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Dialogue homme-machine et recherche d'information PDF

37 Pages·2002·0.24 MB·French
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Chapitre 8 1 Dialogue homme-machine et recherche d(cid:146)information 8.1. Position du problème Le dialogue en langage naturel est pour la recherche d’information interactive une alternative intØressante pour accØder (cid:224) des informations, notamment sur le WEB, de plus en plus diverses et dissØminØes. Entre des moyens d(cid:146)accŁs, limitØs bien souvent (cid:224) des moteurs de recherche (cid:224) base de mots-clefs, et la navigation, il y a place pour des solutions comme le dialogue homme-machine qui permettent de négocier une requŒte et d(cid:146)Œtre aidØ au cours de la recherche. La langue naturelle peut apporter facilitØ, souplesse et puissance d(cid:146)expression pour formuler sa demande, et l(cid:146)interaction fondØe sur le dialogue permet de rationaliser la t(cid:226)che de recherche. C(cid:146)est pourquoi, ce chapitre sur le dialogue homme-machine (DHM) en langage naturel (LN) prend place dans ce livre. On abordera tout d(cid:146)abord les problŁmes gØnØraux du dialogue, puis quelques aspects de la recherche d(cid:146)information pour lesquels une interface de dialogue pourrait Œtre utile et enfin une rØalisation dans cette voie, le systŁme HALPIN. Le systŁme ayant ØtØ ØvaluØ auprŁs d(cid:146)utilisateurs, les rØsultats permettront de dresser un premier bilan et de poser quelques perspectives. 1 Chapitre rØdigØ par JEAN CAELEN. 2 J. Caelen, Dialogue homme-machine 8.2. Dialogue homme-machine 8.2.1. La langue naturelle en interaction homme machine ? L’usage de la langue naturelle (LN) en communication homme machine est (cid:224) la fois un avantage et un obstacle par rapport aux autres moyens de communication : (a) c’est un avantage, dans la mesure oø le locuteur n’a pas d’effort particulier d’apprentissage (cid:224) faire pour acquØrir de nouvelles habiletØs pour communiquer (il est sensØ possØder et dominer sa langue maternelle) contrairement aux autres moyens de communication tels que le clavier, la souris, etc. ; il a donc seulement besoin d’un apprentissage pour acquØrir des savoir-faire liØs (cid:224) la t(cid:226)che proprement dite (comme conna(cid:238)tre le langage d(cid:146)interrogation), mais, (b) c’est un obstacle, dans la mesure oø la machine n’a qu’une comprØhension limitØe du langage naturel. Cette limitation engendre toute une sØrie d’artefacts dans la communication que l’utilisateur doit compenser ; en particulier, il doit mØmoriser toutes les restrictions imposØes par le concepteur au langage d’interaction, et il doit Œtre entra(cid:238)nØ aux comportements de la machine en rØponse (cid:224) ses ØnoncØs. En particulier la machine n’a pas la capacitØ d’anticipation ni la comprØhension des intentions qui permettent toutes les richesses que l(cid:146)on observe dans le langage utilisØ par les humains. En gØnØral, l’utilisateur ne pourra pas parler par sous-entendus, ni introduire facilement de nouveaux mots, ni construire des sens dØrivØs, etc. toutes choses que l’on fait spontanØment en parlant (cid:224) quelqu’un. Il faut donc s’interroger sur les aspects de la communication en langue naturelle qu’il faut impØrativement conserver, pour la rendre attrayante et compétitive vis-(cid:224)- vis des autres modes d’interaction. (a) Ce qui rend attrayant le langage naturel n’a pas vraiment ØtØ ØtudiØ en dØtail en situation opØrationnelle (autour d(cid:146)une t(cid:226)che). On sait seulement que le langage opØratif [OZK 93, 94] doit conserver son pouvoir constructif ainsi qu’un minimum de spontanØitØ pour rester utile en communication homme machine. On sait aussi que le langage apporte des modalitØs temporelles (rØitØration d’actions, renvoi d’une action dans le futur), et des expressions rØfØrentielles condensØes (dØnominations construites en cours de t(cid:226)che, ellipses, dØsignations anaphoriques) dont on ne peut vraiment se passer. Ce qui rend