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À la recherche des villes saintes: Actes du colloque franco-néerlandais "Les villes saintes", Collège de France, 10 et 11 mai 2001 PDF

192 Pages·2004·9.371 MB·French
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À LA RECHERCHE DES VILLES SAINTES BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES SCIENCES RELIGIEUSES VOLUME 122 @ BREPOLS À LA RECHERCHE DES VILLES SAINTES ACTES DU COLLOQUE FRANCO-NÉERLANDAIS "LES VILLES SAINTES" COLLÈGE DE FRANCE, 10 ET 11 MAI 2001 Sous le patronage de la Section des Sciences religieuses de l'École Pratique des Hautes Études et du Leiden Institute for the Study of Religions Colloque honoré d'une subvention du Ministère de la recherche Sous la direction de Alain Le BoULLUEC @ BREPOLS La Bibliothèque de l'École des Hautes Études, Sciences Religieuses La collection Bibliothèque de l'École des Hautes Études, Sciences Religieuses, fon dée en 1889 et riche de plus de cent volumes, reflète la diversité des enseignements et des recherches qui sont menés au sein de la Section des Sciences Religieuses de 1' École Pratique des Hautes Études (Sorbonne, Paris). Dans 1' esprit de la section qui met en œuvre une étude scientifique, laïque et pluraliste des faits religieux, on retrouve dans cette collection tant la diversité des religions et aires culturelles étu diées que la pluralité des disciplines pratiquées : philologie, archéologie, histoire, droit, philosophie, anthropologie, sociologie. Avec le haut niveau de spécialisation et d'éru dition qui caractérise les études menées à l'E.P.H.E., la collection Bibliothèque de l'École des Hautes Études, Sciences Religieuses aborde aussi bien les religions anciennes disparues que les religions contemporaines, s'intéresse aussi bien à l'ori ginalité historique, philosophique et théologique des trois grands monothéismes -judaïsme, christianisme, islam-qu'à la diversité religieuse en Inde, au Tibet, en Chine, au Japon, en Afrique et en Amérique, dans la Mésopotamie et l'Égypte anciennes, dans la Grèce et la Rome antiques. Cette collection n'oublie pas non plus l'étude des marges religieuses et des formes de dissidences, l'analyse des modalités mêmes de sortie de la religion. Les ouvrages sont signés par les meilleurs spécialistes français et étrangers dans le domaine des sciences religieuses (chercheurs enseignant à l'E.P.H.E., anciens élèves de l'École, chercheurs invités ... ). © 2004 Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium. Ail rights reserved. No part of this book may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise, without the prior permission of the publisher. D/2004/0095/98 ISBN 2-503-51589-4 Printed in the E.U. on acid-free paper INTRODUCTION À la recherche des villes saintes: l'enquête a pour objet tout à la fois la défini tion d'un concept opératoire en sciences des religions, la mobilité des pratiques et des représentations mentales produites par le mouvement de l'histoire dans la vénération d'une même cité, la diversité des usages selon les aires culturelles, et la découverte de saintetés naissantes ou disparues. Du général au particulier, de l'un au multiple, la réflexion qui ne cesse d'aller de l'un à l'autre prétend tenir le pari de lire l'universel dans le singulier sans réduire les différences qualitatives. Elle ne peut affronter un tel défi avec quelque chance de succès qu'à plusieurs conditions. La première est de ne pas limiter sa tâche à l'examen des sanctifications de villes à l'œuvre dans les reli gions monothéistes. Aussi les études présentes ici, tout en réservant la place néces saire à Jérusalem ou à La Mecque, entre autres, sont-elles attentives à d'autres uni vers, l'Inde contemporaine et l'Amérique précolombienne. On peut ainsi échapper à l'illusion de proposer comme modèle une configuration idéologiquement et histori quement déterminée et circonscrite. La seconde condition est d'élargir la recherche, même dans