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Diffusion de neutrons aux petits angles appliquée aux études d'interfaces et de systèmes confinés PDF

27 Pages·2007·0.6 MB·French
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CollectionSFN 8(2007)179–205 (cid:0)c EDPSciences,LesUlis DOI:10.1051/sfn:2007014 Diffusion de neutrons aux petits angles appliquée aux études d’interfaces et de systèmes confinés L. Auvray1et A. Brûlet2 1LRP (UMR-7581), 2−8 rue Henri Dunant, 94320 Thiais, France 2LLB (UMR12 CEA-CNRS), C.E. Saclay, 91191 Gif-sur-Yvette Cedex, France Résumé. La diffusion de neutrons aux petits angles (DNPA) permet de sonder la matière aux échelles spatiales allant de 0.5 et 50 nm en déterminant les grandeurs moyennes qui caractérisent la taille et la formedesobjetsainsiqueleursinteractions.Elles’appliqueàdiverssystèmes,polymères,colloïdes,pores danslessolidesouamasdanslesalliages...Ellepermetd’étudierl’organisationenvolumedecessystèmes, maisaussiencouchesminces,surdescouchesadsorbéesougrefféesetmêmedansdesmilieuxconfinés.Ce coursexposelesdifférentesgrandeursmesurablesetlesméthodesàutiliserpouryaccéder.Enparticulier serontabordéeslesnotionsdefacteurdeformeetdefacteurdestructureetlesdifférentesfaçonsdejouer aveclecontrastepourdéterminerlesstructuresd’objetscomplexesetleursinteractions.Cesnotionsseront d’abord appliquées à des exemples classiques d’études de systèmes poreux et de fondus de polymères. Ensuite,plusieursexemplesillustrerontl’applicationdeladiffusiondeneutronsauxétudesdepolymères auxinterfacesouconfinés. 1. INTRODUCTION La diffusion de neutrons aux petits angles (DNPA) sonde la structure moyenne (« statique ») de la matière aux échelles spatiales allant de 0.5 et 50 nm. Cette technique est utilisée pour déterminer les grandeurs moyennes qui caractérisent la taille et la forme des objets ainsi que leurs interactions. Elle s’appliqueàdiverssystèmes,despolymères,descolloïdes,desporesdanslessolidesoudesamasdans les alliages...Elle permet d’étudier l’organisation en volume de ces systèmes, mais aussi en couches minces,surdescouchesadsorbéesougrefféesetmêmedansdesmilieuxconfinés.Unatoutmajeurde la DNPA est la variation de contraste qui sera décrite plus loin ; elle est très utilisée, notamment en physico-chimieouilestpossiblederemplacerlesatomesd’hydrogèneparleurisotope,ledeutérium. Cette substitution isotopique permet de « voir » des objets dans leur milieu sans trop perturber leurs propriétésphysiques. L’expérience de DNPA consiste à envoyer un faisceau de neutrons de faible divergence incidente, delongueurd’ondemoyenneλ,surl’échantillonàétudieretàmesurergrâceàundétecteurlavariation d’intensitédiffuséeI(θ)enfonctiondel’angledediffusionθ. Endiffusiondeneutronsauxpetitsangles,onconsidèrequ’iln’yapasd’échanged’énergieentre l’échantillonetlesneutrons.Leparamètrephysiqueestenfaitlevecteurdediffusiondontlemoduleest (cid:1) (cid:2) 4π θ q= sin (1) λ 2 etsadimension,l’inversed’unelongueur. L’analysedelacourbedediffusionI(q)n’estpossiblequ’àdeuxconditions: 1. ledomainedeqdoitêtredumêmeordredegrandeurqueceluidel’inversedesdistancesàmesurer. Sachant que la longueur d’onde des neutrons est comprise entre 0.2 et 2 nm, les valeurs de q intéressantes correspondant à des tailles caractéristiques comprises entre 0.5 et 50 nm ne sont accessiblesqu’avecdesanglesdediffusionθinférieursà10◦. 