la langue naturelle attrayante dØpend donc de ses capacitØs d’expression. (b) Ce qui la rend compØtitive par rapport aux autres modes de communication doit Œtre examinØ de maniŁre comparative pour extraire les modes qui seraient les plus adØquats (cid:224) la t(cid:226)che. Des Øtudes sur l’interaction multimodale apportent quelques ØlØments (cid:224) cette question [CAT 95], [ZAN 97]. On sait par exemple que des situations sØmantiquement riches ou des t(cid:226)ches (cid:224) Interaction multimodale pour la recherche d(cid:146)information 3 sØquencement complexe font davantage appel aux ressources du langage naturel. Les objets non perceptibles, les actions diffØrØes, les actions conditionnelles, etc. sont aussi plus facilement exprimables en LN. Mais aussi, et surtout, avec le LN il est possible de former de nouveaux concepts et de construire de nouveaux ØnoncØs. 8.2.2. Le langage, le dialogue et l’action « Le langage se construit par l'action » : c(cid:146)est un des rØsultats principaux de Piaget en examinant l(cid:146)apprentissage du langage chez les enfants [PIA 64]. Pour lui, l(cid:146)enfant construit son langage comme rØsultat de l(cid:146)assimilation des actions sur le monde. Appeler cette personne « maman » ne fonctionne que si celle-ci accourt au cri de « maman ». RØciproquement « Le langage construit l'action ». C(cid:146)est la thŁse principale de l(cid:146)Øcole anglo-saxonne en philosophie du langage [AUS 62], [SEA 72]. Dans cette thØorie, parler c(cid:146)est agir, produire des actes ; communiquer, c(cid:146)est agir sur et via l(cid:146)interlocuteur. Cette thØorie permet donc de considØrer le langage comme une forme d(cid:146)action et, par gØnØralisation, de considØrer le dialogue comme une sØquence d(cid:146)actions planifiØes ayant pour objectif un but visé sous-tendu par une intention. Cette conception prØsume qu(cid:146)il existe un équilibre rationnel entre les connaissances, actions et intentions du locuteur. Le principe de sincØritØ pose par exemple, que la sØrie d(cid:146)actions que l(cid:146)utilisateur est en train de faire, co(cid:239)ncide avec la rØalisation de ses intentions, et qu(cid:146)en vertu des conditions de succŁs attendu, l(cid:146)utilisateur a seulement des intentions qui sont possibles (cid:224) rØaliser [SEA 83, 85]. Pour ces philosophes, un acte de langage s(cid:146)exprime par F(p) oø F est la force illocutoire et p le contenu propositionnel. F sous-tend un but illocutoire, par exemple faire-faire quelque chose (cid:224) quelqu(cid:146)un (directif). Vanderveken [VAN 90, 91] Ønonce ensuite une sØrie de conditions qui font qu(cid:146)un acte sera atteint (conditions de rØussite) et satisfait (conditions de succŁs). « Le dialogue est une interaction : il renvoie le langage à l'action et réciproquement ». Le dialogue est une suite coordonnØe d(cid:146)actions (langagiŁres et non-langagiŁres) devant conduire (cid:224) un but [VER 92]. Le dialogue est donc un projet conjoint : il avance vers un but commun et tend (cid:224) rØduire les Øcarts initiaux entre les buts des interlocuteurs. Ceux-ci agissent sous forme de requŒtes, rØpliques, rØponses, mises en question ou mŒme remises en cause : ce sont des actes conjoints (fig. 8.1). Au cours de cette interaction ils modifient leurs connaissances, leurs croyances, acquiŁrent Øventuellement de nouvelles connaissances tant sur la situation, que sur leur interlocuteur ou sur la langue. 4 J. Caelen, Dialogue homme-machine But Mis es en cause RequŒtes RequŒtes Mises en cause RØpliques Offres Demandeur RØpondeur Fig. 8.1. : Modèle projectif du dialogue [VER 92]. Dans le cas d’un dialogue réussi, le dialogue converge sur le but à atteindre. Ce schéma – qui représente un Echange – montre les axes convergents (Offres et Répliques) et les axes divergents (Mises en cause et Requêtes) du dialogue. « Le sens se négocie au cours du dialogue », c(cid:146)est une Øvidence, notamment le sens gØnØral d(cid:146)un mot s(cid:146)affine en cours du dialogue, se nØgocie entre les interlocuteurs. Voici un exemple tirØ de [LUZ 89] : D : Pouvez-vous me donner l(cid:146)adresse d(cid:146)un taxidermiste ? R : Comment ? Qu(cid:146)est-ce qu(cid:146)un taxidermiste ? D : C(cid:146)est un empailleur d(cid:146)animaux. R : Ah oui ! Non, je ne connais pas de taxidermiste(cid:133) En rØsumØ le dialogue est un processus co-construit par les interlocuteurs qui tendent (cid:224) satisfaire leurs buts au moyen du langage. 