUCTURE SYLLABIQUE EN FRANÇAIS................................45 1.1. La notion de "syllabe possible du français" .............................46 1.2. Les diphtongues monophonématiques . . 48 1.3. Les règles de syllabification . . . . 50 1.4. Résumé de la proposition sur la syllabification .................... 57 1.5. Les suites plosive + liquide et la resyllabification sous l'influence de 1 ' accent..........................58 2. L'EFFACEMENT DE SCHWA ET LA SEMI-VOCALISA­ TION EN FRANÇAIS: UNE APPROCHE MODULAIRE . 61 2.1. L'effacement de schwa ................ 61 2.2. La semi-vocalisation..............75 3. CONCLUSION .................................80 A PROPOS DE L’AJUSTEMENT DE E EN FRANÇAIS, par Bernard TRÄNEL........................... 89 I . INTRODUCTION............................. 89 II. LA QUESTION DE L’UNIFICATION DU FOYER DE E-AJ .......................................91 III. LA QUESTION DE L’UNIFICATION DU CONTEXTE DE E-AJ.....................................97 111.1. REMARQUES PRELIMINAIRES ........ 97 111.2. ESSAI D’UNIFICATION DU CONTEXTE DE E-AJ.............................99 111.2.1. Traitement par le pied . . . 100 111.2.2. Traitement par proéminence relative ........................101 111.2.3. Traitement par syllabe fermée ..........................102 111.2.3.1. Ordonnance des règles ....................102 111.2.3.2. Resyllabification p'nonologique a gauche . . . .103 111.2.3.3. Schwas flottants . 104 IV. BILAN ET SUGGESTIONS ......................113 V. CONCLUSION ................................119 DE L'AJUSTEMENT DU SCHWÄ EN SYLLABE FERMEE DANS LA PHONOLOGIE DU FRANÇAIS, par Yves-Charles MORIN . 133 0. INTRODUCTION................................133 1. LE STATUT PHONOLOGIQUE DU SCHWA EN FRANÇAIS 134 2. LES ALTERNANCES PARADIGMATIQUES IMPLIQUANT LES ANCIENS SCHWAS ........................135 3. L’ANALYSE DE SELKIRK (1972) 137 4. L’ANALYSE DE DELL (1973) 138 5. L’HERITAGE DE DELL (1973) ................ 142 5. DES SCHWAS ET DES ENCLITIQUES............ 144 7. DES VOYELLES CONTRETONIQUES ............... 145 8. DES VOYELLES TONIQUES......................154 9. DES VOYELLES ATONES........................ 155 10. L’APPRENTISSAGE DES "a SOUS-JACENTS . . . . 160 11. DES REGULARITES SURPRENANTES DANS LA DERIVATION NON DEVERBALE ................ 162 12. DES SCHWAS SCHIZOPHRENES ..................164 13. DES VOYELLES TONIQUES DANS LES VERBES ... 166 14. LA FIN D’UNE EXPECTATIVE ..................167 15. VERS UNE ANALYSE MORPHOLOGIQUE . . . . . .170 REFERENCES ......................................191 INTRODUCTION 0. La présente introduction a pour but de rappeler la problématique qui entoure le schwa français, esquissant ainsi le cadre dans lequel se situent les quatre études dont se compose ce volume. Elle ne prétend pas faire le compte-rendu des articles cités, ni des contributions qui sont réunies ici. De toutes les voyelles qui apparaissent dans les langues du monde, le schwa français est probablement celle qui a fait couler le plus d'encre dans les publications phono logiques. Il faut dire que toutes les conditions sont réunies pour faire du schwa une "voyelle problème". A peu près toutes ses propriétés sont sujettes à contestation, à commencer par son IDENTITE même. 1. L'IDENTITE DU SCHWA. L'on sait que pour certains linguistes (le plus connu d'entre eux étant sans doute André Martinet), le schwa français ne possède pas le statut de phonème. Il s'agirait plutôt d'une sorte de "lubrifiant" destiné à briser certains groupes de consonnes dans certains cas. Cette position est sans doute en partie basée sur l'observation qu'il n'existe quasiment pas de paires minimales qui se distingueraient par la présence obligatoire d'un schwa dans l'un des membres