2. l’intensité diffusée doit être mesurable, ce qui nécessite l’existence d’un contraste entre l’objet étudiéetlemilieuquil’entoure. Article published by EDP Sciences and available at http://www.neutron-sciences.orgor http://dx.doi.org/10.1051/sfn:2007014 180 CollectionSFN Ce problème de contraste a été évoqué à plusieurs reprises dans les cours précédents, notamment dansl’introductiondeJ.Teixeira(celivre).Ilaétédétaillédansplusieurséditionsd’écolesthématiques organiséesparlaSociétéFrançaisedelaNeutronique;«DiffusiondeNeutronsauxPetitsAngles»[1] et«NeutronsetMagnétisme»[2].Rappelonsseulementqu’endiffusiondeneutrons,lecontrastepeut être d’origine nucléaire ou magnétique. Dans ce chapitre, ne sera traitée que la diffusion nucléaire. Quellequ’ensoitl’origine,l’analysedescourbesdeDNPAviseàdéterminernotammentlatailleglob- ale des objets, i.e. le rayon de giration, leur forme et les interactions lorsque leur concentration dans l’échantillonaugmente. Ici,ladescriptiondeladiffusiondeneutronsseralimitéeaustrictnécessairepourcomprendrelesré- sultatsdesexpériencesdeDNPA.Lecoursexposelesdifférentesgrandeursmesurablesetlesméthodes àutiliserpouryaccéder.Enparticulierserontabordées:1)lesmesureseffectuéesauxpetitsvecteurs de diffusion qui sont liées aux fluctuations de concentration ; 2) les notions de facteur de forme et de facteurdestructure;3)lesdifférentesfaçonsdejoueraveclecontrastepourdéterminerlesstructures d’objets complexes et leurs interactions. Ces notions seront d’abord appliquées à des exemples clas- siquesd’étudesdesystèmesporeuxetdefondusdepolymères.Ensuite,plusieursexemplesillustreront l’applicationdeladiffusiondeneutronsauxétudesdepolymèresauxinterfacesouconfinés. 2. SECTIONEFFICACEDEDIFFUSION Leneutronestuneparticuleneutrequi,contrairementauxrayonsXouàlalumière,interagitavecles noyauxenignorantlecortègeélectronique.Sonspinluipermetégalementd’interagiravecl’induction magnétique,etdoncplusparticulièrementlesmomentsmagnétiquesdesatomesdel’échantillon.Cecas particulierdeladiffusionpardessystèmesmagnétiques[3]neserapastraitédanscechapitre. 2.1 Diffusionparuneassembléed’atomes Figure1. Schémadeprincipedediffusiond’unrayonnement. Lorsque l’onde plane associée au neutron, monochromatique de longueur d’onde λ de vecteur (cid:1) d’ondeincidentk,interagitavecunatome,elleestdiffuséedanstouteslesdirections(voirFigure1). i Sil’atomeestàuneposition(cid:1)r parrapportàl’origine,l’ondediffuséedansladirectionduvecteur d’onde(cid:1)k ,vaêtredéphaséede(cid:1)q·(cid:1)r,où(cid:1)qestlevecteurdediffusionreliéàθl’angledediffusion: f (cid:1) (cid:2) (cid:1)q=(cid:1)k −(cid:1)k |(cid:1)q|=q= 4πsin θ f i λ 2 JDN14 181 Laprobabilitéqu’unneutronsoitdiffuséestcaractériséeparunelongueurdediffusionb,dontle Tableau 1 reporte quelques valeurs. Les valeurs numériques de la longueur de diffusion, pour chaque élémentdelaclassificationpériodiqueetdesesisotopes,sontdéterminéesexpérimentalement[4]car lesthéoriesnepermettentpasdelescalculer.Laprécisionrelativeestbiensouventdel’ordrede1%. Ellepeutêtrenégative,etvarienonseulementd’unatomeàunautre,maisaussid’unisotopeàunautre, comme