8.2.3. Modèles de dialogue On distingue deux grandes classes de modŁles de dialogue : (cid:149) les modŁles statiques, (cid:149) les modŁles dynamiques. Les modŁles statiques sont habituellement des modŁles structurels. Le modŁle genevois [ROU 85] est typique de cette classe de modŁles, il hiØrarchise les actes de Interaction multimodale pour la recherche d(cid:146)information 5 langage en tours de parole puis en unitØs de niveaux supØrieurs, les interventions et les Øchanges. Les modŁles dynamiques quant (cid:224) eux, se fondent sur des rŁgles en termes de planification [LIT 87, 90], d(cid:146)Øtats mentaux [COH 78,79], [ALL 80] ou de jeux [MAU 01]. Notons qu(cid:146)il existe des modŁles mixtes par exemple, le modŁle de Luzzati [LUZ 95] introduit une dimension dynamique au modŁle genevois (cid:224) l(cid:146)aide du concept d(cid:146)axe rØgissant et d(cid:146)axe incident du dialogue (l(cid:146)axe rØgissant est celui qui gouverne les buts de la t(cid:226)che et l(cid:146)axe rØgissant est celui qui canalise le dialogue). Avant de dØcrire les caractØristiques essentielles de ces modŁles, il est utile de prØciser les fonctions du contr(cid:244)leur de dialogue dans un systŁme interactif et le cadre pragmatique dans lequel se situe la modØlisation du dialogue. 8.2.4. Fonctions du contrôleur de dialogue Le contr(cid:244)leur de dialogue est une sorte de plaque tournante de haut niveau dans les systŁmes interactifs. Il est normalement chargØ : • de la construction d(cid:146)un univers sØmiotique partagØ et de l(cid:146)Øchange des connaissances, • de l(cid:146)organisation du dialogue (gestion des tours de parole, des Øchanges, des interventions), • du choix des stratØgies de dialogue, • de la rØparation des erreurs de communication et du maintien de la communication (relances, phatiques, etc.), • des aides dans la t(cid:226)che et dans la conduite des activitØs. Ce contr(cid:244)leur de dialogue est rarement lui-mŒme dynamique. Ce qui peut Œtre dynamique est donc seulement l(cid:146)organisation de la communication et le contr(cid:244)le de l(cid:146)interaction, ceci en mettant en jeu diverses stratØgies et tactiques de dialogue. Dans un systŁme interactif, le contr(cid:244)leur de dialogue gŁre les Øchanges entre divers modules spØcialisØs qui sont gØnØralement : • le module de reconnaissance et de comprØhension de la parole (ainsi que d(cid:146)autres modalitØs sensorielles s(cid:146)il y en a), • le module d(cid:146)interprØtation2 des actes dialogiques dans le contexte de la t(cid:226)che en cours, • le module de gestion des buts (tant les buts actionnels que les buts conversationnels) liØs (cid:224) la t(cid:226)che proprement dite, 2 La diffØrence entre interprØtation et comprØhension est de nature pragmatique vs. sØmantique : la comprØhension s(cid:146)attache (cid:224) la sØmantique des ØnoncØs, l(cid:146)interprØtation s(cid:146)attache aux actes de langage contenus dans les ØnoncØs (force illocutoire, rØfØrents, etc.), pour simplifier, l(cid:146)un produit le sens littØral et l(cid:146)autre le sens contextuel. 