le cas du judaïsme, du christianisme et de 1' islâm, à des villes dont la sain teté n'est pas liée à la sacralité du Livre qui est censé en révéler la suréminence: c'est pourquoi l'accent est mis aussi, par exemple, sur la capitale de l'Éthiopie ancienne, Axoum, et sur la Rome des ve-vie siècles. Il convient en outre, et surtout, dans une enquête collective appliquée à des champs variés, de suivre une méthode commune, qu'on pourrait qualifier d'empirique et critique, tant dans l'analyse que dans l'effort de synthèse. La règle est d'éviter de répéter le discours des croyants ou des dévots et de ne pas imposer à l'interprétation des faits des théories préfabriquées. Le respect de cette méthode est garanti par le recours aux disciplines scientifiques mises à contri bution par les travaux réunis dans ce volume: la philologie, parfois confrontée à l'archéologie, pour la compréhension des textes et des vestiges matériels, l'ethnolo gie, pour le déchiffrement des rituels et des comportements sociaux, l'histoire, en posi tion dominante, pour inventorier et critiquer les sources, et pour insérer les pratiques illustrant la sanctification des villes dans les ensembles plus vastes des mutations des régimes ou des empires et des rencontres, harmonieuses ou conflictuelles, entre les sociétés. En un temps où la notion de ville sainte continue de servir d'instrument à des politiques soumettant à leurs fins le religieux, il importe tout particulièrement de faire en sorte que sa pertinence n'occulte pas sa fluidité. Cette introduction n'a pas le propos, qui serait vain, de résumer les études ici rassemblées, ni la prétention de découvrir la diversité des mondes où les auteurs du volume interrogent la notion et le fait de la ville sainte. Elle a plutôt pour but de jus tifier l'ordre de succession des articles, qui a pour fonction de tracer un itinéraire pro pice à la comparaison entre des sites variés et à 1' entrecroisement de perspectives dif férentes sur le même objet. Les deux premières études se complètent en formalisant le rapport, omniprésent, entre sainteté d'une ville et sacralité d'un territoire. L'une, selon une visée globali sante, propose de substituer aux théories de type phénoménologique une méthode empirique capable d'intégrer en un système tous les marqueurs identifiant la "cité sainte" (frontières, degrés de sacralité, règles d'accès, doctrines confortant le système v Introduction et qualité des groupes sociaux qui sont les acteurs de la sanctification). L'autre ana lyse le cas particulier du concept de territoire sacré dans la pensée juridique-religieuse de l'islâm, en choisissant d'examiner le processus d'exclusion et en décelant, à tra vers l'empilement des textes et la diversité des opinions des juristes, les circonstances historiques de l'émergence de ce processus. Hocine Benkheira illustre ainsi la plasti cité du système tel que le constitue Gerard A. Wiegers. Un éclairage venant non plus seulement de l'effort moderne de conceptualisation ni de la fixation des normes par les juristes et les théologiens, mais des représentations élaborées par les prédicateurs et par les mystiques à partir de traditions non canoniques, est apporté par l'article sui vant. Pierre Lory montre comment les deux villes saintes: La Mecque et Jérusalem peuvent être associées dans le discours cosmogonique et eschatologique et comment cette relation est intériorisée par les spirituels au moyen des symboles du pèlerinage vers le divin. Double mouvement d'extase, hors du temps mesuré et de l'espace de l'arpenteur, qui résout la concmrence potentielle entre les deux cités en gémellité ima ginaire, et qui renforce d'autant plus leur sanctification que s'éloigne leur localisation palpable, selon un processus paradoxal en apparence, assez fréquent dans la vie reli gieuse des villes saintes, comme le montrent d'autres études dans ce volume. Plusieurs articles sont ensuite consacrés à la sainteté de Jérusalem dans le