de la paire, et par son absence obligatoire dans l'autre. Néanmoins, quelques-unes de ces paires minimales sont attestées, et il n'est pas clair comment une théorie phono logique pourrait rendre compte, sans assigner le statut de phonème au schwa, d'oppositions comme: blond - be Ion, plage - pelage. Une autre objection souvent émise contre l'hypothèse selon laquelle le schwa n'est pas présent au niveau lexical, mais serait inséré au cours de la dérivation (pour parler en termes génératifs; il serait facile de transposer le problème dans n'importe quelle autre théorie), c'est qu'il s'avère impossible de définir les contextes phonologiques dans lesquels l'insertion serait s. PAUL VERLUYTEN permise ou interdite. Manifestement, cette insertion est permise ou obligatoire dans tel mot, et interdite dans tel autre, à contexte phonologique égal; comparez, par exemple, pelouse (insertion permise: la pelouse peut se prononcer [lapluz] ou [lapeluz]) et p lace, blouse (inser­ tion interdite). Une réponse neuve et astucieuse à ces objections a été avancée récemment par Daniel Hirst (1985), qui défend l'hypothèse que certaines paires de consonnes consti­ tueraient en réalité un seul phonème, et interdiraient de ce fait, bien évidemment, l'apparition d'un schwa entre les deux parties dont elles sont composées (tout comme une affriquée ne permet pas l'insertion d'un segment entre les deux parties dont elle est composée). Ainsi l'attaque (le groupe consonantal initial) d'un mot comme place serait composée d'un seul phonème /£i/, tandis que celle de pelouse se composerait d'un /p/ suivi d'un /!/. S'il s'avère justifié, sur une base universelle, d'attribuer un statut monophonémique à ce qui a été tenu jusqu'à présent pour des groupes de deux consonnes, cette hypothèse pourrait remettre en valeur la solution de l'insertion du schwa. Hirst argue que de tels "macrosegments" existent au niveau lexical en anglais. Pour l'heure, toutefois, introduire une distinction entre le groupe consonantal initial de place /plas/ d'une part et de pe louse /pluz/ de l'autre reste ad hoc dans ce sens que seule la possibilité d'apparition du schwa dans le second de ces deux mots le motive; on n'en voit pas de justification indépendante, en français. En tout cas, les quatre auteurs dont ce recueil réunit des études ne se lancent pas sur cette voie; ils partent tous de l'hypothèse que le schwa français est présent au niveau lexical. Cela est loin de résoudre le problème de son identi- té, toutefois. Le cadre de la phonologie autosegmentale et celui de la phonologie métrique permettent de formuler d'intéressantes représentations pour le schwa français. Ainsi dans le cadre de la phonologie métrique Anderson (1982) a proposé que le schwa soit représenté comme un noyau syllabique qui, au niveau sous-jacent, ne domine pas de matériel phonétique: N Cela lui permet de maintenir que le schwa est présent au niveau sous-jacent sous une certaine forme (le noeud syllabique) tout en adoptant une solution proche de 1 'épenthèse pour rendre compte de l'apparition du schwa au niveau phonétique; dans le cas où le schwa apparaît en surface, en effet, le noyau syllabique vide devra être rempli par du matériel segmentai, les traits distinctifs INTRODUCTION correspondönt à Ia prononciation du schwa au niveau phoné­ tique. Si d'autre part les consonnes qui précèdent et/ou qui suivent ce noyau vide sont resyllabifiées dans la syllabe précédente et/ou suivante, c'est le noyau vide lui-même qui s'effacera. Dans un cadre autosegmental, Bernard Trane 1 (1984b) a proposé une représentation qui est plus ou moins l'inverse de celle d'Anderson: certains schwas seraient des voyelles flottantes, qui ne sont pas rattachées à l'ossature phonologique