c’est le cas pour l’hydrogène (b =−0.374 10−12 cm) et pour le deutérium (b =+0.667 H D 10−12 cm). Ce dernier exemple est d’une grande importance en DNPA du fait que les longueurs de diffusiondesdeuxisotopessontdesignesopposésetqueparconséquent,cellesdespetitesmolécules élémentaires deutériées ou non deutériées pourront l’être également. Nous reviendrons sur cette pro- priétéparlasuite. Table1.ExemplesdevaleursdelongueursdediffusionpourlesneutronsetpourlesrayonsXàq=0.Issusdela référence[5]. Neutrons Rayons-X Numéro Elémentsnaturels Longueur Longueur Longueur atomiqueZ ouisotopes dediffusion dediffusion dediffusion cohérenteb incohérente cohérente 10−12cm 10−12cm 10−12cm 1 H −0.374 2.53 0.282 D +0.667 0.404 0.282 6 C +0.665 0.005 1.69 13C +0.619 0.05 1.69 28 Ni 1.03 0.64 58Ni 1.44 0 7.90 60Ni 0.28 0 L’onde diffusée est sphérique. L’onde diffractée par une assemblée de n noyaux est la somme des ondessphériquesdiffractéesparchaquenoyaui,corrigéesparunfacteurdephasedûàlapropagationde l’ondeincidentepourarriveren(cid:1)r.Lesinterférencesproduites(voirFigure2)secalculentenfonctiondu i vecteurdediffusion.Onobtientalorsdansl’approximationdeBornetaprèsdéveloppementaupremier ordrepourrgrands[6]: ϕ((cid:1)r)=exp(i(cid:1)k·r)−exp(i(cid:1)kf·(cid:1)r)∑n b ·exp(−i((cid:1)k −(cid:1)k)·(cid:1)r)) i i f i r i Figure2. Interférencesentredeuxondessphériquesdiffuséespardeuxatomesdistantsderdansl’espaceréel.Le spectred’interférencesdépenddeladistanceentrelesatomesetdoncdelastructuredel’échantillon. 182 CollectionSFN Le détecteur de neutrons n’étant pas sensible à la phase de l’onde, ne mesure pas l’amplitude de l’onde diffusée mais le carré de l’amplitude de l’onde. On définit la section efficace différentielle de diffusionΣ(q)commelenombredeneutronscomptésdansunanglesolidedΩdudétecteur,etparunité defluxincident.Elles’écritsimplement: Σ(q)=∑bb exp(−i(cid:1)q·((cid:1)r −(cid:2)r )) (2) i j i j i,j oùiet jsontdesdiffuseursélémentairesdel’objet. L’intensitédiffuséeestainsiunemesuredelaprobabilitédetrouverunatomedelongueurdediffu- sionb etunautreatomedelongueurdediffusionb séparésd’unvecteur(cid:1)r −(cid:1)r . i j i j D’un point de vue théorique, l’amplitude de diffusion A((cid:1)q) est la transformée de Fourier de la densité ρ((cid:1)r) du système de n atomes dans l’échantillon, pondérée par la longueur de diffusion b de i n n l’atome situé en(cid:1)r. ρ((cid:1)r)= ∑ ρ((cid:1)r)= ∑ δ((cid:1)r−(cid:1)r) où δ est la fonction de Dirac, A((cid:1)q) s’écrit : A((cid:1)q)= i i i (cid:1) i=1 i=1 eiq·r·d(cid:1)r·∑b ·δ((cid:1)r−(cid:1)r) 3 i i i V Pourunensembledennoyauxdumêmeisotope,sansspin,(b =b),lasectionefficacedediffusion i s’écritdeplusieursfaçons: n,n (cid:3) (cid:4) (cid:1) Σ(q)=(cid:2)A((cid:1)q)A(−(cid:1)q)(cid:3)=∑b2 exp(i(cid:1)q((cid:1)r −(cid:1)r )) =b2(cid:2)ρ((cid:1)q)ρ(−(cid:1)q)(cid:3)=b2 d(cid:1)r·ei(cid:1)q(cid:1)r·p((cid:1)r) (3) i j 3 i,j oùlescrochetsdésignentunemoyenned’ensemblesurlespositionsdesnoyaux.Lafonction p((cid:1)r)estla fonctiondecorrélationdepaire,c’estàdirelaprobabilitéd’avoirdeuxatomesàunedistancer. Pourunensembledennoyauxdumêmeélémentayantplusieursisotopes,ilfauttenircomptedela