judaïsme, comme cité du Temple, à des moments précis de l'histoire. Arie van der Kooij scrute les données textuelles de l'ère hellénistique pour y trouver ce que signifiait alors la sainteté de la ville dans les pratiques courantes, comment l'activité quotidienne était gouvernée par le devoir de préserver la pureté de Jérusalem, c'est-à-dire d'éviter l'entrée et le séjour de tout ce que la Loi qualifiait de souillure, selon des points de vue normatifs plus ou moins rigoristes. Sur une période et un espace, urbain, plus res serrés et sous des aspects plus concrets, les conditions de sainteté ainsi édictées sont à comparer à celles qu'indique Hocine Benkheira pour La Mecque et Médine selon les juristes musulmans. Johannes Tromp évalue la sainteté de Jérusalem à l'époque gréco-romaine pour les Juifs de la diaspora en prenant comme instruments de mesure d'une part la décision progressivement institutionnalisée d'offrir de l'argent pour le Temple, de l'autre la célébration de la beauté de la ville. Il apparaît que la vénéra tion manifestée de loin revendique alors une forme d'intégration à l'environnement proche, par un semblant de paradoxe, compte tenu des règles présidant au comporte ment religieux de ce monde étranger, tout en exprimant la solidarité intra-israélite. Les deux études suivantes interrogent des textes qui parlent de ce que devient une ville sainte dans la conscience religieuse quand sa part essentielle, le sanctuaire, est détruite. La ruine du temple de Jérusalem en 70 ouvre deux millénaires de nostalgie, de compensations symboliques, d'espoirs de reconstruction. Simon Mimouni et Marie Joseph Pierre se situent au point crucial et à l'orée dramatique de cette longue his toire. L'un fait assister à la naissance du dédoublement de l'image d'une ville sainte au moment où se prépare une scission à l'intérieur d'une religion indissociable d'un peuple et d'un lieu sacré, en l'occurrence entre les mouvances chrétiennes et les Pharisiens. Dans ces premiers temps de la rupture, le partage se fait entre une repré sentation qui tend à priver la ville sainte de territoire et à évoquer une Jérusalem "nou velle", et une autre qui étend à la terre d'Israël et à la Torah la sainteté de Jérusalem liée au Temple. Dans l'un et l'autre cas la ville sainte est préservée, mais de façons fort différentes: pour les uns par une fondation, pour les autres par une restauration, qu'elle soit céleste ou terrestre. Marie-Joseph Pierre aborde un thème très proche, selon une visée complémentaire, qui analyse le travail de symbolisation et qui s'attache VI Alain Le Boulluec à la poétique des textes, notamment des Odes de Salomon, dont l'écriture soutient une méditation sur le vrai Lieu saint, cœur du croyant recevant le cœur de Dieu : une autre intériorisation spirituelle de la ville sainte, faisant écho à celle que met en évidence Pierre Lory, mais produite cette fois sous le choc de la disparition matérielle du sanc tuaire, et effaçant toute géographie sacrée. L'attention s'écarte alors de Jérusalem pour se porter sur des lieux forts différents, en Éthiopie, au Mexique et en Inde. La référence hiérosolymite n'est pas absente de 1' étude de Gianfrancesco Lusini, qui rappelle les mythes produisant la "théologie de substitution" à l'œuvre dans la vénération pour Axoum, et qui montre comment rai sons religieuses, politiques et nationales convergent pour constituer la sainteté d'une ville. La question posée, au delà des caractères propres à la légende d'Axoum, telle qu'elle est attestée du xme au xve siècle, concerne aussi les origines de cette sain teté. L'historien la résout en associant à la critique des sources écrites les apports de l'archéologie et de l'onomastique. Ces deux sciences, avec l'iconographie, gouver nent aussi l'une des enquêtes qui, dans ce volume, illustrent et cultivent l'exotisme par rapport aux religions dites du Livre. Dans le Mexique ancien, les rituels du pou voir et du culte des dieux