de la chaîne des segments-, ce serait par exemple le cas du schwa final dans le mot achète : V C V I I. I En l'absence de rattachement à une place dans l’ossature, le schwa en question ne pourra pas apparaître en surface. Le cadre autosegmental et le cadre de la phonologie métrique contiennent un niveau de représentation supplé­ mentaire (au moins) par rapport à la théorie standard de la phonologie générâtive; il n'est donc pas étonnant que, en jouant précisément sur deux niveaux de représentation, ces théories parviennent à mieux rendre compte du compoi— tement d'une voyelle dont on a en effet l'impression qu'elle doit être, en quelque sorte, présente et absente en même temps. En dehors de sa place dans la structure syllabique, le contenu Phonétique même du schwa est également problé­ matique. Souvent transcrit par un symbole différent de tous les (autres) phonèmes de la langue ([a]), il n'est pourtant pas phonétiquement distinct de tous ces phonèmes, dans la plupart des variantes du français standard. En effet, à côté de variantes où le schwa est une voyelle moyenne (ni haute ni basse) centrale ou arrière non-arrondie (ces variantes subsistent; cf. Walter 1977: 50 et 1982), il existe des variantes du français standard, qui représentent sûrement la majorité des locuteurs à l'heure actuelle, où le schwa est phonétiquement identique au phonème /d/ ({p0] peu) ou bien, le plus souvent, au phonème /œ/ ([pœr] peur). Si tel est le cas, on ne peut le représenter au niveau sous-jacent avec un symbole qui suggère une différence phonétique sans faire un usage abusif du trait s. PAUL VERLUYTCN distinctif (par exemple [+arrière]) qui est censé le distinguer du /œ/ mais gui n'a pas de réalité phonétique (cf, Kiparsky 1973). Il faudra avoir recours à un trait diacritique pour distinguer les deux /œ/ (le schwa et le /œ/ stable, non-effaçable); à moins d'adopter la solution radicale qui consisterait à dire que ces deux voyelles appartiennent en fait à un seul phonème /œ/. Il est hors de doute que certains schwas historiques se sont stabili­ sés et confondus avec d'autres phonèmes de la langue, dont /œ/. Mais si on veut généraliser à partir de cette observation, on est vite confronté au fait que, dans certains contextes phono logiques, /*/ et schwa ne se comportent pas de la même façon: le schwa y est effaçable. 1'(autre) /œ/ ne l'est pas: genêt. avec schwa: [jœnej ou [jne] vs. 1eunet. avec [œ] : [jœnel, *[5nej. Pour pallier à cela, Verluyten (1985a) a proposé de postuler un phonème [®] unifié et d'introduire un para­ mètre prosodique qui en expliquerait 1'effaçabilité ou la non-effaçabilité (cf. infra). 2. L’EFFACEMENT DE SCHWA. L'on voit que la question du statut du schwa ne peut pas être entièrement dissociée de cet autre problème qui a retenu l'attention des chercheurs: la question de son EFFACEMENT ou, pour parler en termes plus neutres, de sa présence ou absence au niveau phonétique. Le traitement standard de l'effacement du schwa a été donné par Dell (1973; 2e éd. 1985); Mais il ne faut pas moins d’une dizaine de règles (segmentales) à cet auteur pour mener à bien cette opération. Depuis, d'autres phonologues ont mis à contribution tout l'appareil de la théorie phonologique contemporaine dans le but de trouver une solution plus économique au problème. Ci—dessous j'ai cherché à dresser l’inventaire de tous les paramètres phonologiques qui ont été invoqués par divers auteurs dans le but de rendre compte de l'efface­ ment du schwa; j'en ai compté au moins neuf. Passons-les brièvement en revue, en donnant un exemple ou deux de chacun de ces paramètres: INTRODUCTION (1) CONTRAINTES SEGMENTATES. La règle INI dans Dell 1973, qui efface le schwa à l'initiale du mot, est formulée