6 J. Caelen, Dialogue homme-machine • le module de gØnØration des rØponses (texte, discours, etc.). EnoncØ ComprØhension Plan Acte de langage Gestion de la t(cid:226)che InterprØtation Contr(cid:244)le du dialogue SchØma StratØgies GØnØration Action Fig. 8.2. : Décomposition fonctionnelle d’un système de dialogue. Un énoncé est analysé sous forme d’acte de dialogue et interprété en regard de la situation, essentiellement le plan d’action et les connaissances d’arrière-plan. Cet acte est ensuite projeté dans un schéma par rapport auquel il est défini en “compréhension”. Le contrôleur du dialogue détermine la meilleure stratégie d’interaction et réagit sous forme d’action (langagière ou non). Le contr(cid:244)leur de dialogue gŁre Øgalement les donnØes communes (cid:224) tous ces modules (et Øvidemment les siennes propres). Cette structure commune est parfois reprØsentØe (cid:224) l(cid:146)aide d(cid:146)une CMR (Common Meaning Representation) qui s(cid:146)enrichit (cid:224) la maniŁre d(cid:146)une structure de tableau noir. Nous donnerons (cid:224) cette CMR le nom fran(cid:231)ais de schéma. DØfinitions : Schéma = structure de donnØes commune reprØsentant le but et sous-buts de la t(cid:226)che ainsi que les connaissances mises en jeu pour atteindre le but, Plan = base de scripts sØlectionnØs (ou appris en cours de dialogue) en fonction des connaissances sur l(cid:146)usager et des connaissances pragmatiques (mondes d(cid:146)arriŁre- plan, situation, etc.), munie d(cid:146)opØrations d(cid:146)encha(cid:238)nement, permettant de planifier les actions de la machine pour atteindre le but [BRA 87], Stratégie = ensemble de rŁgles comportementales qui rØgulent le dialogue, Action = rØponse de la machine (Øventuellement multimodale) en terme de changement d(cid:146)Øtat dans la situation et dans les connaissances. Interaction multimodale pour la recherche d(cid:146)information 7 8.2.5. Un cadre pragmatique Les ØlØments sur lesquels s(cid:146)appuie le contr(cid:244)leur de dialogue et que nous pouvons maintenant formuler plus prØcisØment, sont essentiellement des connaissances pragmatiques [ARM 94]. Formellement, et rØduite (cid:224) ce propos, la pragmatique se rØduit (cid:224) : Pragmatique = {modes, interlocuteurs, monde, contexte opØratif, actes} avec : modes = µ = {parole, geste, etc.} interlocuteurs = {usager = U, machine = M} monde = m = {mondes d(cid:146)arriŁre-plan mi, situation ξ(t)} contexte opØratif = {t(cid:226)che T, activitØ A} actes = {communicationnels, transactionnels} et : U = {compØtence = (langagiŁre, opØratoire, connaissances du domaine) performance = (comportementale, perceptive, habiletØs motrices)} Le dialogue se situe au niveau de la coordination des actes des interlocuteurs. Ces actes modifient la situation, c(cid:146)est-(cid:224)-dire font passer (cid:224) un instant donnØ la situation ξ(t) (cid:224) une nouvelle situation ξ(t+1). L(cid:146)usager doit effectuer une t(cid:226)che T, c(cid:146)est-(cid:224)-dire doit atteindre un certain but B caractØrisØ par la situation ξΒ. On suppose que ce but motive et engage l(cid:146)utilisateur (et maintient le dialogue) tant qu(cid:146)il n(cid:146)est pas atteint et satisfait. Les modes Dans le dialogue homme-machine nous appelons langue la composante langagiŁre parlØe, doublØe, Øventuellement, d(cid:146)une gestuelle dØictique ou expressive. Elle peut Œtre formalisØe par l(cid:146)intermØdiaire d(cid:146)une grammaire multimodale. Elle ne sera pas dØtaillØe ici. Un ØnoncØ prend donc le sens gØnØral d(cid:146)acte (langagier ou non). Les interlocuteurs Les locuteurs mis en jeu ici sont typiquement l(cid:146)usager ou utilisateur (U) et la machine (M). Il est utile de classer les usagers en types (profils) pour dØclencher les stratØgies de dialogue et de sous-dialogues et particuliŁrement, les aides et les guides de maniŁre approprier. Par souci de simplification on considŁre souvent uniquement les trois catØgories d(cid:146)usager suivantes : U = {expert, occasionnel, novice} catØgories qui rØsument des types plus complexes dØcrivant des compØtences et performances diverses : 8 J. Caelen, Dialogue homme-machine Le monde Le monde (parfois appelØ univers) est caractØrisØ par les mondes d(cid:146)arriŁre-plan c(cid:146)est-(cid:224)-dire par l(cid:146)ensemble des connaissances liØes au langage, (cid:224) la t(cid:226)che, etc. et par la situation prØsente et passØe (mØmorisØe dans l(cid:146)historique du dialogue et l(cid:146)historique de l(cid:146)activitØ). Le contexte opératif Le contexte opØratif englobe la t(cid:226)che