probabilité aléatoire qu’un site r soit occupé par un isotope dans un état spin donné. Il faut faire des i moyennessurleslongueursdediffusioncorrespondantes.Onpeutmontrerqu’alorslasectionefficace dediffusionestlasommededeuxtermes: (cid:3) (cid:4) Σ((cid:1)q)=n·b2 +b2(cid:2)ρ((cid:1)q)ρ(−(cid:1)q)(cid:3) ; b2 = b2 −(cid:2)b(cid:3) (4) inc inc i i Le premier terme de cette équation, appelé section efficace de diffusion incohérente, provient de l’absencedecorrélationentrelapositionetl’étatdespinouisotopiquedunoyau.EnDNPA,cettedif- fusionincohérenteestindépendantedeq.Elleestconsidéréecommeunbruitdefondplatqu’ilfaudra soustraire[7,8].Lesecondtermedel’équation(4)rendcomptedesfluctuationsdedensitédelongueur dediffusiondusystème.C’estcettefonction,appeléesectionefficacedediffusioncohérente,quel’on chercheàmesurer.b=(cid:2)b(cid:3)estlalongueurdediffusioncohérente. i Pourunensembled’élémentsdifférents,chaqueélémentαcomportantnαatomes(bα,bαinc),leséqua- tions(3)et(4)peuventêtregénéralisées: (cid:3) (cid:4)nα,nβ(cid:5) (cid:6) Σ((cid:1)q)=∑nα·bαinc+∑(cid:2)bα(cid:3) bβ ∑ exp(i(cid:1)q((cid:1)riα−(cid:1)rβj)) α α,β i,j Ledeuxièmetermedecetteéquationestsouventécrit: Σ((cid:1)q)=∑bα·bβSαβ((cid:1)q) (5) α,β où les fonctions de diffusion Sαβ((cid:1)q) sont les facteurs de structure partiels des différents éléments de l’ensemble.Cesfonctionsnedépendentquedelastructuredel’échantillonetpasdescontrastes. L’équation générale de la diffusion (5) se simplifie en introduisant la notion de contraste dans la limiteoùl’échantillonestconsidérécommeincompressible. JDN14 183 2.2 Résolutionspatiale Enfaisantl’approximationque(cid:7)lesamp(cid:7)litudesdiffuséesparlesdeuxélémentsiet j n’interfèrentcon- structivementquesiladistance(cid:7)(cid:1)r −(cid:1)r (cid:7)estpluspetitequeq−1,onaapproximativement i j (cid:7) (cid:7) exp(i(cid:1)q·((cid:1)r −(cid:1)r ))≈0 si (cid:7)(cid:1)r −(cid:1)r (cid:7)>q−1 (6) i j i j et (cid:7) (cid:7) exp(i(cid:1)q.((cid:1)r −(cid:1)r ))≈1 si (cid:7)(cid:1)r −(cid:1)r (cid:7)<q−1 (7) i j i j Ceséquationsrésumentdemanièresimpledeuxrèglesessentiellesdeladiffusion: (i) quandonobservel’intensitédiffuséeautourd’uncertainangleetpouruncertainvecteurdediffu- sionq,onobservelastructureàuneéchellespatialeetavecunerésolutiond’ordreq−1, (ii) à une échelle inférieure à q−1, les amplitudes des éléments diffusants s’ajoutent, à une échelle supérieureàq−1,lesintensitésdesélémentsdiffusantss’ajoutent. Pratiquement, elles traduisent le principe que dans un domaine de vecteur de diffusion q donné, on ne verra que les fluctuations de longueur de diffusion sur des échelles de distances de l’ordre de q−1. Ceprincipe(reliéàdespropriétésélémentairesdelatransformationdeFourier)estunedescléspour comprendreladiffusionauxpetitsangles.Lemoduledevecteurdediffusionestsimplementuneloupe (voirlaFigure3)quipermetdedéterminerlastructured’unobjetàl’échelleq−1,échellequel’onpeut fairevarieraisémentenDNPAsurdeuxàtroisordresdegrandeurs. Figure3. Observationàdiverseséchellesq−1delastructureauto-similaired’unobjetfractal.Ladiffusiondeneu- tronsauxpetitsanglesparunesolutiondiluéedetelsobjetsdonneladimensionfractaledel’objet,iciD =1.72, f surunegammedevecteursdediffusionallantdel’inversedesadimensionglobalejusqu’àl’inversedelataille élémentairedel’objeta. 