comme suit: INI 0 / S C (#) C (où S = début d'énoncé). Il s'agit d'une règle dont le contexte est entièrement segmentai, et dont on ne voit guère comment elle pourrait être reformulée dans un autre cadre. En tout cas, les propositions récentes concernant le pied ne permettent pas de rendre compte de l'effacement en initiale d'énoncé (par exemple Selkirk 1978; cf. infra). En outre, cet effacement est indépendant de la nature des consonnes qui entourent le schwa; sa chute peut parfaitement créer en surface un groupe de consonnes qui est normalement interdit en français; Venez me voir [vne]. Demain soir [dme] . Par conséquent, les théories qui admettent l'effacement du schwa au cas où la resy1labification des consonnes qui l'entourent est autorisée (Anderson 1982) ne rendent pas compte non plus de ces cas-ci. D'ordre segmentai également est l'observation de Delattre 1966 (cf. Lyche 1979) que la fréquence d'efface­ ment du schwa dans les mots grammaticaux monosyllabiques varie selon la classe à laquelle appartient la consonne initiale; Delattre donne les chiffres suivants: -après fricative (ie, ce, se) 90% d'effacements -après liquide (le) 75% -après nasale (ne, me) 65% -après occlusive (d^, que) 30% Même si on peut contester ces chiffres, il y a peu de doute que des facteurs purement segmentaux (nature de la consonne qui précède, etc.) jouent un rôle dans l'efface­ ment du schwa. (2) CONTRAINTES SYLLABIQUES. Dans l'article d'Anderson (1982), l'effacement est lié à la possibilité d'évacuer, par resy1labification, le matériel consonantique de la syllabe qui contient le schwa. Ainsi, le mot petite se compose au départ de trois syllabes -. [aP0)a [fftiltj [fft0](T s, PAUL VERLUYTEN Par resyllabification, le tt] de la dernière syllabe peut se resy1labifier avec la syllabe précédente: tfftitla la0]a Le [p] de la première syllabe, par contre, ne peut pas se resyllabifier ici avec la syllabe suivante, le groupe consonantique [pt] étant interdit en attaque en français. L'on voit que, comme nous l'avons déjà fait remarquer plus haut, le schwa n'est pas spécifié en traits distinctifs au niveau sous-jacent; il s'agit au contraire d'un noyau syllabique qui domine le symbole 0 . Si ce noyau finit par se trouver seul dans sa syllabe (le matériel consonantique étant évacué vers des syllabes adjacentes), c'est la syllabe elle-même qui sera effacée, par la règle suivante: [a01c 0 Cette règle-ci est la seule règle d'effacement posée par Anderson. Par son application, on obtient: [aP0](T [crtitlg [a0](T [cP^Jff [qrtitla A proprement parler, il ne s'agit donc pas d'une règle d'effacement de schwa en tant que tel, mais d'une règle qui élimine un noeud vide dans 1’arbre syllabique. Le schwa de la première syllabe du mot petite, qui ne se trouve pas seul dans sa syllabe, sera épelé en traits distinctifs en fin de dérivation, donnant la représenta­ tion phonétique (par exemple [pœtit]). L'article de Noske dans le présent volume fait également appel à la resyllabification afin d'expliquer l'effacement et le non-effacement du schwa. Noske intro­ duit en outre la notion de degré de marquage dans son traitement de la question. Même si la resy1labification est permise (dans ce sens qu'elle ne créerait pas de groupe consonantique interdit en français), elle ne se fera qu'à condition que la chaîne qui résulte de la resy1labification et, concurremment, de la chute du schwa, soit moins coûteuse en termes de marquage syllabique que la chaîne de départ, le calcul étant fait en additionnant (i) le coût respectif des attaques et des rimes (coût variant selon leur complexité, d'après une échelle que Noske propose), et (ii) le coût du nombre des syllabes.

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