fondent la sacralité de Cholula et de sa pyramide, 1' édifice le plus volumineux du monde. Michel Graulich reconstitue l'histoire du site, sur près d'un millénaire, et utilise la puissance révélatrice de la mythologie des peuples qui en ont tiré tour à tour leur prestige, pour déceler l'ambiguïté de la ville sainte lorsqu'elle devient enjeu de rivalités. En Inde, tout est différent. Marie-Louise Reiniche met sa recherche sous le signe de la fluidité: celle des rivières ponctuées de lieux saints, gués et passages, celle du pèlerinage des héros épiques à travers l'Inde entière, suivant les cours d'eau et les côtes maritimes, fluidité des circumambulations dans les cités saintes particulières, de 1' unicité du divin ouverte au polythéisme, de 1' universel prenant forme dans le singulier. L'enquête ethnologique choisit le site de Tiruvannamalai, comme 1' un de ces microcosmes qui énoncent la règle: du point de vue hindou, il ne peut y avoir une seule ville sacrée. Retour à Jérusalem, mais à une Jérusalem multiple elle aussi, aux miroirs de la Kabbale médiévale et de la poésie, tant religieuse que profane. Que devient la ville sainte elle-même quand son image est allégorisée pour figurer un monde spirituel et intérieur, ou quand la nostalgie du Lieu unique trouve des substituts provisoires? Sainteté en exil, selon Jean-Christophe Attias: la sacralité d'une ville est peut-être d'autant plus forte qu'elle est capable d'investir de sa puissance les reflets suscités par son éloignement et d'éluder le risque de son propre effacement. Jérusalem est trois villes saintes en une. Sa valeur pour le judaïsme est accentuée dans ce volume, et sa signification pour 1' islâm a été évoquée. Pour le christianisme, après les premiers temps d'incertitude, qui la projettent dans l'au-delà ou l'inscri vent dans le cœur des croyants, l'invention des Lieux saints, les pèlerinages, les liens du politique et du religieux à l'époque protobyzantine ont tôt fait de ramener la réa lité de la ville, avec ses sanctuaires, au centre de l'histoire. Marie-Christine Gomez Guéraud la saisit beaucoup plus tard, en l'une de ses métamorphoses, à la fin du XVIe siècle, à travers les témoignages des cartes et des récits de voyages. De nouveau se marient la symbolisation, christique cette fois, et la perception sensible de la réalité urbaine. Mariage difficile, qui justifie le point d'interrogation du titre. Pour d'autres raisons, l'enquête menée par Pascal Boulhol sur la Rome des ve-v1e siècles est aussi présentée sous la forme d'une question. C'est que l'hagiographie martyriale, ici exploi- VII Introduction tée, donne à lire l'histoire d'une purification et d'une conquête, qui gagne la capitale du paganisme latin jusqu'en son centre, Forum et Capitole, en les désacralisant; le bastion polythéiste, avant de se couvrir d'églises, n'est investi d'abord que par la mémoire chrétienne, qui célèbre par la légende la geste des sacrifices faisant de 1' Urbs la ville où le sang saint s'est répandu en plus grande quantité. Si la règle édictée au début du volume par Gerard A. Wiegers fait autorité, selon laquelle seul peut être dit ville sainte l'espace urbain lui-même saint où se trouvent les sanctuaires, la Rome du Légendier romain ne mérite pas encore cette appellation. Si la sainteté d'une ville se mesure à la capacité de créer une nouvelle carte sacrée et d'opérer des transferts de sacralité, la Rome dont la piété des dévots des ve et vre siècles a fait le lieu pos sible d'une passation de pouvoir religieux est plus qu'une esquisse de ville sainte. La matière de ce volume a fait l'objet d'abord d'un colloque international honoré par une subvention du Ministère de la Recherche. L'itinéraire qui l'ordonne résulte des discussions et des échanges qui se sont développés à cette occasion. Ce colloque, intitulé "Les villes saintes", a été patronné par la Section des Sciences religieuses de l'École Pratique des Hautes Études, que présidait Claude