et l(cid:146)activitØ de l(cid:146)utilisateur dØployØe (cid:224) propos de la t(cid:226)che [BRA 87]. La t(cid:226)che est de nature prescriptive (ce qu(cid:146)il faut faire) alors que l(cid:146)activitØ est de nature proscriptive (ce qu(cid:146)il se fait ou ce qui a ØtØ fait). Les actes de langage Les actes se divisent en deux groupes : les actes communicationnels en vue d(cid:146)informer l(cid:146)interlocuteur ou la machine (cid:151) ils ne changent pas directement la situation mais simplement les Øtats mentaux et les connaissances des interlocuteurs (cid:151) et les actes transactionnels (cid:224) proprement parler (cid:151) qui changent l(cid:146)Øtat de la situation (appelØs aussi performatifs). Voici quelques exemples d(cid:146)actes de langage : (cid:149) informer, asserter : exprimer comment sont les choses (cid:149) rØpØter , Øpeler : exprimer comment sont les ØnoncØs (cid:149) illustrer, exposer, dØcrire : exprimer comment sont les objets de la t(cid:226)che (cid:149) confirmer, contester, rectifier, rØparer : exprimer comment sont les connaissances (cid:149) rØsumer, expliquer, justifier : exprimer comment sont les buts (cid:149) questionner, demander, remercier : exprimer comment sont les Øchanges (cid:149) suggØrer, ordonner, commander : exprimer comment sont les actions (cid:149) introduire, conclure : exprimer comment est le dialogue Les connaissances L(cid:146)ensemble des connaissances mises en jeu au cours d(cid:146)un dialogue sont nombreuses : il y a bien sßr les connaissances proprement dites sur la langue mais Øgalement sur la t(cid:226)che, la situation courante, les conventions sociales, ainsi que toutes les connaissances encyclopØdiques que partagent (ou non) les interlocuteurs. Ces connaissances peuvent Œtre reprØsentØes par des croyances (cid:224) la fois sur le monde reprØsentØ (cid:224) travers la situation, sur les mondes d(cid:146)arriŁre-plan et sur eux-mŒmes. Une fois ces ØlØments gØnØraux prØcisØs, nous pouvons maintenant examiner quelques classes de modŁles de dialogue. Interaction multimodale pour la recherche d(cid:146)information 9 8.2.6. Le modèle structurel (ou hiérarchique) Le modŁle (cid:147)genevois(cid:148) [ROU 79, 85], [MOE, 89, 94] est (cid:224) la source de la plupart des modŁles structurels. Il est souvent utilisØ en DHM car il est d(cid:146)une implØmentation claire et commode. De ces emprunts dans le monde informatique, sont nØs diverses variantes et amØliorations. On peut citer par exemple [LUZ 89], [BIL 92], [VIL 92], [LEH 97] en France. Ce modŁle est de nature hiØrarchique et se dØveloppe sur plusieurs axes (l(cid:146)axe rØgissant et l(cid:146)axe incident chez Luzzati, directeur et subordonnØ chez Bilange). Il se caractØrise essentiellement par l(cid:146)existence d(cid:146)une structure (cid:224) l(cid:146)intØrieur de laquelle le dialogue peut se tisser. Cette structure peut se dØcrire (cid:224) l(cid:146)aide d(cid:146)une grammaire hors- contexte. Par exemple Bilange propose la grammaire suivante pour un dialogue finalisØ (une application de rØservation aØrienne) : E -> I.{I}* I -> CD | CS.CD | CD.CS CD -> {A | I}D CS -> {E | I | A}S avec CatØgories discursives : E = Øchange, I = intervention, A = acte de langage Fonctions : S = subordonnØ, D = directeur Constituants : CS constituant subordonnØ, CD constituant directeurs Une expression telle que CD -> {A | I}D se lit « un constituant directeur est formØ d(cid:146)une suite d(cid:146)actes directeurs et/ou d(cid:146)une intervention directrice. A ces rŁgles structurelles qui rØgissent l(cid:146)encha(cid:238)nement possible des constituants du dialogue s(cid:146)ajoutent des fonctions que le modŁle prØvoit (fonctions illocutoires essentiellement). Par exemple les fonctions d(cid:146)initiative, de rØactive et d(cid:146)Øvaluative, parfois de conclusive (pour la cl(cid:244)ture). Une initiative ouvre un Øchange (ou rØintroduit un Øchange momentanØment mis en attente), ce qui met l(cid:146)allocutaire en position de rØaction. La plupart du temps cet