3. INTENSITÉDIFFUSÉEENDNPA 3.1 Notiondediffuseurélémentaire.Compressibilitéisotherme.Contraste Une des spécificités de la DNPA est la capacité d’explorer la structure de la matière à une échelle de distances, supérieures à 0.5 nm. A cette échelle, on peut considérer que les diffuseurs élémentaires (DE) ne sont plus les noyaux, mais des molécules de tailles plus grandes. La longueur de diffusion cohérentedecesDEestlasommedeslongueursdediffusioncohérentedesatomesquilescomposent. Ontrouvealorsdesvaleurstrèsvariables,voiremêmenégativescommeleslongueursdediffusiondes atomesseuls.Parexemple,lalongueurdediffusiondel’eaulégèrevautb =−0.16810−12cmalors quecelledel’eaulourdeestb =+1.9210−12cm. H2O H2O Unedeuxièmeconséquencedel’échelledeqconsidéréeprovientdelatrèsfaiblecontributiondes fluctuationsdedensitédanscettegammedeq.Sionconsidèreunsolvantsimple,lathermodynamique 184 CollectionSFN [9](cid:8)p(cid:3)erm(cid:4)et de m(cid:9)ontrer que l’extrapolation à q égal 0 des fluctuations de densité de ce liquide,Σ(0)= b2 n2 −(cid:2)n(cid:3)2 ,estproportionnelleàsacompressibilitéχ : T (cid:8)(cid:3) (cid:4) (cid:9) (cid:2)n(cid:3)·kT·χ =v· n2 −(cid:2)n(cid:3)2 (8) T oùkestlaconstantedeBoltzmannetT latempérature.CettelimitethermodynamiqueΣ(0)estatteinte pourdesvecteursdediffusionq∗ del’ordrede6nm−1.Adesvecteursdediffusionpluspetits,q<q∗, cesfluctuationsdedensitésontfaiblesetsouventnégligeablesdevantlesfluctuationsdeconcentration quiapparaissentlorsqu’onmélangedeuxsolvantsparexemple.Danscesconditions(q<q∗),onditque lessystèmessontincompressibles. Considéronsmaintenantunmélangedeα=1,2,···,mdiffuseursélémentaires,delongueurdedif- fusion bα, dans un volume V. Selon l’équation (5), la section efficace de diffusion cohérente de ce mélange,supposéisotrope,s’écrit: Σ(q)=∑bα·bβSαβ(q) (9) α,β oùlesfonctionsdediffusionSαβ(q)sontlesfacteursdestructurepartielsdesDEquinesontfonction que de q. Soit (cid:2)nα(cid:3) le nombre moyen de ces diffuseurs. Chacun d’eux occupe un volume élémentaire V vα= (cid:2)nα(cid:3).Lesrelations(8)segénéralisenten[10,11]: (cid:2)nα(cid:3)·kT·χT =∑vβ·Sαβ(0)=∑vβ·Sαβ(q) q<q∗ (10) β β Encombinantleséquations(9)et(10),ilestalorspossibled’éliminerundesDE,parexempleα=1. Onobtient[10]: Σ(q)= ∑m kαkβ·Sαβ(q)+b1 ∑m (cid:2)nα(cid:3)(kα+bα)·kT·χT q<q∗ kα=bα−b1vα (11) v v α,β=2 1α=1 1 oùkα estlalongueurdecontraste parrapportauDE α=1(généralementlesolvantoulamatrice). Lesecondtermedecetteéquationestreliéàlacompressibilitédusystèmepondéréparlescontrastes desdiversdiffuseursélémentaires.Aq<q∗,ilestindépendantdeqetcommeladiffusionincohérente dueauxétatsisotopiquesetdespinsdesatomes(voirparagraphe3.1),ilseraconsidérécommeunbruit defondplatqu’ilfaudrasoustraire[7].L’équation(11)estl’équationgénéraledelasectionefficace de diffusion cohérente en diffusion de neutrons aux petits angles. Le terme de compressibilité est souventomis,carnégligeable.C’estcequenoussupposeronsdanslasuite. 