Langlois, et par le Leiden Institute for the Study of Religions, que dirigeait Arie van der Kooij. Il s'est tenu à Paris, les 10 et 11 mai 2001, au Collège de France, dans l'Amphithéâtre Guillaume Budé, grâce à l'intervention de Michel Zink, et grâce aux subventions accordées ou obtenues par Claude Langlois, qui ont pemlis aussi d'accueillir les invités étrangers. Je remercie mes collègues de la Section des Sciences religieuses qui ont accepté de présider et d'animer des séances du colloque, Claude Langlois, Jean-Daniel Dubois, Martine Dulaey, Mohammad Ali Amir-Moezzi, Michael Houseman, Roberte Hamayon, et Emmanuel de Calan, chargé des relations internationales à l'École Pratique des Hautes Études. Ma reconnaissance va en outre au Centre d'études des religions du Livre, où j'ai trouvé une aide précieuse pour l'organisation matérielle du colloque et surtout pour la préparation des manuscrits des Actes, tout particulièrement auprès de Dominique François. Le retard dont a souffert la publication me donne l'occasion de remercier les deux directeurs successifs de la Bibliothèque de l'École des Hautes Études, Section des Sciences Religieuses, Jean-Paul Willaime, puis Gilbert Dahan, qui ont accepté d'accueillir le volume dans cette collection. Francis Gautier, responsable des publi cations de la Section des Sciences religieuses, a bien voulu consacrer beaucoup de temps à la mise au point définitive de l'ouvrage. Je lui exprime ma profonde grati tude pour le travail éditorial qu'il a accompli. Alain LE BOULLUEC VIII HOLY CITIES IN THE PERSPECTIVE OF RECENT THEORETICAL DISCUSSIONS IN THE SCIENCE OF RELIGIONS Gerard A. WIEGERS Leiden University Introduction It is almost superfluous to say that holy cities are conspicuous rcligious phenomena in modem societies. In spite of ongoing secularisation processes that have brought about the diminished public visibility of many dimensions of religion, cities that have a reputation for holiness such as Jerusalem, Rome, Mecca, Benares, and Ayodhya, still have a great social, polit i cal, and religious significance. In this regard one may think, for example, of the continuing discussions about Jerusalem, the recent violent distur bances in India about the demolishion of the Babri musque of Ayodhya and the plans of Hindu movements to rebuild a temple devoted to the god Ram on that very spot. Besides ancient and well-known holy cities, new, hitherto lesser known ones are also attracting attention. In Mexico, in 1973, the followers of Nabor Cardenas, a former Roman Catholic priest, founded a small holy city, called Nuevo Jerusalénl. Inspired by revelations to a Mexican woman, Gabina Romero, his religious community expec ted the end of the world at the beginning of the new millennium. The letter M that crowns the main gate of the city symbolises the Virgin Mary, who had appeared to the said Gabina Romero severa! times. From the few pieces of information available to me, it appears that a religious hierarchy drew up the regulations conceming city life. Nuevo Jerusalén served as inspiration for Arturo Ripstein, who made a film about the city, called El Evangelio de las Maravillas. Another example of new 'holy' city is Rajneeshpuram, which was founded in 1982 by the Sjree Rajneesh movement (Osho). It became the first 'enlightened city' of America. Because of the fact that the city feil under religious rule, the American authorities considered the situation tu be a viola tion of the princip le of the separation of civil and religious affa irs which the American constitution demands2. In Russia, a religious leader who calls himself Vissarion (Serge Torop) founded a city which is nowadays called Tiberkul under similar circumstances3. It seems likely that the public visibility and the obvious problematic aspects of many present-day holy cities is one of the reasons that attention has been paid to them in recent scholarly publications. Examples that should be mentioned in this respect are: the research by Diana L. Eck4 and a research group of the University of Heidelberg 1 According to the Dutch Newspaper NRC Handelsblad, 27 September 1999. 