effet attendu l(cid:146)amŁne (cid:224) produire une rØactive, (cid:224) laquelle le locuteur rØagit (cid:224) son tour par une Øvaluative ou par une cl(cid:244)ture, lorsqu(cid:146)il a obtenu ce qu(cid:146)il dØsirait. Notons que la cl(cid:244)ture approbative n(cid:146)est pas toujours marquØe explicitement. Quant (cid:224) l(cid:146)intervention Øvaluative, elle peut Œtre positive (elle marque l(cid:146)avancØe vers le but) ou nØgative (Øcartement du but) : il s(cid:146)agit d(cid:146)actes qui marquent la position (et parfois les raisons de) du locuteur par rapport (cid:224) son interlocuteur. Un Øchange, pris dans sa globalitØ, peut Œtre lui-mŒme initiatif (Øchange de politesses par ex.) ou rØactif ou Øvaluatif ou conclusif. Dans un Øchange complet il peut y avoir tout ou partie de ces divers types d(cid:146)Øchanges. 10 J. Caelen, Dialogue homme-machine Exemple (citØ de [BIL 92 p.106]): L : Quand voulez-vous partir ? (1) Intervention initiative A : Le 13 novembre (2) Intervention rØactive L : Le 13 novembre... (3) Intervention Øvaluative A quelle heure ? (4) Intervention initiative A : Non, le 20 novembre ! (5) Intervention Øvaluative (cid:224) (3) A 10 heures (6) Intervention rØactive (cid:224) (4) Dans cet Øchange complet, (3)+(5) est un Øchange Øvaluatif et (4)+(6) un Øchange rØactif. Ces deux Øchanges sont imbriquØs. La cl(cid:244)ture est ici implicite, le locuteur ayant obtenu les renseignements qu(cid:146)il demandait. Les limites de ce modŁle proviennent de la difficultØ d(cid:146)interprØter les fonctions des actes : (6) est une rØaction (cid:224) (4) car (4) est une demande et (6) une rØponse cohØrente dans le cadre de la t(cid:226)che sous-tendue par le dialogue : une demande de renseignement d(cid:146)horaire de train. On ne peut donc interprØter correctement la sØquence qu(cid:146)au regard de la t(cid:226)che d(cid:146)une part, mais aussi au regard du but poursuivi par le demandeur (il s(cid:146)agit pour lui de fournir un billet en consultant une base de donnØes et non de partir lui-mŒme en train). 8.2.7. Le modèle planification Dans cette approche de gestion de dialogue, on ne considŁre plus seulement la structure et la fonction des actes de dialogue mais Øgalement les intentions sous- jacentes des interlocuteurs. Les locuteurs dialoguent pour rØaliser un but (c(cid:146)est particuliŁrement vrai dans les dialogues finalisØs), ils se servent pour cela de plans et de schØmas [ALL 84], [GUY 85], [GRO 90]. Cette approche se situe donc dans le cadre plus gØnØral de la thØorie de la planification [NIL 80]. Par analogie aux actions d(cid:146)un robot pour atteindre un but, les actes de langage sont des actions faites pour modifier les mondes de connaissance des interlocuteurs et le monde de la t(cid:226)che. Lorsqu(cid:146)il s(cid:146)agit d(cid:146)un dialogue homme-machine, le r(cid:244)le de la machine est donc de comprendre le plan de l(cid:146)utilisateur pour l(cid:146)aider dans sa t(cid:226)che. Avant de comprendre le plan du locuteur il s(cid:146)agit bien sßr de le reconna(cid:238)tre puis d(cid:146)identifier les buts restant (cid:224) atteindre et correspondant aux intentions de l(cid:146)utilisateur. L(cid:146)approche est donc schØmatiquement la suivante : • si l(cid:146)on suppose que le locuteur a des buts, qu(cid:146)il planifie sa t(cid:226)che et le dialogue en produisant des actes de langage, • alors la machine doit reconna(cid:238)tre le plan (cid:224) travers les actes de langage de maniŁre (cid:224) dØduire les buts du locuteur. Cette approche nØcessite une modØlisation prØcise des plans et des buts des interlocuteurs. Les buts sont modØlisØs par des opérateurs de croyance sur les

Description:
Cette conception présume qu'il existe un équilibre rationnel entre les connaissances, actions et . Un énoncé est analysé sous Plan = base de scripts sélectionnés (ou appris en cours de dialogue) en fonction Demande (E,D) => promesse (D, E) + information (D,E) + test-satisfaction (E,D).
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