3.2 Facteurdeforme,facteurdestructure ConsidéronsunensembledenobjetsidentiquesdeN diffuseursélémentairesdelongueurdecontraste k parrapportàunmilieu(solvant).C’estunsystèmebinaireetlasectionefficacenedépendqued’un seul facteur de structure, Σ(q)=k2S(q). Il est utile de séparer les contributions provenant des inter- férences entre centres diffuseurs appartenant à un même objet de ceux appartenant à des objets dif- férents.L’expressiondeS(q)comporten2N2termes,dontnN2proviennentdesinterférencesintra-objets etn(n−1)N2∼=n2N2concernentlesinterférencesinter-objets: JDN14 185 Enintroduisantlesgrandeursnormalisées: P(q) = 1 ∑N exp(cid:10)iq(cid:10)rα−rα(cid:11)(cid:11) N2 i j i,j Q(q) = 1 ∑N exp(cid:10)iq(cid:10)rα−rα(cid:11)(cid:11) N2 i j i,j,α(cid:7)=β Σ(q) Onobtient = n·N2·P(q)+n2·N2·Q(q) (12) k2 P(q) est le facteur de forme de l’objet et Q(q) le facteur de structure de l’ensemble. Ils rendent compterespectivementdelaformedesobjetsetdeleursinteractions. Dans un système dilué, il n’y a pas de corrélations entre DE appartenant à des objets différents. L’intensité diffusée vaut nN2P(q), ce qui permet de déterminer directement le facteur de forme de l’objet.Onremarqueaussiquelorsqueqtendverszéro,P(q)→1.LamesuredeΣ(q−>0)donnele nombretotaldediffuseursdanslasolution.SionconnaîtlaconcentrationtotaledeDEdansl’échantillon, ondéterminelenombredeDEdel’objet(i.e.samasse). 3.3 Intensitédiffuséeauxpetitsangles Considéronsd’abordunsystèmediluéd’objets.L’intensitédiffuséeseréduitaufacteurdeformeP(q). Enutilisantl’hypothèsed’isotropie,onécritl’équation(12)souslaforme[12]: (cid:12) (cid:13) P(q)= 1 N∑,N sin(qrij) (13) N2 qr i,j ij Auxpetitesvaleursdeq,cetteéquationestfacilementdéveloppée: 1−q2R2 P(q)= g qR <<1 (14) g 3 oùR estlerayondegirationdel’objet,définicomme: g (cid:3) (cid:4) R2= 1 ∑ r2 ∑r =0 g N i i i i C’estunelongueurquadratiquequicaractériseladimensionglobaledel’objet. Notons que l’équation (14) est valable quelle que soit la forme de l’objet mais uniquement pourqR <<1,dansledomaineappelédomainedeGuinier.Ladéterminationdurayondegiration g d’un objet est donc possible sans en connaître la forme, simplement en approximant l’intensité dif- fuséeàl’équation(14)maisdanslebondomainedeq!Lorsquelesobjetssontgrands(R >20nm),il g s’avèredifficiled’atteindreundomainedevecteursdediffusionsuffisammentpetitspourquelacondi- tionqR <<1soitrespectée.Ilfautalorsajusterl’intensitédiffuséeàdesfacteursdeformeparticuliers g (sphère,cylindre,bâton,ellipse,coquille...[13]).Selonlesformes,lavaliditédel’équation(14)s’étend àdesvaleursdeqau-delàdeqR <1.Notonsquelorsqu’onconnaîtl’expressiondufacteurdeforme g del’objet,onpeutaisémenttenircompted’unedistributiondetailledanslecalculdufacteurdeforme. Danslecasd’objetsorientés,ilfautreveniràl’écriturevectorielleduvecteurdediffusionetdévelop- perlefacteurdeformeP(q ),pourtoutedirectionx: x P(q )∼=1−q2R2 q R <<1 x x x x x oùR estladistancemoyenned’inertie[14]. x 186 CollectionSFN Làencore,onpeutêtreamenéàajusterl’intensitédiffuséeàdesfacteursdeformeaprèslesavoir moyennésparunedistributiond’orientationparticulière. Lorsquelessystèmessontplusconcentrés,lesobjetsserapprochentetinteragissent.L’effetdeces interactions modifie l’intensité diffusée aux petits vecteurs de diffusion. On étudiera alors l’évolution desrayonsdegiration,delapositiond’unpicdecorrélation...aveclaconcentration.Cesévolutionsdon- nerontdesélémentspourdéterminerlaformedesobjetsetleursinteractions.Parexemple,unevariation