2 G. CHRYSSIDES, Explorinf? New Religions, London-New York 1999, p. 209. I do not know whether this city and Nuevo Jerusalén still exist. 3 http ://www .religio.de/sekten/vissarion.html. 4 D. EcK, Banaras. City of Light, New Dehli 1993 (original ed. 1983) Gerard A. Wiegers about Varanasi (Benares)S, research into the Mourid city of Touba in Senegal6, and studies by Roger Friedland and Richard D. Recht about Jerusalem7, the proceedings of a conference about the subject edited by Benjamin Z. Kedar and Raphaël J. Zwi Werblowsky8, and a collective volume with studies by a number of scholars of Lei den University, edited by Konrad Dirk Jenner and the present author, about Jerusalem9. Recently, also sorne general overviews have appeared, such as those by Tworuschka10 and Jamie Scott and Paul Simpson Housley11. The aim of the present contribution is to offer a brief study of sorne significant theoretical and methodological trends in recent studies of the science of religions and to examine how they are distinguished from earlier ones. Point of departure will be the theoretical and methodological approach that was set out by Konrad Dirk Jenner and myself in our contributions to the publication mentioned above, a study which, because it has been written in Dutch, has remained inaccessible to many researchers so far12. Examples will be drawn from holy cities such as Jerusalem, Mecca, Medina, Moulay Idris (Morocco), and the Indian city of Varanasi. We will start with the pro blem of the definition of holy cities, comparing the ways in which phenomenological and modem approaches address this question. 1. Theories about holy cities in phenomenological science of religions Many earlier studies about holy cities were characterised by the classical pheno menological approach that has dominated the science of religions in a variety of ways for a long time. Phenomenological theories can be characterised by the following corn mon elements : The postulation of the reality of a transcendental world, viz. a 'religionist' approach. The attribution of a central place to religion in society. A strong contrast between the sacred and the profane, following Nathan Sdderblom, Rudolf Otto13, and in particular, Mircea Eliade, to be discussed below. The postulation of the universality of the sacred centre as point of orientation in space. 5 See for example, A. MICHAELS: "Konstruktionen von Translokalitat. Eine religiose Karte von Benares", in Cartografia religiosa. Organizzazione, codificazione e simbologia dello spazio nei sistemi reliogisi, D. PEZZOLI-ÜLGIATI and F. STOLZ ed., Bem 2000. 6 T. Sv, La Confrérie sénégalaise des Mourides. Un Essai sur l'islam au Sénégal, N.p.: Présence Africaine 1969. 7 R. FRIEDLAND and R. D. HECHT, "The Poli tics of Sacred Place: Jerusalem's Temple Mount/al-haram al-sharif'', in Sacred Places and Profane Spaces. Essays in the GeoJ?raphics of Judaism, Christianity and Islam, J. SCOTT and P. SIMPSON HousLEY ed., New York etc. 1991. 8 B. KEDAR and R. J. ZWI WERBLOWSKI ed., Sacred Space. Shrine, City, Land, London/Jerusalem 1998. 9 K. D. JENNER and G. A.WIEGERS ed., Jeruzalem als Heilige Stad. Religieuze voorstelling en geloof spraktijk, Kampen 1996. 10 U. TWORUSCHKA ed., Hei/ige Stiitten, Darmstadt 1994. 11 J. ScoTT and P. SIMPSON HouSLEY ed., Sacred Places and Profane Spaces. Essays in the Geographies of Judaism, Christianity and Islam. 12 K. D. JENNER and G. A. WIEGERS, "De Heilige stad ais onderzoeksobject in de klassieke en mod erne godsdienstwetenschap", in ID. ed., Jeruzalem ais Heilige Stad ... , p. 14-28. 13 R. OTTO, The !dea of the Holy. An lnquiry into the non-rational factor in the idea of the divine and its relation to the rational, London/Oxford/New York 1958. 2

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