enc1/3delapositiond’unpicdecorrélationindiqueunesimpleloidedilutiond’objetssphériques,alors qu’unevariationenc1/2indiquelaprésenced’objets«plan»(lamelles). Bien souvent, on effectue des mesures à des concentrations d’objets de plus en plus faibles ; ces mesurespermettentl’extrapolationàconcentrationnulledel’intensitédiffuséeafind’obtenirlefacteur de forme de l’objet isolé. Ce type de mesures est très fréquent en DNPA, surtout en physico-chimie ou il est souvent aisé de diluer les systèmes étudiés. Dans le cas général, les méthodes de variation des contrastes succinctement décrites au paragraphe 4 devront être mises en IJuvre pour déterminer expérimentalementàlafoislaformeetlesinteractionsdesobjetsensolution. 3.4 Intensitédiffuséedansledomaineintermédiaire Auxplusgrandesvaleursdeq,q·R ≥4etq·λ ≤1,oùλ estlatailledudiffuseurélémentaire,le g DE DE 4 1 facteurdeformeP(q)varieenq−α,oùαdépenddelaformedel’objet.Ledomaine ≤q≤ est R λ g DE appelédomaineintermédiaire.Lamesuredeαpermetsouventd’identifierlaformedel’objet.La Figure4montrel’intensitédiffuséedansledomaineintermédiaireparquelquesobjetsnonorientés. (cid:14) 3 Figure 4. Comportements asymptotiques de facteurs de forme (×) d’une sphère (R = 200 Å ; Rg = R (cid:14) 5 P(q)∼q−4),((cid:11))d’unbâton(L=200Å;Rg= L2 P(q)∼q−1),(+)d’unechaînedepolymèreenbonsolvant 12 (Rg=200Å,λ=10Å;P(q)∼q−5/3). Quandilestinférieurà3,l’exposantαestsimplementreliéàladimensionfractaledesobjetsdiffrac- 1 tants.Dansunespaceàddimensions,latransforméedeFourierd’unobjetisotropededensitég(r)∝ rn 1 rDf vautS(q)∝ .PourunobjetfractaldedimensionD ,g(r)∝ ,etlefacteurdeformevarieselon qd−n f rd laloidepuissance 1 1 S(q)∝ = (15) qd−d+Df qDf JDN14 187 L’exposant α est égal à D . Le tableau ci-dessous illustre cette relation pour des objets de formes f simples. Dimensionfractale VariationdeS(q) Bâton D =1 q−1 f Disque D =2 q−2 f 1 1 Polymèreidéal(gaussien) Df = ; v= q−1v ; q−2 v 2 3 àvolumeexclu ; v= q−53 5 Pourmettreenévidencecesformesdifférentesd’objets,onreprésentesouventleproduitqαP(q)qui devientconstantauxgrandsangles.Lecomportementgaussiend’unechaînedepolymèreapparaîtainsi danslareprésentationdeKratkyq2P(q). LaFigure5montreunetellereprésentationpourdescouchesultra-mincesdepolystyrène[15]de10 et100nm.Cesétudesdeconformationdechaînesdepolymèresconfinéesdansdesfilmsd’épaisseurin- férieureàleursrayonsdegirationenvolumeonttrèsrécemmentfaitl’objetdenombreusesexpériences pardiffusiondeneutronstantsurlastructure[16,17,18],quesurladynamique[19,20]surtoutdepuis l’observationdel’abaissementd’environ50Kdelatempératuredetransitionvitreusepourdesfilmsde 10nm[21,22].Lesobservationsfaitessontàcejourencorel’objetdecontroverses.D’aprèslaFigure5, laconformationlocalesembleplusétenduedanslecasd’unechaîneconfinée,lesignalvariantplutôt commeq−1,quedanslevolumeouladiffusionattenduesuituneloienq2 (soitunplateauenq2I(q)), caractéristiqued’uneconformationgaussienne. Figure 5. Représentation de Kratkyq2I(q) de l’intensité diffusée par un fondu de polystyrène (H,D) de masse moléculaire660000confinéencouchesmincesd’épaisseur(•)1000Å(comportementgaussienenvolume)et(o) 100Å(augmentationdelarigiditélocale;q−2−>q−1).Figuresextraitesdelaréférence[15]. En général, une fois la forme de l’objet identifiée, il faut effectuer des ajustements des intensités diffusées avec des modèles de facteurs de forme pour déterminer les paramètres de l’objet. De nom- breux modèles ont été publiés dans la littérature ; la référence [13] en donne une bonne revue. Dans cescalculs,ilestsouventtenucompted’unedistributiondetaillesetparfoisaussidelarésolutiondu spectromètre[23]. 188 CollectionSFN 3.5 Exemple:lespolymèresfondus La fonction de diffusion d’un fondu de n polymères (chacun ayant N monomères), schématisé sur la Figure 6, est selon (12) la somme de deux fonctions de diffusion, P(q) et Q(q), facteurs de structure intraetinter-chaînes. Figure6. Représentationsschématiquesdefondus(a)depolymèresidentiques,(b)mélangedechaînesmarquées etnonmarquées. Lorsqueleschaînessontidentiques,iln’yapasdefluctuationsdeconcentrationetlesfluctuations dedensitésontfaibles.Commelaplupartdesliquidesordinaires,cefonduestincompressibleàgrande échelleetl’intensitédiffuséeesttrèsfaiblesionexceptel’éventuellediffusionincohérentediscutéeau paragraphe2: nN S(q)≈ kTχ ≈0q<q∗ T v Lefacteurdeformedupolymérenepourraêtreobtenuqu’encréantartificiellementdesfluctuationsde concentration,c’est-à-direen«marquant»certaineschaînes.Lasolutionestd’utiliserdesmélangesde chaînes hydrogénées et deutériées. Si les différentes chaînes ont le même degré de polymérisation N etsilesinteractionsentrepairesdemonoméresH-H,D-DetH-Dsontlesmêmes24 ,lesfacteursP(q) etQ(q)deschaînesmarquéesetnonmarquéessontidentiques.Àcausedel’incompressibilitéglobale du systéme, l’intensité diffusée par unité de volume s’exprime uniquement en fonction du facteur de structuredeschaînesD,parexemple: I(q)=(b −b )2S (q) H D DD oùb etb sontleslongueursdediffusiondesmonoméresHetD.S (q)s’écrit: H D DD S (c ,q)=c P(q)+c2Q(q) DD D D D C estlaconcentrationdemonoméresdeutériés.L’intensitédiffuséeestnullecommeilsedoitquandil D n’yapasdechaînesmarquées(c =0),elledoitl’êtreaussiquandiln’yaquedeschaînesmarquées D (c v=ϕ =1oùvestlevolumed’unmonoméreetϕ lafractionvolumiquedemonoméresdeutériés) D D D :S (c v,q)=0.Dansunfondu,onadonclarelationQ(q)=−vP(Q).Parconséquent, DD D I(q)=(b −b )2ϕ(1−ϕ)P(q)/v (16) H D Quellesoitlaconcentrationenchaînemarquée,l’intensitédiffuséenemesurequelefacteurde formed’uneseulechaîneaumilieudesautres.Cerésultattrèsimportantpourétudierlesfondusde polyméresestrésumédanslethéoréme50/50[25].Eneffet,d’aprésl’équation(16),l’intensitédiffusée estmaximumpourunefractionenvolumede50%dechaînesmarquées.LaDNPAassociéeàlatech- niquedemarquageestlaseuletechniquequipermettededéterminerlefacteurdeformedepolyméres àl’étatfondu. LaFigure7montreladiffusiondefondusdepolystyrène.LaDNPAapermisdemesurerauxpetits q le rayon de giration des chaînes, ainsi que la variation R ∝M1/2 caractéristique du comportement g

Description:
En diffusion de neutrons aux petits angles, on considère qu'il n'y a pas En particulier seront abordées : 1) les mesures effectuées aux petits de la solution soit inférieure au diamètre des pores D. S'il existe quelques travaux.
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